PARTIE I - LES ANNÉES DE GUERRE - 1914

La Guerre dans le monde.

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

"REPÈRES CHRONOLOGIQUES

DÉTAILLÉS"

DOC AA-20 FR-07-2015

PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE

 

1914

328 juin 1914 : assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône de l'Autriche-Hongrie et de sa femme Sophie par le nationaliste serbe de Bosnie-Herzégovine Gavrilo Princip, membre de la société secrète de la «Jeune Bosnie» (Mlada Bosna). Bien qu'organisé à l’insu du gouvernement de Belgrade, c'est l'évènement déclencheur de la Première Guerre mondiale.  Le jeu des alliances oblige les puissances européennes à s'engager les unes après les autres dans le conflit [1].

2 juillet 1914 : l'ambassadeur d'Allemagne à Vienne réitère l'appui de l'Allemagne à l'Autriche-Hongrie dans son conflit avec la Serbie. L’empereur de l’Allemagne Guillaume II presse l'Autriche-Hongrie d'en «finir avec les Serbes» !

2 juillet 1914 : entretien germano-autrichien à Potsdam. Présentation d'un mémorandum autrichien envisageant «l'élimination de la Serbie en tant que facteur politique dans les Balkans». L'Allemagne réitère son appui à l'Autriche-Hongrie, y compris en cas de conflit austro-russe.

13 juillet 1914 : la commission d’enquête autrichienne ne parvient pas à prouver l’implication de la Serbie dans l’attentat de Sarajevo.

15 juillet 1914 : après la défaite sanglante de ses troupes par la célèbre «División del Norte» de Francisco (Pancho) Villa à Zacatecas (23.06.1914), le dictateur mexicain Victoriano Huerta (germanophile) renonce formellement à la présidence et quitte le pays. Les constitutionnalistes (constitucionalistas) du politicien Venustiano Carranza s’opposent aux congressistes (convencionistas) des généraux révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata notamment sur la question de la réforme agraire. L’Allemagne se mêle dans la guerre civile mexicaine dans le but de porter atteinte aux intérêts américains dans le pays voisin, ce qui diminuerait les probabilités d’une implication des Etats-Unis dans le conflit imminent en Europe.

17 juillet 1914 : l'ultimatum autrichien au Royaume de Serbie est mis au point avec les Allemands. «La Serbie est une bande de brigands !» :(empereur Guillaume II).

22 juillet 1914 : mise en garde russe à l'intention de l'Autriche-Hongrie des conséquences probables d'une «action irréfléchie» à l'endroit de la Serbie. Le même jour, en Russie, le président Poincaré, alors en visite diplomatique en Russie, assiste à un défilé militaire à Krasnοe-Selo.

23 juillet 1914 : l'ultimatum autrichien est lancé à la Serbie. Celle-ci aura 48 heures pour donner sa réponse. L'ultimatum amène Poincaré  à écourter sa visite en Russie.

25 juillet 1914 : la Serbie déclenche la mobilisation générale. L'ambassadeur autrichien quitte Belgrade.

28 juillet 1914 : la Serbie accepte 9 des 10 points de l'ultimatum [2]. Cependant, à 18 heures, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Royaume de Serbie. Les bombardements sur Belgrade commencent dès le lendemain à partir de navires empruntant le Danube.

28 juillet 1914 : la Roumanie, les Pays-Bas et l'Espagne proclament leur neutralité.

30 juillet 1914 : la Russie étant garante de l’intégrité de la Serbie, le tsar Nicolas II décrète la mobilisation [3] des armées stationnées dans le sud et le sud-est de l'Empire russe au nom de la «défense de la Serbie» [4] 

31 juillet 1914 : mobilisation générale en Autriche-Hongrie.

31 juillet 1914 : l’artillerie autrichienne bombarde Belgrade.

31 juillet 1914 : la Suède proclame sa neutralité face au conflit austro-serbe  et signe un accord avec le Danemark et la Norvège pour la préserver et protéger les intérêts économiques communs des pays scandinaves.

31 juillet 1914 : assassinat du dirigeant socialiste français Jean Jaurès, militant pour la paix, par le nationaliste Raoul Villain, au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris.

31 juillet 1914 : ultimatum allemand à la France et à la Russie.

31 juillet 1914 : le gouvernement belge décrète la mobilisation générale après avoir refusé le passage par son territoire des troupes allemandes. L’armée belge se porte sur Liège où des fortifications barrent aux Allemands la route vers la France. Elle envisage de faire la jonction avec les alliés sur la ligne «Gette-Namur-Meuse» [5].

Août 1914 : en Pologne, le socialiste Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-hongrois. En Pologne russe, les nationaux-démocrates et leur chef Roman Dmowski, hostiles aux empires centraux, s'allient à la Russie contre la promesse de l’unité et de l’autonomie de la Pologne au sein de l’Empire russe.

1er août 1914 : en réponse à la mobilisation russe, l’Empire allemand déclare la guerre à l’Empire russe ; mobilisation générale en Allemagne [6]. Ce jour,le Kaiser Guillaume II confie le commandement de la Vème Armée allemande [7] à son fils Guillaume de Prusse, aussi connu sous son titre de Kronprinz (terme désignant le prince héritier), avec le général Schmidt von Knobelsdorf comme son chef d'état-major. Cet organigramme restera inchangé jusqu'à la fin de 1916.

1er août 1914 : annonce de la mobilisation en France à 17 heures, valide pour le lendemain [8].

1er août 1914 : les Pays-Bas et la Suisse prennent aussi des mesures de mobilisation.

Août 1914 : campagne de l’Afrique du Sud-ouest. Louis Botha, premier-ministre de l'Union d'Afrique du Sud [9], décide d’engager son pays dans la guerre aux côtés de la Grande-Bretagne. Le déclenchement des hostilités en Europe en août 1914 était depuis longtemps attendu, et le gouvernement de l'Union de l'Afrique du Sud est tout à fait conscient de l'importance de la frontière que l'Afrique du Sud partage avec la colonie allemande du Sud-ouest de l'Afrique (aujourd’hui la Namibie). Le gouvernement sud-africain de l'époque est constitué de personnes favorables à l'Empire britannique, telles que les généraux Louis Botha et Jan Smuts, mais aussi d'anciens Boers [10] qui voient d’un mauvais œil le soutien accordé par leur pays aux Alliés. Le premier-ministre Louis Botha informe Londres que l'Afrique du Sud est capable de se défendre et que la garnison britannique peut donc partir pour la France. Les troupes sud-africaines sont mobilisées le long de la frontière avec la colonie allemande du Sud-ouest de l’Afrique (aujourd’hui la Namibie), sous le commandement du général Henry Loukine et du lieutenant-colonel 'Manie' Maritz au début du mois de septembre 1914. Avant la fin de l’année, une attaque des forces sud-africaines par mer prend les ports de Lüderitz et de Swakopmund, au Sud-ouest africain allemand. Le ralliement d’officiers et de soldats au camp opposé, des troubles sécessionnistes dans le Transvaal et l’Orange, retarderont l’armée sud-africaine [11]. En Afrique de l’Est allemande [12], au Tanganyika, le colonel von Lettow-Vorbeck [13], commandant les forces allemandes dans la colonie Kaiserliche Schutztruppe für Deutsch-Ostafrika»), mène une guerre d’usure pour occuper les soldats adverses afin qu’ils ne puissent partir en Europe. Il repousse leur attaque sur Tanga en novembre (cf. infra) et oblige les Alliés à préparer soigneusement leur offensive (construction de la ligne de chemin de fer Voi-Taveta, arrivée des troupes sud-africaines de Jan Smuts, accord de participation du Congo belge, etc…). Von Lettow-Vorbeck, surnommé «le Lion d’Afrique», résistera en Afrique orientale contre des forces alliées de loin supérieures aux siennes toute au long de la guerre et retournera en Allemagne en 1919, où il sera reçu comme un héros (cf. notes de fin de page).

2 août 1914 : ultimatum allemand à la Belgique, en vue d'utiliser le territoire belge pour attaquer la France. Refus belge.

2 août 1914 : le lieutenant Charles de Gaulle rejoint les Armées du Nord-Nord-Est où il sert au 1er bataillon du XXXème RI.

2 août 1914 : le premier mort militaire français est le caporal Jules-André Peugeot, tué le 2 août 1914 à Joncherey.

2 août 1914 : le Luxembourg (pays neutre conformément au traité de Londres de 1867) est occupé, sans opposition, par les troupes allemandes.

2 août 1914 : l'Angleterre mobilise sa flotte.

2 août 1914 : l'Allemagne conclut un traité secret d'assistance et d'alliance avec l'Empire ottoman. L’Empire allemand protègera l’Empire ottoman contre la promesse de l’intervention turque à ses côtés.

2 août 1914 : le gouvernement britannique réquisitionne deux cuirassés de la classe «Dreadnought» [14], le «Sultan Osman I» (nommé d'après le fondateur de l'Empire ottoman) et le «Reşadiye», construits par les chantiers navals britanniques pour le compte de l'Empire ottoman. Renommés respectivement HMS «Agincourt» et SMS «Erin», ils rejoignent la «Grand Fleet» de la «Royal Navy» dans la mer du Nord. Ils participent à la bataille de Jütland en 1916, (cf. Année 1916).

3 août 1914 :l’Empire allemand déclare la guerre à la France et à la Belgique.

3 août 1914 : premier bombardement aérien de la guerre sur Lunéville. Les troupes allemandes pénètrent en Belgique par la région d'Aix-la-Chapelle dans le cadre de la mise en œuvre du «plan Schlieffen» [15]. Le roi Albert 1er de Belgique lance un appel à la France et à la Grande-Bretagne, invoquant le traité de Londres de 1839 qui garantit la Belgique contre toute invasion et/ou annexion. La résistance de l’armée belge dirigée par le roi Albert Ier (dénommé «roi chévalier») sera particulièrement vive, mais n’empêchera pas l’occupation de la quasi-totalité du territoire national sauf le saillant d’Ypres.

3 août 1914 : déclaré inapte au service militaire par les Autrichiens, Adolf Hitler sollicite et obtient du roi Louis III de Bavière l'autorisation de s'engager dans un régiment de Bavière. Le 01.10.1914, Hitler devient agent de liaison sur le front de la Somme (France), au XVIème régiment Bavarois d'infanterie de réserve. Le 07.10.1914, Hitler est reporté d’avoir été blessé à la jambe.

3 août 1914 : l'Italie se désolidarise de la «Triple Alliance» et se déclare neutre. Un accord entre les états-majors allemands et italiens prévoyait que l’Italie appuierait le Reich en envoyant sur le Rhin trois corps d’armée et deux divisions de cavalerie.

3 août 1914 – fin février 1916 : campagne d'Afrique de l'Ouest. Elle évoque deux opérations militaires franco-britanniques au cours la Première Guerre mondiale, dont le but est de capturer les colonies allemandes en Afrique de l'Ouest, le Togoland (Togo) et le Kamerun (Cameroun).

4 août 1914 : dans la matinée, l'armée allemande commence l'invasion de la Belgique, deux jours après la décision du gouvernement belge d'interdire le passage des troupes allemandes vers la France. La 1ère Armée allemande [16] d’Alexander von Kluck déferle sur Liège où l'armée de campagne belge résiste à un contre trois en manœuvrant par contre-attaque dans les intervalles des forts. Le général von Bülow, surpris de cette résistance à laquelle il ne s'attend pas, use alors de l'artillerie lourde allemande pour pilonner les forts clés, les réduisant à l'état de ruines.

4 août 1914 : le Royaume-Uni répond favorablement à l'appel du roi Albert Ier de la Belgique et déclare la guerre à l'Allemagne. La violation de la neutralité belge, garantie par le Traité des XXIV articles ou traité de Londres du 19 avril 1839, donne au gouvernement britannique le motif qui lui permet d'obtenir l'assentiment de la Chambre des communes. Le vote de la Chambre des communes du Royaume-Uni engage ses colonies et Dominions, dont le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande [17]. Informé par l'ambassadeur britannique de l'entrée de son pays en guerre à la suite notamment de la violation du Traité des XXIV articles, le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg déclara qu'il ne pouvait croire que la Grande Bretagne et l'Allemagne entraient en guerre pour un «chiffon de papier» (!).

4 août 1914 : la France aussi répond favorablement à l'appel du roi des Belges. Raymond Poincaré, président de la République française, appelle à l'«Union sacrée» devant les deux chambres parlementaires qui votent les crédits de guerre à l’unanimité.

4 août 1914 : les Etats-Unis se déclarent neutres [18].

4 août 1914 : Français et Belges encerclent le territoire allemand et installent un blocus maritime.

4 août 1914 : les croiseurs de bataille allemands "Goeben" [19] et "Breslau" [20]  de la «Mittelmeerdivision» de la «Kaiserliche Marine» ouvrent le feu sur Bône et Philippeville (ports de l’Algérie française). Des éléments de la flotte britannique en mer Méditerranée tentèrent de les intercepter, mais les navires allemands échappèrent et franchirent le détroit des Dardanelles pour atteindre Constantinople, où ils furent finalement remis à l'Empire ottoman. Renommés respectivement «Yavuz Sultan Selim» et «Midilli», les anciens «Goeben» et «Breslau» furent dirigés par le contre-amiral Wilhelm Souchon - devenu commandant en chef de la marine de guerre ottomane - pour attaquer la marine de guerre russe et les ports russes en mer Noire, poussant ainsi l'Empire ottoman dans la guerre du côté des Empires centraux (cf. infra). L'échec de la poursuite britannique eut d'énormes conséquences politiques et militaires [21].

5 - 16 août 1914 : Bataille de Liège. Elle fut la première bataille menée par l'Empire allemand durant la Première Guerre mondiale. Résistance héroïque des Belges sous le commandement du «roi-chevalier» Albert 1er. Le siège de la ville commence le 05.08.1914 par l'attaque des forts situés à l'est de la ville et se termine le 16 août 1914 lors de la prise du dernier fort, tandis que l'armée belge se retire vers l'ouest.

5 août 1914 : début du conflit en Afrique de l'Est par une escarmouche entre des militaires britanniques et des postes avancés allemands le long de la rivière Kagera sur la frontière de l’Afrique orientale allemande avec le Protectorat britannique d'Ouganda.

6 août 1914 : le SMS «Königsberg» arraisonne et capture le navire de charge britannique SS «City of Winchester» dans le golfe d'Aden.

6 août 1914 : campagne de l’Afrique de l’Ouest (Togo). Les forces militaires britannique et des troupes françaises occupent le Togoland, petite colonie allemande, qui est prise en tenaille entre le Dahomey français et la Côte--d'Or britannique. L'enjeu stratégique est la prise d'un important poste TSF à Kamina (proche de l'actuelle Atakpamé) permettant de communiquer directement avec l'Allemagne et les autres colonies allemandes. Les combats sont terminés le 27 aout 1914 avec la capitulation sans conditions du petit contingent allemand (500 hommes) sous le commandement de von Döring.

6 août 1914 : création, à la demande du gouvernement britannique, de la force expéditionnaire terrestre et navale australienne (AMNEF – «Australian Naval and Military Expeditionary Force»). Les objectifs de la force étaient de s’empare et de détruire les  stations de radios allemandes en Nouvelle-Guinée allemande, dans le sud-ouest du Pacifique qui étaient utilisées par l'escadre allemande d'Asie de l'Est sous le commandement du vice-amiral Maximilian von Spee pour attaquer la marine marchande alliée dans la région [22]. À la suite de la capture des possessions allemandes dans la région, la force d'occupation australienne resta sur place pour la durée de la guerre. En parallèle, la Nouvelle-Zélande fournit une force d'occupation des Samoa allemandes.

6 août 1914 : entrée des premiers corps d’armée français en Belgique.

6 août 1914 : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à l’Empire russe et le Royaume de  Serbie déclare la guerre à l’Empire allemand.

6 août 1914 : la Confédération Suisse réaffirme sa neutralité et l’inviolabilité de son territoire dans une déclaration solennelle aux pays belligérants.

