PARTIE I - LES ANNÉES DE LA GUERRE - 1918

 LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

"REPÈRES CHRONOLOGIQUES

DÉTAILLÉS"

DOC AA-20 FR-07-2015

PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE

 

1918

Janvier 1918 : Erwin Rommel est affecté à l'état-major du front français.

Janvier 1918 : T. E. Lawrence («Lawrence d’Arabie») est mis à prix pour sa capture par les Ottomans. 48 hommes se constituent pour former la garde personnelle de Lawrence.

1er janvier 1918 : Décret du soviet de Pétrograd créant une armée «socialiste» dont le recrutement se fait sur la base du volontariat et dont les officiers doivent être élus par les soldats. Cette armée est alors désignée par le terme «Gardes rouges». Il faut attendre le 28 du même mois pour que l'Armée rouge soit mise en place par Léon Trotski.

4 janvier 1918 : le gouvernement néerlandais autorise L'Entente à utiliser ses bâtiments navals qui se sont réfugiés dans des ports anglais ou français.

5 janvier 1918 : le gouvernement français reconnaît la souveraineté de la République de Finlande, autoproclamée le 6 décembre 1917.

5 janvier 1918 : la fermeture des boulangeries par manque de farine provoque de graves incidents dans les rues de Paris.

7 janvier 1918 : les troupes françaises enlèvent le saillant du Renard dans le secteur de Flirey en Lorraine. 200 Allemands sont faits prisonniers et 30 abris ennemis sont détruits.

7 janvier 1918 : une offensive des Bolcheviks contre l‘autoproclamée «République d'Ukraine» [1] débute, alors que des représentants de la Rada ukrainienne arrivent à Brest-Litovsk pour rencontrer et négocier séparément avec les émissaires allemands.

7 janvier 1918 : premiers transferts de troupes allemands du Front de l’Est vers le Front de l’Ouest. La défection de la Russie communiste à l’est donne à l’Allemagne la supériorité numérique sur le front de l’Ouest grâce au transfert d’une cinquantaine de divisions. L’Allemagne est désormais en mesure d’aligner 192 divisions (3.500.000 d’hommes) face aux 171 divisions françaises, britanniques, belges et portugaises (3.100.000 soldats).

8 janvier 1918 : «Déclaration des Quatorze Points» du président Wilson. Les gouvernements de l'Entente se déclareront, sans grande conviction, favorables aux souhaits exprimés par Wilson dans ses «14 points». Dans les mois qui viennent, c'est l'Allemagne qui les évoquera afin d'obtenir l'adoucissement les conditions d'armistice dont elle sera l'objet en novembre 1918.

9 janvier 1918 : pas de conscription en Australie. Les électeurs australiens rejettent l'instauration de la conscription obligatoire lors du référendum organisé par leur gouvernement sur ce thème. Le gouvernement australien tombe suite à cet échec.

9 janvier 1918 : le Conseil des dirigeants des armées blanches de Russie déclare qu'il protégera seul le sud du pays contre les ambitions allemandes et bolchéviques.

13 janvier 1918 : un gouvernement estonien autoproclamé annonce l'indépendance de l'Estonie.

14 janvier 1918 : des aviateurs français et britanniques bombardent les positions allemandes de Thionville, Metz et Karlsruhe.

14 janvier 1918 : la révolte arabe contre les autorités ottomanes, appuyée par les Britanniques, atteint les terres entourant la mer Morte.

15 janvier 1918 : Joseph Caillaux, homme politique français et député de la Sarthe, est arrêté par la justice militaire. Accusé d'intelligence avec l'ennemi, il avait noué des contacts avec des personnalités allemandes afin de négocier une paix séparée avec l'Allemagne.

16 janvier 1918 : une longue grève générale débute à Vienne. Ce sont les difficultés liées au chauffage et à l'alimentation qui en sont les déclencheurs. Ce mouvement s'étendra à la capitale hongroise, Budapest, le 18 janvier 1918.

17 janvier 1918 : l'Assemblée constituante russe se réunit pour la première et la dernière fois. Les Bolcheviks n'y contrôlent que 27% des sièges et prononcent sa dissolution dès le lendemain.

18 janvier 1918 : Charles Humbert, sénateur de la Meuse, est arrêté pour commerce avec l'ennemi.

19 janvier 1918 : les Bolcheviks s'emparent de Poltava contre les troupes indépendantes ukrainiennes.

20 janvier 1918 : la fin pour les croiseurs turcs «Yavuz Sultan Selim» (ex-SMS «Goeben») et «Midilli» (ex-SMS «Breslau»). Les croiseurs turcs donnent dans un champ de mines au large de l’île grecque d'Imbros (sur la route d’une attaque-surprise contre le port de Moudros). Le «Midilli» coule aussitôt ; 330 hommes, dont le commandant de bord, trouvent la mort pendant le naufrage et 133 hommes sont envoyés en captivité en Angleterre. Le «Yavuz» subit des dégâts sérieux. Il a dû faire retraite et a réussi à regagner les Dardanelles, où il s'échoua, mais il a pu être remorqué jusqu'à Constantinople, puis il a été admis en cale sèche pour des réparations en USSR, en mai 1918.

21 janvier 1918 : von Hindenburg et von Ludendorff s'entendent sur la prochaine offensive allemande sur le front ouest. Ils décident de frapper à la jonction des armées françaises et britanniques dans la région de la Somme. Ils espèrent ainsi désolidariser Français et Britanniques dans la défaite.

22 janvier 1918 : le roi Alexandre 1er signe la mobilisation générale en Grèce.

24 janvier 1918 : important raid aérien de L'Entente sur les aciéries de Thionville, les installations ferroviaires de Sarrebourg et les usines chimiques de Mannheim.

24 janvier 1918 : un sous-marin allemand torpille le patrouilleur auxiliaire «Corse».

25 janvier 1918 : première bataille livrée par Lawrence à Tafila. La victoire lui permet d’obtenir le «Distinguisted Service Order» et il sera nommé au grade de lieutenant-colonel.

26 janvier 1918 : prise de Kiev par les Bolcheviks.

26 janvier 1918 : en Sibérie, un gouvernement socialiste anti-bolchévique se constitue. Il proclame son indépendance par rapport à la Russie bolchévique le 30 janvier 1918.

28 janvier 1918 : important raid aérien allemand sur Londres faisant 67 morts et 166 blessés.

28 janvier 1918 : fondation de l'Armée Rouge par Trotski. Une première levée en masse d'hommes sera organisée à Moscou et Pétrograd, le 23 février suivant. Le service militaire obligatoire pour les hommes de 18 à 40 ans dans l'Armée Rouge sera institué le 29 mai 1918.

29 janvier 1918 : le commandant en chef soviétique Nikolaï Krylenko supervise la «démocratisation» de l'armée russe, aboli les grades et il introduit des chefs élus. Le 29 janvier, Krylenko ordonne la démobilisation de l'armée entière.

30 janvier 1918 : important raid aérien allemand sur Paris faisant 47 morts et 207 blessés.

31 janvier 1918 : l’empereur Guillaume II proclame la loi martiale en Allemagne, suite aux grèves ouvrières en faveur de la paix.

1er février 1918 : une mutinerie éclate sur la base navale austro-hongroise de Cattaro-Kotor (Slovénie).

1er février 1918 : tentative de coup d'État militaire en Grèce. Les anciens ministres du roi Constantin Ier sont arrêtés.

3 février 1918 : le gouvernement allemand impose l'état de siège à Berlin et instaure des cours martiales chargées de juger les meneurs des grèves qui minent le pays depuis le 28 janvier.

3 février 1918 : offensive ottomane dans le Caucase. Profitant de l'effondrement de l'armée russe, l'armée ottomane reprend l'offensive dans le Caucase et se dirige vers Batoum.

4 février 1918 : réformes pour l'armée française. L'armée française crée des «groupements de chasse» pour donner plus de puissance offensive à son aviation de guerre. Les communications dans l'armée sont aussi réformées par une Instruction générale qui précise les règles d'emploi et les normes de sécurité de la télégraphie pour usage militaire.

9 février 1918 : le général Max Hoffmann, chef d'état-major allemand, signe un traité de paix séparée avec la République populaire d'Ukraine. Ce traité prévoit l'accès des Allemands aux ressources agricoles et énergétiques ukrainiennes.

10 février 1918 : Trotski proclame un cessez-le-feu unilatéral en scandant : «Ni paix, ni guerre». Il annonce la démobilisation officielle de l'armée russe et la recherche d'une paix «honorable» avec les puissances centrales. Trotski s’opposa initialement aux termes du Traité de Brest-Litovsk honteux pour la Russie, mais il finira par se rallier à Lénine pour les accepter en considérant le danger de perte du pouvoir pour les Bolcheviks supérieur aux conséquences humiliantes du traité de paix.

10 février 1918 : en Roumanie, le nouveau gouvernement Averescu fait des propositions aux puissances centrales en vue de la négociation d’un traité de paix.

13 février 1918 : l'accord secret conclu par l'Italie en avril 1915 avec l'Entente devient publique.

13 février 1918 : en France, création des regroupements de bombardiers selon le modèle appliqué plus tôt aux chasseurs de l'aviation française.

14 février 1918 : évasion d'aviateurs de l'Entente. Les aviateurs Anselme Marchal et Roland Garros, prisonniers au camp de Magdebourg, parviennent à s'évader et prennent la direction de la Hollande.

14 février 1918 : profitant du changement politique en Russie et de la décomposition de l’armée impériale russe, les Turcs reprennent leur offensive en Arménie. Le 24 février, ils  s'emparent de Trébizonde.

15 février 1918 : raid allemand dans la Manche. À l'issue d'un raid des contre-torpilleurs allemands dans la Manche, 8 chalutiers armés de la marine britannique sont coulés.

16 février 1918 : proclamation d'indépendance en Lituanie. Le Conseil de la Lituanie en s'appuyant sur la présence militaire allemande proclame l'indépendance.

16 février 1918 : le Zeppelin R lance sur Londres la 1ère bombe de 1000kg : il touche le «Royal Hospital» de Chelsea.

16 février 1918 : nouveau prêt de 50 millions de dollars du gouvernement américain à l'Italie. La dette totale de l'Italie à l'égard des États-Unis atteint alors 550 millions de $.

17 février 1918 : au regard de l’attitude ambivalente de Trotski «ni guerre - ni paix» le général Max Hoffmann, chef d'état-major allemand, perd patience et annonce la fin du cessez-le-feu avec les Bolcheviks. Il reprend  des hostilités dès le lendemain.

18 février 1918 : annonce de l'Entente que les traités signés par les puissances centrales avec des États de l'est européen ne seront pas reconnus par les pays de l'Entente.

18 février 1918 : les forces allemandes et austro-hongroises lancent une grande offensive (opération «Faustschlag») sur le Front de l'Est. 53 divisions sont mobilisées réparties en trois groupes. La force du Nord avance de Pskov à Narva, la force centrale pousse vers Smolensk et la force du Sud vers Kiev. Elles ne rencontrent pratiquement aucune résistance dans une campagne qui va durer onze jours. L'avance rapide a été décrite comme une «guerre de chemin de fer» («der Eisenbahnfeldzug») avec des soldats allemands en train d'avancer inexorablement vers l'est, à l'aide de chemins de fer russes ! Minsk est prise le 21 février, Zhitomir le 24 février, alors que la ville de Narva est atteinte par les troupes allemandes le 26 février. Les forces allemandes sont maintenant à moins de 150 km de Pétrograd, forçant les soviétiques de transférer leur capitale à Moscou.

19 – 21 février 1918 : sur le front du Moyen-Orient, le général Allenby attaque vers l'est et capture Jéricho en Palestine et Khan-Abi-Rayat en Mésopotamie.

19 février 1918 : l'empereur Guillaume II décerne au général turc Mustafa Kemal le Cordon de Prusse de 1ère catégorie, à Berlin.

21 février 1918 : attaque austro-hongroise et revanche italienne. L'aviation austro-hongroise bombarde Venise. Le lendemain, une escadrille italienne bombarde Innsbruck à titre de représailles.

21 février 1918 : Décret du Comité central du parti bolchévique annonçant que «tous les emprunts étrangers sont annulés, sans condition ni exception».

22 février 1918 : des troupes polonaises ayant participé à la prise de Minsk sous commandement allemand proclament son rattachement à la Pologne !

23 février 1918 : des représentants de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie arrivent à Bucarest pour négocier une paix séparée avec les autorités roumaines.

24 février 1918 : un jour avant l'arrivée des troupes allemandes à Tallinn, le Comité de Salut estonien déclare l'indépendance de l'Estonie. Les autorités d'occupation allemande ont cependant refusé de reconnaître le gouvernement indépendant estonien et des Allemands ont été installés en position d'autorité.

26 février 1918 : agitation en Irlande. Le gouvernement du Royaume-Uni doit envoyer de nouvelles troupes en Irlande suite à la reprise de l'agitation politique dans l'île.

27 – 28 février 1918 : T. E. Lawrence part à Jérusalem pour voir Ronald Storrs, gouverneur militaire de Jérusalem. A cette occasion, Lawrence fait la connaissance du journaliste américain, Thomas Lowell, qui contribuera à la légende de Lawrence roi sans couronne d’Arabie.

27 février 1918 : ultimatum de Czernin, ministre austro-hongrois des affaires étrangères, au roi Ferdinand de Roumanie expirant au début du mois de mars: soit le royaume accède aux souhaits de ses vainqueurs qui reconnaîtront alors son union avec la république de Moldavie orientale (Bessarabie), dédommageant la Roumanie de la perte de la Dobrogée (Dobroudja) au profit de la Bulgarie, soit il refuse et son pays est rayé de la carte dans un délai de six semaines. Ferdinand s'incline et accepte le 5 mars 1918 de signer les préliminaires de paix de Buftea, qui adoucissent cependant certaines conditions : la Dobrogée n'est pas tout entière cédée à la Bulgarie, et la mise en œuvre des annexions austro-hongroises est échelonnée dans le temps. Sur le plan économique, le gouvernement roumain replié à Jassy, n'a pas le choix et avalise l'ensemble des revendications présentées par le Reich et l'Autriche-Hongrie.

28 février 1918 : Lord Balfour s'adresse à la Chambre des communes pour affirmer que le gouvernement britannique ne reconnaît pas les nouvelles autorités bolchéviques, ni les traités qu'elles pourraient signer avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.

Mars 1918 : le pouvoir local constitué en Bessarabie à la faveur de la révolution russe (mais hostile aux Bolcheviks) vote l’union avec la Roumanie.

1er mars 1918 : début d'une attaque allemande d'envergure sur le front de Champagne.

1er mars 1918 : le croiseur britannique «Calgarian» est coulé par le sous-marin allemand U-19 au large de l'Irlande.

3 mars 1918 : les forces allemandes chassent les Bolcheviks d'Ukraine et occupent Kiev.

3 mars 1918 : Signature à Brest Litovsk du Traité de paix entre la Russie bolchévique et les pays de la « Quadruplice» (Allemagne, Autriche-Hongrie, Bulgarie et Empire ottoman). Soucieux de compenser l’Allemagne pour son aide à la révolution bolchévique et de consolider son pouvoir sur la Russie, Lénine veut en finir avec la Grande Guerre commencée 3 ans plus tôt. Le traité de Brest-Litovsk qu’il signe avec l’Allemagne est humiliant pour la Russie. La Finlande, l'Ukraine et d'autres provinces de l'ex-Empire russe en profiteront pour s'émanciper. La Russie doit céder les territoires occidentaux de l'ancien empire des tsars, soit environ un million de kilomètres carrés et le tiers de sa population, soit  environ 60 millions d’âmes. Les Bolcheviks doivent aussi renoncer à la Finlande et abandonner toute ambition sur le territoire ottoman, qui récupère les régions de Kars et de Batoum. L’Allemagne occupe la Pologne, l’Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitent aussi de la défection bolchévique pour envoyer d’importants renforts sur le Front de l’Ouest et tenter d’obtenir une victoire rapide avant l’arrivée effective des Américains. C’est le «retour de la guerre de mouvement». D'autre part, le gouvernement bolchévique doit verser au Reich une indemnité de 94 tonnes d'or. La défaite allemande permit aux Russes d'annuler le traité en novembre 1918, mais sans recouvrer tous les territoires concédés. L'or versé à l'Allemagne sera reversé à l'Entente en tant que compensation (conformément aux clauses du traité de Versailles).

5 mars 1918 : préliminaires de paix de Buftea entre la Roumanie et les Centraux. Les puissances centrales imposent un armistice très dur à la Roumanie. Celui-ci prévoit de nombreuses cessions de territoire en leur faveur  (la Roumanie doit céder l’ensemble de la Dobroudja à la Bulgarie y compris le port de Constantza et accepter une rectification de frontière dans les Carpates), ainsi qu’une intégration forcée de l'économie roumaine aux besoins des puissances centrales, notamment en ce qui a trait à sa production pétrolière.

7 mars 1918 : Traité de paix russo-finlandais. La jeune République finlandaise signe un traité de paix avec la Russie bolchévique après en avoir fait autant avec l'Allemagne.

8 - 11 mars 1918 : attaques aériennes allemandes sur Paris.

8 mars 1918 : changement du commandement ottoman sur le front du Moyen-Orient. Le général von Falkenhayn est remplacé par le général Otto Liman von Sanders (Liman- Pacha), qui avait commandé la défense ottomane pendant la campagne des Alliés à Gallipoli.