7 - 28 août 1914 : «Bataille des Frontières». Le terme désigne la série d'affrontements entre les troupes alliées et les troupes allemandes dans la toute première phase de la Première Guerre mondiale sur le front de l’Ouest en août 1914, juste après la mobilisation des belligérants. Elle comprend plusieurs zones de combats : d'une part en Haute-Alsace (batailles de Mulhouse et de Dornach), dans les Vosges (bataille du Donon, etc.) et sur le plateau lorrain (batailles de Morhange et de Sarrebourg) où les Allemands repoussent les offensives françaises, d'autre part dans l'Ardenne belge (bataille des Ardennes) et le sillon Sambre-et-Meuse (batailles de Charleroi et de Mons) où les Français, les Belges et les Britanniques sont enfoncés par l'offensive allemande. Les victoires allemandes entrainent à partir du 23 août la retraite de l'aile gauche française et de la petite armée britannique jusqu'en Champagne : c'est la Grande Retraite, qui se termine par la bataille de la Marne en début septembre (cf. infra). En Lorraine, le front se stabilise sur la même période. En Alsace, le général Pau est relevé le 25 août, puis l'armée d'Alsace est dissoute le 28 août et coupée en deux. Une partie (7ème corps et 63èmedivision) part pour Amiens afin de constituer une partie de la 6ème armée. Les éléments restant, renommés «groupement des Vosges», reculent sur une ligne col du Bonhomme – Belfort avec pour mission de garder la ligne de crête des Vosges (tel que l'Hartmannswillerkopf). Malgré des violents combats pendant les quatre années qui suivent, la ligne de front ainsi décrite reste sensiblement la même jusqu'en 1918.

7 - 10 août 1914 : premières offensives françaises en Alsace et en Lorraine en application du "plan XVII" [23] (1ère Armée). Thann, sous domination allemande depuis 1871, est libérée et devient, jusqu'à la fin de la guerre, la capitale d'une portion de territoire alsacien redevenue française. Le même jour, les troupes françaises sous le commandement du général Louis Bonneau prennent Altkirch et entrent sans combat à Mulhouse le 08.08.1914, défilé-musique en tête. Le lendemain 9 août, une contre-attaque allemande menée par une partie de la 7ème Armée allemande du général von Heeringen sur Cernay (par une division du 15ème corps, venant de Strasbourg), Illzach et Riedisheim (par les deux divisions du 14ème corps, concentrées dans la Hardt) oblige les Français à évacuer Mulhouse le 10 août et à se retirer sous la protection de la place fortifiée de Belfort. Le général Joffre envoie une division de réserve en renfort, mais qui arrive trop tard pour sauver la ville. La reprise de Mulhouse par les Allemands et le retrait à Belfort sont vus à la fois comme une humiliation réelle et symbolique par le général Joffre, sa réponse dès lors est immédiate. Le général Bonneau est relevé de son commandement pour son manque d'agressivité et remplacé par le général Pau. Reconnaissant le nombre élevé de pertes, le général Joffre ajoute quatre nouvelles divisions à l'armée d'Alsace.

7 août 1914 : le Monténégro déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie. Entrée de troupes serbes et monténégrines en Bosnie.

8 août 1914 : les croiseurs HMS «Astraea» et HMS «Pegasus»  bombardent Dar es Salam (centre administratif et commercial de l'Afrique de l'Est allemande).

10 août 1914 : les croiseurs de bataille allemands "Goeben" et "Breslau"passent les Dardanelles et sont remis à la Turquie devenant respectivement le «Yavuz Sultan Selim»et le «Midilli», mais ils conservèrent leurs équipages allemands avec le contre-amiral allemand Wilhelm Souchon à leur tête (cf. supra). L'accès aux ports russes de la Mer Noire est condamné. Pendant la suite de la Première Guerre Mondiale, le «Yavuz Sultan Selim» affronta en mer Noire les navires de la marine impériale de Russie, dans diverses escarmouches, qu'il s'agisse de cuirassés pré-dreadnoughts, comme le «Panteleimon» (en russe : Пантелеймон) - (l'ex-«Potemkine») - à la bataille du cap Sarytch, en novembre 1914 et en mars 1915, ou contre le plus récent cuirassé de la classe Dreadnought «Impératrice Maria» (en russe : Императрица Мария), en janvier 1916.

11 - 12 août 1914 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Autriche-Hongrie.

12 août 1914 : mobilisation générale en Russie.

12 août 1914 : deux corps d'armée autrichiens entrent en Serbie, mais l’offensive austro-hongroise contre la Serbie est repoussée.

12 août 1914 : Bataille de Halen ou «Bataille des Casques d'argent» [24]. Il s’agit d’un affrontement de cavalerie entre les troupes belges et allemandes qui a eu lieu le 12 août 1914, sur le territoire de la commune belge de Halen, dans la Province de Limbourg. Au début de l'invasion de la Belgique, après la prise des forts entourant Liège, l'état-major de l'armée belge choisit la Gette [25] comme position de défense naturelle pour arrêter l'avancée allemande vers le nord et Anvers. C'est là qu'ont eu lieu les premières charges de cavalerie de la Grande Guerre. Dans la matinée du 12 août, l'état-major belge reçut l'information qu'un grand nombre de troupes allemandes marchaient en direction de Saint-Trond, Borgloon et Hasselt dans le but de traverser la Gette par le pont de Halen. Le lieutenant-général de Witte devait défendre avec un petit nombre de soldats une ligne de 14 km qui courait de Drieslinter à Halen. Il décide de faire combattre les cavaliers belges pieds à terre car les bataillons de chasseurs à pieds allemands étaient chacun équipés de six mitrailleuses Maxim dont le tir nourri pourrait se révéler fatal pour les charges de cavalerie. La cavalerie allemande, convaincue de sa supériorité, opta pour les charges de cavalerie «à l'ancienne», c'est-à-dire au galop et sabres au clair. Lorsque les 17ème et 18ème régiments de dragons à cheval chargèrent contre Halen, la concentration de troupes allemandes fut prise entre le feu croisé de l’infanterie belge retranchée dans le village et celui des lanciers belges placés auprès d’une ferme entre la forêt de Loksbergen et le village de Halen difficilement visible des Allemands. La cavalerie allemande se désagrège suite aux  coups frontaux et transversaux qui leur sont portés, plusieurs chevaux sans cavaliers furent dispersés dans les champs de maïs avoisinants. Des sources chiffrent les pertes allemandes à 3.000 tués ou disparus et 200 prisonniers. On compte, parmi les morts, beaucoup de cavaliers du 17ème Régiment de Dragons, la fine fleur germanique de la noblesse du Mecklembourg. La bataille de Halen est une bataille d'arrêt, au bord de la Gette, qui permet de sauver le gros de l'armée belge qui bat en retraite vers la place forte d'Anvers où elle possède ses approvisionnements en munitions et en vivres.

14 août 1914 – 1er octobre 1914 : au Mexique, le climat de méfiance entre les chefs révolutionnaires s'exacerbe. Le 14 août 1914, par le traité de Teoloyucan, l'armée fédérale mexicaine se rend aux constitutionalistes de Venustiano Carranza. Une des clauses de l'accord prévoit que les troupes fédérales occuperont leurs positions face aux zapatistes jusqu'à l'arrivée de Carranza et des troupes constitutionnalistes. Le 16 août, Carranza fait son entrée à Mexico. Les constitutionnalistes y sont en position de force et en interdisent l'entrée aux zapatistes. Emiliano Zapata et Pancho Villa sont tous deux frustrés. Le 21 août, Zapata écrivit une lettre à Villa, lui faisant part de son mécontentement devant cette situation et de sa méfiance à l'égard de Carranza. Le 23 août, le général constitutionnaliste Álvaro Obregón se rendit auprès de Pancho Villa pour régler un conflit qui opposait dans l'État de Sonora deux généraux carrancistes, Plutarco Elías Calles et Benjamin Hill, d'une part et le gouverneur de l'État, José Maria Maytorena, allié de Villa, d'autre part. Les deux hommes arrivèrent à un accord sur ce point, mais également sur la future succession à la présidence : Carranza serait président provisoire, mais ne pourrait pas être candidat aux élections présidentielles. Carranza refusa aussitôt qu'une décision aussi importante puisse être prise par quelques personnes et convoqua à Mexico pour le 1er octobre 1914 une convention des représentants des gouverneurs et des commandants des unités de l'armée constitutionnaliste. Cette convention fut un fiasco. Sous la pression de certains généraux, qui souhaitaient éviter un affrontement entre Carranza et Villa, il fut décidé qu'elle se poursuivrait le 1o octobre 1914 en terrain neutre, à Aguascalientes. Comme la situation au Sonora restait bloquée, Obregón retourna voir Villa le 16 septembre. La confrontation entre les deux hommes est un des épisodes les plus dramatiques et les plus connus de la révolution mexicaine. Obregón manque par deux fois d'être fusillé sur l'ordre de Villa, qui l'accuse de duplicité. Les lieutenants de Villa étaient divisés sur l'opportunité de fusiller Obregón. Villa lui-même hésita pendant plusieurs jours, puis autorisa Obregón à reprendre le train vers Mexico. Il regrettera plus tard sa décision, car Obregón se ralliera à Carranza, vaincra Villa à l’aide d’armement sophistiqué américain lors de la bataille de Celaya (06-15.04.1915), puis il deviendra ministre de la guerre de Carranza (1916), contre lequel il se révoltera en 1919 et finalement le succédera à la présidence du Mexique le 01.12.1920 [26].

14 août 1914 : début de l’offensive française dans les Vosges. Le 1er bataillon de chasseurs à pied s'empare du premier drapeau allemand pris par des Français pendant la guerre.

14 – 22 août 1914 : Bataille de Donon (dans les Vosges). Elle se rattache à la «Bataille des Frontières». Le 14 août, la 25ème brigade d'infanterie (13ème DI) s'empare du col du Donon (Vosges). Les défenseurs Allemands opposent peu de résistance et, suivant la stratégie adoptée par leur État-Major, se retirent assez rapidement, vers la vallée de la Bruche. La bataille principale aura essentiellement lieu au Petit Donon, au col Entre les Donons et à la côte 707, les 20 et 21 août 1914 où une contre-offensive allemande réussit à déloger les Français. Les combats ne dureront que quelques heures, mais les pertes seront importantes des deux côtés. Suite de la défaite française à Morhange, les deux armées de l'aile droite française sont obligées de battre en retraite sur la ligne de défense retenue, à savoir la Meurthe, depuis sa haute vallée jusqu'aux défenses du Grand Couronné à Nancy. La position du Donon va se retrouver en flèche et ne pourra plus être tenue. Le 22 août, le général von Pavel ordonne l'attaque du Grand Donon. Les troupes allemandes ne rencontreront aucune résistance, puisque les unités françaises depuis la veille sont redescendues dans la vallée de la Plaine. La 25ème brigade va retraiter en direction de la Meurthe, tout en menant des combats retardateurs. Le massif du Donon restera allemand jusqu'en 1918, il servira de môle de défense et sera fortifié dans l'option d'avoir à résister à une offensive alliée d'envergure visant Strasbourg et le Rhin.

14 - 25 août 1914 : Bataille de Lorraine. Elle fait partie de la «Bataille des Frontières». Le «plan XVII» prévoyait une offensive française en Alsace et en Moselle, partiellement  occupées par les Allemands depuis la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871, qui éventuellement se prolongerait en Allemagne elle-même. La Bataille de Lorraine commence le 14 août lorsque la 1ère Armée française [27] sous le commandement du général Auguste Dubail marche sur Sarrebourg, alors que la IIème Armée française [28] sous le commandement du général Xavier de Curières de Castelnau se dirige d'une part vers Morhange (Mörchingen) avec son 20ème corps d'armée commandé par le général Foch et d'autre part vers Dieuze avec ses 15ème et 16ème corps d'armée commandés respectivement par les généraux Espinasse et Taverna. La prise des trois villes, situées en Moselle allemande (depuis 1871), résulte nécessaire pour atteindre la ligne de chemin de fer Strasbourg-Metz. Le terrain où se développe la bataille est un plateau largement ondulé d’où émergent des hauteurs boisées : les hauteurs en arc de cercle dominant Sarrebourg ; plus à l’ouest, les côtes de Dieuze, les collines entre Château-Salins et Morhange et enfin la côte de Delme. La Seille qui prend sa source à Morhange, coule vers l’ouest. La Sarre qui prend sa source au Donon, coule vers le nord. Entre Dieuze et Sarrebourg, la plaine comprend de nombreux étangs. Le plus important est celui de Lindre à l’est de Dieuze. Au sud de cette région, la Lorraine restée française présente l’aspect d’un plateau ondulé, où les cours d’eau se dirigent généralement du sud-est vers le nord-est. Ce plateau est traversé par deux lignes de hauteurs qui vont du sud-est au nord-ouest : entre Mortagne et Moselle, les collines de Saffais et Belchamps ; à l’est de Nancy, le «Grand Couronné» qui comprend le Mont Amance, le Mont Toulon et le Mont Sainte-Geneviève. Less crêtes vers Morhange et Sarrebourg ont été fortifiées en grand secret par les Allemands dès le 1e août. Aussi, des inondations ont été tendues dans la vallée de la Seille, les digues de l’étang de Lindre ayant été rompues. Le «plan Schlieffen» prévoit de reculer jusqu’à la ligne Metz - Nied - Sarre - Strasbourg et ainsi d’attirer l’aile droite Française dans une énorme embuscade. L’attaque vers Sarrebourg échoit à la 1ère Armée française (Dubail). L’attaque vers Morhange et sa région échoit à la IIème Armée française (de Castelnau). La Bataille de Sarrebourg se déroule du 18 au 20 août 1914. Sarrebourg est prise par les Français le 18 août, mais sera reprise par les Allemands le 20 août lors d’une contre-offensive qui oblige la 1ère Armée française à reculer d'une quinzaine de kilomètres. Cependant, à la suite de l'échec de la 2ème Armée devant Morhange, Dubail donne l'ordre de se replier sur Blâmont le 21 août. La Bataille de Morhange, (Schlacht bei Dieuze pour les Allemands), se déroule les 19 et 20 août 1914 sur un front qui s'étire sur près de 30 kilomètres et impliquant séparément les villes de Morhange et de Dieuze dans l'actuel département de la Moselle, alors territoire allemand. Les deux villes - distantes de 14 kilomètres - étaient en effet séparées par les lignes fortifiées des hauteurs de la forêt de Bride tenues par les unités allemandes. Les Français s’affrontent à la VIème Armée [29] et VIIème Armée [30] allemandes réunies sous le commandement du Kronprinz Rupprecht qui engage le combat avec les forces françaises pour les fixer au centre, pendant que l'aile droite de l'armée allemande encerclerait ses adversaires, dans le cadre du «plan Schlieffen». La tactique des Allemands est de laisser pénétrer les unités françaises jusqu'à leurs lignes de défense fortifiées dotées d'artillerie lourde et de mitrailleuses pour les anéantir. Ainsi, les forces françaises progressent une vingtaine de kilomètres à l'intérieur du territoire allemand, mais leurs unités sont finalement clouées au sol après avoir subi de très lourdes pertes. Le 20 août en matinée, les unités allemandes intactes et très supérieures en nombre lancent une contre-offensive violente qui surprend les Français. C'est ainsi que les «Méridionaux» du 15ème corps d'armée du général Espinasse en avancée dans le secteur de Bidestroff au nord de Dieuze sont pris en tenaille entre les positions allemandes de la forêt de Bride à l'ouest et celles de Bassing au nord. La situation critique contraint le général de Castelnau à ordonner à ses troupes de se replier. Le 21 au soir, toute la 2ème Armée française est revenue dans la vallée de la Meurthe (dont le génie prépare la destruction les ponts). Les Allemands poursuivent les Français en fuite au-delà de la Vezouze, prenant Lunéville le 22 août, franchissant la Meurthe le 23 août, commençant le siège du fort de Manonviller (qui se rend le 27), et atteignant la Mortagne. Le 24 août, la 6ème armée allemande, qui couvre son flanc devant Nancy par deux corps d'armée, relance l'offensive dans la «trouée de Charmes» (l'espace sans fortification entre Toul au nord et Épinal au sud). Les forces françaises réagissent et après cinq jours de combats (bataille de la trouée de Charmes ou de Rozelieures), elles s'approchent à deux kilomètres de Lunéville et reprennent toute la rive gauche de la Mortagne. La tentative de percée par la «trouée de Charmes» ayant échoué, les Allemands vont changer de tactique. Au lieu de déborder Nancy (leur objectif principal) par le sud, ils vont l’attaquer de front le 4 septembre au cours de la «Bataille du Grand Couronné» (cf. infra). La Bataille de Morhange marque l’échec de la tentative française d’une percée en Lorraine. En effet, après quelques succès initiaux, l’offensive française échoue et la IèreArmée du général Dubail et de la IIème Armée du général de Castelnau sont obligées de se replier sur près de 200 km. Aussi, la IIIème Armée [31] et IVème Armée [32] françaises se replient derrière la Meuse, en conséquence de l’avance foudroyante des forces allemandes qui appliquent le «plan Schlieffen».

15 août 1914 : la XXIème Cie française (dont fait partie Charles De Gaulle) connaît le baptême du feu au pont de Dinant. De Gaulle est blessé et évacué sur Charleroi.

15 août 1914 : l’Empire du Japon envoie un ultimatum à l’Empire allemand afin d'obtenir ses possessions en Chine. Le territoire à bail de Jiaozuo doit être restitué à la Chine avant le 15 septembre.

16 août – 12 octobre 1914 : victoires allemandes en Belgique. Le 16 août, les Allemands entrent à Liège et le 19 août, à Bruxelles. Le 17 août,  le gouvernement d'union nationale du baron de Broqueville quitte Bruxelles pour Anvers. Le 19 août, les installations d'émissions radiophoniques de Laeken, sont explosées à la dynamite sur ordre du roi Albert Ier. Le 23 août marque la chute des forts de Namur, à la suite de quoi, l’armée belge du sud ne pouvant rejoindre le corps belge principal se replie sur la France, tandis que le gros des troupes Belges continue à reculer tout en combattant pour gagner la place forte d'Anvers. Le 03.10.1914, l'occupant allemand met son mark en circulation en Belgique avec un cours forcé : 1 mark = 1,25 franc belge. Le 09.10.1914, les Allemands prennent Anvers. Le gouvernement belge d'union nationale du baron de Broqueville se retranche à Ostende.

16 – 22 août 1914 : en Alsace, les Français reprennent l'offensive autour de Mulhouse et s’affrontent aux Allemands lors de la «Bataille de Dornach», dans la banlieue de Mulhouse. L'issue de la bataille est une victoire française. Pour la seconde fois, en quinze jours, les Français entrèrent à Mulhouse à quatre heures de l'après-midi du 19 août. Munster est prise le 17 août et Turckheim le 21 août. Le 22 août, les forces françaises se trouvaient aux abords mêmes de Colmar. Malheureusement, le 22 août, la 2ème Armée française brisait ses efforts sur les défenses de Morhange en Loraine, sa retraite entraînait le repli de la 1ère Armée, qui abandonnait le 23 août le Donon et le col de Saales. L'Armée d'Alsace ne pouvait plus rester en flèche. La «Bataille des Frontières» était finie, la France l’avait perdue.

16 – 20 août 1914 : Bataille du Cer, opposant les forces serbes à celles de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Elle doit son nom au mont Cer, sur lequel elle a été menée. C'est aussi la première victoire des Alliés. De nombreux historiens la mentionnent sous le nom de Bataille du Jadar.

16 août 1914 : débarquement du corps expéditionnaire britannique en France. Le même jour, ce corps est rejoint par son commandant, le général French, reçu le jour précédent par le président Poincaré.

16 août 1914 : le combat d'Antivari (aujourd'hui Bar au Monténégro) est la première bataille navale de la Première Guerre mondiale livrée au large des côtes du royaume du Monténégro, en mer Adriatique, entre la marine de guerre française et la marine austro-hongroise. Les Français font couler le croiseur léger «Zenta», mais les trois autres navires qui l’accompagnent parviennent à fuir.

17 août 1914 : offensive russe en Prusse orientale avec Königsberg (aujourd’hui Kaliningrad) pour objectif. 40 % de la population prussienne, fuient devant l’avancée de l’armée russe. La Bataille de Stallupönen est la première victoire allemande sur le Front de l'Est pendant la Première Guerre mondiale. Elle se déroula près de la ville allemande de Stallupönen, à la frontière de l'Empire russe. Comme l'indiquait le «plan Schlieffen», les Allemands ont commencé la guerre avec un front défensif à l'est, puisque le gros de leurs troupes était affecté au front occidental en vue de vaincre rapidement la France. Cependant, le général Hermann von François, commandant du Premier corps de la VIIIème Armée allemande [33], était convaincu que ses troupes, mieux entraînées et mieux équipées étaient en parfaite position pour ralentir, sinon stopper, les forces russes qui avaient commencé à envahir la Prusse-Orientale dès les hostilités déclarées. Le 17 août, von François engage les Russes malgré les instructions du commandant de la VIIIème armée, Maximilian von Prittwitz und Gaffron, qui avait donné l'ordre de se retirer si les Russes pressaient le front. Quand von Prittwitz apprit que von François avait engagé les Russes, il dépêcha un émissaire afin de lui ordonner de rompre l’engagement et de se retirer vers d’autres positions. Avec le résultat de la bataille toujours incertain, von François n’obéit pas et lance une offensive d’envergure sur toute la ligne en infligea de lourdes pertes aux Russes : cinq mille morts et trois mille prisonniers. Alors que les Russes se retirent sur la frontière, von François obéit finalement à von Prittwitz et recule de vingt kilomètres vers l’ouest, prenant position autour de Gumbinnen.

19 août 1914 : le roi Albert Ier de Belgique ordonne le repli de  l’armée belge sur Anvers.

19 août 1914 : le Canada [34] déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

20 – 23 août 1914 : Siège de Namur (Belgique). Le 16 août 1914, environ 107.000 hommes de la seconde armée allemande aux ordres de Karl von Bülow avancèrent sur Namur. La garnison de Namur comportait environ 37.000 hommes de la IVème division d'infanterie belge sous les ordres du général Michel. L'intention belge était de tenir la position fortifiée jusqu'à l'arrivée de la Vème armée française sensée les relever. Les troupes françaises envoyées en soutien furent défaites à la bataille de Charleroi (23.08.1914) et seules quelques-unes purent participer aux combats autour de Namur. Durant le siège de Namur, les Allemands mirent à profit les leçons apprises de leur attaque sur la position fortifiée de Liège qui avait des forts semblables à ceux de Namur. À Liège, l'infanterie allemande avait d'abord tenté de capturer la ville par un coup de main, puis avait eu recours au bombardement par de l'artillerie lourde de siège. À Namur, les Allemands attendirent l'arrivée des canons de siège provenant de Liège et commencèrent les bombardements le 21 août 1914. Parmi les canons, il y avait des obusiers Škoda de 305 mm, des canons Grosse Bertha de 420 mm, alors que les forts étaient construits pour résister à un bombardement par des pièces de maximum 210 mm. Le 23 août au soir, les forts de Namur étaient en ruines. Profitant d’un défaut de conception des forts belges, les Allemands purent s'infiltrer entre les forts et les attaquer par l'arrière. Le général Michel donna alors l'ordre pour la 4ème division d'évacuer Namur. Les troupes de forteresse poursuivirent néanmoins leur résistance et le dernier fort se rendit le 25 août.

20 août 1914 : mort du pape Pie X, favorable à l'Autriche-Hongrie. À Paris, les rues d'Allemagne et de Berlin deviennent respectivement la rue Jean-Jaurès et la rue de Liège.

20 août 1914 : victoire russe lors de la Bataille de Gumbinnen [35]. Initiée par les Allemands à l’aube, c’est la première offensive majeure allemande sur le front russe. Elle succède à une bataille livrée par la VIIIème Armée allemande, à Stallupönen, le 17 août 1914 (cf. supra). Approximativement 130.000 soldats de la VIIIème Armée allemande commandée par Maximilian von Prittwitz und Gaffron affrontent 60.000 soldats de la 1ère Armée russe. Encouragé par le succès de l’impatient commandant du Premier Corps, le général Hermann von François à Stallupönen (cf. supra), Maximilianvon Prittwitz und Gaffron décide de mener un assaut contre la 1ère Armée russe.L’offensive allemande est lancée en toute hâte avant que les différentes unités n’aient fini leurs préparatifs. Les Allemands réalisent une percée, mais l’artillerie lourde russe, alertée par l’attaque hâtive, fit un massacre parmi les assaillants, les forçant à se replier en désordre sur près de 24 km. Dans la débâcle, les Russes capturèrent 6.000 Allemands. Paniqué par l’efficacité de la contre-attaque russe et craignant que la 2ème Armée russe ne se joigne à la 1ère Armée russe afin d’encercler la VIIIème Armée allemande, von Prittwitz ordonna une retraite générale sur la Vistule, concédant ainsi la totalité de la Prusse-Orientale aux Russes. Furieux de la décision de retraite générale de la VIIIème Armée, von Moltke rappelle von Prittwitz et son second, von Waldersee à Berlin pour les démettre de leurs fonctions. Ramenant l’imperturbable Paul von Hindenburg de la retraite, von Moltke lui donne le commandement de la VIIIème Armée et assigne Erich von Ludendorff, qui s'est distingué durant la capture de Liège, comme chef d’état-major de la VIIIème Armée allemande.

21 - 22 août : Première Bataille de la Sambre. Les troupes françaises en retraite prennent leur cantonnement à Monceau. Le vendredi 21 août, les Français quittent Monceau pour occuper les positions stratégiques de Marchienne, Gozée et Fontaine-l'Évêque où va s'amorcer la première Bataille de la Sambre. Pour couvrir leur retraite, ils déploient en embuscade aux endroits les plus propices des hommes bien armés pour retarder la progression des troupes du général Karl von Bülow qui sont supérieures en nombre et en armement.

21 août 1914 : victoire de la cavalerie russe contre les Autrichiens à Lvov (Galicie autrichienne).

21 août 1914 : les généraux von Hindenburg et von Ludendorff prennent le commandement de la VIIIème Armée allemande sur le Front de l’Est.

21 au 23 août 1914 : Bataille des Ardennes. C’est une des batailles d'ouverture de la Première Guerre mondiale, entre les armées allemande et française. Il s'agit d'un épisode de la «Bataille des Frontières». Pendant deux jours, la IIIème et la IVème Armée française combattent farouchement les forces allemandes, composées des IVème et Vème Armées allemandes [36], avant que les forces françaises ne battent en retraite. Les deux armées allemandes forment le centre de l'avance du «plan Schlieffen». A l'issue de cette bataille, la IVème Armée française du général Langle de Cary se replie.

21 - 23 août 1914 : massacre de Tamines (en Wallonie, Belgique).  Située dans un des méandres de la Sambre, la bourgade de Tamines se trouve au Sud-Est de Fleurus, entre Jemeppe-sur-Sambre et Châtelineau ; plus près de Charleroi que de Namur, dans le même axe Ouest-Est. Alors que le général von Kluck se concentre sur Mons, en direction de Paris, le général von Bülow, à la tête de la IIème Armée allemande, poursuit sa route vers la Basse-Sambre, en direction de Namur et de Charleroi. Le 12 août, il arrive à Huy et le 20 à Andenne, où il fait fusiller 200 civils. Le jour d’après, il se rend à Tamines, où il engage la XIXème division d’infanterie française, une composante du Xème corps de l'armée française. Poussant devant eux des civils comme bouclier humain pour dégager les sacs de sable et autres engins ou véhicules qui encombrent, les Allemands franchissent le pont enjambant la Sambre. Dès lors, les Français, peu nombreux, décident de quitter les lieux par le Sud. Les Allemands rassemblent ensuite les habitants du village et les entassent dans l’église où un officier annonce, en allemand, que certains seront fusillés pour avoir rué des soldats allemands. Plus ou moins 600 hommes sont poussés hors de l’église par la troupe, au milieu du village ravagé par les flammes. Là ils sont attendus par le peloton d’exécution et fusillés. La fusillade terminée, le peloton d’exécution se disloque, pour faire place à un ensemble de soldats munis de fusils, baïonnette au canon, de gourdins, de haches et d’autres outils de fortune. Ils portent un brassard de la Croix-Rouge, mais leur objectif n’est pas de venir au secours des blessés au titre d’aide humanitaire. L’abbé Donnet qui a survécu témoigne : « ... Il y eut dans l’opération, deux parties bien distinctes. Ils se mirent tout d’abord à tuer à tort et à travers, dans le tas. Ils longeaient le monceau, l’escaladaient, passaient sur les morts, sur les blessés, sur les mourants, et s’acharnaient sur tout ce qui paraissait âme vivante. (…) Pour leur terrible besogne, les ambulanciers et les soldats se servaient de toutes sortes d’instruments. D’abord et surtout de la baïonnette : ils l’enfonçaient partout, dans le monceau de chair humaine ; certains ont été transpercés qui étaient en dessous de plusieurs cadavres ;(…) Ils frappaient aussi de la crosse des fusils ; certains avaient de grosses bûches de bois, des barres de fer : j’en ai revu et retrouvé le lendemain à côté du carnage, toutes couvertes de chair, de cervelle et de sang. Enfin, j’ai entendu aussi donner sur les blessés des coups de cravache. (…) Nous arrivons ici, si je puis dire au clou de la cruauté. Les soldats opéraient à deux ; ils saisissaient les victimes une par une, examinaient si elles étaient en vie, puis les achevaient à coups violents et répétés de baïonnettes. …Après,…, ils les jetaient dans la Sambre» [37]. Les suppliciés seront enterrés dans une fosse de 10 mètres de long sur plus ou moins 6 de large creusée par des survivants «volontaires». Vidée de la grande majorité de sa population, Tamines, pour ce qui reste debout de la cité, sera incendiée et pillée systématiquement.

22 août 1914 : la Belgique déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.

22 août 1914 :«Combat de Rossignol» (en Lorraine belge). Il fait partie d'un ensemble de combats beaucoup plus important connu sous le nom de «Surprise de Neufchâteau», composante de la «Bataille des Frontières». Il marque le baptême du feu du Corps Colonial français. L’issue de la bataille est une victoire allemande, qui anéantit l'une des divisions du corps colonial français. Les soldats français survivants sont fait prisonniers, dont les deux généraux de brigade Charles Félix Eugène Montignault et Charles Rondony (tous deux blessés, le second meurt dans la nuit), tandis que les 36 canons de 75 mm du régiment d'artillerie divisionnaire sont pris par les troupes allemandes. Les Allemands regroupent en soirée, ainsi que le lendemain, leurs 5.000 prisonniers à la sortie nord de Rossignol, en un lieu-dit dénommé depuis «Camp de la Misère», jusqu'à leur départ en captivité le 25 août. Les civils furent utilisés pour enterrer les cadavres des humains et des chevaux dans des fosses communes.

22 août 1914 : premier engagement du corps expéditionnaire britannique près de Monge.

22 août 1914 : en 1914, le lieutenant-colonel von Lettow-Vorbeck, commandant en chef des forces coloniales allemandes en Afrique de l’est, dispose du bateau à roues à aubes armé SMS «Hedwig von Wissman» et du remorqueur armé «Kingani», basés à Kigoma sur le lac Tanganyika. Le 22 août, le SMS «Hedwig von Wissman» ouvre le feu sur le port belge d'Albertville et parvient à faire s'échouer le navire belge «Alexandre Delcommune».

23 août – 10 septembre 1914 : Bataille de la Haute Meurthe (ou «bataille de la Mortagne»). Elle fait partie de la «Bataille des Frontières». Après les défaites françaises lors des batailles de Lorraine (Bataille de Sarrebourg et Bataille de Morhange), les 1ère et IIème Armées françaises se retirent sur la rivière la Meurthe. Une série de combats se déroulent du 23 août au 10 septembre 1914 devant Rambervillers (au col de la Chipotte, Saint-Barbe), autour de Saint-Dié, Mandray, le col d'Anozel, Taintrux, Nompatelize, Étival...) et des massifs environnants. Ces combats tout d'abord défensifs, puis offensifs (à partir du 11 septembre), sont menés par la Ière Armée francaise. Dans ce secteur entre Nancy et les Hautes Vosges, la ligne de front sera stabilisée jusqu'à la fin du conflit. Cependant, des combats locaux, souvent dans des corps à corps effroyables et très meurtriers, s'y dérouleront de façon sporadique : batailles de l’Hartmannswillerkopf (15.000 morts dans chaque camp et environ trois à quatre fois plus de blessés), de la Fontenelle à Ban-de-Sapt, du Col de la Chapelotte...). La «Bataille de la Haute Meurthe» est simultanée à la «Bataille du Grand Couronné» autour de Nancy. Toutes deux, en fixant un nombre important de divisions allemandes, ont permis de soulager les troupes françaises sur le front de la Marne (cf. infra).

23 - 25 août 1914 : Bataille de Krasnik. Elle s'est déroulée dans la province de Galicie. La 1ère armée austro-hongroise met en déroute la IVème Armée russe signant ainsi la première victoire de l'Autriche-Hongrie pendant le conflit.

23 août 1914 : le général von Hindenburg prend le commandement de la VIIIème Armée allemande et reprend l'offensive sur le Front de l’Est.