11 mars 1918 : les Ottomans continuent d'avancer en Arménie. Occupation d'Erzéroum par les armées ottomanes.

11 mars 1918 : le président américain Wilson fait parvenir un message de sympathie au 4ème Congrès des Soviets.

12 mars 1918 : changement de capitale pour la Russie. Le gouvernement bolchévique décide que Moscou sera la capitale de la République socialiste de Russie en lieu et place de Pétrograd. Moscou deviendra aussi la capitale de L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) le 30 décembre 1922.

12 mars 1918 : T. E. Lawrence devient lieutenant-colonel.

13 – 17 mars 1918 : les armées de l'a «Quadruplice» poursuivent leur offensive à l'est et ce, en dépit de la signature du traité de paix de Brest-Litovsk. Occupation par des armées allemandes et austro-hongroises de la ville d'Odessa le 13 mars, et d'une partie de la côte russe de la mer Noire y compris le port de Nicolaïevsk le 17 mars.

14 mars 1918 : les Bolcheviks acceptent le traité de paix de Brest-Litovsk, qui est ratifié par le Congrès des Soviets. Dans son rapport sur la justification du traité de paix de Brest-Litovsk, Lénine écrit cyniquement : «Je veux céder de l'espace pour gagner du temps, c'est là, et seulement là, l'essentiel. Tout le reste, la nécessité d'une guerre révolutionnaire, le redressement de la paysannerie, etc., n'est que bavardages…».

14 mars 1918 : ouverture d’une Conférence des délégués turcs et transcaucasiens (Arméniens, Géorgiens et Tatares) à Trébizonde. Les délégués transcaucasiens arrivèrent à cette Conférence avec le mandat d'obtenir les frontières de 1914 et une autonomie pour l'Arménie située en territoire turc. Les Ottomans rejetèrent cette demande, la qualifiant d’ingérence dans leurs affaires intérieures; d'autre part, ils exigèrent de la délégation transcaucasienne la reconnaissance, préalable à toutes négociations, du traité de Brest-Litovsk qui venait d'être signé et qui privait la Russie des territoires d'Ardahan, de Kars et de Batoum cédés à elle par le traité de Berlin de 1878. Après de longs pourparlers, la délégation transcaucasienne, présidée par le Géorgien Tchenkeli (connu pour son orientation pro-allemande), accepta le 10 avril 1918 de reconnaître le traité germano-russe de Brest-Litovsk. Ensuite, Tchenkeli fut désavoué par la Diète et rappelé, mais le dommage a été déjà fait…

16 mars 1918 : reprise des hostilités sur la Meuse. Les Allemands attaquent sur Bezonvaux, alors que les Français sur Avocourt.

17 mars 1918 : l'Entente ne reconnaît pas la validité des traités signés par les Empires centraux avec des États de l'est européen.

23 mars - 03 mai 1918 : première campagne des bombardements de Paris par des canons allemands à longue portée («Pariser Kanonen») [2]. Cachés dans la forêt de Saint-Gobain, près de Crépy-en-Laonnois, à 121 km au nord-est de Paris et 16 km derrière la ligne de front, deux monstres d'acier, en batterie, à neuf cents mètres l'un de l'autre, commencent à pilonner la ville de Paris le 23 mars 1918 à 7 heures 15 du matin. Le soir on dénombra 21 impacts sur Paris et 1 à Chatillon. Le 29 mars, un obus atteint l'église Saint- Gervais pendant la messe tuant 75 personnes. L’impact psychologique est énorme.

26 mars 1918 : la Xème armée française reçoit l'ordre de quitter l'Italie pour rejoindre le front de France.

26 mars 1918 : à la Conférence interalliée de Doullens, le principe d'une coordination entre les commandements allés est établi. Au regard des discordances entre Haig et Pétain, Clemenceau impose Foch au commandement unique des armées alliées. Dès lors, le général Foch devient le commandant en chef des forces alliées en France le 14 avril 1918. Il réussira à bloquer l'offensive allemande en Champagne au mois de juillet et présidera à la signature de l'armistice le 11 novembre 1918.

29 mars 1918 : le Sénat français voter l'incorporation de la classe 1919.

21 mars – 29 avril 1918 : grande offensive allemande du printemps 1918, «Kaiserschlacht» («Bataille de l’empereur»). À la fin de l’année 1917, le haut commandement allemand tire immédiatement parti du nouveau contexte géostratégique qui lui est favorable : la révolution bolchevique et l’effondrement de l’armée tsariste qui la suit, permettent de dégager des nombreuses unités allemandes et de mener désormais la guerre sur un seul front, celui de l’Ouest. Selon les services de renseignement de l'Entente, les Allemands disposent à ce moment d'une supériorité numérique de 324.000 hommes sur le front de l’Ouest [3]. La décision est prise par von Ludendorff de préparer une attaque de très grande ampleur, pour le printemps 1918, avant que la montée en puissance de l’armée américaine ne soit effective. C’est contre l’armée britannique que cette offensive sera menée. Von Ludendorff estime qu’elle est sortie épuisée des quatre offensives infructueuses et meurtrières qu’elle a menées au cours de l’année 1917 : Arras, Messines, Passchendaele et Cambrai (cf. supra). L’offensive allemande est composée de deux phases principales. La première, dénommée «opération Michael», doit frapper la Somme en Picardie. La seconde, dénommée «opération Georgette», doit parachever la rupture en Flandre française.    

21 mars – 4 avril 1918 : «Opération Michael». Le principe fondamental de la première offensive allemande consiste à percer le front britannique devant Amiens, puis à opérer un mouvement vers le nord, afin de couper les lignes de ravitaillement ferroviaires et d’encercler les forces anglaises dans une étroite poche jusqu’à leur capitulation. Le secteur choisi pour l’impact vient être pris en charge par les Britanniques, à la demande des Français. L’accord a été donné à la conférence de Boulogne, par le Premier ministre D. Lloyd George, malgré l’avis négatif de son état-major. Or, la ligne laissée par l’armée française se révèle très médiocrement défendue, ce qui contraint les Britanniques à planifier de très gros travaux d’aménagement. Ceux-ci sont à peine entrepris lorsque commence l’attaque allemande. Si le choix stratégique des Allemands est simple, sa mise en œuvre doit s’accompagner d’importantes innovations tactiques, qui se sont révélées efficaces sur le front italien et sur le front russe, notamment pendant la bataille de Riga. La préparation d’artillerie, au lieu de frapper les positions d’infanterie de première ligne, se concentrera sur les postes de mitrailleuses et sur les batteries d’artillerie ennemies proches du front, mais également sur les centres de communication de l’arrière. Ce barrage en profondeur devra être bref, mais massif. Quant à l’attaque d’infanterie, elle sera organisée sous la forme de petits groupes, spécialement entraînés à l’infiltration : ils exploiteront la brèche au plus vite, laissant le soin à la seconde vague de réduire les points de résistance, en utilisant notamment des batteries d’artillerie mobiles. L’«opération Michael» est lancée le 21 mars 1918 sur un front de 70 kilomètres contre les armées britanniques dans le secteur Saint-Quentin-Amiens. Elle frappe par surprise et avec une inouïe violence les troupes britanniques qui y sont exposées. L’objectif est de couper le front en deux en perçant l'aile droite de la Force expéditionnaire britannique pour repousser ces derniers vers les ports de la Manche et les troupes françaises vers Paris. Utilisant à plein leur supériorité numérique (58 divisions contre 16), les Allemands réalisent en quelques heures une large trouée dans le front britannique leur permettant d'avancer de plus de 50 km. Plusieurs divisions britanniques sont littéralement détruites, comme la 16ème (irlandaise), la 36ème et la 66ème, alors que les unités qui n’ont pas été disloquées se replient dans un contexte de panique. Mais la percée ne réussit pas, parce que von Ludendorff, qui ne rencontrait pourtant que peu d'opposition sur sa gauche, continua à concentrer ses réserves devant Arras, où la résistance britannique devint de plus en plus forte. Après l’arrivée des divisions britanniques d'autres théâtres d'opérations et du 5ème Corps d'Armée français en renfort, l'offensive allemande s'enlisa devant Arras. Un dernier effort fut tenté contre la ville d'Amiens, nœud ferroviaire vital, où l'armée allemande parvient à rompre le front tenu par les Britanniques à Beaumont le 25 mars, traverse la Somme et prend Montdidier le 27 mars. Foch renouvelle son ordre de tenir à n'importe quel prix. Ce n'est que le 28 mars que Ludendorff songea brusquement aux possibilités qui se présentaient du côté de la Somme, pour effectuer une percée rapide et décisive en direction de Paris, mais il était trop tard. Le général Foch y a dépêché trente divisions françaises aux ordres de Fayolle pour boucher la dangereuse brèche sur la Somme et les armées franco-britanniques parviennent à ralentir les Allemands autour d'Amiens. Même situation dans la région d'Arras où une attaque surprise allemande est bloquée sur la Scarpe. L'avance allemande fut arrêtée à Villers-Bretonneux le 4 avril par les Australiens appuyés par toutes les unités disponibles amenées tant bien que mal. Au total, l'armée allemande a fait reculer les lignes de l'Entente de 60 kilomètres pendant cette opération.

9 - 29 avril 1918 : «Opération Georgette» (également connue sous le nom de «Bataille de la Lys»). Initialement nommée «George», elle a été édulcorée et fini par être rebaptisée «Georgette». L'objectif était la ville d’Ypres (en flamand : Ieper). D'un coup balançant la VIème armée allemande romprait la ligne alliée devant Armentières, tandis que la 4ème armée allemande attaquerait Ypres du nord dans un mouvement d'encerclement. Pour von Ludendorff, cet opération fait figure de «quitte ou double». Le scénario se révèle identique au premier épisode : une percée spectaculaire sur la Lys, la prise rapide d’Estaires (9-10 avril) et de la crête de Messines (10-11 avril), la destruction et la capture de Bailleul (12-15 avril), la prise de de Meteren et Wytschaete (15 avril), une avance audacieuse vers Hazebrouck carrefour ferroviaire de grande importance (12-15 avril), une attaque massive sur Passchendaele (16 avril), une première bataille sur le Mont Kemmel (17-19 avril), un nouvel échec pour atteindre Béthune qui entraîne, de rage, le bombardement massif de tout le centre de la ville. Si plusieurs divisions britanniques se sont efforcées d’enrayer l’attaque allemande avec des moyens souvent dérisoires, d’autres en revanche s’effondrent sous la violence de l’impact. Il en est de même pour le Corps expéditionnaire portugais, qui vole en éclats devant Neuve-Chapelle [4]. Le général britannique Plummer, menacé d'encerclement à Ypres, envisage un repli général des troupes britanniques. Pour venir en aide à son allié en péril, Foch décide d’envoyer des troupes françaises en renfort, mais sans trop dégarnir le front de la Somme, car c'est là que va se produire, croit-il, l'action décisive de l’ennemi. Ce sont des unités françaises qui subissent le bombardement apocalyptique de la «seconde bataille du Kemmel», les 25 et 26 avril. La possession de la hauteur du mont Kemmel donnerait aux Allemands un avantage considérable. L’empereur Guillaume II et von Hindenburg se rendent dans l'immédiat arrière-front pour assister à la prise des monts des Flandres par la IVème Armée allemande. Cependant, malgré une percée allemande sous les ordres du général von Quast, les Alliés tiennent et parviennent à stopper l’avance des Allemands qui ne sont qu’à 2 kilomètres des ruines de la ville d'Ypres. Le front est stabilisé. Le 29 avril, la «Kaiserschlacht» s’achève par un constat d’échec. Le bilan des pertes humaines est considérable, dans les deux camps, en raison du volume et de la durée de la double offensive. Les Britanniques ont perdu 236.000 hommes entre le 21 mars et le 29 avril 1918. Les Français ont moins de pertes en nombre (92.000), mais la proportion des tués est considérable pour les unités engagées au Kemmel. Quant aux Allemands, ils ont perdu, durant la même période, 348.000 hommes. Von Ludendorff décide alors de porter ses efforts vers Reims et Soissons. C’est le «plan Hagen».

6 avril 1918 : les Ottomans occupent Batoum et Ardahan et poursuivant leur progression au-delà de l'Arménie.

8 avril 1918 : création du Bureau des commissaires du peuple à la Guerre de toutes les Russies à Moscou. Le principal but de cette initiative fut de donner à Trotski un contrôle total sur tous les rouages du ministère de la Guerre.

9 avril 1918 : grave crise des effectifs au Royaume-Uni qui force le gouvernement de Sa majesté à faire appel à 200.000 hommes, mineurs et ouvriers spécialisés, qui avaient été exemptés du service militaire jusqu'alors. La même mesure élève à 50 ans l'âge maximum de mobilisation.

10 avril 1918 : soulèvement en Russie. Les cosaques de la région du Don renversent la république soviétique locale et mettent en place un gouvernement contre-révolutionnaire.

12 avril 1918 : la Chambre des communes du Royaume-Uni vote la mise en œuvre du service militaire obligatoire en Irlande. Toutefois, cette mesure ne sera jamais appliquée. La Chambre commence aussi un débat sur la création d'un parlement irlandais distinct.

13 avril 1918 : les troupes allemandes sous le commandement du général Carl Gustaf Emil von Mannerheim s’emparent d’Helsingfors (Helsinki), occupée par les Bolcheviks depuis le 28 janvier 1918.

13 avril 1918 : le général Lavr Gueorguievitch Kornilov [5] commandant en chef des forces armées blanches de Russie, est tué par un éclat d’obus pendant une attaque contre Ekatherinodar. C'est Anton Denikine [6] qui le remplacera.

14 avril 1918 : conformément aux décisions prises lors de la Conférence interalliée de Doullens (26.03.1918), le général Foch devient le commandant en chef des armées de l'Entente en France.

21 avril 1918 : l’escadron 209 de la RAF (dont le Captain Brown), avec l’appui des forces britanniques au sol, abat l'as allemand Manfred von Richthofen (dit «le Baron rouge») à bord d'un fokker triplan. Il sera enterré le lendemain au cimetière du village de Bertangles près d'Amiens, avec les mêmes honneurs militaires que les pilotes alliés. Sa dépouille sera transférée au cimetière militaire allemand de Fricourt en 1919 et rapatriée à Berlin par son frère en 1925.

22 - 25 avril 1918 : le Seim proclama l'indépendance de la Transcaucasie (22.04.1918). Le 23 avril, le gouvernement transcaucasien accepte d'arrêter les hostilités sous les conditions imposées par les Turcs et le 25 avril le défenseur arménien de Kars le général Nazarbekow, évacue la forteresse conformément aux ordres de Tchenkeli.

22 avril1918 : la «Royal Navy»  mène un puissant raid contre les ports de Zeebrugge et Ostende en Belgique occupée, bases des sous-marins allemands. L'opération ne donne pas les résultats escomptés.

23 avril 1918 : une attaque-éclair portant le nom de code «Opération Zo» (Zo pour Zeebrugge - Ostende), mais plus connue sous le nom de «Raid de Zeebrugge» («Zeebrugge Raid» pour les anglophones), atténue les capacités allemandes de guerre sous-marine en Atlantique.

23 avril 1918 : Accord entre l'Ukraine indépendante et l'Allemagne prévoyant la livraison d'un million de tonnes de blé à l'Allemagne.

23 avril 1918 : le Guatemala déclare la guerre à l’Allemagne.

26 avril 1918 : À Berlin, la Chambre des seigneurs de Prusse vote des poursuites contre le prince Lichnowsky, diplomate allemand en poste à Londres de 1912 à 1914, accusé d'avoir rendu publics ses souvenirs de juillet 1914, qui font porter la responsabilité de la guerre sur Guillaume II. Ses arguments seront repris par les pays de l'Entente en 1919 lors de la négociation des traités de paix.

29 avril 1918 : afin d'échapper à leur saisie par les Allemands, une vingtaine de navires russes de l'escadre de la mer Noire quittent leurs bases.

1er – 2 mai 1918 : réunion à Abbeville du Conseil suprême de la guerre. Le général Pershing refuse que les troupes américaines soient réunies indistinctement à celles des franco-britanniques.

4 – 8 mai 1918 : suite de l'occupation du sud de la Russie par les Allemands. Le 4 mai, l'armée allemande occupe le port de Sébastopol et le 8 mai, Rostov-sur-le-Don.

7 mai 1918 : signature du Traité de Bucarest entre le Royaume de Roumanie et ses vainqueurs, les Empires centraux, après l'armistice du 09.12.1917. Le nouveau gouvernement d’Alexandre Marghiloman obtient des atténuations des clauses territoriales de Buftea, mais la victoire des Empires centraux va leur permettre d’exploiter les ressources du pays.

8 mai 1918 : le Nicaragua déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

9 mai 1918 : des combats importants pour le contrôle du château de Grivesnes (secteur de la Somme) donnent l'occasion à l'as français de l'aviation, René Fonck, d'abattre six avions allemands. Son total pour l'ensemble de la guerre fut de 75 victoires homologuées.