23 août 1914 : Bataille de Charleroi. Elle fait partie de la «Bataille des Frontières». Elle oppose les troupes françaises du général Lanrezac à la IIème Armée allemande [38] du général Karl von Bülow. Les IIIème et Xème corps de la Vème Armée française [39] fortement éprouvés par l'échec de leur contre-offensive se mettent en défensive sur les hauteurs sud de la Sambre. Le 1er corps français prend contact avec les flancs-gardes de la 1ère Armée allemande le long de la Meuse et tente d'empêcher le franchissement du fleuve notamment dans la région de Dinant. Le général Charles Lanrezac se voit contraint d'ordonner la retraite sur une ligne Avesnes-Regniowez, puis La Capelle-Hirson-Charleville avec pour appui à gauche la place forte de Maubeuge, à droite les Ardennes afin de tenter de se rétablir. Le général Lanrezac sera limogé pour avoir désobéit aux ordres du général Joffre (partisan du principe de l’«offensive à outrance») de ne pas se replier. Cependant, cette manœuvre sauvera les forces françaises de l’encerclement/anéantissement. 

23 août 1914 : Bataille de Mons ou «Bataille des Anges de Mons». Il s'agit du dernier affrontement de la «Bataille des Frontières». Elle oppose le Corps expéditionnaire britannique à la 1ère Armée allemande du général Alexander von Kluck.  Les Britanniques résistent toute la journée aux assauts allemands en leur infligeant de fortes pertes, ils sont cependant contraints d'effectuer une retraite du fait de la pression des troupes allemandes et du retrait de la Vème Armée française sur son flanc droit. C'est le début de la «Grande Retraite» ou «Retraite de la Marne», nom donné à la lente retraite, menée par les forces alliées jusqu'à la Marne, sur le Front de l’Ouest au début de la Première Guerre mondiale, suite à leur défaite par les troupes de l'Empire allemand lors de la Bataille de Mons. Les Alliés sont poursuivis de près par les Allemands, qui appliquent le «plan Schlieffen». Cette retraite durera 15 jours jusqu'au 6 septembre 1914, date à laquelle les troupes britanniques contre-attaquent lors de la Bataille de la Marne.

23 août 1914 : victoire autrichienne contre les Russes près de Lublin (Pologne).

23 août 1914 : le Japon déclare la guerre à l'Allemagne pour s'emparer des concessions allemandes de Chine (Shandong) et des colonies allemandes du Pacifique (îles Marshall et Carolines). Le Japon annonce aux puissances de l'Entente que son action se limitera à l'Extrême-Orient.

24 - 26 août 1914 : «Bataille de la trouée de Charmes» (en Lorraine). Apres la défaite française de Morhange, von Moltke voulait se servir de la VIème Arméede Rupprecht de Bavière pour tenter une manœuvre de débordement par l’est. Afin de la réussir von Moltke envisagea le plan suivant : la VIème Armée allemande aura d’abord pour objectif de s’engouffrer dans ce que l’on appelait la «trouée de Charmes». Cette trouée est en fait l’espace vide de fortifications qui règne entre le camp retranché de Toul au nord et ceux d’Épinal au sud. Pour atteindre cet objectif, la VIème Armée allemande devra tout d’abord réussir à percer les lignes françaises qui protègent cette «trouée de Charmes», en l’occurrence une bonne partie des troupes de la IIème Armée française du général de Castelnau. Si la VIème Armée allemande réussit à percer les lignes adverses, elle aura alors pour mission de s’engouffrer dans la trouée, pivoter son axe de marche vers le nord-ouest pour contourner les forts de Toul et de Verdun, et, enfin, marcher plein nord vers Bar-le-Duc pour prendre à revers les IIIème et IVème Armées françaises commandées respectivement par les généraux Sarrail et Langle de Carry. Autant dire que si le plan de von Moltke fonctionne, le redressement sur la Marne sera impossible. En effet, car même si la manœuvre de débordement par l’ouest ne donne rien, le débordement par l’est si réussi par Rupprecht de Bavière terminera tristement le sort des IIIème et IVème Armées françaises prises entre deux feux (entre les deux armées allemandes qui leur font déjà face et, en outre, la VIème Armée allemande sur leurs arrières). Le 24 août, les troupes de Rupprecht de Bavière commencent à attaquer en direction de la fameuse trouée. C’est le centre de la IIème Armée française qui protégeait la majeure partie de l’accès à la trouée; c’est donc là que les efforts allemands seront les plus puissants. En milieu de journée, de Castelnau s’aperçoit qu’en voulant à tout prix s’enfoncer dans la «trouée de Charmes», les troupes de la VIème Armée allemande commencent à dégarnir leurs flancs droit et gauche. Le général français en profite alors et commence à s’attaquer aux flancs ennemis avec les ailes droites et gauches de la IIème Armée française. Pressé sur ses flancs, Rupprecht de Bavière tente encore de s’enfoncer dans la «trouée de Charmes» et lance le XXIème Corps allemand contre les positions occupées par le centre de Castelnau. Les troupes allemandes ne peuvent cependant avancer plus avant et sont repoussées par la résistance opiniâtre des troupes françaises. Le 25 août, une contre-offensive généralisée de Castelnau a donné sur la majeure partie du front de très bons résultats. Les troupes ennemies reculent presque partout et avec de lourdes pertes. La situation de la VIème Armée allemande est mauvaise. Rupprecht de Bavière ordonne alors la retraite de son armée. C’est une victoire défensive décisive pour la IIème Armée française. En empêchant les Allemands de percer jusqu’à la « rouée de Charmes», de Castelnau a sauvé le front français d’un probable désastre.

24 - 26 août 1914 : 1ère sortie de l'armée belge camp retranché d'Anvers, retenant 150.000 soldats allemands avec une importante artillerie de siège. Les sorties de l'armée de campagne belge avaient pour but de délester la pression de l’ennemi sur les armées françaises et britanniques, et de tenir l'armée allemande aussi éloignée que possible de la dernière ceinture de forts, immédiatement proche de la ville.

24 août 1914 : échecs autrichiens du Generalfeldmarschall Conrad von Hötzendorf sur le front serbe dans le mont Cer.

24 août 1914 : Bataille du Cateau. Elle a lieu au cours de la retraite menée par les forces britanniques et françaises, suite aux Batailles de Mons et Charleroi. Elle oppose les troupes du IIème corps de l'armée britannique aux troupes de la 1ère Armée allemande. En grande infériorité numérique et matériel, les troupes britanniques bloquent pendant douze heures l'avancée de la 1ère Armée allemande au prix de lourdes pertes.

25 août 1914 : fin de la Bataille de Lorraine qui se termine par un statu quo. La IIème Armée française s'est repliée. Elle occupe désormais le «Grand Couronné», une série de hauteurs à l'est de Nancy, sur un arc «Pont-à-Mousson – Champenoux - Lunéville -Dombasle».

25 août 1914 : les Allemands occupent Cambrai.

25 août 1914 : les troupes allemandes détruisent une bonne partie de la ville de Louvain (Belgique).

25 août 1914 : l’Autriche déclare la guerre au Japon.

26 - 30 août 1914 : Bataille de Tannenberg [40].Les généraux allemands von Hindenburg et von Ludendorff infligent une défaite cuisante aux armées russes et enrayent leur progression en Prusse orientale. La stratégie des Russes consiste à prendre en tenailles la VIIIème Armée allemande. À l'Est, la IIIème Armée russe sous le commandement du général Paul von Rennenkampf (lui-même d’origine germano-balte d’Estland) avance lentement vers l’Ouest et la IIème Armée russe sous le commandement du général Alexandre Samsonov referme le piège en remontant vers le nord à partir du «saillant polonais» (situé au sud de la Prusse-Orientale). Chacune des armées russes compte 400.000 hommes, tandis que les Allemands n'en ont que 200.000 au début de la bataille, renforcés il est vrai, ensuite par les deux corps venant du front de l'Ouest. Ayant appris que les deux armées russes sont séparées et que les deux généraux russes se détestent, les Allemands laissent une mince ligne de troupes face à la première armée russe, puis ils coupent les lignes de ravitaillement et de retraite derrière la seconde armée russe qu'ils laissent avancer vers le Nord. L’avance incessante de Samsonov est tellement imprudente qu’il s’enfonce lui-même dans le piège allemand. Bientôt, la IIème Armée russe dispersée croule sous le poids des Allemands, toujours plus nombreux, qui l’encerclent. Les renforts russes tentent bien de lui venir en aide en attaquant la formation allemande autour de Samsonov, mais sans succès, ils se replient donc vers la frontière polonaise, laissant Samsonov à son triste sort. Ce dernier opte alors pour le suicide plutôt que pour la capture. Le 30 août 1914, la IIème Armée russe est bel et bien entièrement annihilée. Les Allemands captureront plus de 90.000 hommes et 500 canons. Le 29 août, avant même que la bataille ne soit terminée, von Ludendorff prépare déjà l’assaut au Nord contre la IIIème Armée russe qui n’a toujours pas bougé. Ils la vaincront une semaine plus tard lors de la Première Bataille des lacs de Mazurie (cf. infra). Ce succès est attribué notamment au renforcement du dispositif allemand avec deux corps d'armées prélevés sur le Front de l'Ouest, forces qui firent cruellement défaut à l'armée allemande durant la bataille de la Marne et dont l'absence permit le salut de la France.

26 août 1914 : rencontre des généraux Joffre (France) et French (Grande – Bretagne) à Saint-Quentin.

26 août 1914 : la VIème armée française est créée des suites de l'armée d'Alsace et placée au Nord-est de Paris, à l'extrême gauche du dispositif allié. L'objectif de son commandant, le général Maunoury est double : couvrir Paris et envelopper par la gauche les armées ennemies.

26 août 1914 : le croiseur SMS «Magdeburg» [41] s'échoue devant Odensholm.

26 août 1914 : Capitulation des troupes coloniales allemandes à Kamina au Togo. Prise de Togoland (colonie allemande) par les troupes franco-britanniques (27.08.1914).

27 août 1914 : en France, le Président du Conseil René Viviani forme le Gouvernement de la "Défense nationale" et proclame l'"Union sacrée".

28 août - 8 septembre 1914 : le Siège de Maubeuge (également appelé «Bataille de Maubeuge») est le premier siège sur le sol français, mené par l'Empire allemand durant la 1ère Guerre mondiale. Le siège de la ville se termine officiellement le 8 septembre lors de la capitulation de la ville. La garnison a plus de 4.000 blessés et environ 1.000 tués. Les Allemands font près de 46.000 prisonniers. En raison d’ordre mal transmis, le matériel est loin d’être détruit en totalité, et les Allemands puisent dans les ressources considérables disponibles. Les vainqueurs récupèrent ainsi de très nombreuses pièces de 120 et 155 mm (système de Bange) avec des munitions en quantité, qui seront retournées contre les Français quelques jours plus tard. Le butin allemand avoisinerait les 400 canons.

28 août 1914 : Bataille navale de Heligoland [42]. Elle a opposé d’un côté les ambitions navales de l’Allemagne, et de l’autre la volonté anglaise de maintenir sa domination maritime. Cette bataille navale se divise en trois phases : l’attaque éclair de la Royal Navy, suivie d’une confusion de bateaux dans la flotte anglaise et enfin la phase finale. L'issue de la bataille est une victoire britannique. Les Allemands ont perdu les bateaux les plus puissants de leur flotte : le «Mainz», le «Cöln» et l’«Ariadne» ont été coulés. De plus le «Frauenlob» a été sévèrement endommagé, tout comme le «Straßburg» et le «Stettin». En termes humains, les Allemands ont eu 712 morts et 336 prisonniers, contre 35 victimes anglaises. Du côté allemand, la bataille d’Heligoland a eu des conséquences négatives sur la «Kaiserliche Marine». Du côté britannique, la «Royal Navy» est sortie plus que grandie de cette bataille. En effet, la flotte anglaise, qui a subi moins de dégâts que la flotte allemande (aucun navire coulé, 7 destroyers et 2 navires endommagés), a pu réaffirmer par le biais de la bataille d’Heligoland sa superpuissance sur les eaux européennes du Nord. La bataille d'Heligoland est un conflit important et décisif de la Grande Guerre, dans le sens où il a été le premier à déstabiliser l’un des deux blocs dans le domaine naval.

29 août - 2 septembre 1914 : les Allemands arrivent à Senlis, à 45 km de Paris. Le 2 septembre 1914, le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Joseph Gallieni (65 ans). Celui-ci rassemble toutes les troupes disponibles et constitue hâtivement une sixième armée, composée de troupes hétéroclites provenant des différentes armées françaises, placée sous le commandement du général Maunoury, pour assurer la défense de Paris. Les Allemands sont à ce moment-là à Chelles, à 30 kilomètres au nord-est.

29 août  -  2 septembre 1914 : Bataille de Guise. Elle oppose la Vème Armée française du général Lanrezac aux 1ère et IIème Armées allemandes près de Guise, dans l'Aisne. La Vème armée française fait face à l'aile droite allemande et évite aux troupes britanniques d'être encerclées. Cette bataille d'arrêt est considérée avoir joué un grand rôle dans la réussite de la bataille de la Marne. Elle permet en effet aux troupes alliées de ralentir la progression des deux armées allemandes et de continuer leur retraite de façon cohérente.

29 – 30 août 1914 : débarquement néo-zélandais aux îles Samoa. Face à quatre croiseurs et au débarquement de 1.400 soldats néo-zélandais, la garnison allemande qui compte à peine 100 hommes n'oppose quasiment aucune résistance.

29 août 1914 : les Allemands entrent dans Saint-Quentin, Amiens et Soissons.

29 août 1914 : refus du général French, commandant en chef britannique, de reprendre place sur les lignes de combat avec les troupes françaises. Il prétexte la grande fatigue de ses hommes. Il faudra l'intervention du ministre de la guerre britannique, Lord Kitchener, pour rétablir la coopération tactique franco-britannique. Celle-ci reprendra sur le terrain le 5 septembre.

29 août 1914 : Foch est appelé par Joffre à la tête de la IXème Armée française. Son rôle est de maintenir inviolé le centre du dispositif allié.

29 août 1914 : Gallieni, gouverneur militaire de Paris, réquisitionne une plaine agricole à cheval sur 2 communes (Dugny et Le Bourget) pour rassembler les premiers avions dont dispose l'armée (jusqu'alors stationnés à St-Cyr l'Ecole).

30 août 1914 : premier survol de Paris par des avions allemands. Ils lâchent quelques bombes et tracts sur la ville.

30 août 1914 : le capitaine Lepic, officier de cavalerie français, constate au cours d'une reconnaissance au nord-ouest de Compiègne, que l'avant-garde de von Kluck a infléchi sa marche vers Meaux, à l'est de Paris. Le 4 septembre, un avion de reconnaissance confirme ses observations.

31 août 1914 : l'aile droite allemande, composée de la 1ère armée du général von Kluck et de la IIème armée du général von Bülow, atteint Compiègne et La Fère. Les Allemands sont signalés à Roye et Noyon, à proximité de Senlis, puis ils entrent à Senlis(Oise), à 45 km de la capitale.

Septembre 1914 : le consul général britannique du Caire change de statut pour devenir ministre de la Guerre. Il s’agit de Lord Kitchener.

Septembre 1914 : les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages au sein des navires de la flotte alliée.

2 septembre 1914 : mobilisation générale dans l’Empire ottoman.

2 septembre 1914 : les armées allemandes reçoivent l’ordre de bifurquer au sud-est de Paris. Le gouvernement français quitte Paris à la faveur de Bordeaux. La réserve d'or de la Banque de France se déplace vers Bordeaux avec le gouvernement.

3 septembre 1914 : la «Triple-Entente» est officialisée. La France, le Royaume-Uni et la Russie renforcent leurs accords militaires et donnent ainsi un fondement politique stable à la Triple-Entente. Ils s’engagent en effet à ne pas signer de traités de paix séparés (traité de Londres : 05.09.1914).

3 septembre 1914 : le pape Benoît XV proclame la neutralité du St-Siège dans "L’Osservatore Romano".

3 septembre 1914 : offensive russe en Galicie orientale ; prise de Lvov (Galicie autrichienne).

3 septembre 1914 : von Kluck passe la Marne à Château-Thierry avec son aile gauche. Le général Lanrezac est remplacé au commandement de la Vème armée française par le général Franchet d'Espèrey.