11 - 28 mai 1918 : reprise des négociations de paix, à Batoumi, le 11 mai 1918. La délégation ottomane ne se content plus de l'acceptation du traité de Brest-Litovsk et demande la cession de nouveaux territoires, ainsi que la disposition de la ligne de chemin de fer Alexandropol-Djoulfa, dont les Turcs avaient besoin pour leurs opérations contre les Anglais en Perse. Le 15 mai, les troupes turques attaquent par surprise, s'emparèrent de la ville arménienne d'Alexandropol (l'actuelle Gümrü) et s'engagent dans la vallée d'Ararat, au cœur de l'Arménie. La Transcaucasie ne put opposer aucune résistance aux exigences turques puisque ses peuples, momentanément réunis, ne possédaient aucune force de cohésion intérieure. Les liens entre les trois Républiques ne tardèrent pas à être brisés. Le 26 mai 1918, la Diète prit une décision reconnaissant des «divergences radicales sur la question de guerre et de paix entre les peuples qui avaient créé la République indépendante transcaucasienne» et constatant le «fait de la dissolution de la Transcaucasie». Le même jour, la Géorgie proclama son indépendance. Elle fut suivie, le 28 mai, par l'Azerbaïdjan et par l'Arménie. La République transcaucasienne n'avait vécu que cinq semaines.

13 mai 1918 : début de grèves dans les usines d'armement de la région parisienne.

14 mai 1918 : rationnement renforcé pour Paris. Application du décret interdisant la vente de la viande trois jours par semaine.

14 mai 1918 : l'Allemagne et la Lituanie devenue indépendante signent un traité d'alliance militaire.

16 mai 1918 : début de censure aux États-Unis. Adoption du «Sedition Act» par le Congrès américain. Cette législation limite la liberté d'expression en temps de guerre.

17 mai 1918 : arrestation de Nationalistes en Irlande. Lord John French, ancien commandant du corps expéditionnaire britannique en France et nommé lord lieutenant d'Irlande le 5 mai 1918, fait procéder à l'arrestation de 150 responsables nationalistes irlandais sous l'accusation d'intelligence avec l'ennemi. Deux personnages connus parmi les personnes arrêtées ce jour-là : le comte Plunkett et la comtesse Markiewicz, déjà condamnée à mort en 1916 et graciée par les Britanniques en 1917.

18 mai 1918 : un large mouvement de grève dans les usines travaillant pour la défense nationale voit le jour dans le Massif central, ainsi qu'autour de Lyon et Grenoble.

19 mai 1918 : important raid aérien sur Londres qui fait 49 morts et plus de 170 blessés.

20 mai 1918 : application du «Selective Service Act» aux États-Unis. Afin de garantir l'application de la loi du 18 mai 1917, le président Wilson exige l'enregistrement de tous les Américains atteignant l'âge de 21 ans entre juin 1917 et juin 1918 et ne s'étant pas encore présentés aux autorités militaires.

20 mai 1918 : proclamation de la création de la République soviétique du Turkestan.

21 mai 1918 : succès des Ottomans en Arménie. La désintégration de l'ancien Empire russe permet aux troupes ottomanes l'occupation de Sardarapat, à 20 kilomètres de la capitale arménienne, Erevan. Les ottomans se préparent à attaquer Erevan.

22 mai 1918 : surprenante défaite ottomane à Erevan. L’offensive ottomane à Erevan se termine par la victoire des 6.000 volontaires arméniens devant une armée régulière ottomane forte de 10.000 hommes.

23 mai 1918 : le Costa Rica déclare la guerre à l’Allemagne.

27 mai – 11 juin 1918 : deuxième campagne de tirs des «Pariser Kanonen». Lorsque le front allemand s'avance vers Paris durant l'offensive du printemps 1918, les canons géants suivent. Le premier mai 1918, les canons sont retirés de la forêt de Saint Gobain après avoir tiré 185 obus et sont transférés à Beaumont en Beine dans le bois de Corbie à 109 km de Paris. Du 27 mai au 11 juin 1918 les canons tireront 104 obus de cette position.

27 mai – 6 juin 1918 : 3ème bataille de l'Aisne («Opération Blücher-Yorck»). Le général Erich von Ludendorff, lance sa troisième offensive : une attaque de diversion contre les Français qui tiennent le secteur du Chemin des Dames, sur l'Aisne. L'objectif de von Ludendorff est d'empêcher les Français d'envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France, où il prévoit une offensive sur Calais. L’offensive allemande se déclenche près de l’Aisne, à partir du «Chemin des Dames», où, l’année précédente, les Français avaient échoué dans une attaque meurtrière. Elle est dirigée par la VIIème armée du général Max von Böhn et la 1ère Armée du général Bruno von Mudra, totalisant quarante-quatre divisions. L'objectif de l’offensive, du nom de code «Blücher-Yorck», est de frapper entre Anizy et Reims la VIème armée française du général Duchêne, qui regroupe huit divisions dont trois britanniques. Après le 5 juin, 5 autres divisions seront encore engagées, soit au total 47 divisions, correspondant à près de 60 françaises. L'assaut allemand débute par un tir de barrage de 4.600 pièces d'artillerie avec plus de 50% d’obus toxiques, suivi d'une attaque de sept divisions sur un front de 15 km. Les Allemands s'emparent immédiatement du «Chemin des Dames» et avancent sur l'Aisne, prenant plusieurs ponts intacts. En fin de journée, les Allemands ont enfoncé le front français sur 20 kilomètres à l'ouest de Reims. L'Aisne est franchie, ainsi que la Vesle dans la nuit. Bien que l'offensive ait un objectif limité, ses premiers succès persuadent le haut commandement allemand d'abandonner l'offensive sur Calais et de poursuivre vers Paris, qui n'est qu'à 130 km. Les 28 et 29 mai, les Allemands continuent à progresser de part et d'autre de la Marne. Le 30 mai, l'échec d'une contre-attaque française amène Pétain à envisager un repli général de ses armées. C’est plutôt l'envoi au combat d'une trentaine de chars d'assaut Renault FT17 (2 bataillons de chars légers) qui permet de relâcher la pression sur l'infanterie (31 mai 1918). L’offensive allemande s’arrête le 4 juin 1918 en raison de l'épuisement des assaillants, mais ceux-ci ont percé les lignes françaises sur 60 kilomètres pour s'arrêter sur la Marne, à 70 kilomètres de Paris, comme à l'automne 1914. A Paris, l’affolement est grand chez les politiciens et parmi la population. Les Allemands ont pris Château-Thierry, mais échouent à conquérir Reims. Les pertes alliées s’élèvent à 100.000 Français et 30.000 Britanniques, dont 50 000 prisonniers.

28 mai 1918 : les troupes américaines lancent leur première attaque dans la guerre le deuxième jour de l'offensive allemande le long de l'Aisne. La 1ère division américaine du général Robert Lee Bullard attaque la XVIIIème Armée allemande sous les ordres du général Oskar von Hutier. Les troupes américaines s’emparent du village de Cantigny à l'ouest de Montdidier, mais les Allemands contre-attaquent et entrent à Soissons. Pour éviter que la poche s'élargisse sur ses deux extrémités septentrionales, Foch envoie la Xème Armée de Maistre dans la région de Villers-Cotterêts et engage la Vème Armée (Micheler) sur le front Prunay, Arcis-le-Ponsart occupant solidement la montagne de Reims. Les américains quittent la Picardie pour la Marne. Après seize heures de lutte, la seule division française qui défendait Fère-en-Tardenois l'abandonne aux Allemands. En trois jours, ceux-ci ont fait 35.000 prisonniers. La division marocaine et le Régiment de marche de la Légion étrangère sont acheminés par camions à l'ouest de Soissons, qui vient de tomber aux mains de l'ennemi. Il s'agit de bloquer son avance vers Villers-Cotterêts en prenant position sur la Montagne de Paris. L'attaque allemande se déclenche au petit matin après un bref mais violent barrage d'artillerie. Nettement supérieur en nombre, l'ennemi perce les lignes françaises, néanmoins, le Régiment de marche de la Légion étrangère réussit à maintenir ses positions et à bloquer l'avance allemande dans son secteur.

28 mai 1918 : Déclaration d’Independence de l’Arménie unifiée (Erevan).

29 - 31 mai 1918 : les troupes hellènes (trois divisions) soutenues par une brigade française remportent une victoire décisive à la bataille de Skra-di-Legen (massif montagneux d’importance stratégique qui se trouve près de la frontière entre la Serbie et la Grèce à l'ouest du Vardar). Elles prennent alors un front de 12 km et occupent tous les cimes. Elles font prisonniers le 49e régiment bulgare avec ses 33 officiers et capturent également l’ensemble de ses conseillers allemands. Le commandant Nikolaos Plastiras, au sein de la Division Archipel, en première ligne, se distingua par sa vaillance en réussissant à s'approcher de l'ennemi à distance de tir. Son bataillon franchit les sept lignes de défense bulgares, et s'enfonçant sur une profondeur de 1.500 mètres, puis il attaqua l'ennemi sur le flanc et l'encercla. Le général français Adolphe Guillaumat, commandant en chef des armées alliées à Salonique, reconnut publiquement l'importance de la contribution des forces grecques dans cette victoire, en affirmant : «La victoire de Skra est aussi glorieuse que la prise de Mort-Homme avant Verdun».

29 mai 1918 : le service militaire obligatoire pour les hommes de 18 à 40 ans dans l'Armée Rouge est institué en Russie bolchevique.

30 mai 1918 : les Allemands atteignent la Marne à Château-Thierry et la franchissent à Dormans. Neuf obus allemands de gros calibre sont lancés sur Paris.

31 mai 1918 : les chars Renault sont engagés pour la 1ère fois sur le front.

Juin 1918 : une proposition du turc Djamal-Pacha embarrasse T. W. Lawrence. En effet, il propose à Fayçal de trahir les Anglais pour rejoindre les Ottomans encontre partie de quelques avantages et des territoires.

1er – 3 juin 1918 : réunion à Versailles du Conseil suprême de la guerre.

2 juin 1918 : l'«Ordre pour le Mérite» est décerné à Hermann Göring.

2 juin 1918 : Louis Jaurès (fils de Jean Jaurès), est mortellement blessé au front, meurt à Pernant.

3 juin 1918 : les Alliés décident l’envoi de troupes en Russie pour soutenir les armées contre-révolutionnaires.

4 juin 1918 : le traité de Batoumi (Batoum) est signé entre la République démocratique d'Arménie et l'Empire ottoman. Par ce traité de paix, la Turquie ne reconnut à l'Arménie indépendante qu'un minuscule territoire composé du district de Novo-Bayazet et des parties de ceux d'Etchmiadzine, d'Erivan et d'Alexandropol (environ 9.000 kilomètres carrés avec 320.000 habitants) ; par un traité additionnel (art. III), le gouvernement arménien consentait «à ce que l'armée ottomane fasse effectuer toutes sortes de transports militaires de transit sur les voies ferrées de la République». Le général arménien Andranik a contesté l'accord et a rompu avec le Dashnakzutyun (la Fédération révolutionnaire arménienne) pour former la République arménienne de la montagne.

4 juin 1918 : un contingent formé de 120 bombardiers Bréguet XIV pilonne les troupes allemandes opérant dans la vallée de la Savières.

5 juin 1918 : la région du Don se proclame République indépendante de la Russie bolchévique.

5 juin 1918 : le «Szent Istvan», navire amiral de la flotte austro-hongroise,  est coulé par la marine italienne au large de l'île de Premuda.

6 juin 1918 : mesures d'urgence à Paris. Un décret crée le Comité de défense du camp retranché de Paris sous les ordres du général Guillaumat qui en prendra charge le 13 juin.

9 – 13 juin 1918 : Bataille du Matz («Opération Gneisenau»). Le général Erich von Ludendorff, lance sa quatrième offensive entre Montdidier et Noyon vers Compiègne. Ludendorff prévoit de réunir les deux saillants pris lors des précédentes attaques dans le secteur d'Amiens, de l'Aisne et de la Marne. la XVIIIème Armée du général Oskar von Hutier doit attaquer à l'ouest le long de la rivière Matz, un affluent de l'Oise, dans la direction de Noyon et de Montdidier. Cependant le général Humbert au commandement de la IIIème Armée française, averti par des déserteurs allemands a organisé sa défense en conséquence. L’artillerie bombarde sévèrement les troupes d'assaut ennemies peu avant leur offensive. Cependant, le barrage ne permet pas d'empêcher les troupes allemandes d'avancer de 8 km le premier jour de l’offensive, connu sous le nom de code «opération Gneisenau». Le 9 juin, von Hutier prend Ressons, le 10 juin, Ribécourt, et les troupes françaises ont dû se replier derrière l'Oise et le Matz ; mais la gauche tient bon, et les Allemands n'ont pu prendre Courcelles. Le 11 juin, à partir de Méry, le général français Charles Mangin organise une contre-offensive de trois divisions françaises et deux divisions américaine. Elles attaquent la XVIIIème Armée le 12 juin, déciment trois divisions allemandes, obligent deux autres de réserve à s'engager, capturent 1.000 prisonniers et 16 canons et forcent von Ludendorff à mettre fin à l'opération.

11 juin 1918 : premier raid de bombardements pour l'armée américaine sur Dommary-Baroncourt.

12 – 15 juin 1918 : Combat de Cœuvres. Pour relier la XVIIIèmeet les VIIème Armées allemandes, le général Max von Böhn attaque, en direction de Pierrefonds, entre les deux forêts de Villers-Cotterêts et de Compiègne, Après une violente préparation d'artillerie, de forts détachements - dont une division d'élite : la 2ème division de cavalerie à pied du général Hennocque - réussirent à s'infiltrer dans les bois par Vertes Feuilles. Les 5ème, 8ème et 12ème cuirassiers résistèrent héroïquement, et ce ne fut qu'après un terrible corps à corps, et au prix des plus lourds sacrifices, que les Allemands réussissent à progresser jusqu'au Ru de Retz. Le 12 juin, les forces allemandes ne purent avancer du côté d'Ambleny, mais parvinrent pénétrer dans Cœuvres, Valsery et Saint-Pierre-Aigle et rejetèrent les troupes françaises vers Montgobert. Le 13 juin, après de terribles combats, au cours desquels elles n'avancèrent que pied à pied, elles réussirent à emporter Laversine, mais ne purent déboucher de Cœuvres, ni progresser à l'ouest de la Ferme Vertes Feuilles. Violemment bombardées et attaquées par les chars d'assaut, elles subirent de grosses pertes. Le 14 juin, les allemands, essoufflés et décimés, étaient contenus partout. Dès le 15, les contre-attaques françaises les rejetaient de Cœuvres et de Valsery.  

12 juin 1918 : «Opération Hammerschlag». Deux corps de la XVIIIème armée allemande tentent une nouvelle offensive sur le côté gauche de l’opération Gneisenau, dans le secteur de Château-Thierry. Des contre-attaques immédiates sont organisées par le général français Mangin qui met en échec cette offensive dans quelques heures.

13 juin – 8 juillet 1918 : Bataille de la Piave. Offensive de l’Autriche en Vénétie sur un front de 100 kilomètres entre le golfe de Venise et le lac de Garde. 5 armées austro-hongroises y font face à 6 armées italiennes. Les Autrichiens essayent de forcer les lignes italiennes, mais sont repoussés au prix de graves pertes, la crue de la Piave favorisant la défense italienne.  Le 19 juin, une contre-offensive italienne ramène les armées austro-hongroises sur leurs positions de départ. Le 22 juin marque la fin de l'offensive austro-hongroise sur la Piave. Les troupes italiennes reprennent leurs positions entre la Vénétie et le Piave le 8 juillet.

17 – 28 juin 1918 : poursuite de la retraite allemande et fin de l’offensive sur Compiègne. Le 17 juin, la progression française continua à l'est d'Ambleny, au sud de Valsery et de Montgobert. Le 28 juin, une attaque sur 7 km, du sud d'Ambleny à l'est de Montgobert, permit de regagner près de 2 km en profondeur : les villages fortifiés de Fosse-en-Haut, Laversine, les hauteurs nord-ouest de Cutry et les croupes sud de Saint-Pierre-Aigle furent enlevées et près de 1.100 prisonniers capturés. Le lendemain, à deux reprises, les Allemands tentèrent de reprendre les positions perdues, mais se firent durement repoussée. Puis la bataille s'éteignit à l'est comme au nord. Les pertes françaises et américaines s'élèvent à 35.000 hommes, on estime que les pertes allemandes sont beaucoup plus élevées. Ludendorff, qui souhaite de plus en plus marquer une victoire décisive, prévoit une cinquième offensive ailleurs sur le front occidental. Elle sera réalisée le 15 juillet 1918 par la Quatrième Bataille de Champagne (cf. infra).

17 juin 1918 : suite à la deuxième défaite du «Chemin des Dames» à la fin de mai 1918 qui porte les Allemands à 75 km de Paris, Clemenceau rappelle le général Adolphe Guillaumat pour prendre la place du général Dubail comme Gouverneur militaire de Paris. Il est remplacé par le général Louis Franchet d’Espèrey (1856-1942) qui arrive en Macédoine le 18.06.1918. Avant son rappel par Clémenceau pour prendre le commandement de Paris, le général Guillaumat, a préparé un plan que reprend à son compte son successeur le général Franchet d’Espèrey : une offensive généralisée contre l’ennemi à travers les montagnes.

17 juin 1918 : Pétain désavoué par son gouvernement. Refusant d’obéir aux ordres de Foch, Pétain en appelle directement au gouvernement français qui lui dicte d'obtempérer.