4 – 13 septembre 1914 : Bataille du «Grand Couronné». Elle est un épisode de la «Bataille des Frontières», qui oppose la VIème armée allemande commandée par le prince Rupprecht de Bavière à la IIème armée française d'Édouard de Castelnau. Après l'échec de la Bataille de Morhange le 20 août 1914, la IIème Armée française s'est repliée. Elle occupe le Grand Couronné, une série de hauteurs à l'est de Nancy, sur un arc Pont-à-Mousson, Champenoux, Lunéville, Dombasle. Après la «Bataille de la trouée de Charmes», une première tentative de percée au point de jonction de la 1ère et de la IIème Armée française, les troupes allemandes décident d'attaquer simultanément Saint-Dié dans la bataille de la Haute Meurthe et Nancy lors de la bataille du Grand Couronné. Après l'échec de la trouée de Charmes, la prise de Nancy serait pour les Allemands une importante victoire psychologique. Guillaume II vient en personne superviser l'offensive. Il espère pouvoir défiler à la tête des cuirassiers de sa garde. La bataille débute le 4 septembre par une opération d'artillerie allemande. De nombreux villages du secteur sont détruits. Du 5 au 11 septembre, malgré de lourdes pertes, l'issue reste incertaine. Le 7 septembre l’armée allemande prononce une attaque directe sur Nancy. L’effort principal se porte sur la région du mont d’Amance, Velaine. L’axe est la route de Château-Salins à Nancy. Le 9 et le 10 septembre, Nancy est bombardée et de Castelnau décide de répliquer. Le 11 septembre, la lutte se concentre entre le mont d’Amance et  le Sanon, la résistance allemande mollit de plus en plus. Le 12 septembre, la 1ère Armée française rentre dans Saint-Dié et marche sur Raon-l’Etape et Baccarat. Le même jour, les Allemands entament une retraite générale jusqu’à l’Aisne, la Vesle et la Suippe. Le 13 septembre, Pont-à-Mousson et Lunéville sont reprises par les Français sans combat. Les forces françaises continueront d'avancer jusqu'à la Seille, où les Allemands se retranchèrent. Le front se stabilisera jusqu'en 1918.

4 septembre 1914 : après plusieurs heures de réflexion et un problème de coordination avec Gallieni, le général Joffre est décidé : il va attaquer. Le 6 septembre au matin, il lance toutes les armées à l'attaque.

4 septembre 1914 : l'armée allemande occupe Reims. Le général Gallieni donne l'ordre au général Maunoury, commandant de la VIème Armée française, de se porter le lendemain au nord de Meaux pour attaquer le flanc droit de la 1ère armée allemande aux ordres du général von Kluck.

6 - 13 septembre 1914 : Première Bataille de la Marne. Cette bataille, qui aura duré six jours, marque l'arrêt de la progression des troupes allemandes. Après la «bataille des frontières» et la retraite des Alliés, la 1ère Armée allemande de von Kluck, la IIème Armée de von Bülow et la IIIème Armée [43] de von Hausen s'enfoncent dans le territoire français. Mais la 1ère armée de von Kluck, au lieu de continuer vers l'ouest comme cela avait été envisagé dans le cadre du plan Schlieffen, passe à l'est de Paris dans l'objectif de réduire les forces françaises. Le général Gallieni, qui dirige la garnison parisienne, demande au commandant en chef Joffre l'autorisation d'attaquer von Kluck au flanc. La VIème armée française, dirigée par Maunoury, lance son attaque le 6 septembre. Von Kluck, pris par surprise, réagit tactiquement, se retourne et replie son centre sur l'Ourcq, mais il creuse une brèche avec le reste des forces allemandes. Le général von Kluck doit faire face au général Maunoury sur sa droite et au général Franchet d'Espèrey sur sa gauche. Le général von Bülow est attaqué au centre et sur sa droite par le général Franchet d'Espèrey et menacé sur son aile gauche par la IXème armée du général Foch [44]. Les Allemands entament leur retraite. Le 9, Franchet d'Espèrey envoie alors l'ensemble de ses lignes à la poursuite de l'ennemi et libère Château-Thierry et Montmirail. Le 10 septembre 1914, le général von Moltke ordonne la retraite générale des armées allemandes jusqu’à l’Aisne, la Vesle et la Suippe. Le 13 septembre, Joffre annonce la victoire au gouvernement : «Notre victoire s'affirme de plus en plus complète. Partout l'ennemi est en retraite. À notre gauche, nous avons franchi l'Aisne en aval de Soissons, gagnant ainsi plus de cent kilomètres en six jours de lutte. Nos armées au centre sont déjà au niveau de la Marne et nos armées de Lorraine et des Vosges arrivent à la frontière». La retraite allemande se termine sur la rive droite de l'Aisne dès le 14 septembre, ce qui déclenche la bataille de l'Aisne (cf. infra). Le Front de l’Ouest est alors stabilisé. En conséquence de la défaite allemande lors de la Bataille de la Marne, le général von Hausen est limogé à la faveur du général von Rothmaler. L’acheminement  rapide par tous les moyens disponibles (y compris les taxis et les bus) sur le front des troupes françaises concentrés autour de Paris a permis ce «miracle de la Marne» [45], qui a mis en échec le «plan Schlieffen». Les célèbres vignobles et caves de Champagne ont été des alliés inattendus dans la victoire française : en fait, de nombreux soldats allemands faits prisonniers ont été retrouvés saouls !

6 - 7 septembre 1914 : sur ordre du général Gallieni, environ 600 taxis G7 et les bus parisiens sont réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7ème division d'infanterie. Les véhicules sont en majorité des Renault AG1 Landaulet roulant à une vitesse moyenne de 25 km/h. Rassemblés aux Invalides, ces 600 véhicules partent au cours de la nuit en deux groupes, direction Tremblay-lès-Gonesse, (aujourd'hui Tremblay-en-France), puis Le Mesnil-Amelot. Ce sont les célèbres «taxis de la Marne» qui transporteront 4.000 hommes vers le front le 5 septembre 1914.

7 - 14 septembre 1914 : Première Bataille des lacs de Mazurie. Elle a lieu sur le front de l’Est, en Mazurie (Prusse-Orientale). Elle oppose la VIIIème Armée allemande du général von Hindenburg à la 1ère armée russe du général Rennenkampf. La destruction de la IIème armée russe du général Samsonov lors de la bataille de Tannenberg (cf. supra), donne temporairement aux Allemands une supériorité numérique que Hindenburg et Ludendorff veulent mettre à profit pour écarter la menace de la 1èrearmée russe en brisant la ligne de front au Sud du dispositif russe. En utilisant le réseau ferroviaire, ils parviennent à déplacer rapidement leurs troupes et les positionner face aux troupes russes. A l'issue de cette bataille, les Russes sont contraints au repli.

8 septembre 1914 : après avoir longuement dissimulé son jeu, l’Empire ottoman rejoint le camp de la Triplice. Exaltations populaires pro-allemandes à Constantinople.

8 septembre 1914 : les Russes écrasent les Autrichiens à Lemberg (Lvov). Siège de Przemysl, occupation de la Galicie orientale jusqu’au San et contrôle des cols des Carpates, par l'armée russe en octobre 1914.

8 septembre 1914 : le gouvernement belge est évacué à Ostende.

8 septembre 1914 : 1er appel du pape Benoit XV à la paix.

9 - 13 septembre 1914 : 2ème sortie de l'armée belge d'Anvers.

9 septembre 1914 : le chancelier allemand Bethmann-Hollweg énonce son programme des buts de la guerre, visant à l'hégémonie allemande sur l'Europe et de nombreuses annexions («September-Programm»).

10 septembre 1914 : le régiment d’Erwin Rommel est engagé face à la XIIème division d'infanterie française. Le 24.09.1914, Rommel est blessé alors qu'il se bat seul contre 3 soldats français, dans un bois, en Argonne.

11 septembre 1914 : Bataille de Bita Paka. 1.500 soldats australiens débarquent en Nouvelle-Guinée et engagent le combat contre 350 soldats Allemands, (37 morts, 16 blessés, 75 soldats allemands capturés).

12 septembre 1914 : libération de Reims.

13 septembre 1914 : arrêt du repli allemand, marquant la fin de la bataille de la Marne. Reims, libérée, restera cependant sous le feu de l'artillerie allemande et ce, jusqu'en 1918.

13 septembre 1914 : espion allemand fusillé à Villers-Cotterêts.

14 - 17 septembre 1914 : siège de Toma (Nouvelle-Guinée). À cours de vivres, bombardés quotidiennement par le croiseur HMAS «Encounter», encerclés par plusieurs centaines de soldats australiens, les 150 soldats allemands de la garnison de Toma finissent finalement par se rendre après plusieurs jours de siège. Ils seront envoyés en Australie où ils seront internés dans des camps de prisonniers jusqu'à la fin de la guerre. Plusieurs soldats Allemands refusant de se rendre s'enfuient dans la jungle et tentent de monter des actions de guérillas avec le soutien de colons Allemands et d'une partie de la population.

14 septembre – 17 novembre 1914 : Première Bataille de l’Aisne [46] et début de la «Course à la mer». Alors que les forces belges ont retenu 120.000 Allemands au nord autour d'Anvers, le général Joffre, voulant profiter de sa victoire à la bataille de la Marne, ordonne aux armées françaises et britanniques d'attaquer les armées allemandes qui se replient, lors de ce qui deviendra la première Bataille de l'Aisne. Encore une fois, il préconise la tactique d'enveloppement du flanc droit allemand. Le principal effort est fourni par les Britanniques au "Chemin de Dames" [47] (cf. note de fin de page), entre Soissons et Craonne dans la direction de Laon. Cependant, leur attaque rencontre une solide résistance des troupes allemandes appuyées par une puissante artillerie lourde. Le 17 septembre, la manœuvre de Joffre est un échec, les Allemands renforcent leur droite avec la VIIème armée de von Heeringen venue en renfort. Mais décidé à en finir en enveloppant par le nord-ouest, il appelle une partie des troupes de Castelnau, stationnées en Lorraine. Le 20 septembre, une énergique offensive française est lancée entre Noyon et Péronne. En vain. Les lignes françaises manquent de matériel pour lancer des offensives efficaces. Le commandant des forces allemandes, von Bülow, a imaginé un efficace retranchement de ses troupes et lance à son tour des contre-manœuvres qui obligent l'armée française à s'allonger sans cesse vers le nord. Les deux camps tentent à présent de déborder leurs flancs respectifs et de se rapprocher du littoral, les Allemands en attaquant le flanc gauche des Français et des Britanniques, qui eux chargent à l'opposé le flanc droit allemand. Il en suit une série d'actions tournantes qui conduisent les forces belligérantes près de la mer du Nord à partir d'octobre 1914, réalisant la réunion des forces françaises, anglaises et belges. Cette partie de la guerre prend le nom de «Course à la mer» qui fixe finalement le front nord sur littoral de la mer du Nord. La Bataille de l'Yser derrière les inondations tendues par les Belges fin octobre 1914 (cf. infra) constitue la fin de la «guerre des mouvements», qui fait place à la «guerre de position» ou «guerre des tranchées».

14 septembre 1914 : dans le cadre de la 1ère bataille de l'Aisne, les troupes françaises reprennent Amiens, abandonnée par les Allemands. À partir du 18 septembre, les combats continuent autour du massif de l'Aisne ; l'armée anglaise essuie de lourdes pertes. Trois jours après, le général de Castelnau fait son entrée à Noyon, mais il ne peut s'y maintenir longtemps. Cependant, les lignes allemandes sont contenues.

14 septembre 1914 : suite à la bataille de la Marne, le général von Moltke est démis de ses fonctions de chef d'état-major général et remplacé par le ministre prussien de la guerre, le général von Falkenhayn.

14 septembre 1914 : Pétain est nommé Général de Division suite à sa belle conduite lors de la bataille de la Marne.

16 - 17 septembre 1914 : infiltration d'un commando allemand en Normandie.

16 septembre 1914 : un émetteur de longue portée est mis en service à Lyon La Doua pour éviter que la Tour Eiffel ne reste le seul émetteur sur le territoire français en liaison avec les colonies et les alliés, notamment la Russie.

16 septembre 1914 : premières tranchées allemandes près de Sainte-Menehould (Champagne).

18 septembre 1914 : Rudolf Hess est transféré à la 1ère Cie du 1er régiment d'infanterie (König) de Bavière.

19 septembre 1914 : circulaire du ministre de la guerre, Alexandre Millerand, relative à la censure de la presse par les commandants de région militaire.

19 septembre 1914 : l'armée allemande contre-attaque sur tout le front de l’Ouest, bloquant la progression des troupes anglo-françaises.

19 septembre 1914 : Bombardement et incendie de la cathédrale de Reims. Il s’agit d’un évènement d’une portée considérable, à la fois par ses conséquences matérielles et humaines, mais aussi par son retentissement international. La cathédrale de Reims a été qualifiée de «cathédrale martyre» car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements. Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands qui se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims reprennent le bombardement de la cathédrale dès le lundi 14 septembre, affirmant que les tours servent d'observatoire pour l'artillerie française. Les tirs se poursuivirent toute la semaine et le samedi 19 septembre vingt-cinq obus touchent la cathédrale [48]. Un échafaudage, qui avait été dressé en 1913 sur toute la hauteur de la tour nord de la façade de la cathédrale pour sa restauration, prend feu vers 15 h. Aussitôt après, trois foyers d’incendie se déclaraient sur le toit. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant le palais du Tau, résidence des archevêques. L’incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la grande charpente de bois du XVème siècle. Une grande partie du mobilier est en cendres : les tambours et les stalles du XVIIIème siècle, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. A. Demar-Latour écrit : «Il fallait détruire la cathédrale de Reims parce que Clovis vint y célébrer la bataille de Tolbiac, la première victoire française contre les Allemands ! Il fallait détruire la cathédrale de Reims parce que Jeanne y affirma, jadis, la vie de la France et montra comment nous savons, quand il est nécessaire, bouter hors les envahisseurs ; It fallait détruire la cathédrale de Reims, parce que celle-ci constituait la plus antique, le plus noble, le  plus auguste témoin de la grandeur française!» [49]. Anatole France  réagit avec la même vigueur : «…Ils se sont couverts d’une infamie mortelle et le nom allemand est devenu exécrable à tout l’univers pensant».

20 septembre - 4 octobre 1914 : Première Bataille de Picardie [50]. Première phase de la «Course à la mer». Celle-ci voit les belligérants tenter de déborder l'ennemi par le nord et se terminera sur le littoral de la mer du Nord. Ne pouvant atteindre Paris, but originel et mythique dans la pensée militaire allemande, les Allemands entament avec vigueur la manœuvre de débordement vers la mer du Nord en espérant envahir complètement la Belgique. Mettant ainsi ce pays hors-jeu, l'Allemagne espère pousser les Anglais au réembarquement, laissant la France seule pour se défendre. L’état-major du Kaiser a donc décidé d’amplifier le plan de base de débordement des Alliés sur leur gauche en fixant pour objectif la prise de Calais et de Dunkerque. L'intervalle entre l'Oise et la mer du Nord est essentiellement tenu par des soldats territoriaux français et quelques éléments de cavalerie. La IIème Armée française sous le commandement du général de Castelnau localisée en Lorraine est alors retirée, renforcée avec le XXème corps d'armée et envoyée au Nord de l'Oise, grâce notamment à une manœuvre de rocade essentiellement fondée sur le réseau ferré. De même, les Allemands ont ramené la VIIIème Armée de von Heeringen d'Alsace. Les ailes montent en puissance et s'étendent progressivement vers le Nord grâce à l'apport de nouvelles troupes qui se font face mutuellement au fur et à mesure de leur arrivée. Lorsque la IIème Armée française atteint la Somme, elle s'étire dangereusement. Le général Joffre, commandant en chef, envoie le général Maud’huy pour constituer la Xème Armée française au Nord de la Somme.

20 septembre 1914 : la presse française invite toutes les femmes de France à se mettre au tricot afin de vêtir les «Poilus» [51] en prévision de l'hiver. Le ramassage de ces bas et gilets de laine est fait aux lieux d'édition des journaux.

20 septembre 1914 : campagne de l’Afrique de l’Est. Le SMS «Königsberg» attaque, par surprise, le HMS «Pegasus» dans le port de Zanzibar, alors que ce dernier est en révision pour des problèmes aux chaudières. Le navire britannique, dont les tirs ne peuvent atteindre le navire allemand, est mis hors de combat en 40 minutes et compte 38 tués et 55 blessés. Il sombre, plus tard dans la journée, sans avoir pu désancrer. L'attaque sur le HMS «Pegasus» terminée, le SMS «Königsberg» envoie quelques tirs en direction du bateau auxiliaire HMS «Helmuth», l'atteint, puis rompt l'engagement.

21 septembre 1914 :reddition de la Nouvelle-Guinée allemande. Les troupes australiennes occupent la région qui, par décision de la Société des Nations, deviendra un territoire sous mandat australien et sera renommé le Territoire de Nouvelle-Guinée.

22 septembre 1914 : les troupes allemandes entrent à Lunéville.

22 septembre 1914 : Bataille de Papeete (en Polynésie française). Les croiseurs allemands «Scharnhorst» et «Gneisenau» bombardent la ville avant de rejoindre l'escadre allemande d'Extrême-Orient au large du Chili.