20 juin 1918 : appel des séparatistes flamands aux Allemands. Parution d'un manifeste du Conseil de Flandres faisant appel au concours du «peuple frère allemand» contre le gouvernement royal de la Belgique.

20 juin 1918 : à Vienne, les émeutes dues aux difficultés d'approvisionnement alimentaire se multiplient.

22 juin 1918 : von Seidler, premier ministre autrichien, présente sa démission. Charles Ier la refuse.

23 juin 1918 : les Marines de la 2ème Division d'Infanterie américaine se rendent maîtres du Bois-Belleau (Aisne) que le général Degoutte fait rebaptiser «Bois de la Brigade des Marines».

27 juin 1918 : le navire-hôpital britannique «Llandovery-Castle» est torpillé par un sous-marin allemand au large du cap Fastnet.

Juillet 1918 : Hermann Göring devient le commandant de la «Jagdgeschwader» 1. Le 17 juillet 1918, Göring remporte une victoire aérienne sur un Spad près de Bandry lors d'une sortie matinale à bord de son Fokker VII.

3 juillet 1918 : Mehmed VI accède au trône de l'Empire ottoman le 03.07.1918. Il succède à son frère Mehmed V et il sera le dernier sultan ottoman.

4 juillet 1918 : pour la première fois depuis l'entrée en guerre des États-Unis, un secteur complet du Front de l’Ouest est pris en charge par l'armée américaine. Il s'agit du 1er Corps d'Armée américain qui est déployé dans la région de Château-Thierry.

6 juillet 1918 : des concessions en vue pour l'Inde. Le rapport Montaigu-Chelmsford sur l'évolution constitutionnelle de l'Inde paraît à Londres.

9 juillet 1918 : Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères de l'Allemagne, Richard von Kühlmann, démissionne de son poste après que le haut état-major allemand l'ait exigé auprès de von Hindenburg. Diplomate de carrièrre, von Kühlmann, se prononce pour des négociations avec le Royaume-Uni en faveur d'une paix de compromis en juin 1918. Cette initiative lui fera perdre son poste.

11 juillet 1918 : les services de renseignements français obtiennent des informations sur la prochaine attaque allemande sur le front de l’Ouest qui doit commencer 3 jours plus tard.

12 juillet 1918 : Haïti déclare la guerre à l'Allemagne.

14 juillet 1918 : l'aviateur Quentin Roosevelt, fils de l'ancien président américain Théodore Roosevelt, est abattu en cours de mission. Il fut enterré par les Allemands près du village de Charmery.

15 – 17 juillet 1918 : Quatrième Bataille de Champagne («Opération Friedensturm»). Pressés d'en finir et hypnotisés par Paris, qu'ils menacent à la fois par la vallée de l'Oise au nord, par les vallées de l'Ourcq et de la Marne, à l'est, les Allemands décident une nouvelle offensive (la 5ème), plus formidable encore. C'est le «Friedensturm» ou bataille pour la Paix. Von Ludendorff projette, par une attaque frontale, de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est, en débordant d'une part, Verdun par Sainte-Menehould et la vallée de l'Aisne supérieure, d'autre part, Reims et la Montagne de Reims par la vallée de la Marne. Trois armées allemandes sont engagées dans l'offensive, la VIIème armée du général Max von Boehn, qui doit avancer sur la Marne puis virer à l'est sur Épernay, ou il doit rejoindre la 1ère Armée du général Bruno von Mudra avançant des deux côtés de Reims. À l'est de Reims, la IIIème Armée allemande du général Karl von Einem a pour ordre de prendre Châlons-sur-Marne. Les Français, grâce à la reconnaissance aérienne et aux informations données par les déserteurs allemands, sont informés de l'offensive qu'ils l'anticipent par un bombardement. Des vents défavorables ramènent les gaz toxiques destinés aux Français vers les lignes allemandes. La IIIème Armée allemande qui gagne peu de terrain face à la IVème Armée du général Henri Gouraud est arrêtée le 15 juillet avant midi. Les troupes allemandes portent alors leurs efforts sur l'ouest de Reims. La VIIème Armée allemande, avec le soutien de la IXème Armée du général Eben, attaque sur un front de 30 km et perce la VIème Armée française du général Jean-Marie Degoutte, pour atteindre la Marne entre Château-Thierry et Épernay. Cependant les attaques de la IXème Armée française sous les ordres du général Antoine de Mitry, soutenue par les forces britanniques et américaines, empêchent les Allemands d'exploiter leurs têtes de pont sur la Marne. Le 17 juillet, malgré un léger avantage tactique acquis au sud-ouest de Reims et sur la Marne, von Ludendorff doit admettre que son offensive a été arrêtée dans sa lancée. Renonçant à contourner Reims par l'est, il cherche alors à déborder la montagne de Reims par le sud et il se fixe pour objectif la ville d’Epernay. Il lance par cinq fois, en cinq endroits différents, de grosses attaques, mais dans l'ensemble, il est repoussé. Depuis l'ouverture de sa première offensive, connue sous le nom d' «opération Michael», les forces de von Ludendorff ont perdu quelque 500.000 hommes pratiquement irremplaçables, alors que les Américains débarquent au rythme de 300.000 hommes par mois. À court d'effectifs, von Ludendorff prévoit un repli mesuré depuis le saillant courant dans le sud, de Soissons à Reims, afin de réduire sa ligne de front. Cependant, ses adversaires prévoient de lancer une contre-offensive avant que son repli ne soit achevé. Le 18 juillet, plusieurs forces françaises, britanniques et américaines lancent une contre-attaque contre le saillant que les troupes allemandes tiennent entre Soissons et Reims, en Champagne. Les combats prendront le nom de deuxième bataille de la Marne (cf. infra).

16 - 17 juillet 1918 : troisième campagne de tirs des «Pariser Kanonen». Les canons furent démontés à nouveau et transférés à 15 km au nord de Château-Thierry, 200 m au sud de la voie ferré qui traverse le Bois de Bruyère-sur-fère à Fère-en-Tardenois et située seulement à 91 km de la capitale. Cette position rapprochée entraînait une diminution de la puissance des charges propulsives et, par conséquent, de l'usure des tubes des canons. Cependant les Allemands furent rapidement délogés de cette position où les canons ne tirèrent que 14 obus entre le 16 et 17 juillet 1918. En effet devant la contre-offensive alliée (2ème bataille de la Marne) de juillet 1918 les canons furent précipitamment démontés et réexpédiés à Beaumont en Beine ou 64 obus furent encore tirés du 5 au 9 août 1918. En tout, 367 obus de gros calibre sont tombés sur Paris, causant la mort de 256 personnes dont 91 dans la seule église Saint-Gervais le 29 mars 1918 (l'obus creva la voûte et détruisit un des piliers de l'édifice provoquant l'effondrement d'une partie de celui-ci sur le public pendant l'office du Vendredi Saint) et en blessant 620 autres.

16-17 juillet 1918 : sur ordre de Lénine, le soviet régional de l'Oural procède à l’exécution sommaire sans jugement (assassinat) du tsar Nicolas II et de sa famille par un groupe de Bolcheviks commandé par les commissaires Iakov Sverdlov et Iakov Iourovsky (les deux d’origine juive). Tous les membres de la famille impériale, leur médecin et leurs servants sont fusillés à bout portant puis achevés à la baïonnette pendant la nuit dans les caves de la maison d'Ipatiev, un commerçant d'Ekaterinbourg, où ils étaient détenus. Leurs dépouilles sont brûlées à la chaux vive et au vitriol ensuite jetées dans un ancien puits de mine d'où ils furent, quelques jours plus tard, retirés pour être ensevelis sous la forêt de Koptiaki [7]. La cour britannique porta le deuil pendant les 4 semaines qui suivirent, répondant aux ordres de George V [8] (cousin germain du tsar Nicolas II de Russie) en ce sens. Léon Trotski a écrit dans son journal personnel que cet assassinat a été commis sous l’autorité de Lénine.

17 juillet 1918 : le sous-marin allemand U-55 torpille le paquebot «Carpathia» (Irlande).

17 juillet 1918 : utilisant avions et dirigeables, l'armée italienne bombarde la base navale austro-hongroise de Pola en mer Adriatique.  

18 – 21 juillet 1918 : contre-offensive française – Seconde Bataille de la Marne. Alors que les Allemands cherchent en vain à progresser au sud de Dormans, 27 divisions des armées Mangin et Degoutte, appuyées par 500 chars et 800 avions, débouchent de la forêt de Villers-Cotterêts dans la matinée du 18 juillet et tombent sur la IXème Armée du général von Einem et la VIIème armée du général von Boëhm : 8 divisions allemandes en première ligne et 10 divisions allemandes en soutien immédiat. L'offensive alliée fut mise en branle sans préparation d'artillerie afin d'en préserver l'effet de surprise, et exécutée suivant la méthode du «barrage roulant».  Le soir, les armées françaises dénombrent 12.000 prisonniers allemands, un chiffre record pour une seule journée de bataille. Le 19 juillet, la Xème Armée française du général Mangin avance de 10 km sur l'Ourcq et menace la VIIème Armée allemande. Von Ludendorf commande la suspension des préparatifs de l'«opération Hagen»pour se donner des réserves. Le 20 juillet, le prince héritier d'Allemagne décide de se replier avec ses soldats engagés au sud de la Marne alors que les troupes françaises poursuivent leur avancée autour de Reims. Le 21 juillet, pour maintenir son pivot de manœuvre, l’ennemi contre-attaque furieusement Mangin, en accumulant contre lui des effectifs sans cesse renouvelés. Cependant les troupes de Mangin tiennent bon et repoussent les Allemands. Le soir, le général Degoutte entre dans Château-Thierry, refoulant à travers le Tardenois les forces allemandes de von Boëhm, dont la résistance devient décidément molle. La deuxième victoire de la Marne, prélude d’opérations de plus grande envergure, est gagnée. En deux jours, le nombre des prisonniers dépasse les 20.000 hommes, alors que 400 canons et 3.300 mitrailleuses ont été capturés.

19 juillet 1918 : 8 sous-marins allemands prennent au piège le paquebot anglais «Justicia» qui est coulé au large de l'Irlande le lendemain.

19 juillet 1918 : les Ottomans et les Allemands déclenchent une brève attaque à Abu Tellul en Jordanie. Ils sont repoussés par les Australiens avec de fortes pertes, notamment pour le XIème bataillon de chasseurs de réserve allemand qui est ensuite retiré de Palestine.

19 juillet 1918 : le Honduras déclare la guerre à l’Allemagne.

24 juillet 1918 : accord Foch – Haig –  Pershing –  Pétain sur une grande contre-offensive contre les Allemands lors d'une réunion tenue au château de Bombon.

26 juillet 1918 : prise d’Ekaterinbourg par les armées blanches. Peu avant la chute de la ville, le soviet d’Oural exécute froidement le tsar Nicolas II et sa famille, sur ordre de Lénine, afin d’empêcher leur libération (cf. supra).

26 juillet 1918 : les ambassadeurs des pays de l'Entente quittent la capitale russe et se dirigent vers Mourmansk. Ils fuient la Russie par crainte d'être utilisés comme otages par les autorités bolchéviques.

27 juillet 1918 : communiqué de presse bolchévique annonçant la mort de Nicolas II et la mise en sûreté du reste de sa famille. Ce communiqué donna naissance à la légende voulant que certains membres de la famille du tsar aient survécu.

29 juillet 1919 : Lénine déclare la guerre à l'Entente. Les interventions des pays de l'Entente en faveur des armées blanches amènent Lénine à déclarer la guerre à l'Entente.

29 juillet 1919 : des soldats français et japonais débarquent à Vladivostok. Ils seront rejoints par 1.200 Britanniques, 1.550 Américains, 800 Canadiens et 10.000 Japonais le 3 août suivant.

1er août 1918 : le ministre des Affaires étrangères soviétique, Gueorgui Tchitcherine, demande d'aide aux Allemands afin de vaincre les forces anti-bolchéviques.

2 août 1918 : en date du 2 août 1918, 1.000.000 de soldats américains sont arrivés sur le sol français.

2 août 1918 : la présence de troupes de l'Entente à Arkhangelsk place cette région du nord-ouest de la Russie hors du contrôle des bolchéviques.

2 août 1918 : la ville de Soissons est libérée par la XIème Division d'Infanterie française.

3 août 1918 : la poche de Château-Thierry est entièrement résorbée. Les Allemands se replient le long de la Vesle et de l'Aisne, derrière la Marne.

3 août 1918 : intervention américano-japonaise à Vladivostok ayant pour but d'empêcher les Bolcheviks de s'emparer des armes destinées aux armées blanches.

6 août 1918 : à Moscou, le gouvernement bolchévique fait perquisitionner les missions diplomatiques des pays de l'Entente.

7 août 1918 : le général Ferdinand Foch est fait maréchal de France [9].

7 août 1918 : le croiseur-cuirassé français «Dupetit-Thouars» est torpillé par le sous-marin allemand U-62 au large de Brest.

8 août 1918 : contre-offensive franco-anglaise en Picardie (3ème bataille de Picardie). Alors que les attaques allemandes deviennent de moins en moins efficaces et que l’arrivée de troupes américaines en juillet a permis de renverser la tendance, Ferdinand Foch lance une vaste offensive alliée en Picardie qui emporte des succès. Le 8 août, une puissante attaque est déclenchée par Haig (aidé de Debeney) sur la poche de Montdidier, près d'Amiens. L'infanterie britannique, canadienne et australienne avance, avec l'appui de 400 chars et 800 avions, et rompe les positions allemandes dans le secteur de Montdidier et autour d'Amiens. Le chef d'état-major Erich Ludendorff déclare le 8 août "jour de deuil pour l'armée allemande". 30.000 soldats allemands sont faits prisonniers et 600 canons sont capturés. Le 10 août, Montdidier est pris par la 1ère Armée française. Le 11 août, les armées de l'Entente arrivent à Armancourt, Tilloy et Cambronne. Rapidement, le cours des événements devient favorable aux Alliés, les Empires centraux étant en grandes difficultés sur le plan militaire, et le blocus affamant leurs populations. Trois mois plus tard, l’Allemagne, dont l’armée a fortement reculé, tombe dans une crise politique qui amènera la chute de l’empire et sa capitulation.

10 – 11 août 1918 : combats aériens en Picardie. Le 10 août, 120 avions français bombardent les Allemands à Lassigny et ses environs. Le 11 août, l'aviateur français René Fonck abat 3 avions allemands en quelques secondes !

12 août 1918 : le maréchal Foch décide d'élargir le front à l'ouest, d'abord vers le nord en direction de l'Artois, puis vers le sud à travers l'Aisne.

14 août 1918 : les Canadiens s'emparent de Damery et Parvilliers pendant la nuit.

15 août 1918 : Réunion impériale à Spa (Belgique). Les empereurs Charles 1er d'Autriche-Hongrie et Guillaume II d’Allemagne adoptent une position de «défense stratégique» face à l'ennemi.

16 – 29 août 1918 : poursuite de l’avance des Alliés en Picardie. Le 16 août, les armées françaises s'emparent de Goyencourt, Dancourt et Popincourt alors que les Britannqiues font de même à Puisieux. Le 19 août, la IIIème Armée française entre dans Fresnières et Canny-sur-Matz, alors que Beuvraignes est abandonnée par ses défenseurs allemands. Le 20 août, la Xème Armée française pénètre de 4 kilomètres dans les lignes allemandes entre Bailly et Fontenoy. Le 23 août, les IIIème et IVème Armées britanniques procèdent à une offensive générale entre la Scarpe et la Vesle en compagnie des IIIème et Xème Armées françaises. Le 24 août, l'armée britannique passe à l'attaque pendant la nuit et atteint Hénin et Warlencourt. Le même jour, les troupes australiennes s'emparent de Bray-sur-Somme. Le 26 août, lancement de l'offensive sur la Scarpe par les Britanniques qui prennent Roeux et s'approchent de Bapaume, pendant que la 1ère Armée française s'empare de Fresnoy-les-Roye. Le 27 août, les troupes françaises libèrent Roye et s'emparent de la Chaussée Brunehaut, pendant que les Britanniques prennent Arleux et Croisilles. Le 29 août, les armées allemandes du Front de l’Ouest se replient vers Péronne et La Fère, alors que les troupes de l'Entente prennent Bapaume, Combles, Béthencourt et Crécy-au-Mont.

16 août 1918 : une nouvelle avance financière est accordée à la France par le gouvernement américain. Celle-ci porte le total de la dette de guerre française envers les États-Unis à 2,65 milliards de dollars.

17 août 1918 : l'armée du général britannique Dunster s'empare de Bakou et contrôle les champs pétrolifères des environs. La contre-offensive turque du 31 août contre les Britanniques et les Arméniens se solde par un échec.

20 août 1918 : Bataille de Kraievskaïa, entre l'Armée Rouge et les contingents de l'Entente envoyés dans l'Extrême-Orient russe. Elle se termine par une difficile victoire pour les troupes de l'Entente.

20 août 1918 : reprise de l'offensive austro-hongroise sur le front d'Albanie.

27 août 1918 : un accord secret germano-bolchévique entre en vigueur. Celui-ci prévoit des avantages économiques pour l'Allemagne au sud de la Russie en échange d'une intervention militaire allemande menée contre les armées blanches vers Mourmansk.