23 – 25 septembre 1914 : victoires allemandes. Prise de Varennes le 23 septembre, de Dinant le 24 septembre et de Louvain le 25 septembre par les Allemands.

24 septembre 1914 : le sous-marin U-9 torpille le croiseur cuirassé HMS «Aboukir».

24 septembre 1914 : Théâtre océanien de la Première Guerre mondiale. Prise du port de Madang en Nouvelle-Guinée par les troupes australiennes après la fuite de la petite garnison allemande qui embarque à bord du croiseur «Cormoran» qui, échappant aux navires australiens, réussit à rejoindre sans dommages les deux autres croiseurs de la flottille allemande du Pacifique Sud.

25 – 27 septembre 1914 : Bataille d'Albert. Elle a lieu dans le prolongement immédiat de la première Bataille de la Marne et de la première Bataille de l'Aisne. Après l'échec des tentatives d'extension du front au nord, le général de Castelnau lance avec la Xème Armée française une attaque frontale sur les positions allemandes près d'Albert (Somme). Cependant, le général de Castelnau doit faire face à une forte résistance et à la contre-offensive de la VIème Armée allemande. Le 26 septembre, la VIème Armée allemande atteint Bapaume et le 27 septembre, Thiepval. La bataille d'Albert se termina le 29 septembre avec le déplacement des combats au nord, vers Arras, Lille et dans la Flandre-Occidentale. Cette confrontation et celles qui suivirent ne dégagèrent pas de grands vainqueurs, et la guerre de mouvement ne tarda guère à se transformer en guerre de tranchées.

26 – 27 septembre 1914 : 3ème sortie de l'armée belge d'Anvers.

26 septembre 1914 : Bataille de Sandfontein. Elle est livrée, pendant la 1ère Guerre mondiale, durant la campagne du Sud-ouest Africain (la Namibie d'aujourd'hui). Joachim von Heydebreck, commandant des forces allemandes y défait les troupes sud-africaines, qui subirent de lourdes pertes. Cette bataille a pour conséquence, la précipitation de l'insurrection irrédentiste boer, menée par le lieutenant-colonel Salomon 'Manie' Maritz, commandant les troupes sud-africaines stationnées dans la région d'Upington. C'est aussi, l'un des rares succès allemands de cette campagne.

27 septembre 1914 : création du premier groupe d'avions de bombardement par l'armée française.

27 septembre 1914 : campagne d'Afrique de l'Ouest (Cameroun). Un détachement français, avec l'aide de quatre croiseurs britanniques et français utilisés comme artillerie mobile, prend Douala (Cameroun). Des troupes françaises et britanniques occupent la ville jusqu'en février 1916, date à laquelle les troupes britanniques se retireront. Les Français et les Britanniques implantent leur base arrière dans le village de Suellaba, près de Douala. Le seul foyer important de résistance allemande est désormais Yaounda (aujourd'hui Yaoundé). Les troupes franco-belges suivent la voie ferrée pour pénétrer à l'intérieur des terres. Elles avancent malgré les contre-attaques allemandes. En novembre, la ville de Yaounda tombe. La plupart des soldats allemands survivants partent se réfugier en Guinée espagnole (l’actuelle Guinée équatoriale), territoire neutre. Le dernier fort allemand du Cameroun se rend en février 1916.

28 septembre - 10 octobre 1914 : siège d'Anvers. L'armée allemande ayant récupéré sa capacité offensive entamée par les sorties belges, commence le pilonnage des forts proprement dits. Après la chute des deux ceintures fortifiées entourant la ville à distance, les troupes allemandes commencent l'attaque du noyau urbain.

28 septembre 1914 : prise de  Malines  (Belgique) par les Allemands.

29 – 30 septembre 1914 : débarquement japonais aux îles Marshall.

29 septembre 1914 : la «Ligue patriotique des Françaises» organise un «pèlerinage de supplication à Jeanne d'Arc» à Paris.

29 septembre 1914 : passant par les cols des Carpates les premières troupes russes pénètrent en Hongrie.

Octobre 1914 : débarquement australien aux îles Salomon.

1er - 4 octobre 1914 : Bataille d'Arras (également connue sous le nom de Première Bataille d'Arras ou Bataille d'Artois). C’est une bataille qui débute le 1er octobre 1914, avec une tentative de l'armée française de déborder l'armée allemande, pour l'empêcher de se déplacer vers la Manche pendant la «Course à la mer», au début de la 1ère Guerre mondiale. La XXème Armée française, commandée par le général de Maud'huy, attaque les troupes allemandes qui progressent vers le nord-ouest, connaissant un certain succès jusqu'à ce que la ville de Douai soit atteinte. Là, la VIème Armée allemande du Kronprinz Rupprecht de Bavière lance une contre-offensive, aidée par trois Corps des 1ère, IIème et VIIème Armées allemandes. Les Français sont alors contraints de se retirer sur Arras. L'échec français à repousser l'offensive allemande se termine par la prise de la ville de Lens, le 4 octobre, et permet aux Allemands de se déplacer davantage vers le nord, vers les Flandres. Les Français, cependant, réussissent à tenir Arras.

3 - 4 octobre 1914 : débarquement japonais en Micronésie.

3 octobre 1914 : un premier contingent canadien (32.000 hommes) est mobilisé pour aller se battre en Europe.

4 - 5 octobre 1914 : les Allemands atteignent la Vistule sur le front de Pologne.

5 - 10 octobre 1914 : attaque finale allemande et retrait de l’armée belge d’Anvers. L'armée allemande parvient à briser les défenses belges dans la ville de Lierre, à 20 kilomètres au sud-est d'Anvers, et fait mouvement vers Termonde, au sud d'Anvers, où elle essaye de traverser l'Escaut. Ce «mouvement en tenaille» de l'armée allemande menace la route de retraite vers l'ouest seule possibilité qu'a l'armée belge dans l'éventualité où il faudrait abandonner Anvers, les routes au sud et à l'est ayant déjà été prises par les Allemands et la route au nord menant vers la frontière Belgo-néerlandaise ayant été fermée depuis le début de la guerre, car les les Pays-Bas restés neutres. La place est abandonnée sans reddition sous la couverture des forts de la rive gauche. Les derniers forts de la rive gauche, protégeant la retraite vers la côte, succombent l'un après l'autre. Le gouvernement belge est évacué à Sainte-Adresse (France). Le bourgmestre d'Anvers, Jan De Vos, offrit la capitulation de la ville le 10.10.1914, au grand dépit du général Hans von Beseler, commandant en chef des troupes allemandes de siège, qui avait espéré recevoir une reddition en bonne et due forme d'un général belge.La ville d'Anvers allait rester occupée par les troupes allemandes jusqu'en 1918.

5 - 15 octobre 1914 : deuxième phase  de la «Course à la mer».  En se retirant d’Anvers, l'armée belge réussit un mouvement de rocade vers la côte par le nord-ouest aidée par les 7ème D.I. et 4èmeD.C. britanniques débarquées à Zeebrugge et Ostende et par les 6.000 fusiliers marins français de l'Amiral Ronarc'h. Finalement repositionnée dans la région d'Ostende-Nieuport-Dixmude, l’ultime fraction du territoire national qui reste libre, l'armée belge a réussi son regroupement avec les forces franco-britanniques en vue de la grande bataille de Flandre que tout laisse prévoir. 

5 octobre 1914 : premier combat aérien homologué. L'Aviatik du lieutenant allemand Von Zangen est abattu, près de Reims, par le biplan Voisin III du sergent Frantz et du caporal Quénault. Ce combat est considéré comme étant le premier de la Grande Guerre à s'être déroulé dans les airs.

5 octobre 1914 : le gouvernement serbe quitte Belgrade pour Uskub (Skopje).

9 – 10 octobre 1914 : les troupes françaises évacuent puis réoccupent Lille. L’artillerie allemande bombarde Lille (jusqu’au 12.10.1914).

9 octobre 1914 : en Prusse orientale, l'armée allemande remporte la bataille d'Augustowo, perdant toutefois 60.000 hommes.

10 octobre 1914 : le XVIème régiment d'infanterie de réserve bavaroise quitte Munich. Adolf Hitler, engagé volontaire dans l'armée allemande, y est affecté. Cette unité combat les Britanniques, perdant 70% de ses effectifs. Hitler est alors nommé caporal.

11 octobre 1914 : bombardement aérien de Paris par les Allemands.

12 octobre – 2 novembre 1914 : Première bataille de Messines. Elle fait partie de la «Course à la mer» et elle oppose les troupes de Sir John French à la VIème Armée allemande. L'affrontement a lieu dans une zone située entre la Douve et le canal Comines-Ypres. Au début, les Britanniques marquent un succès, mais leur avance prend fin le 22-23 octobre, après que les Allemands se soient mis sur la défensive. La ligne de front reste alors inchangée jusqu'au 30 octobre, quand les Allemands la repousseront au niveau de Hollebeke, bien que la contre-attaque de ces derniers à Messines ait échoué. Le 31 octobre, les troupes françaises viennent renforcer les lignes britanniques pour tenter d'endiguer la contre-attaque allemande. Le 2 novembre, la bataille prend fin lorsque les états-majors des deux camps ont reçu l'ordre de concentrer leurs efforts à Ypres.  

12 octobre 1914 : Capitulation des forces françaises défendant Lille. Après la prise de Lille et celle d'Anvers, les troupes allemandes ont pour objectif d'assurer leur déploiement en mer du Nord afin d'affaiblir le ravitaillement des armées de l'Entente et de menacer directement l'Angleterre.

12 octobre 1914 : après avoir bombardé le port de Papeete à Tahiti (22.09.1914), la flottille allemande du Pacifique sous le commandement de l’amiral Maximilian von Spee arrive à l'île de Pâques [52].

13 octobre 1914 : à Sarajevo, début du procès des 23 accusés dans l'attentat du 28 juin contre l'archiduc François-Ferdinand.  

13 octobre 1914 : le gouvernement belge demande officiellement à la France de l'accueillir sur son sol. Les ministres, une partie des archives belges et l'encaisse de la Banque nationale arrivent au Havre en bateau.

14 octobre 1914 : le gouvernement belge d'union nationale (baron de Broqueville) est évacué au Havre à bord de deux bateaux et s'installe à Ste-Adresse. Le roi Albert 1er installe son armée derrière la ligne de l'Yser. Les Allemands occupent désormais la plus grande partie du territoire belge.

14 octobre 1914: le Royaume de Grèce réoccupe l'Épire du Nord - région habitée majoritairement par des Grecs, mais cédée par le Traité de Florence (01.12.1913) à la Principauté albanaise - reconnue ensuite par le traité de Corfou (17.05.1914) en tant que région autonome (autonomie qui ne sera jamais appliquée) [53].

15 octobre 1914 : le premier contingent de l'armée régulière canadienne débarque à Plymouth pour parfaire son entraînement à Salisbury, Grande-Bretagne. Au Canada, fondation du 22ème Bataillon canadien-français. Ce dernier est financé par M. Arthur Mignault, médecin. Le conseil municipal de Montréal décide de nommer certaines avenues de la ville avec des noms d'hommes politiques et militaires, français et belges.

17 – 31 octobre 1914 : Bataille de l’Yser. C’estest l'appellation donnée à l'ensemble des combats qui se sont déroulés du 17 au 31 octobre 1914, dans le cadre de la 3ème phase de la «Course a la mer», et qui ont opposé les troupes allemandes qui voulaient franchir le fleuve en direction de Dunkerque aux troupes franco-belges qui essayaient de les y arrêter. Pour les opérations de 1914 de l'armée française, la bataille de l'Yser et la bataille d'Ypres (cf. infra) font partie de la 1ère Bataille des Flandres. Après la retraite à travers les Flandres, les forces Belges, réduites à 70.000 hommes, vinrent s'aligner sur une position qui longeait en pratique l'Yser [54], avec une tête de pont à Dixmude et une autre à Nieuport. L'armée belge s'étirait jusqu'à Boesinghe où elle se rattachait aux Français (sur l'Yperlée). Dans la région d'Ypres, se trouvaient les Anglais qui occupaient un large saillant devant la ville d'Ypres. Les Allemands s'alignent le long de l'Yser, et, comme ils ne parviennent pas à forcer les extrémités, ils vont attaquer au centre. Le 18 octobre, le déploiement des Allemands est achevé et ceux-ci procèdent à un bombardement sur l'Yser en même temps qu'ils attaquent à nouveau Dixmude et Ypres. Les Allemands reprennent Passchendaele dès le 18. Une crise se produit dans la boucle de Tervaete et à Stuyvekenskerke où les Allemands réussissent à traverser l'Yser le 25 octobre, malgré une résistance désespérée des fusiliers marins français.  C'est alors qu'est prise la décision d'inonder la région. Le principe en est simple : il suffit d'utiliser les écluses de Nieuport qui règlent l'écoulement des eaux de l'Yser en les faisant travailler à l'envers. On ouvre les écluses et on bouche les trous et passages dans le remblai du chemin de fer Nieuport-Dixmude, l'eau de mer commence à s'accumuler lentement dans les polders, terres cultivées situées sous le niveau de la mer, pour immerger la plaine. Une énorme flaque d’eau d’une largeur de deux à trois kilomètres et d’une profondeur de trois à quatre pieds s’étend entre l’Yser et le chemin de fer de Nieuport-Dixmude. Devant la montée de l'eau, les troupes allemandes doivent reculer le 31 octobre pour échapper à la noyade. Cette inondation artificielle permet aux Alliés de stopper, malgré leur infériorité numérique, la progression ennemie et d’établir un barrage effectif tout au long de la guerre. À Ypres, les Belgo-Franco-Britanniques sont retranchés dans les bâtiments détruits par l'artillerie allemande et forment ce qu'on appelle le «saillant d'Ypres». La VIème Armée allemande attaque la position sur trois côtés et avec des offensives de puissance croissante dès le 26 octobre puis le 6, 10 et 11 novembre, mais elle ne parviendra pas à prendre la ville (cf. «Première Bataille d’Ypres», ci-après). Avec l’aide des Français, Nieuport reste aux mains des Belges, mais les Allemands finissent par s’emparer de Dixmude. La Bataille de l’Yser fera 75.000 victimes dans les rangs de l’armée belge et 15.000 dans ceux de l’armée française. Les Allemands déploreront la mort de 25.000 jeunes conscrits qui ont été amenés sur le front presque sans formation militaire afin de créer la supériorité numérique. Le sacrifice inutile de ces jeunes gens entraînera l'expression «Kindermord» (meurtre d'enfants) dans l'opinion publique allemande à qui parviennent les échos de ces combats féroces.

18 octobre 1914 : le lieutenant Charles de Gaulle rejoint son régiment sur l'Aisne dans la région de Pontavert où il reçoit le commandement de la VIIème Cie.

20 octobre – 15 novembre 1914 : Bataille de la Bassée ou Première Bataille d'Ypres [55]. Aussi connue sous le nom de «Bataille des Flandres», la première bataille d'Ypres fut la dernière bataille majeure de la première année de la Première Guerre mondiale, qui eut lieu à Ypres en Belgique en 1914. Elle marque, avec la bataille de l'Yser, la fin de ce que l'on nomma la «course à la mer» (cf. supra). Le général Erich von Lindemann, chef d'état-major allemand, a progressivement renforcé les IVème et VIème Armées allemandes autour de la ville d'Ypres, tenue par les Britanniques, afin de pouvoir gagner les ports français de Calais et de Boulogne-sur-Mer. Sur place, les Allemands jouissent d'une supériorité numérique de 6 contre 1 et disposent de plus d'artillerie moyenne et lourde que les Alliés. Les Allemands, obligés d'attaquer des troupes retranchées, sont handicapés par l'inondation volontaire de cette région de polders qui, en plusieurs points, recouvre le sol de plus d'un mètre, ce qui va jouer un rôle important dans la suite des opérations. Les combats pour Ypres débutent le 20 octobre avec l’offensive anglaise sur Thourout, et l’offensive française en direction de Roulers. Le 25 octobre, les Allemands franchissent l’Yser malgré une résistance «désespérée» des fusiliers marins français. Le 27 octobre, les Allemands réussissent à récupérer le village de Passchendaele et continuent leur progression. Le 29 octobre, ils sont à moins de 5 kilomètres d’Ypres. Le 31 octobre, c’est un véritable vent de panique qui souffle sur la ville, face à un assaut généralisé des troupes allemandes. La résistance britannique devant la ville est héroïque, une ligne de front est maintenue tant bien que mal depuis Langemark au nord, jusque Hollebeke et Messines au sud. Les assauts allemands du 1er et 2 novembre sont encore plus furieux, mais la défense anglaise tient bon. Les Anglais, embusqués dans les ruines d'Ypres détruite par l'artillerie allemande, tirent profit des pans de mur, des anfractuosités et des caves pour bloquer l'ennemi. L'empereur Guillaume II, qui attend beaucoup de la bataille et qui s'est porté personnellement sur place le 27 octobre, doit regagner Luxembourg le 1er novembre sans pouvoir assister à la victoire qu'il espérait. Les combats autour du saillant d’Ypres se calment ensuite progressivement, chaque camp ayant épuisé ses réserves tant au plan du personnel qu'au plan des munitions. La première bataille d’Ypres se termine le 15 novembre statu quo, aucun des deux camps n’ayant réussi à contraindre son adversaire à la retraite. Ainsi s'achève la «Course à la mer» et avec elle toute velléité de guerre de mouvement de part et d'autre du front. Les deux camps s'affairent maintenant à consolider leurs positions en aménageant un système de tranchées, qui courront bientôt sur près de 700 km sur une ligne allant de la mer du nord à la frontière suisse, traversant l'Artois, la Picardie, puis plus à l'est la Champagne et la Lorraine. Le front ne variera plus de manière sensible. Les batailles de l'Yser et d’Ypres sont les prototypes des lourdes batailles à venir, très coûteuses en hommes et en matériel et qui ne débouchent que sur des succès limités : le conflit s'enlise désormais dans la guerre de tranchées.