30 août 1918 : tentative d'assassinat sur Lénine à Moscou. Celui-ci ne sera que blessé au cou, mais la rumeur de sa mort persiste plusieurs jours. La Pravda attribuera cette tentative d'assassinat aux anti-révolutionnaires et à l'Entente. Le 3 septembre, à Moscou, exécution par la Tchéka de Fanya Kaplan jugé coupable d'avoir tiré à trois reprises sur Lénine.

31 août 1918 : avance alliée en Flandres. Alors que les Français franchissent le canal du Nord près de Roye-le-Grand, les Britanniques prennent le mont Kemmel et les Australiens s'installent sur le mont Saint-Quentin.

2 septembre 1918 : ordre de repli pour les armées allemandes. Von Ludendorff ordonne à ses armées de se replier sur la «Ligne Hindenburg» [10].

3 – 11 septembre 1918 : la «Ligne Hindenburg» est menacée par l’avance alliée. Le 3 septembre, des troupes australiennes prennent pied sur la «Ligne Hindenburg». Le 8 septembre, von Hindenburg décide de faire reculer ses soldats jusqu'à la «Ligne Michel», entre Fresnes et Pagny, car il craint une attaque imminente de l'Entente sur le saillant de Saint-Mihiel. Le 11 septembre, les troupes françaises atteignent la «Ligne Hindenburg» dans le secteur de Savy-Daillon. 

12 - 14 septembre 1918 : offensive alliée à Saint-Mihiel (Verdun). Le 12 septembre, débute une grande offensive des armées françaises et américaine contre le saillant de Saint-Mihiel. Le 13 septembre, les armées de l'Entente poursuivent leur attaque sur le saillant de Saint-Mihiel. Elles font 16.000 prisonniers et s'emparent de 400 canons allemands. Le 14 septembre, les troupes américaines terminent la prise du saillant de Saint-Mihiel, alors que la Xème Armée française poursuit l'offensive dans le secteur de Moulin-de-Laffaux.

14 septembre 1918 : l'Autriche-Hongrie lance un appel à la paix. D'abord transmis aux pays neutres pour être acheminé à l'Entente, cette proposition sera refusée.

15 septembre 1918 : prise de Bakou  par les troupes turco-tatares, commandées par Nouri-Pacha, après un siège de quatre mois. Le gouvernement tatare transféra son siège - qui jusqu'alors avait été à Elisabetpol - à Bakou, et les Turcs en firent une base solide pour leur politique pantouranienne dans le bassin de la mer Caspienne.

15 septembre 1918 : le gouvernement allemand fait à la Belgique une proposition de paix «blanche», sans indemnités ou réparations. Cette proposition sera rejetée par les autorités belges 4 jours plus tard.

15 septembre 1918 : début de l’offensive généralisée des forces alliées, commandées par le général Franchet d’Espèrey, sur le Front d’Orient. Environ 650.000 Alliés (Français, Britanniques, Italiens, Grecs, Serbes) sont opposés à 45.000 Bulgares et Allemands. L'AFO (Armée française d'Orient) compte 200.000 hommes. Les Serbes doivent prendre le massif de Dobro Polje, les Britanniques et les Grecs Doïran et Strumitza pour empêcher les Bulgares d'envoyer des renforts à Dobro Polje, et les Français et les Italiens passer la Cerna pour poursuivre vers l'Albanie. A 5h30, l'attaque débute par une percée foudroyante, les Français et les Serbes progressent vite, le haut commandement des Empires centraux est pris au dépourvu. La brèche s'amplifie et dès le 17 septembre, elle s'étend sur 7 km de profondeur et 25 km de large.

15 - 16 septembre 1918 : Bataille du Dopbro Polje. Victoire des Alliés (Français - Serbes). La XIème Armée bulgare est battue et obligée de replier ce qui lui reste sur Kalkandelen (aujourd'hui Tetovo en ex-Macédoine serbe, aujourd’hui FYROM-Vardarska).

16 septembre 1918 : Paris subit les derniers bombardements allemands de la Guerre.

18 - 24 septembre 1918 : Batailles de Monastir (Français–Serbes) et de Doïran  (Anglais–Grecs). Les Serbes et les Français réalisent une percée sur Prilep (23.09.1918), alors que les Grecs et les Britanniques s'emparent de Kosturino et de Stroumitza.

18 septembre 1918 : libération de Nancy en Lorraine.

18 septembre 1918 : la «Ligne Hindenburg» est percée.

19 - 21 septembre 1918 : Bataille des Plaines de Naplouse ou Bataille de Megiddo [11]. Il s’agit de la dernière offensive alliée de la campagne du Sinaï et de la Palestine lors de la 1ère Guerre mondiale. Le général britannique Edmund Allenby est à la tête de la force expéditionnaire alliée (partant d’Égypte) composée de trois corps d'armée, dont l'un formé de troupes montées (ANZAC). L'Empire ottoman dispose dans la région de trois armées, chacune équivalent à un corps d'armée de troupes alliées, placées sous le commandement du général allemand Otto Liman von Sanders (Liman-Pacha).  Des troupes et des avions allemands font partie du dispositif turc. Liman von Sanders compte reproduire son succès de la défense réalisée sur la presqu’île de Gallipoli pour détruire l'invasion britannique en Palestine. Il est aidé, comme par le passé, par Mustafa Kemal qui commande la VIIème armée ottomane. La surprise, la vitesse et la concentration des troupes sont des éléments clés dans les opérations militaires prévues par Allenby. Une série de combats a eu lieu dans le centre et le nord de la Palestine occupée par les Ottomans et dans certaines parties actuelles d'Israël, de Syrie et de Jordanie. Les forces des tribus arabes révoltées, organisées par Lawrence d'Arabie, attaquent les lignes de communication ottomanes. Les divisions d'infanterie britanniques et indiennes attaquent les lignes de défense ottomanes le long de la côte et réalisent une percée décisive lors de la bataille de Sharon. Le «Desert Mounted Corps» franchit la brèche et tente d'encercler les VIIème et VIIIème armées ottomanes qui se battent dans les monts de Judée. Dans le même temps se déroule l'attaque sur Naplouse dans les monts de Judée et sur le Jourdain. La IVème armée ottomane est attaquée dans les collines de Moab à Salt et à Amman. Lorsque les forces d'Allenby se retrouvent confrontées à la VIIème armée ottomane à Naplouse, Kemal décide de se retirer sans livrer combat. Le 21 septembre, la VIIème armée turque est repérée par des avions britanniques dans un défilé à l'ouest du Jourdain. La RAF procède à un bombardement qui détruit toute la colonne. Des vagues de bombardements et de mitraillages se succèdent sur la colonne toutes les trois minutes et même si l'opération est prévue durer cinq heures, la VIIème armée quitte la zone en 60 minutes. Les véhicules et le matériel abandonné s'étendent sur 9,7 km. De très nombreux soldats ottomans sont tués, les survivants sont dispersés sans chef. T. W. Lawrence écrit plus tard : «la RAF a perdu quatre tués. Les Turcs ont perdu un corps d'armée». Les batailles livrées par le général Allenby, ont permis d'obtenir des résultats décisifs avec des pertes relativement faibles, contrairement aux nombreuses offensives sur le front ouest au cours de la Première Guerre mondiale [12]. Allenby utilise des barrages roulant d'artillerie pour couvrir les attaques d'infanterie nécessaires à la percée. Une fois la percée réalisée, il utilise les forces mobiles à sa disposition (cavalerie, véhicules blindés et avions) pour couper les lignes de retraite et pour encercler les armées ottomanes dans les monts de Judée. Plusieurs dizaines de milliers de prisonniers sont capturés à la suite de ces combats. Un important territoire passe sous contrôle des troupes britanniques. Après ces différentes batailles, Nazareth, El-Afulé et Beisan sont prises le 20 septembre.  Le 21 septembre, les troupes françaises investissent Naplouse et font 2.400 prisonniers. Amman est prise le 22 septembre, Daraa le 27 septembre, et Damas le 1er octobre. Après la chute de Damas, la 5ème division montée et quelques détachements de l'Armée chérifienne avancent au nord par la Syrie, et ils capturent Alep le 26 octobre. Ils avancent ensuite vers Mouslimmiye où Mustafa Kemal (qui remplace Liman von Sanders à la tête du commandement du groupe d'armées Yıldırım) rallie quelques troupes au quartier-général du XXIIème corps et essaie de tenir ses positions. Les succès d’Allenby dans le sud de l’Empire ottoman coïncident avec des mauvaises nouvelles dans le nord, où l'armée bulgare est détruite suite à l’offensive de Franchet d’Espèrey et l'armée austro-hongroise est en pleine dissolution marquant la défaite des Empires centraux. À partir de maintenant et jusqu'à l'armistice de Moudros (31 octobre 1918), la stratégie turque sera d’éviter les combats et de conserver le maximum de territoire sous contrôle turc.

19 septembre 1918 : la Belgique repousse une offre de paix séparée proposée par l’Allemagne.

19 septembre 1918 : «Emprunt de la Victoire» en France. Adoption à Paris de la loi annonçant le dernier emprunt de l'État français auprès de sa population. Appelé «emprunt de la Victoire» ou «de la Libération», il verra sa souscription ouverte du 20 au 24 octobre.

20 septembre 1920 : sur le front ouest, l'armée française progresse sur l'Oise et libère Travercy.

20 - 21 septembre 1920 : poursuite de l’offensive des Alliés dans les Balkans. Le 20 septembre, les troupes franco-serbes passent la Cerna et prennent Tikvech. Le 21 septembre, l'offensive franco-serbe en Macédoine force les Bulgares à se replier sur l'ensemble du front, permettant ainsi aux Serbes d'entrer à Kavadar.

24 – 30 septembre 1918 : manœuvre d’Uskub (dans le cadre de l’offensive de Franchet d’Espèrey du 15.09.1918). C’est un raid célèbre de la brigade à cheval des chasseurs d'Afrique du général Jouinot-Gambetta : 70 kilomètres de montagnes à près de 2.000 mètres d'altitude, sans routes, ni cartes, ni fantassins et batteries de 75 pour l'appuyer. Les cavaliers français foncent en direction d'Usküb (Skopje), capitale de l’ex-Macédoine serbe (aujourd’hui FYROM-Vardarska), prise par surprise le 29 septembre 1918. Cet épisode constitue la dernière charge de l'histoire de la cavalerie française.

24 septembre 1918 : grève générale des cheminots britanniques qui bloque les transports dans tout le Royaume-Uni.

24 septembre 1918 : Déclaration du gouvernement ottoman se disant favorable à l'initiative de paix initiée par l'Autriche- Hongrie le 14 septembre.

25 septembre 1918 : les sous-marins allemands affectés aux ports belges d'Ostende et Zeebrugge se replient vers des ports situés en Allemagne.

25 – 29 septembre 1918 : succès des Alliés dans les Balkans. Le 25 septembre, les Serbes libèrent Véles dans la Macédoine serbe. Le 26 septembre, les soldats italiens prennent Krouchevo et la cavalerie britannique entre dans Stroumitza. Ces succès menacent les troupes bulgares d'encerclement. Le 28 septembre, l’état-major bulgare le gouvernement bulgare envoie une délégation auprès du général français Franchet d'Espérey pour négocier un armistice. Le 29 septembre 1918, l'armistice est signé à Thessalonique. Il entre en vigueur le 30 septembre 1918. Cet armistice prévoit la démobilisation de l'armée bulgare et le libre passage des armées de l'Entente à travers la Bulgarie. L'armistice avec la Bulgarie permet au général Franchet d'Espérey de planifier deux attaques contre l'Alliance sur le front Est, l'une en direction de l'Autriche-Hongrie, l'autre vers l'Empire ottoman.

26 septembre 1918 : les Alliés déclenchent une offensive générale sur le Front de l’Ouest.  Les armées de l'Entente engagent le combat en Champagne et en Argonne, reprenant Tahure, la ferme Navarin et la butte de Souain. Entre Argonne et Meuse la résistance allemande sera acharnée devant les troupes américaines. Finalement les Allemands doivent se replier sur la Meuse.

26 septembre 1918 : l'as pilote français René Fonck abat 6 avions allemands. Avec 75 victoires officiellement homologuées, il est classé derrière l'allemand von Richthofen (le «Baron Rouge») qui en comptabilise 80.

27-30 septembre 1918 : la «Ligne Hindenburg» est brisée. Succès des manœuvres de l'Armée américaine sur la Meuse qui dépasse les lignes françaises de 1916, mais s'enlise en Argonne. Plus au nord, les troupes canadiennes franchissent la Ligne Hindenburg en direction de Cambrai. Le 28 septembre, Von Hindenburg déplace ses dernières troupes de réserve pour renforcer ses armées dans le secteur de Sedan. Le 29 septembre le canal de Saint- Quentin est franchi après les progrès des armées de l'Entente vers Cambrai et sur le Chemin des Dames.

28 septembre 1918 – 4 octobre 1918 : victoire de la Crête des Flandres.  L’armée belge a conquis, malgré la présence de renforts allemands, toute la crête des Flandres, ce qui amena l’évacuation de Dixmude et la retraite des Allemands jusqu’aux abords de Roulers.

28 septembre 1918 : la ville Deraa, où Lawrence avait subi des sévices sexuels infligés par les Ottomans, chute. Lawrence réussit à détruire le pont de Tell el-Chebab.

29 septembre 1918 : l’état-major de l’armée de terre allemande sollicite le début de négociations en faveur d’un armistice.

29 septembre 1918 : le général britannique Allenby bouscule les troupes germano-turques de Liman von Sanders. La cavalerie britannique entre à Damas. La ville est prise par les troupes anglo-australiennes le 01.10.1918. Lawrence d’Arabie y participe.

29 septembre 1918 : réunion des membres du gouvernement allemand et du haut commandement de l'armée autour de Guillaume II à Spa. Le général von Ludendorff y affirme que, la situation militaire sur le terrain ne pouvant guère s'améliorer, une demande de paix à l'Entente doit «être faite immédiatement». La réunion se termine sur la formation d'un nouveau gouvernement et une proposition de demande d'armistice à l'Entente sur la base des 14 points du président américain Wilson.

30 septembre 1918 : saccage de l'ambassade britannique à Moscou par des manifestants bolchéviques.

début octobre 1918 : les forces de Franchet d’Espèreypoursuivent leur progression à travers la Bulgarie et marchent vers la Hongrie.

2 octobre 1918 : début de l'évacuation de Lille par les Allemands au moment où les troupes de l'Entente opèrent la reconquête de Saint-Quentin.

3 octobre 1918 : l’empereur Guillaume II remplace le chancelier Georg von Hertling par le prince Maximilien de Bade, qui prend aussitôt contact avec le président Wilson pour tenter d'obtenir sa médiation sur la base des «Quatorze points». Il en sera le dernier chancelier du IIème Reich, car le régime de l'Empire sera remplacé par la République de Weimar dans la foulée des événements entourant l'armistice du 11 novembre 1918.

3 octobre 1918 : lors d'un conseil de guerre tenu à Londres, Lloyd George dénonce les accords Sykes-Picot du 16 mai 1916 entre la France et le Royaume-Uni. Il affirme que ceux-ci sont devenus inapplicables car «très largement opposés aux intérêts britanniques».

5 octobre 1918 : le Conseil suprême interallié de l'Entente est réuni à la demande de Clémenceau afin de définir les conditions qui doivent être imposées à l'Allemagne pour mettre fin aux hostilités. En agissant ainsi, Clémenceau veut éviter que l'armistice soit négocié par Wilson seul.

5 octobre 1918 : l’aviateur français Roland Garros meurt lors d'un combat aérien près de Vouziers. Il avait remporté sa dernière victoire en combat aérien le 2 octobre précédent. Il aurait eu trente ans le lendemain de sa mort.

6 octobre 1918 : des troupes françaises débarquent à Beyrouth pour faire valoir les prétentions de la France sur le Levant. La ville est prise le 7 octobre 1918.

6 octobre 1918 : pressé par les généraux von Hindenburg et von Ludendorff, le chancelier allemand Maximilien de Bade demande au président des États-Unis Woodrow Wilson les conditions d'un armistice. Celui-ci répond que la capitulation des armées allemandes et l'abdication des Hohenzollern font partie des conditions d'un armistice.

6 octobre 1918 : l'offensive générale de l'Entente voit les Britanniques se déplacer en direction de Cateau et les Français se diriger vers la Suippes. Dans leur retraite, les Allemands incendient Laon et Douai.

7 octobre 1918 : le gouvernement austro-hongrois fait parvenir une demande d'ouverture «immédiate et sans conditions» de pourparlers de paix au gouvernement des États-Unis par l'entremise du gouvernement suédois.

7 octobre 1918 : proclamation d'indépendance de la Pologne par le Conseil de Régence à Varsovie.

8 octobre 1918 : le maréchal Foch informe Clémenceau des conditions qu'il considère essentielles pour accepter la fin des hostilités avec l'Allemagne. Il affirme que l'Entente doit obtenir l'occupation de la rive gauche du Rhin : «Si nous tenons le Rhin, la France peut être tranquille. Elle aura à la fois les réparations et la sécurité».

9 octobre 1918 : sur le terrain, la progression des Britanniques en direction de Cambrai continue et force le repli de trois armées allemandes, alors que Cernay est libéré par des soldats français et américains. Cambrai sera repris le lendemain par les troupes canadiennes.

10 octobre 1918 : libération de Cateau et progrès de l'Entente dans la région de Lens. De plus, l'avance des armées de l'Entente forcent les Allemands au repli en Champagne et en Argonne.

11 octobre 1918 : les Belges réussissent à repousser une contre-attaque allemande à Roulers. Le même jour, les troupes allemandes reculent de 10 kilomètres sur le front de Champagne.

12 octobre 1918 : poursuite de l’offensive de l’armée française d’orient. Le 12 octobre, les troupes franco-serbes reprennent Nis et le 13 octobre, Pirot. Ce faisant, l'Entente obtient le contrôle de la voie ferrée reliant Berlin à Constantinople.

13 octobre 1918 : les armées de l'Entente percent la «Ligne Hindenburg» dans ses positions Wotan et Siegfried et prennent La Fère et Laon.

13 octobre 1918 : lors d'un bombardement britannique au gaz moutarde de Werwick, au sud d'Ypres, un caporal de l'armée allemande servant dans le régiment de List - Adolf Hitler - a été gazé, temporairement aveuglé et mis en invalidité. Il terminera la guerre à l'hôpital de Pasewalk où il apprendra la signature de l'armistice et la fin de la guerre.

14 octobre 1918 : les armées franco-serbes aux ordres du général Franchet d’Espèrey, atteignent Pirot à l’ouest de la Serbie. Ce faisant, l'Entente obtient le contrôle de la voie ferrée reliant Berlin à Constantinople.

14 octobre 1918 : le gouvernement ottoman fait parvenir à Washington une demande d'ouverture de pourparlers de paix.

15 octobre 1918 : dans les Flandres, les forces de l'Entente prennent Menin et s'approchent de Courtrai.

16 octobre 1918 : les forces du général Franchet d’Espèrey entrent à Sofia.

17 octobre 1918 : Lille et Douai sont libérées. Après la relance de l'offensive alliée de Cambrai-Saint-Quentin, la retraite allemande s'accélère.

14 - 18 octobre 1918 : victoire de Thourout-Thielt. L’armée belge poursuit son avancée et perce le front. Les troupes allemandes battent en retraite de la frontière hollandaise à la Lys, abandonnant leur artillerie et leur matériel militaire. Le 15 octobre, le roi Albert 1er entre à Bruges. Zeebrugge et Ostende sont prises le 17 octobre.  La Flandre Occidentale est libérée.

16 octobre 1918 : grande offensive contre la IVème Armée allemande. Les forces de l'Entente contraignent la IVème Armée allemande à se replier de plusieurs kilomètres sur la section Hermann de la «Ligne Hindenburg». Le même jour, les Américains progressent en Argonne.

16 octobre 1918 : des manifestations en faveur de la paix se terminent dans la violence à Berlin.

17 octobre 1918 : l'armée britannique libère Lille et le lendemain elle s'empare de Roubaix et  de Tourcoing.

20 octobre 1918 : le roi de Grande-Bretagne, George V, reçoit T. E. Lawrence. Le roi souhaite le décorer pour services rendus à l’Empire britannique. Mais Lawrence refuse pour montrer son désaccord sur la politique anglaise envers les Arabes.

23 - 27 octobre 1918 : les Italiens enfoncent le front autrichien à Vittorio-Veneto. L'armée austro-hongroise doit se replier sur l'ensemble de ses lignes du front italien.

25 octobre : la Hongrie réclame son indépendance, c'est la rupture avec Vienne.

25 octobre 1918 : les troupes britanniques entrent à Alep.

26 octobre 1918 : le général von Ludendorff est congédié et remplacé par le général Wilhelm Gröner.

27 octobre 1918 : toutes les armées de l'Entente sont au combat, à l'exception du groupe d'Armées des Flandres sous les ordres du roi Albert 1er. Rupture des lignes allemandes à Guise.

28 - 29 octobre 1918 : les Tchèques, les Slovènes et les Croates proclament leur indépendance. L’Empire austro-hongrois, dont l’armée se délite, cesse de facto d’exister.

29 octobre 1918 : une Conférence interalliées s’ouvre à Paris.

29 octobre 1918 : après avoir libéré Dixmude, les Britanniques relancent leur offensive en direction de Lens. Les armées de l'Entente attaquent aussi la zone Siegfried de la «Ligne Hindenburg» et entrent dans Guise.

29 octobre 1918 : vainqueurs à Vittorio-Veneto, les Italiens chassent les Autrichiens de la Vénétie.

29 octobre 1918 : des mutineries éclatent à Wilhelmshaven. Une grande partie de la flotte allemande se mutine et refuse de sortir du port. La révolte se répand dans toute l’Allemagne à partir du 3 novembre.

29 octobre 1918 : la mutinerie de la 26ème division de tirailleurs tchèques oblige le général austro-hongrois Boroevic à renoncer à la contre-attaque qu'il planifiait sur le front italien. Le même jour voit des mutineries chez les équipages de la flotte austro-hongroise mouillant au port de Pola.

29 octobre 1918 : l’Allemagne demande l’armistice au général Wilson. Les États-Unis invitent le gouvernement allemand à demander l’armistice au général Foch (04.11.1918).

30 octobre 1918 : l’Empire ottoman capitule et signe l’armistice de Moudros (port de l’île grecque de Lemnos, devant les Détroits des Dardanelles). L’armistice est signé par l’amiral britannique sir Arthur Calthorpe, représentant des Alliés victorieux, ce qui entraine le mécontentement des Français. Alors que les clauses de l’armistice sont toujours discutées à Paris et Londres, l'acte signé prévoit un libre accès aux Détroits et la démilitarisation des forts ottomans des Dardanelles.

30 octobre 1918 : le Ministère de la Guerre britannique («War Office») appelle Lawrence pour définir ses nouvelles missions.

31 octobre 1918 : de durs combats ont lieu sur le Front de l’Ouest dans le secteur de Valenciennes au nord de la France. Afin de ralentir la progression des Alliés, les Allemands inondent la plaine dans la région de Valenciennes. Cela n’empêchera pas la prise de Valenciennes par des soldats canadiens le lendemain.

31 octobre 1918 : la Roumanie dénonce le traité de Bucarest et reprend les hostilités contre les Austro-Allemands.

31 octobre 1918 : constitution à Moscou de la «Ligue pour La libération de l’Orient». Cette Ligue, d’après son programme, avait pour but «d’unifier toutes les tendances nationales particulières de l’Orient, réveillé pour une nouvelle vie, afin de créer de cette manière un front unique de l’anti-Impérialisme dans l’Asie même, berceau de l’Impérialisme». Sa tactique devait consister à «s’appuyer sur les prolétaires exploités de l’Orient, qu’elle organiserait afin de détruire les régimes despotiques et de créer une Internationale de l’Orient». Elle devait, en même temps «favoriser la fondation d’États-Unis de l’Asie sur la base de la souveraineté des peuples. L’émancipation nationale devait être accompagnée de l’émancipation sociale, qui paraissait possible malgré l’état économique arriéré de l’Orient».

1er novembre 1918 : les troupes serbes font leur entrée triomphale à Belgrade.

2 novembre 1918 : l'empereur Charles 1er accepte les conditions d'armistice présentées par les Italiens au nom de l'Entente. Conclu au cours de la nuit, cet accord sera signé officiellement le lendemain à Villa Guisti. Une des conditions de l'armistice avec l'Autriche-Hongrie oblige ce pays à laisser libre-passage aux troupes de l'Entente sur son territoire. Profitant du fait que l'armistice signé le jour même avec l'Autriche-Hongrie entre officiellement en vigueur le lendemain, des troupes italiennes poursuivent leur progression et entrent dans Trente et Udine.

3 novembre 1918 : des mutineries éclatent à Kiel. Les marins allemands s'emparent des navires et en chassent leurs officiers.

4 novembre 1918 : L'armée allemande doit se retirer précipitamment des Flandres alors que les forces de l'Entente étendent leurs opérations entre l'Escaut et la Sambre. En France, les Américains libèrent Beaumont et s'emparent de la forêt de Dieulet.

4 novembre 1918 : les gouvernements de l'Entente parviennent à un accord pour définir les conditions militaires et navales d'armistice à imposer à l'Allemagne.

4 novembre 1918 : les forces britanniques de Mésopotamie entrent à Mossoul.

5 novembre 1918 : Mémorandum Lansing. Note du secrétaire d'État américain, Robert Lansing, au nom de son président et de l'Entente, transmise à l'ambassadeur de Suisse à Washington. Par cette note l'Entente demande au gouvernement allemand d'envoyer une délégation pour signer un armistice dont les conditions ne seront pas négociables.

6 novembre 1918 : l'armée française avance vers la frontière. L’armée du général français Henri Gouraud franchit le canal des Ardennes et s'approche de Sedan.

7 novembre 1918 : l’armistice de Belgrade est signé par le général Franchet d’Espèrey avec le gouvernement de Mihály Károlyi de Hongrie.Il fixe la ligne de démarcation entre Hongrois et Roumains, en Transylvanie. Le Banat est occupé par la Serbie.

7 novembre 1918 : extension des foyers insurrectionnels en Allemagne. Plusieurs villes allemandes voient la mise en place de conseils révolutionnaires, associant soldats et ouvriers, sur le modèle des soviets russes. Les villes de Hanovre, Braunschweig et Cologne sont touchées. À Munich, Kurt Eisner proclame l'instauration de la République de Bavière.

7 novembre 1918 : alors que les attaques de l'Entente se poursuivent en direction de la frontière allemande, le gouvernement allemand télégraphie la composition de sa délégation d'armistice. La délégation se présente le soir même devant les lignes de la 166ème Division d'Infanterie par la route Fourmies-La Capelle-Guise. Le 8 novembre 1918, les plénipotentiaires allemands et alliés se rencontrent à Rethondes, en forêt de Compiègne.

8 novembre 1918 : à Rethondes, le maréchal Foch fait connaître à la délégation d'armistice allemande, conduite par Matthias Erzberger, les conditions d'armistice de l'Entente. La proposition allemande tendant à la conclusion immédiate d’une suspension d’armes provisoire a été repoussée par le maréchal Foch. Une réponse dans les 72 heures est exigée du gouvernement allemand. Les conditions d’armistice de l’Entente sont d’abord et avant tout militaires et ont pour objectif que l’armée allemande soit incapable de reprendre les hostilités. Celle-ci doit donc reculer jusqu’au Rhin et livrer à l’Entente toute son artillerie lourde, ses navires et sous-marins. On exige aussi le rapatriement immédiat, mais sans réciprocité, de tous les prisonniers de guerre aux mains de l’armée allemande. De plus, le blocus maritime de l'Allemagne est maintenu.

9 – 10  novembre 1918 : ultimes avances alliées pendant la Grande Guerre. Le 9 novembre une armée britannique entre dans Tournai et une armée française dans Hirson. Le 10 novembre, les troupes de l'Entente reprennent Rocroi, Mézières et Charleville et préparent une offensive en direction de Montmédy.

9 novembre 1918 : bouleversements politiques en Allemagne. Abdication et fuite aux Pays-Bas de l’empereur Guillaume II avec sa famille où ils obtiennent l'asile politique. Alors que l'Allemagne a perdu la guerre, la révolte éclate à Berlin et la marine se mutine. Le socialiste Friedrich Ebert remplace Maximilien de Bade comme chancelier, alors que le socialiste Scheidemann proclame la République. Deux jours plus tard, il demandera l'armistice aux Alliés.

9 novembre 1918 : Augustin Trébuchon meurt au combat à Vrigne-Meuse (Ardennes) : dernier soldat français à mourir lors de la Grande Guerre [13].

10 novembre 1918 : la Roumanie entre à nouveau en guerre aux côtés des Alliés et libère la Transylvanie.

10 novembre 1918 : le Parlement autrichien demande le rattachement de l’Autriche à l'Allemagne suite aux déclarations d'indépendance des Tchèques et des Hongrois.

11 novembre 1918 : Fin de la Première Guerre mondiale. A 5h15 du matin, les généraux allemands signent l'armistice [14] avec les Alliés près de la gare de Rethondes dans l'Oise. Dans le wagon-restaurant aménagé en salle de réunion, l'amiral Wemyss, le maréchal Ferdinand Foch et le général Maxime Weygang mettent fin à quatre ans de guerre. Le cessez-le-feu prend effet à 11 heures. Conclu pour 36 jours, l'armistice du 11 novembre sera renouvelé trois fois jusqu'à l'établissement de la paix. Au total, ce sont 8,6 millions de soldats et 5, 9 millions de civils qui ont trouvé la mort au cours de la Première Guerre mondiale. En 1922, un monument aux morts de la Grande Guerre est érigé à Pantin.

12 novembre 1918 : Proclamation de la République d'Autriche allemande par les autorités autrichiennes. Le qualificatif «allemande» est aussitôt dénoncé par Clémenceau et le gouvernement français.

12 novembre 1918 : une escadre alliée arrive à Constantinople. Une brigade française y débarque. Elle est suivie par des contingents britanniques et italiens. Le 8 février 1919, le général Franchet d’Espèrey, commandant en chef des forces alliées à Constantinople, y fait son entrée triomphale. C’est la première fois que la ville change de mains depuis sa prise par les Ottomans en 1453. Mais les Puissances ne rendront pas la ville aux Grecs. L’occupation alliée de Constantinople durera jusqu’au triomphe des nationalistes turcs de Mustafa Kemal sur les Alliés en 1923.

14 novembre 1918 : le paquebot «Queen Elisabeth» est le lieu de rencontre des délégués des amirautés britannique et allemande devant définir les modalités de la livraison de la flotte militaire allemande à l'Entente.

14 novembre 1918 : demande pressante du gouvernement allemand au président Wilson pour que soient prises des mesures visant à assurer le ravitaillement de la population civile allemande.

14 novembre 1918 : la République est proclamée à Prague.

15 novembre 1918 : le gouvernement belge fait connaître ce qu'il considère être les nouvelles frontières orientales du Congo et confirme ses revendications sur le Rwanda-Burundi.

16 novembre 1918 : une assemblée régionale demande la tenue d'un plébiscite pour statuer sur la revendication de rattachement au Danemark de la population d'origine danoise du Schleswig. Le Schleswig septentrional et le Schleswig central redeviendront territoire danois après le référendum ait été finalement tenu en 1920.

16 novembre 1918 : les troupes roumaines entrent en Hongrie. Le 17 novembre, le comte Karolyi proclame la République de Hongrie, coupant tout lien officiel avec l'Autriche.

17 - 19 novembre 1918 : début de la «Marche au Rhin». La poussée vers le nord des armées de l'Entente prend forme avec l'entrée le 17 novembre de la division marocaine de l'armée française dans Château-Salins et celle du général français Hirschauer dans Mulhouse. Le 19 novembre, les troupes françaises entrent dans Metz et défilent dans la capitale de la Lorraine pour la première fois depuis 47 ans. Le 22 novembre, le général Henri Gouraud commandant la IVème Armée française fait son entrée solennelle à Strasbourg et y préside le défilé de la victoire.

17 – 18 novembre 1918 : la Belgique en voie d'être libérée. Le 17 novembre, les troupes allemandes évacuent Bruxelles et les soldats belges sont de retour à Anvers et à Bruxelles. Le même jour, les troupes américaines entrent à Longwy sur la frontière franco-belge et le roi Albert 1er rentre triomphalement à la capitale le 22.11.1918.

17 novembre 1918 : premier débarquement français à Mersin (Cilicie) avec une force d’environ 15.000 hommes, principalement des volontaires de la Légion arménienne, accompagnés de 150 officiers français. Les premiers objectifs de ce contingent étaient d’occuper les ports et de démanteler l’administration ottomane. Le 19 novembre, Tarse (ancienne capitale) fut occupée  pour sécuriser les environs et préparer l’établissement d’un quartier général à Adana. Dans les régions occupées, les Français firent face à une résistance turque dès la première heure dont l’ampleur les a surpris. La faute fut rejetée sur les forces britanniques qui n’avaient pas contrôlé le pouvoir de résistance des locaux. L'option stratégique d'ouvrir un front au sud en opposant les Arméniens aux forces turques échoua après la défaite des forces grecques et britanniques à l’ouest.

17 novembre 1918 : les Britanniques entrent à Bakou, ils occupent également Batoum et assument le contrôle de la Transcaucasie. Kars fut rendue aux autorités de la République arménienne en vertu d'un arrangement avec le commandant en chef anglais du 8 janvier 1919, et les régions de Charour et de Nakhitchevan, sur une décision du haut commandement anglais, notifiée au gouvernement arménien le 24 avril 1919. Les Britanniques resteront en Arménie jusqu'au début août 1919; leurs derniers détachements quittèrent la Transcaucasie, par Batoum, le 07.07. 1920.

18 novembre 1918 : annonce du président américain Wilson au Congrès sur son intention d'être le représentant des États-Unis lors de la conférence de paix de Paris. Une longue absence de sa part doit donc être attendue aux États-Unis.

19 novembre 1918 : publication par le Bureau norvégien de la navigation de chiffres sur les pertes du pays dues à la guerre malgré sa neutralité. 1120 Norvégiens tués en mer et 1.238.287 tonnes de navires coulés.