20 octobre 1914 : Pétain est nommé Général de Corps d'Armée.

20 octobre 1914 : les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule.

21 octobre 1914 : Thomas Edward Lawrence, dit «Lawrence d’Arabie», est nommé sous-lieutenant au service cartographique de l’état-major du ministère de la guerre.

28 - 29 octobre 1914 : échec de la tentative de la prise de Vauquois par les Français.

28 octobre 1914 : Ordonnance du gouvernement allemand qui impose une part de 10% de seigle dans la préparation du pain (dénommé K.K. du «Kaiserliches Kriegs-brot») pour économiser les céréales.

28 octobre 1914 : combat naval de Penang. Il a opposé le croiseur allemand SMS «Emden» [56], à des navires français et russes, dans le port de Penang, île de la côte ouest de la péninsule Malaise, alors sous contrôle britannique (aujourd'hui Malaisie), dans le détroit de Malacca. L’«Emden» fait partie de l'Escadre d'Extrême-Orient allemande basée à Tsingtao, concession de l’Allemagne en Chine. Suite aux revendications du Japon sur Tsingtao, l'escadre allemande part pour une croisière qui s'achèvera lors de la bataille des Falklands (08.12.1914, cf. infra). L’«Emden» part de son côté, comme navire-corsaire, faire la guerre au commerce allié.  Depuis le début du mois d'août, il a déjà coulé 15 cargos et il se dirige vers le détroit de Malacca pour y chercher d'autres proies. Il y a cinq escadres alliées qui cherchent les divers navires allemands dans la région, mais sans succès. Peu avant l’aube du 28 octobre, l’«Emden» s’approche du port de Penang sans être inquiété, ayant gréé une fausse quatrième cheminée pour s’apparenter aux croiseurs britanniques de la classe «Yarmouth». Il passe de vive allure devant le croiseur russe «Zhemchug», dont le commandant, le baron Tcherkassov, est à terre avec des marins permissionnaires qui ont été ramenés à bord dans un état d'imprégnation alcoolique important. Le croiseur allemand lance deux torpilles contre le croiseur russe qui se brise en deux et coule. Il canonne au passage les autres navires à quai. La réaction de ceux-ci est désorganisée et provoque encore d'autres dégâts par tirs fratricides. L’«Emden» s’éloigne ensuite vers la haute mer, suivi par les contre-torpilleurs français, «Mousquet», «Pistolet» et «Fronde», armés chacun d'un seul canon de 47 mm. L’«Emden» réduit alors le premier à l'état d'épave à coup de 105 mm et sème les deux autres. Il se dirige ensuite vers les îles Cocos (cf. infra), pour continuer faire la guerre comme navire-corsaire au commerce allié. Le commandant russe et son premier lieutenant passeront en jugement et seront dégradés, condamnés respectivement à quarante-deux et dix-huit mois de prison.

29 octobre 1914 : le contre-amiral Wilhelm Souchon, nommé commandant en chef de la flotte ottomane, fait entrer les croiseurs «Yavuz Sultan Selim» (ex-SMS «Goeben») et «Midilli» (ex-SMS «Breslau»), ainsi que des petits navires de guerre turcs, en mer Noire. Le SMS «Goeben» bombarde le port russe de Sébastopol où il coule un mouilleur de mines, mais  des obus russes tirés d'un fort côtier tuent quatorze membres de l'équipage et provoquent d'importants dégâts. Le SMS «Breslau» bombarde quant à lui Novorossiisk, où il coule quatorze vapeurs qui sont ancrés au port, tandis que quarante réservoirs de pétrole prennent feu. Les Turcs refusent une demande alliée d'expulser les missions militaires allemandes et le 31 octobre 1914, l’Empire ottoman entre officiellement en guerre du côté des Empires centraux cf. infra).

29 octobre 1914 : en Autriche-Hongrie, fin du procès des assassins de l'archiduc François-Ferdinand et de son épouse. Cinq accusés sont condamnés à mort, mais Gavrilo Prinzip, mineur au moment de l'attentat, échappe à la peine capitale.

31 octobre 1914 :une réunion du Conseil général (la direction élargie du Comité Union et Progrès, dit les «Jeunes-Turcs») décide dès le 17/10/1914 l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne, qui a lieu formellement le 31.10.1914. Les ambassadeurs des pays de l'Entente quittent Constantinople le 01.11.1914.

31 octobre 1914 : offensive japonaise contre l’Allemagne sur le port de Tsingtao (en allemand Tsingtau, aujourd'hui Qingdao) en Chine.

31 octobre 1914 : le front tenu par 1er corps anglais est percé, l'empereur Guillaume II arrive à Thielt pour préparer son "entrée" à Ypres. Le général britannique French songe à évacuer Ypres, mais le général français Moussy sauve la situation. Devant la montée des eaux, causée par l'inondation de la vallée de l'Yser, les Allemands doivent se replier (cf. supra «Bataille de l’Yser» et 1ère Bataille d’Ypres»).

31 octobre 1914 : succès russes sur le Front de  l'Est. Ils réoccupent Czernowitz à la frontière austro-hongroise. Au nord, la contre-offensive russe en Pologne conduit les armées russes jusqu'à la frontière de la Prusse orientale.

1er novembre 1914 : von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le Front de l’Est.

1er novembre 1914 : retrait des noms des empereurs d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie du tableau des feld-maréchaux honoraires de l'armée britannique.

1er novembre 1914 : en France, la revue «Les Annales» lance une consultation pour trouver un autre nom à l'«eau de Cologne». La majorité se prononça en faveur d'«eau de Louvain».

1er novembre 1914 : Bataille de Coronel. C’est une bataille navale qui a eu lieu le long de la côte centrale du Chili en Amérique du Sud. Au cours de cet affrontement, l'Escadre des Indes occidentales de la «Royal Navy» commandée par le contre-amiral Sir Christopher Cradock, rencontre et est battue par l'Escadre d'Extrême-Orient de la marine impériale allemande, aux ordres du vice-amiral Maximilian von Spee. Bilan : 2 navires britanniques coulés (HMS «Good Hope» et «Monmouth») et 1.400 marins britanniques morts, pour 3 blessés allemands ! C'est la première défaite subie par la «Royal Navy» depuis 1812 et elle a donc eu un retentissement énorme au début de la guerre.

2 novembre 1914 : l’Empire russe et le Royaume de Serbie déclarent la guerre à l’Empire ottoman.

3 novembre 1914 : «Bataille du Kilimanjaro» ou bataille pour Moshi. Fin septembre 1914, le major-général Arthur Aitken, commandant en chef des troupes britanniques en Afrique de l’Est britannique, envoie au combat trois brigades de l'Armée britannique des Indes. Une brigade, soit 4.000 hommes, tente de prendre le contrôle du terminal ferroviaire nord de l’«Usambara Railway» à Moshi, tandis que deux brigades, soit 8.000 hommes, tentent, en même temps, de prendre le contrôle du terminal sud à Tanga (cf. infra). La bataille pour Moshi n'a, en fait, pas réellement eu lieu. Les Britanniques, ayant perdu une grande partie de leur équipement en route, choisissent de rompre le combat après quelques escarmouches et rentrent en Afrique orientale britannique.

3 - 5 novembre 1914 : Bataille de Tanga [57], aussi appelée «Bataille des abeilles». C'est le premier épisode majeur de de la Première Guerre mondiale sur le continent africain. Le 3 novembre 1914, le général britannique Arthur Aitken décida de lancer un débarquement amphibie à cinq kilomètres au sud de la ville. La reconnaissance du secteur ayant été mal effectuée, le débarquement fut un désastre et seule la chance évita aux forces britanniques, composées de 8.000 réservistes indiens mal entraînés, d'être balayées. Le jour suivant, Aitken ordonna à ses troupes de marcher sur Tanga sans avoir, à nouveau, reconnu son itinéraire au préalable. Elles tombèrent aussitôt dans une embuscade tendue par la garnison allemande aux ordres du colonel Paul von Lettow-Vorbeck. Durant l'après-midi, le combat prit la tournure d'accrochages dans la jungle, fréquemment interrompus par l'irruption d'essaims d'abeilles en furie, qui expliquent le surnom donné à la bataille. Bien que le rapport de force ait été à un contre huit en défaveur des Allemands, le colonel von Lettow-Vorbeck lança une contre-attaque qui submergea rapidement les positions britanniques et contraignit les soldats indiens à rembarquer. Dans leur retraite précipitée, les vaincus abandonnèrent sur le terrain des fusils, des mitrailleuses et plus de 600.000 munitions qui tombèrent aux mains des Allemands. Von Lettow-Vorbeck avança sous la sauvegarde du drapeau blanc jusqu’aux soldats britanniques qui étaient en train de rembarquer et il demanda une conversation amicale avec le général Aitken laquelle ce dernier accepta. Tous deux échangèrent  alors, entre gentilshommes, leurs impressions en dégustant une bouteille de brandy. Le commandant allemand ordonna par ailleurs aux médecins allemands de prendre soin des blessés britanniques. Cette bataille est citée dans la «British Official History of the War»  comme «un des plus remarquables échecs dans l'histoire militaire britannique».

3 novembre 1914 : huit navires de guerre allemands attaquent le port anglais de Yarmouth.

3 novembre 1914 : l’amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée «zone de guerre».

3 novembre 1914 : une escadre britannique au large du détroit des Dardanelles bombarde les forts externes de Kum Kalé et Seddulbahir. Un obus allié atteint une batterie, frappe les canons turcs hors de leurs montures et tue 86 soldats turcs.

5 novembre 1914 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Empire ottoman.

5 novembre 1914 : début de l'installation de mines dans les détroits des Dardanelles par les Ottomans.

5 novembre 1914 : les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient depuis 1878 sous souveraineté ottomane [58].

6 novembre 1914 : la France et la Grande Bretagne décrètent le blocus maritime de l’Allemagne. Tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis d'Amérique à propos de l'application de ce blocus. La Grande-Bretagne coupe les câbles transatlantiques reliant l'Allemagne au reste du monde.

6 novembre 1914 : offensive autrichienne en Serbie. L’armée austro-hongroise occupe Belgrade après la bataille de Rudnik. Des plans de découpage du pays furent préparés.

7 novembre 1914 : contre-offensive des armées serbes aux ordres du général Putnik. Les Austro-hongrois doivent se replier vers Belgrade.

7 novembre 1914 : la garnison du poste allemand en Chine de Tsingtao se rend aux forces japonaises. Protestations des autorités chinoises quand les Japonais annoncent leur intention d'administrer Tsingtao pour la durée de la guerre.

9 novembre 1914 : combat naval des îles Cocos. C’est une bataille livrée au large des îles Cocos, dans l'océan Indien, entre le croiseur de la «Royal Australian Navy» HMAS «Sydney», commandé par le capitaine de frégate John C.T. Glossop, et le croiseur léger de la Marine impériale allemande SMS «Emden», commandé par le capitaine de corvette (Korvettenkapitän) Karl von Müller. C'est le premier combat de la jeune Marine australienne dans la Première Guerre mondiale. Après le combat naval de Penang (cf. supra), l’«Emden», atteint les îles Cocos dans l'intention de se ravitailler en charbon et de détruire la station télégraphique qui s'y trouve. Cette station était reliée à trois câbles sous-marins, vers l'Australie, l'île Maurice et la Malaisie, justifiant son intérêt pour les Allemands. L’Emden envoie à terre un détachement de 47 hommes et 3 officiers sous la direction du commandant en second, le lieutenant de vaisseau Helmut von Mücke. La station n'a pas de moyens de défense, mais a cependant le temps d'envoyer un SOS. Par chance pour les Britanniques, un convoi se trouve non loin, au nord. L'un des 4 croiseurs qui l'escortent, HMAS «Sydney», est dérouté pour voir. Il découvre l'insaisissable croiseur, dans le lagon, occupé à récupérer la troupe qu'il avait mise à terre. Les vigies du navire allemand ont d'abord cru que l'arrivant était leur navire-ravitailleur le «Buresk»(capturé des Britanniques). La méprise reconnue, l’«Emden» appareille, abandonnant à terre ses marins[. Le combat s'engage à une distance d'environ 3.000 mètres, favorisant le navire australien, armé de canons plus puissants de 152 mm, que ceux du croiseur allemand qui sont de 105 mm. Il faut douze salves au navire australien pour régler son tir et, en deux heures de combat, l’«Emden» sera touché près d'une centaine de fois. Le navire allemand désemparé finit par s'échouer pour éviter le naufrage. Constatant que le pavillon allemand n'a pas été amené, le commandant du «Sydney», capitaine de frégate Glossop, ordonne la réouverture du feu. 131 marins allemands perdirent la vie dans l'engagement et 65 furent blessés ; les Australiens déplorèrent la mort de trois d'entre eux et eurent huit blessés. Le capitaine de corvette Müller, qui survécut à la bataille, quitta en dernier le pont ravagé de son navire et demeura prisonnier de guerre jusqu'à la fin du conflit. Pendant le combat naval, l'équipe débarquée à terre, sous le commandement du second Helmut von Mücke réalisa très vite que le destin de «Emden», confronté à un navire plus rapide et mieux armé que lui, était scellé. Von Mücke et ses hommes s'emparèrent alors d'un petit vieux trois-mâts goélette de cabotage, l'«Ayesha» et purent quitter l'île avec toutes leurs armes et fausser compagnie au HMAS«Sydney», à la faveur de la nuit. Ils ont ensuite réussi à traverser - dans des conditions épiques, à la voile et a l’aide seulement d'un vieux sextant et d'instructions nautiques de 1845 - l'océan Indien et la mer Rouge, avant de traverser les déserts d'Arabie en arrimant leurs 4 mitrailleuses sur des chameaux où  ils se heurtèrent à des tribus Arabes révoltées, alliées aux Anglais. Le 6 mai 1915, ils atteignirent l'extrémité du chemin de fer et arrivèrent à Alep et de là ils ont pu finalement rejoindre le 23.05.1915 le cuirassé allemand SMS «Goeben», basé à Constantinople, sous le commandement du contre-amiral Wilhelm Souchon (cf. supra). Le commandant von Müller reçut du Kaiser Guillaume II la Croix de fer de première classe. Les survivants du SMS «Emden» eurent aussi le droit de suffixer leur nom de famille par «Emden».

10 novembre 1914 : les Russes doivent cesser l’offensive vers l’ouest devant la poussée des troupes allemandes sur Lodz et austro-hongroises dans la région de Cracovie.

10 – 15 novembre 1914 : attaque générale allemande à Ypres et Dixmude. Les Britanniques, qui subissent le plus fort de l'attaque, parviennent à stopper les Allemands à Ypres. Prise de Dixmude par l'armée allemande le 11 novembre, mais sans débouché. Les premières neiges laissent présager la fin des mouvements de l'ennemi dont les assauts s'enlisent dans les eaux boueuses face aux alliés accrochés à leurs positions. A partir du 15 novembre, immobilisation des deux partis sur les positions conquises.

14 novembre 1914 : le sultan de l'Empire ottoman et calife Mehmed VI proclame un «Djihad» (guerre sacrée) contre la Russie, la Grande-Bretagne et la France.

14 novembre 1914 : début de la guerre des tranchées.

15 novembre 1914 : hospitalisé à Mulhouse, le lieutenant d'infanterie Hermann Göring sollicite d'être affecté dans l'aviation.

15 novembre 1914 : offensive russe en Silésie.