21 novembre 1918 : départ de la plus grande partie de la flotte militaire allemande vers le nord du Royaume-Uni pour son internement.

21 novembre 1918 : le gouvernement bolchévique de Russie décrète l'interdiction du commerce privé.

22 novembre 1918 : Jour de défilés pour l'Entente. Trois villes en liesse accueillent leurs libérateurs. L'Américain Pershing entre dans Luxembourg, le Français Gouraud à Strasbourg et le roi Albert Ier de Belgique, à la tête de son armée, dans Bruxelles. Ce dernier y prononce son premier grand discours d'après-guerre devant les Chambres belges.

22 novembre 1918 : proclamation de la République de Lettonie.

24 novembre 1918 : 28 sous-marins allemands sont livrés aux forces de l'Entente dans le port britannique d'Harwich.

24 novembre 1918 : l'armée serbe occupe l'intégralité du Monténégro au nom de l'Entente.

25 novembre 1918 : le général allemand von Lettow-Vorbeck capitule en Afrique orientale [15].

26 novembre 1918 : changement de vocation pour le ministère français de l'Armement qui devient le ministère de la Reconstruction.

28 novembre 1918 : l’émir Fayçal accoste à Marseille via un croiseur britannique. Fayçal sera représentant du royaume souverain du Hedjaz lors de la conférence de paix de Paris.

29 novembre 1918 : les autorités provisoires allemandes annoncent la tenue d'une Assemblée constituante pour le 10 février 1919.

30 novembre 1918 : l'armée belge est la première à pénétrer sur le sol allemand et commence l'occupation d'Aix-la-Chapelle.

1er décembre 1918 : à Londres ouverture d’une conférence préparatoire aux négociations de paix.

1er décembre 1918 : rattachement de la Transylvanie à la Roumanie, votée par une assemblée de «patriotes roumains» réunis à Alba-Iulia. Le même jour, le général français Berthelot fait son entrée à Bucarest.

1er décembre 1918 : proclamation unilatérale d'un Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, ou Yougoslavie, par le prince Alexandre de Serbie. Inquiétude italienne. En effet, le territoire revendiqué par ce royaume englobe une partie des «terres irrédentes» que l'Italie veut obtenir en retour de sa participation à la guerre.

4 décembre 1918 : Annexion du Monténégro par la Yougoslavie. Un vote de l'Assemblée nationale, tenu sous la protection des troupes serbes, décide l'union du Monténégro avec la Yougoslavie, ainsi que la fin du règne du roi Nicolas Ier et la saisie de ses biens.

8 décembre 1918 : Poincaré, Clémenceau et les ministres du gouvernement français rendent une longue visite dans les provinces libérées d'Alsace et de Lorraine. Mise en place de commissions ayant pour objectif de «débochiser» les provinces françaises retrouvées.

11 décembre 1918 : les troupes d'occupation s'installent en Allemagne : les Français à Mayence, les Britanniques à Cologne et les Américains à Coblence.

11 décembre 1918 : défilé à Berlin de soldats allemands rentrant du front. Le président Friedrich Ebert leur déclare qu'ils n'ont pas été vaincus !

13 décembre 1918 :la convention d'armistice est prolongée pour un mois à Trèves.

13 décembre 1918 : Les têtes couronnées d'Allemagne tombent avec les abdications du roi Guillaume II du Wurtemberg, du prince d'Anhalt et des grands ducs de Bade et de Mecklembourg. Quant à l'Autrichien Charles 1er, il annonce son retrait des affaires autrichiennes et renonce au titre de roi de Hongrie.

14 décembre 1918 : arrivée à Paris du président des États-Unis Woodrow Wilson. Il a droit à un accueil triomphal de la foule parisienne à laquelle il est présenté.

15 décembre 1918 : le général Pétain est fait maréchal de France. Il fera abondamment usage de ce titre lorsqu’il dirigera vingt ans plus tard le gouvernement collaborateur de Vichy (1940-44)…

16 décembre 1918 : à Berlin, ouverture d'un Congrès des conseils d'ouvriers et de soldats, inspiré de l’expérience bolchévique.

17 décembre 1918 : débarquement à Odessa des troupes franco-grecques sous le commandement du général Berthelot pour soutenir les armées blanches dans leur lutte contre les Bolcheviks. La 156ème Division d'Infanterie française s'installe dans les ports de la mer Noire. Le contingent grec, composé des 1ère , 2ème et 13ème Divisions du 1er Corps d'armée (23.350 hommes au total) aux ordres du général Konstantinos Nider, est déployé en Crimée, à Odessa et à Kherson.

22 décembre 1918 : le maréchal Foch donne ses instructions su les modalités d'occupation de la zone neutralisée en Allemagne : «Le but exclusif du contrôle  est de s'assurer que, dans cette zone, n'est prise aucune mesure pouvant servir à la réalisation de préparatifs militaires».

25 décembre 1918 : visite du nord-est de la France par le président Wilson qui y constate la dévastation laissée par les batailles répétées qui y ont eu cours pendant la guerre.

27 décembre 1918 : alors que de violentes manifestations reprennent à Berlin, les représentants des gouvernements de Bavière, du Württemberg, de Bade et de Hesse se concertent pour définir les moyens à leur disposition pour s'opposer aux révolutionnaires et envisagent une réorganisation fédérale de l'Allemagne.

28 décembre 1918 : élections législatives au Royaume-Uni. Le premier ministre Lloyd George est reporté au pouvoir avec une majorité augmentée.

28 décembre 1918 : long discours du président Wilson sur la future Société des Nations au Guildhall de Londres.

30 décembre 1918 : en vue de la Conférence de paix de Paris (cf. infra), Venizélos fait connaître aux Alliés les demandes grecques dans un «Mémoire», qui présente des chiffres de population, établis par les services grecs. Venizélos constate que seuls 55 % des Grecs vivent sur le territoire de l'État grec et réclame donc l'Épire du Nord où se trouvent 151.000 Grecs, la Thrace et Constantinople (731.000 Grecs) et l'Asie mineure 1.694.000 (Grecs) [16]. Une commission spécifique dite «des affaires grecques» est présidée par le diplomate français Jules Cambon (né à Paris le 05.04.1845 et mort à Vevey (Suisse) le 19.09.1935).

31 décembre 1918 : des combats ont lieu en Posnanie entre des Polonais, qui la revendiquent et des Allemands qui refusent cette sécession.

 

Dr. Angel ANGELIDIS

Ex-Conseiller au Parlement Européen

Bruxelles, juillet 2015



[1] Alors que la Première Guerre mondiale et la Révolution russe détruisaient les Empires austro-hongrois et russe, certains nationalistes Ukrainiens déclarèrent leur indépendance. Ils créèrent dès le 17 mars 1917 la Verkhovna Rada dont Mykhaïlo Hrouchevsky devint président le 27 mars et le restera jusqu’au 29 avril 1918. Le 20 novembre, la Rada proclame la République populaire ukrainienne (UNR) et déclare son indépendance le 22 janvier 1918, reconnue par la France et la Grande-Bretagne en janvier 1918. Cependant, l’offensive des Bolcheviks contraint le gouvernement ukrainien à quitter Kiev en février 1918. En mars 1918, par l’armistice de Brest-Litovsk, Lénine livre l’Ukraine aux occupants allemands, qui permettent le retour du gouvernement à Kiev. Mais une période de terribles troubles s’ensuit : corps francs allemands, troupes russes débandées, anarchistes de Nestor Makhno, différentes factions ukrainiennes (pro-alliées, pro-allemandes ou pro-bolcheviques) s’affrontent, pillant villes et villages. Le 29 avril, Mikhaïlo Hrouchevsky est réélu président, mais un coup d’État conservateur proclame Pavlo Skoropadsky hetman de l’État d'Ukraine. Cette période d’Hetmanat sera brève puisqu’elle durera jusqu’en novembre 1918, date à laquelle une insurrection du Directoire bat l'hetman le 18 novembre près de Motovylivka. Volodymyr Vynnytchenko, puis Simon Petlioura seront alors les présidents du Directoire de l’UNR jusqu’en octobre 1920. Durant l’année 1919 l’Ukraine fut secouée par de multiples pogroms contre les Juifs. En même temps et à la suite de la chute de l’Empire austro-hongrois, un comité ukrainien prit le pouvoir en Galicie le 1er novembre 1918 et proclama une République populaire d'Ukraine occidentale (ZUNR) le 9 novembre à Lviv (Lvov). Il en alla de même le 6 novembre 1918 dans le nord-ouest de la Bucovine et le 19 novembre 1918 en Transcarpathie, ainsi qu’autour de Lemko en Galicie occidentale. Mais les polonais de Galicie et les roumains de Bucovine proclamèrent simultanément leurs ralliements respectivement à la Pologne renaissante et au royaume de Roumanie, de sorte que le gouvernement de la ZUNR, non reconnu par les puissances occidentales, dut s’établir à Ternopil, une petite région de Galicie où il n’y avait que très peu de Polonais et pas de Bolcheviks. Les comités ukrainiens de Lemko, de Bucovine et de Transcarpathie ne parvinrent pas à contrôler leurs territoires et l’année suivante Polonais et Roumains furent admis à faire valoir leurs revendications à la Conférence de paix de Paris, alors que ce droit fut refusé aux Ukrainiens. Le 1er décembre 1918, le secrétariat d’État de la ZUNR conclut un accord préliminaire avec le Directoire de l’UNR, portant sur l'union des deux états ukrainiens. L'accord fut approuvé par la Rada de la ZUNR le 3 janvier 1919 et par le Directoire de l’UNR le 22 janvier 1919, date à laquelle l'union fut officiellement proclamée. Dès lors, la ZUNR prit le nom de province de l'ouest de l’UNR. Mais l’union ne fut pas pleinement établie et les organismes gouvernementaux de la ZUNR continuèrent de fonctionner séparément à Ternopil. En même temps, les Allemands se retirent, et dans le vide ainsi créé se déclenche une confuse guerre de harcèlement de type "chacun contre tous les autres" entre troupes russes tsaristes, dites «Blanches» (dirigées par le général Dénikine et soutenues par les armées Alliées franco-britanniques), l’armée communiste des Bolcheviks dite «Rouge», l’armée nationaliste ukrainienne de Simon Petlioura et les troupes anarchistes dites «Noires». À part les deux dernières, principalement composées d’Ukrainiens, toutes ces troupes vivaient sur le pays et affamèrent les villageois ukrainiens à coups de réquisitions répétées. Au cours de cet affrontement généralisé, les Français et les Britanniques occupent Odessa, Sébastopol et d’autres ports, mais l’intervention tourne court à cause du manque de moyens engagés, des mutineries de la mer Noire et de l’hostilité de la population exaspérée par les réquisitions (mars-avril 1919). Vers la fin de 1919 et la première moitié de 1920, les Bolcheviks finissent par l’emporter sur les autres belligérants, et la partie ex-russe de l’Ukraine, avec Kiev pour capitale, est intégrée à l’URSS créée en 1922, tandis que la partie ex-autrichienne, avec Lviv (Lvov) pour ville principale, est intégrée à la Pologne en 1921. La petite Ukraine Transcarpathique, jadis hongroise et brièvement indépendante en novembre 1918, vota son rattachement à la Tchécoslovaquie et quant à la Bucovine, sa minorité ukrainienne se résigna à son rattachement à la Roumanie : ces deux régions évitèrent ainsi la soviétisation», les réquisitions, la collectivisation et les famines qui suivirent, dont la Holodomor. La ZUNR continua d’exister en exil (à Berlin) jusqu’en 1923.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Ukraine#Ind.C3.A9pendance_.281917-1920.29

[2] Informations Techniques

- Nom officiel:Wilhelmgeschutze («l'arme à Guillaume»). Le tube en lui-même est nommé Wilhelmsrohr («tube de Guillaume»), en référence à l'empereur Guillaume II.

- Surnom: Pariser Kanonen, Parisgeschütz (canon de Paris), Ferngeschütz (canon à longue portée). Connues sous le nom de «Grosse Bertha» par les Français (mais ce nom désigne un autre canon chez les Allemands).

- Calibre: 210mm (8,27 in).

- Longueur du tube:36m (118 ft).

- Portée: 126Km (78,2 miles).

- Poids total: 750 Tm.

- Poids obus: 104-106 kg (229-233lb).

- Vitesse d'éjection: 1600 M/s (5249 ft/s).

La longueur et le poids exceptionnels du canon ont obligé les ingénieurs de la Krupp à concevoir un système de soutènement inédit en artillerie. Comme pour un pont suspendu des haubans et un mat central viennent rigidifier le long tube, l'empêchant de se courber sous son propre poids. De par ses dimensions hors norme le canon ne pouvait être acheminé d'une seule pièce. Après avoir été déplacé par voie ferrée en pièces détachées, le canon était assemblé sur place au moyen d'un pont roulant. L'affût était préalablement débarrassé de ses bogies ferroviaires avant d'être monté sur un plateau tournant, le tube et sa prolongation étaient ensuite montés sur l'affût et enfin on déployait les haubans de soutènement. Ainsi montée la pièce atteignait le poids de 750t. Mais le secret des canons de Paris réside dans la trajectoire de l'obus. Avec une élévation égale à 50 degrés, le projectile est propulsé dans la haute atmosphère où l'air raréfié oppose moins de résistance à l'obus et accroît ainsi sa portée. Le 30 janvier 1918 lors des essais finaux au pas de tir de la marine à Altenwalde, le canon tira jusqu'à 126 km avec une assez bonne précision. Les obus ont atteint une altitude de 42 km à l'apogée de leur trajectoire. C'est à l'époque la plus haute altitude au-dessus de la surface de la Terre jamais atteinte par un projectile lancé par l'homme. Le Canon de Paris conserva ce record de 1918 à 1939, jusqu'à ce que la fusée V-2 soit mise au point durant la Seconde Guerre mondiale. Le Canons de Paris crachait des projectiles explosifs de 210 mm. L'usure des tubes était telle qu'ils devaient être remplacés après 65 coups. Afin de compenser la détérioration extrêmement rapide de l'âme du canon, les obus étaient numérotés de 1 à 65 et devaient être tirés en ordre séquentiel puisque chaque projectile avait un calibre légèrement supérieur au précédent. Si bien que le calibre du projectile numéro 65 atteignait en fait 235 mm ! La charge propulsive s'accroissait également à chaque coup, passant de 180 à 200kg pour une longueur approximative de 5m. Le plan initial prévoyait suffisamment de tubes de remplacement pour permettre le pilonnage continu de Paris par deux canons durant une année complète. Les tubes usés étaient retournés aux usines Krupp pour y être recalibrés à 210 mm. Un total de 7 tubes furent semble-t-il réalisés. Aucun des Canons de Paris ne tomba entre les mains des Alliés qui durent se contenter de récupérer les affûts. Tous les devis, les études d'ingénierie, les documents de référence qui s'y rapportaient furent également détruits ou cachés.

[3] L'armistice suivie du traité de paix germano-russe signé à Brest-Litovsk les 15 décembre 1917 et 3 mars 1918 modifie profondément le rapport des forces engagées sur le front français. Libérées du front de l’Est, les divisions d'infanterie allemandes sont amenées rapidement par le chemin de fer. Au printemps 1918, 182 divisions alliées et leurs 69 divisions de réserve vont avoir à faire face à 200 ou 210 divisions allemandes disposant de 75 à 80 divisions de réserve. De plus, et le commandement allemand ne l'ignore pas, la densité des forces alliées est beaucoup plus forte entre la Mer du Nord et l'Oise qu'entre cette rivière et la frontière suisse. Dans le premier cas, il y a une division de réserve pour 6 km de front, dans le second, la proportion est de 1 pour 33 km. Ainsi le commandement allemand entend-t-il exploiter cet avantage avant l'engagement massif des divisions américaines qui commencent à débarquer dans la région de Saint-Nazaire.

[4] La seconde division portugaise, commandée par le général Gomes da Costa (qui deviendra plus tard président du Portugal), avec approximativement 20.000 hommes, perd environ 300 officiers et 7.000 hommes, tués, blessés ou prisonniers, face à l'attaque de quatre divisions allemandes, fortes de 50.000 hommes, de la VIème armée allemande commandée par le général von Quast.

[5] Lavr Gueorguievitch Kornilov (en russe : Лавр Георгиевич Корнилов), né le 30 août (18 août) 1870 à Oust-Kamenogorsk (Kazakhstan) et mort le 13 avril 1918 à Ekaterinodar (Russie) est un général russe ayant commandé l’Armée des Volontaires durant la guerre civile. Il est connu pour avoir tenté un coup d’État militaire contre le gouvernement de Kerensky en 1917. Le coup d’État ayant échoué, le général Kornilov est démis de ses fonctions puis arrêté.Ayant réussi grâce à de faux papiers à échapper à la vigilance des Bolcheviks, le général Kornilov parvient à rejoindre le général russe Mikhail Alekseïev à Novotcherkassk. Ensemble, ils forment fin 1917 l’armée des volontaires, Kornilov prenant les responsabilités militaires, Alekseïev s’occupant des affaires civiles. En février 1918, l’armée, composée de quelques milliers d’anciens officiers de l’armée impériale, est forcée par l’armée rouge à se retirer de Novotcherkassk et Rostov-sur-le-Don et entame alors sa première campagne du Kouban visant à rallier Ekaterinodar. La ville étant entretemps tombée aux mains des bolcheviks, les volontaires et leurs alliés cosaques tentent de la prendre d’assaut. Lors de l’attaque de la ville, le général Kornilov est tué par un éclat d’obus dans son quartier général de campagne le 13 avril 1918. Kornilov fut célèbre pour son action héroïque durant la Guerre russo-japonaise (1904). Encerclé par les Japonais dans le village de Vazye, Kornilov parvint par une attaque à la baïonnette à percer les lignes ennemies et à rejoindre en ordre, avec blessés et étendards, l’armée russe. Il a reçu pour ses actions l’ordre de Saint-Georges, une arme de Saint-Georges, ainsi que le grade de colonel.

[6] Anton Ivanovitch Dénikine (en russe : Антон Иванович Деникин), né le 16 décembre (4 décembre) 1872 à Włocławek (près de Varsovie, alors dans l’empire russe) et mort le 8 août 1947 à Ann Arbor (États-Unis). Général russe, chef d'état-major dans les armées de la Russie impériale pendant la Première Guerre mondiale, commandant en chef de l'armée des volontaires pendant la guerre civile russe. Sa première affectation le conduit sur le théâtre de la guerre russo-japonaise. En août 1914, il est chef d'état-major et commandant de la région militaire de Kiev. Il rejoint le VIIIe corps d'armée et assure en septembre le commandement de la 4e division d'infanterie, dite «division de fer». En 1916, il est nommé commandant en chef de la VIIIème armée et coordonne l'offensive Broussilov en Roumanie. Lors de la révolution de février 1917, Dénikine se trouvait sur le front roumain. En mars 1917, il fut rappelé à Pétrograd par le ministre de la guerre du gouvernement provisoire Alexandre Goutchkov qui lui proposa le poste de chef d'état-major auprès du commandant en chef de l'armée russe, le général Mikhaïl Alekseïev. Le 5 avril, Dénikine entra en fonction, qu'il exerça un mois et demi, en bonne entente avec Alekseïev. Après le remplacement d'Alekseïev par Broussilov, Dénikine, ne souhaitant pas être le chef d'état-major de ce dernier, fut nommé commandant des armées du front ouest.Le 28 août 1917, il est arrêté à la suite d'un télégramme expédié au gouvernement provisoire dans lequel il exprime sa solidarité avec le général Lavr Kornilov. Accusé de mutinerie (Affaire Kornilov), il fut incarcéré en compagnie de Kornilov à la prison de Bykhov.Avec l’aide de faux papiers, Dénikine parvint à déjouer la vigilance des contrôles bolchéviques et à rallier Novotcherkassk, où il participa à la formation de l'armée des volontaires fin 1917.Le 23 juin 1918, l'armée des volontaires, forte de 9.000 hommes, sous le commandement de Dénikine débuta sa seconde campagne du Kouban, qui aboutit à l'anéantissement des unités rouges du Kouban (environ 100.000 hommes) et la prise d'Ekaterinodar, capitale du Kouban.Au début de 1919, Dénikine parvint à mater l'opposition bolchévique dans le Caucase du nord, à s'assurer la loyauté des armés cosaques du Don et du Kouban, et à obtenir des Alliés par les ports de la mer Noire des munitions et pièces d'artillerie. Les Français et les Anglais débarquèrent à Odessa et Sébastopol fin 1918. Mais la population se montra hostile à leur présence et les Alliés se rembarquèrent en avril 1919.Le 8 janvier 1919, l'armée des volontaires et l'armée du Don fusionnèrent pour donner naissance aux Forces Armées du Sud de la Russie commandées par le général Dénikine depuis son état-major de Taganrog. Le 12 juin 1919, Dénikine reconnut officiellement le gouvernement de l'amiral Koltchak, dirigeant suprême et commandant en chef. Le 24 juin 1919 le conseil des ministres du gouvernement d'Omsk le nomma suppléant du commandant en chef afin d'assurer «la continuité du commandement suprême». Ayant défait les bolcheviks sur le Don et le fleuve Manytch, les armées de Dénikine entamèrent une avancée vers le centre du pays. Le 3 juillet, Dénikine annonça le début de la marche sur Moscou (200.000 combattants, 2.000 canons et 30 chars d'assaut). En septembre, les forces armées du sud de la Russie avait pris le Donbass, la Crimée et de larges territoires du sud de la Russie avec les villes de Kharkov, Tsaritsyne, Kiev, Odessa et autres.Le 20 septembre Koursk tomba, le 6 octobre Voronej, le 13 octobre Orel et Toula était à portée. Le front sud des Bolcheviks s'écroulait. Les Bolcheviks étaient proches de la défaite et se préparaient à passer dans la clandestinité. Un comité clandestin du parti de Moscou fut créé, les institutions préparaient leur évacuation vers Vologda. Mais à partir d'octobre 1919, la situation des forces armées du sud de la Russie se dégrada sensiblement. Les bases arrière en Ukraine étaient pillées par les raids des Ukrainiens anarchistes de Nestor Makhno qui avaient forcé les lignes blanches dans la région d'Ouman, les bolcheviks avaient conclu un armistice avec les Polonais et les forces de Petlioura, libérant ainsi des forces pour la lutte contre Dénikine. Ayant pu restaurer leur supériorité numérique sur le principal front d'Orel à Koursk (62.000 hommes côté rouge contre 22.000 côté blanc) l'armée rouge passa à la contre-attaque en octobre 1919. Après des combats acharnés, les armées blanches furent forcées à se replier sur toute la longueur du front. Durant l'hiver 1919-1920, les troupes de Dénikine durent quitter Kharkov, Kiev, la région du Donbass et Rostov-sur-le-Don. En février-mars 1920, elles furent battues lors des combats pour le contrôle du Kouban à la suite de la décomposition de l'armée du Kouban. Les troupes de l'armée blanche se replient sur Novorossisk d'où elles s'embarquent le 26 et 27 mars 1920 pour la Crimée. En décembre 1919, l'amiral Koltchak discuta avec son gouvernement la question d'une abdication en faveur de Dénikine que ce dernier déclina. Finalement, le 4 avril 1920, Dénikine démissionna du commandement des Forces Armées du Sud de la Russie au profit du lieutenant-général baron Wrangel et s'embarqua le jour même pour l'Angleterre via Constantinople.

[7] Le sort de la famille impériale resta pendant longtemps sujet à controverses : si le juge Nicolas Sokolov, dépêché par l'amiral Koltchak, conclut immédiatement au massacre collectif et à l'incinération des corps, divers historiens - s'appuyant en cela sur des rumeurs répandues dans la région d'Ekaterinbourg - contestèrent ses conclusions. Ainsi l'historienne Marina Gray, fille du général Dénikine, tenta de démontrer la survie d'une partie de la famille impériale.La controverse fut principalement alimentée par l'affaire Anna Anderson : le 17 février 1920, un officier allemand repêche, dans un canal de Berlin, une jeune femme qui venait de s'y jeter. Refusant de parler, elle fut internée dans un asile d'aliénés où elle finit par déclarer son identité avec la grande-duchesse Anastasia, dernière fille de Nicolas II.Connue sous les noms successifs d’Anna Tchaîkovsky puis Anna Anderson, elle fut au centre d'une longue énigme largement médiatisée, ponctuée de nombreux procès intentés à la famille impériale Romanov afin de se faire reconnaître comme Anastasia. Elle fut définitivement déboutée par la Cour de cassation de Karlsruhe, le 17 février 1970.Mariée au médecin américain John Manahan, elle mourut le 12 février 1984 à Charlottesville, aux Etats-Unis. Les analyses ADN ont démontré qu'Anna Anderson ne pouvait être la grande-duchesse Anastasia et ont en même temps confirmé qu’elle était une ouvrière polonaise nommée Franziska Schanzkowska.En 1990, les corps de la famille impériale ont été retrouvés et exhumés, puis identifiés par une analyse ADN. Deux corps manquent, celui du tsarévitch Alexis Nicolaïevitch, 14 ans, et celui de l'une des filles Anastasia Nicolaïevna, 17 ans : d'après le rapport de Iourovsky, qui dirigea l'exécution, ces deux corps furent brûlés. Selon certaines sources, ce serait le corps de Maria Nicolaïevna, 19 ans, (et non celui d'Anastasia) qui manquerait.Le 16 juillet 1998, Nicolas II a été inhumé avec sa famille (sauf les deux corps non retrouvés) dans la Cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Petersbourg, ainsi que le docteur Eugène Botkine, médecin de la famille impériale, et leurs domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp. Ils furent inhumés en présence des descendants de la famille Romanov, en particulier le grand-duc Nicolas Romanovitch, chef de la maison impériale de Russie.D'après des fouilles récentes, on aurait retrouvé les corps (introuvables jusqu'à maintenant) des deux enfants du dernier tsar. Des analyses ADN sont en cours.Le 14 août 2000, Nicolas II et sa famille ont été canonisés par l'Église orthodoxe de Russie, qui les considère comme morts martyrs.

[8] George V (né George Frederick Ernest Albert, 3 juin 1865 - 20 janvier 1936) fut roi du Royaume-Uni et des dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Irlande), et empereur des Indes du 6 mai 1910 jusqu'à sa mort. George était le petit-fils de la reine Victoria et du prince Albert et le cousin germain du tsar Nicolas II de Russie et de l'empereur Guillaume II d'Allemagne. De 1877 à 1891, il servit dans la Royal Navy et atteignit le grade de capitaine de frégate. À la mort de Victoria en 1901, le père de George devint roi sous le nom d'Édouard VII et George fut fait prince de Galles. À la mort de son père en 1910, il lui succéda en tant que roi-empereur de l'Empire britannique sous le nom de George V. Victime de problèmes de santé dans les dernières années de son règne, il mourut le 20 janvier 1936 et son fils aîné Edward lui succéda sous le nom d'Édouard VIII. Lorsque le tsar Nicolas II de Russie, le cousin de George V, fut renversé par la Révolution bolchévique, le gouvernement britannique lui offrit asile ainsi qu'à sa famille, mais les craintes que la révolution ne se propage aux îles britanniques poussèrent George V à juger que la présence de la famille impériale russe serait inappropriée. Le MI1, une branche des services secrets britanniques, prépara des plans complets pour exfiltrer le tsar, mais du fait de la force grandissante des révolutionnaires bolcheviks et des difficultés liées à la guerre, le projet ne fut jamais appliqué. Le tsar et sa famille immédiate restèrent en Russie où ils furent assassinés par les bolcheviks en 1918. L'année suivante, la mère de Nicolas (la tante de George) Maria Feodorovna et d'autres membres de la famille impériale russe furent évacués de Crimée par des navires britanniques.Cousins germains par leurs mères, Nicolas II de Russie et son cousin George V du Royaume-Uni se ressemblaient à un tel point qu'ils étaient souvent confondus l'un avec l'autre. Ainsi, au lendemain de l'exécution de la famille impériale, un jour que le roi Georges V parut dans la pièce où se trouvait la grande-duchesse Xenia Alexandrovna, sœur de Nicolas II, entourée de ses serviteurs, ces derniers se méprirent sur l'identité de la personne, ils se jetèrent aux pieds du souverain anglais croyant que Nicolas II de Russie était ressuscité !

[9] Le décret du 7 août 1918, nommant le général Foch Maréchal de France, motivait cette nomination par le simple résumé des résultats obtenus dans la deuxième victoire de la Marne :

«Paris dégagé; Soissons et Château-Thierry reconquis de haute lutte; plus de 200 villages délivrés, 35.000 prisonniers allemands, 700 canons allemands capturés; 3.300 mitrailleuses allemandes capturées; les espoirs hautement proclamés par l’ennemi avant son attaque écroulés; les glorieuses armées alliés jetées dans un seul élan victorieux des bords de la Marne aux rives de l’Aisne, tels sont les résultats d’une manœuvre aussi admirablement conçue par le haut commandement français que superbement exécutée par des chefs et des soldats incomparables».

[10] La «Ligne Hindenburg» est un vaste système de défenses et de fortifications au nord-est de la France pendant la Première Guerre mondiale. Il est construit par les forces armées allemandes pendant l'hiver 1916-1917. La ligne s'étend sur près de 160 km de Lens, près d'Arras (Pas-de-Calais), à l'Aisne, près de Soissons.

[11] L'ancienne forteresse de Megiddo se dresse sur Tell el Mutesellim (Tel Megiddo), sur le col Musmus près de El Lajjun. Elle contrôle les routes vers le nord et domine la plaine de l'Armageddon. Au cours des siècles, plusieurs armées de l'Egypte ancienne, l'armée française dirigée par Napoléon ont traversé la plaine (aussi connu comme la plaine de Megiddo) et ont combattu à Nazareth dans les collines de Galilée. En 1918, cette plaine nommée plaine Esdraelon, a une importance stratégique. Elle relie la vallée du Jourdain et la plaine de Sharon 64 km (40 miles) derrière la ligne de front ottoman. Cette forteresse permet de contrôler les principales positions des VIIe et VIIIe armées ottomanes dans les monts de Judée.

[12] Selon les historiens, la bataille de Megiddo est «brillante dans l'exécution comme dans sa conception». Elle n'a pas d'équivalent sur le Front de l'Ouest en France ou sur tout autre front au cours de la Grande Guerre, une réussite équivalente se reproduira lors de la Blitzkrieg de 1939. Edward Ericson, un historien spécialiste de l'armée ottomane, écrit plus tard : «La bataille des Plaines de Naplouse est équivalente au jour noir de Ludendorff de l'armée allemande quant à l'effet qu'elle a eu sur le moral de l'état-major turc. Il est devenu évident pour tous que les Turcs ne peuvent poursuivre la guerre. Malgré de ses victoires en Arménie et en Azerbaïdjan, la Turquie est maintenant indéfendable, sans ressources militaires immédiates».

Cf. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Megiddo_(1918)

[13] L’Américain Henry Gunther est généralement considéré comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale, 60 secondes avant l'heure d'armistice (11.11.1918, 11h00), alors qu'il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu'elles savaient le cessez-le-feu imminent.

[14] C’est un armistice impliquant la cessation des hostilités, assorti de certaines clauses (telles que l’évacuation immédiate des pays envahis, l’abandon par les armées allemandes du matériel de guerre en bon état, la livraison aux Alliés de tous les sous-marins, la livraison aux Alliés de  5.000 camions automobiles, de 5.000 machines montées et de 150.000 wagons en bon état, etc.), mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.

[15] Le général Paul von Lettow-Vorbeck, commandant les troupes allemandes en Afrique orientale allemande accepte de se rendre. Von Lettow-Vorbeck est le seul général allemand à ne pas subir la défaite de toute la guerre. Il désobéit couramment aux ordres émanant de Berlin et sera un adversaire des plus coriaces pour les Britanniques, Belges et Portugais qu'il combattit en Afrique. Au moment de sa reddition, von Lettow-Vorbeck n'a plus à sa disposition que 155 soldats allemands et 1.168 Askaris. Il accepta de rendre ses armes à la condition que celles-ci soient déduites du total que devait livrer l'Allemagne selon les termes de l'armistice du 11 novembre.

[16] Pour l'Épire du Nord, Venizélos  est prêt à abandonner une partie du territoire, comme la région de Tepelen, afin de conserver le reste, comme Koritsa. Afin d'éviter qu'on lui oppose l'argument que les Grecs d'Albanie parlent l'albanais plus que le grec, il rappelle que l'argument de la langue pour rattacher une région est un argument allemand. C'est une référence au problème de l'Alsace-Lorraine : française par choix pour les Français; allemande linguistiquement pour les Allemands. Venizélos évite par contre de faire de Constantinople l'objectif principal de sa diplomatie. Cependant, la ville devait revenir revienne à la Grèce, 304.459 habitants grecs, 237 écoles grecques, 30.000 élèves grecs, le siège du Patriarcat œcuménique orthodoxe. Venizélos veut repousser la Turquie sur le continent asiatique. Donc, si la ville ne peut être grecque, il suggère la création d'un État autonome sous l'égide de la SDN qui contrôlerait aussi les Détroits. L'Asie-mineure est en fait le principal objectif de Venizélos et il réclame 125.000 km² d'Anatolie. Il s'appuie sur le douzième point de Wilson accordant la souveraineté turque aux régions turques de l'Empire ottoman, mais un développement autonome aux autres nationalités. Venizélos propose d'un côté un État arménien et de l'autre de rattacher toutes la côte et les îles (1,4 million de Grecs, 15 diocèses, 132 écoles), à la Grèce. Il ne recevra, et sous conditions, qu’un territoire limité de +/- 25.000 km2 autour de Smyrne, impossible à défendre militairement en cas de conflit avec les Turcs.

 


 

Le front allié à l’été 1918, site cheminots.net
Le front d’Orient en septembre 1918, site medailles1914
Bataille de Dobropolje, site stratégietotale.com
Prilep et la manœuvre d’Uskub-Skopje, Wikipedia
Armée d’Orient offens.sep-nov.1918 passion-histoire.net

Commentaires

21.04 | 19:00

trop top..... on va dans la region cet été… merci à vous...

13.01 | 15:03

God save the queen

08.01 | 17:39

Grand merci pour la leçon d'histoire.
Nguyen Van Kiet

29.09 | 15:00

remarquable de précisions et donne l'idée générale de la ruse de guerre pour mieux répartir ses forces.