15 novembre 1914 : Benito Mussolini fonde un nouveau quotidien, «Il Popolo d'Italia», et fait campagne pour la guerre.

16 novembre – 15 décembre 1914 : Bataille de la Kolubara (d’après la rivière de la Kolubara, près de laquelle se déroula le combat) ou Bataille de Suvobor. Les forces serbes sous les ordres du maréchal Radomir Putnik et du général Živojin Mišić, viennent de subir une attaque de l'armée autrichienne qui les oblige à se replier. Ils lancent dans la deuxième phase de la bataille une contre-attaque dans l'ouest de la Serbie. Les armées austro-hongroises plient sous les attaques serbes et sont expulsées du pays. Les Serbes firent prisonniers 330 officiers et plus de 42.000 soldats ; ils s’emparèrent également d’un important matériel militaire autrichien. Le général Oskar Potiorek, commandant des forces austro-hongroises, est limogé suite à cette défaite humiliante et remplacé par l'archiduc Eugène. Le roi Pierre Ier de Serbie rentre à Belgrade (15.12.1914).

17 novembre 1914 : avec la fin de l'offensive allemande sur les Flandres, la «Course à la mer» s'achève. Les Allemands n'ont pas réussi à percer le front allié.

17 novembre 1914 : les États-Unis déclarent la neutralité du canal de Panamá.

18 novembre 1914 : sur le front de l'Est, l'armée russe est battue en Prusse et doit se replier en Pologne. Elle doit aussi faire face à une attaque austro-hongroise à Cracovie.

18 novembre 1914 : Bataille du cap Sarytch. Elle eut lieu au large du cap Sarytch, dans la mer Noire, et elle opposa la flotte russe, commandée par le vice-amiral Eberhardt, aux navires allemands, battant pavillon turc mais à équipage entièrement germanique, les SMS «Goeben» et «Breslau», commandés par le contre-amiral Wilhelm Souchon, nommé commandant en chef de la marine de guerre ottomane le 27.10.1914. Elle se termina par la retraite de ces derniers, le SMS «Goeben»ayant subi d’importants dégâts et des pertes de son équipage.

21 novembre 1914 : prise de Bassora (Irak) par les Britanniques.

24 novembre 1914 : le général Moritz von Bissing devient Gouverneur allemand en Belgique. La Belgique passe sous contrôle militaire allemand le 03.12.1914.

25 novembre 1914 : les Britanniques procèdent au détournement des eaux du canal de Suez afin d'inonder les terres situées du côté est du canal et en interdire l'accès aux troupes ottomanes qui menacent la région.

2 décembre 1914 : offensive française en Alsace-Lorraine. les Français s'emparent de la Tête-de-Faux dans les Vosges, réoccupent Lesménil sur la rive droite de la Moselle et s'installent sur la ligne Aspach-Burnhaupt en Alsace.

3 décembre 1914 : l’armée austro-hongroise recule devant une contre-offensive serbe lancée par  le général Živojin Mišić, rendue possible par l’arrivée de munitions promises par la France et transitant par la Grèce.

3 décembre 1914 : offensive austro-hongroise en Galicie contre des positions russes.

4 – 14 décembre 1914 : malgré la dégradation du temps et le renforcement des défenses allemandes, les Français et les Britanniques lancent une offensive générale depuis la mer du Nord jusqu'à Verdun. Ils sont en supériorité numérique par rapport aux Allemands qui ont dépêché beaucoup de soldats vers le front Est où la résistance russe s'est révélée plus forte que prévu. Mais la bravoure des soldats allemands et l'efficacité de leurs défenses retranchées contraignent les franco-anglais à arrêter leur effort le 14 décembre. Deux têtes de pont sont établies sur la rive droite de l'Yser.

4 décembre 1914 : sur la recommandation de l'adjudant de son régiment, Gutman (un juif), Adolf Hitler est décoré de la Croix de Fer pour bravoure au combat.

4 décembre 1914 : contre-offensive serbe sur le mont Rudnik (seconde phase de la Bataille de la Kolubara), qui se termine le 7 décembre par une victoire serbe. Dans leur repli, les armées autrichiennes sont pourchassées par les forces serbes. Les Serbes poursuivent leur avancée et Belgrade sera reprise le 13 décembre. L'empereur Guillaume II va jusqu'à féliciter le maréchal serbe Radomir Putnik pour sa brillante victoire.

6 décembre 1914 : prise de Lodz par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne russe est arrêtée devant Varsovie.

6 décembre 1914 : en Mésopotamie, les Turcs doivent céder du terrain aux troupes anglo-indiennes qui prennent Masera et franchissent le Tigre.

6 décembre 1914 : au Mexique, le politicien Venustiano Carranza est écarté de la présidence et doit se réfugier à Veracruz, tandis que les armées réunies des généraux révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata font une entrée triomphale à Mexico au terme de quatre ans de luttes révolutionnaires.

7 – 12 décembre 1914 : offensive secondaire française en Argonne. Le général Dubail dirige la 1ère et la 3ème Armée. Du 7 au 12 décembre, l'offensive ne rencontre aucun obstacle et s'empare des tranchées ennemies. Mais une contre-attaque allemande provoque 250 morts. Le 13 décembre, le terrain est également impraticable dans la Woëvre ; comme ailleurs aucune offensive n'est possible. Le 20 décembre, l'infanterie prend avec beaucoup de difficultés Boureuilles, mais menacée d'enveloppement, elle doit se retirer. Globalement, les opérations sont un échec.

8 décembre 1914 : Bataille navale des Îles Malouines (Falkland Islands) entre la marine de guerre britannique, aux ordres du vice-amiral Sturdee, et l’escadre allemande d'Extrême-Orient dirigée par le vice-amiral Maximilian von Spee. Après sa victoire contre les forces du contre-amiral Christopher Cradock dans la bataille de Coronel (01.11.1914) et l'accueil triomphal qu'il a reçu des populations germanophones au Chili, Maximilian von Spee décide d’appareiller de Valparaíso avec toutes ses forces, et franchit le cap Horn. Une fois dans l'Atlantique, il tente, au passage, de mener un raid contre la base britannique de Port Stanley aux îles Malouines, avant de foncer vers le nord. Le 8 décembre au matin, von Spee détache deux de ses croiseurs, le «Gneisenau» et le «Nürnberg», pour bombarder la station radio et le dépôt de charbon de Port Stanley. Ils sont accueillis par des salves bien ajustées du HMS «Canopus». Ayant manqué l'occasion de surprendre la flotte britannique dans le port, les bâtiments allemands cherchent leur salut dans la fuite. Les croiseurs de bataille britanniques HMS «Invincible» et «Inflexible» - plus rapides, mieux blindés et mieux armés (équipés des canons de 305 mm, contre des canons allemands de 210 mm) - prennent l'avantage. Le SMS «Scharnhorst», navire amiral, ayant encaissé au moins quinze obus de 305 mm est en feu ;  il prend de la gîte et il chavire, puis coule dans moins de 15 minutes avec von Spee, ses deux fils Otto et Heinrich, et tout son équipage. Pendant ce temps, le reste de la flotte de Sturdee donne la chasse aux croiseurs légers allemands. Le «Leipzig» en queue est la première victime, suivi du «Nürnberg». Le «Gneisenau» finit par se saborder. Des cinq navires allemands engagésun seul survit à la journée, le SMS «Dresden». Il parvient à échapper aux poursuites jusqu'au 14 mars 1915, quand le HMS «Kent» et le HMS «Glasgow» le découvrent avec ses machines en panne, dans l'archipel Juan Fernández. Aucun navire de la «Royal Navy» n'a subi de dommages sérieux : il n'y eut que dix morts et dix-neuf blessés dans ses rangs. Par contre, 1.871 marins allemands ont trouvé la mort et 215 ont été repêchés et faits prisonniers. Avec la victoire de la bataille des Iles Malouines les Britanniques prennent leur revanche sur la défaite subie lors de la bataille navale de Coronel (cf. supra), ce qui leur permet le contrôle des toutes les routes commerciales. Par contre, pour les Allemands cette défaite sonna le glas de la présence outre-mer de la marine impériale allemande, qui fut alors obligée de recourir aux sous-marins et aux navires de commerce camouflés.  

8 décembre 1914 : retour du président Poincaré et du gouvernement français à Paris.

9 – 15 décembre 1914 : victoires des Serbes sur les Austro-hongrois. Le 9 décembre, les Serbes reprennent Ujzice et Lazarevats et font 2.000 prisonniers. Le 9 lendemain l'armée serbe réoccupe Baïna-Bachta, Rogatchitza et Kamenitza. Le 11 décembre débute l'offensive serbe dans le but de reprendre leur capitale. C'est la France qui fournit l'armée serbe en munitions d'artillerie. Les Autrichiens commencent à quitter Belgrade dès le lendemain. La retraite autrichienne dégénère en fuite alors que les Serbes reprennent Konalich, Borak et Bosdarevatz. Le 14 décembre, les Serbes reprennent Emckluk, Dedilié, Banovo et Brdo. Le 15 décembre, les derniers soldats autrichiens partent de Belgrade laissant le terrain libre pour le retour de l'armée serbe dans sa capitale. Après la reprise de Belgrade, l'armée serbe détruit le dernier pont permettant aux armées autrichiennes de repasser le Danube, mais elle ne tentera aucune invasion en Autriche-Hongrie. Les Austro-Hongrois perdent 100.000 hommes durant cette opération.

9 décembre 1914 : l’Italie demande le Sud Tyrol à l’Autriche en contrepartie de sa neutralité.

9 décembre 1914 : T. E. Lawrence («Lawrence d’Arabie») quitte la France via le port de Marseille pour se rendre au Caire. Il débarque le 15 décembre.

12 décembre 1914 : les Austro-Hongrois remportent contre les Russes la bataille de Limanowa en Galicie.

12 décembre 1914 : le Pape lance un appel en faveur d'une «trêve des armes s'appliquant au moins à la journée de Noël».

13 décembre 1914 : le sous-marin britannique HMS 11-B, pénètre plusieurs lignes de mines flottantes et torpille le cuirassé turc âgé «Messudieh», amarré comme navire de garde hors Chanak dans le détroit des Dardanelles.

14 décembre 1914 : début de la Première Bataille de Champagne, qui durera jusqu’à mi-mars 1915. L’Etat-major français, considérant que les Allemands avaient perdu la «Course à la mer», décida de lancer une grande offensive à la mi-décembre 1914. En effet, Joffre cherchait à obtenir une rupture du front et la reprise de la guerre de mouvement.  Il a donc décidé d’attaquer en direction de Cambrai, afin de dégager Soissons. Les combats se concentrent vers Perthes-lès-Hurlus, Massiges, ferme de Beauséjour ; par ailleurs, d’autres attaques furent lancées sur le reste des lignes ennemies. Cependant, l’Etat-major français sous-estimait la capacité de résistance des Allemands. L’ennemi ne recula pas [59]. Les combats cessèrent donc en fin d’année 1914, sauf en Champagne où les Français avaient avancé de deux à trois km et résisté à plus de vingt contre-attaques, au prix de pertes humaines considérables. Les offensives se poursuivirent jusqu’à la mi-mars 1915, sans que la ligne de front allemande ne soit percée. Au final, la bataille de Champagne fit près de 90.000 victimes dans les deux camps.

16 décembre 1914 : la marine allemande bombarde les ports anglais d'Hartlepool, Whitby et Scarborough. Ces trois ports sont des stations balnéaires et manquent donc d’intérêt militaire. Cette opération vise plutôt à marquer les esprits de la population civile britannique. Elle a fait 74 tués et 240 blessés.

16 décembre 1914 : la Grande-Bretagne place l’Egypte sous protectorat britannique, d'où le représentant du Sultan de Constantinople est chassé.

17 décembre 1914 – 15 janvier 1915 : première tentative d'une offensive de rupture du front adverse en Artois. Le général Maud'huy, qui est installé à Cambligneul, lance l'attaque le 17 décembre 1914. Ses objectifs sont Vimy et la route Arras-Souchez. Pour désorienter l'ennemi, on commence l'offensive sur La Bassée. Le général Foch commandant du groupe d’armées du Nord, arrive le 17 décembre pour prendre les opérations en main. Le 21 décembre, il lance une attaque sur Carency, mais le terrain se révèle très difficile, les tranchées sont inondées et les hommes épuisés. Les pertes françaises sont lourdes. Finalement, l'artillerie française tient tête aux attaques allemandes. Après de nouvelles attaques meurtrières et inutiles, le général Joffre décide de limiter l'action de la 1Xème armée à des entreprises ponctuelles et de mettre au repos les troupes le 15 janvier 1915. Il est à noter que cette opération artésienne n'est mentionnée ni dans les «Mémoires» de Joffre,  ni ceux de son adjoint Foch.

17 décembre 1914 – 15 janvier 1915 : offensives secondaires en Flandre et à La Boisselle, en Argonne. En Flandre, Joffre préconise l'attaque au général d'Urbal lorsque l'artillerie sera prête. Les résultats se révèlent rapidement insuffisants. Le 17 décembre, le 20ème corps s'empare de 500 m2 de tranchées, mais ailleurs, l'ennemi semble invincible. Le terrain est tellement impraticable que Joffre propose au commandant d'adopter la défensive. Plus au sud, à La Boisselle, de Castelnau ordonne l'attaque le 17 décembre sans même lancer l'artillerie. La contre-attaque allemande est meurtrière, les pertes sont lourdes et les gains faibles. De Castelnau suspend l'offensive jusqu'au 24 décembre. Ce jour, le 118ème Régiment prend en partie La Boisselle, malgré une violente attaque allemande et garde ses positions. Globalement, les opérations sont un échec.

18 décembre 1914 : campagne de l’Afrique de l’Est. Victoire allemande sur les Portugais au Combat de Naulila.

18 décembre 1914 : le vice-roi d’Egypte (Khédive) est destitué pour mettre en place un protectorat britannique. Sir Henry Mac Mahon est nommé haut-commissaire.

20 décembre 1914 : Bataille de Nieuport (Belgique).

21 - 30  décembre 1914 : la IVème armée française lance une série d’opérations limitées en Champagne dans le but de préparer une attaque générale prévue pour février 1915. Le 1er Corps colonial est le premier à s'élancer le 20 décembre. Il repousse une contre-attaque ennemie, mais les pertes sont lourdes. Le 20 décembre, les Français progressent en direction de Varennes, mais le terrain gagné est disputé dès le lendemain par une contre-offensive allemande. Le 21 décembre, les Français connaissent de légers succès autour de Souain (Champagne), après de violents combats qui se terminent en corps à corps dans les tranchées. Les Allemands reprennent la moitié du terrain perdu le lendemain. Le 24 décembre, la 33ème division française contre-attaque et prend des positions importantes de la région. Le 25 décembre, le commandant des opérations modifie son plan et ordonne une poussée vers l'est (Perthes-Massiges). Le 30 décembre, il n'y a plus de progression possible, le temps est exécrable et on manque de munitions. Au total 5.256 soldats ont été tués et la ligne est remontée de deux kilomètres vers le nord. Puis, le front se stabilise le long d’une ligne continue de Nieuport (Belgique) à la frontière suisse. C’est le début d’une guerre d’usure sur 800 km. Une dizaine de départements français restent occupés par les troupes allemandes.

21 décembre 1914 : William Birdwood prend le commandement des troupes australiennes en Egypte. C’est la naissance de l'ANZAC [60].

21 décembre 1914 : premier raid aérien allemand sur le sud-est de l'Angleterre.

22 décembre 1914 - 17 janvier 1915 : Bataille de Sarıkamış ou de Sarikamis ou de Sarikamish (Grande Arménie). Depuis le 29 décembre 1914, les armées russes du général Illarion Ivanovitch Vorontsov-Dachkov repoussent l'avance ottomane dans le Caucase. Les Ottomans, désireux de reprendre Kars – russe depuis 1877 – lancent une offensive dans des conditions hivernales extrêmement pénibles, par un froid rigoureux et dans une couche de neige profonde. Alors que les forces sont équilibrées (environ 100.000 soldats de chaque côté), les Ottomans furent battus et perdirent 32.000 hommes lors de la bataille et près de 60.000 à cause du froid et des maladies, soit environ 90.000 morts au total. Fin décembre 1914, le général Vorontsov-Dachkov est remplacé par le général Nikolaï Ioudenitch, qui décide de poursuivre les Ottomans en territoire turc. Les débris de l'armée ottomane refluent à travers les vilayets orientaux, talonnés par les troupes russes, qui pénètrent profondément dans la province d'Erzeroum et menacent Van. Le commandant des forces turques Enver-Pacha renonce à son commandement et reproche sa défaite aux Arméniens vivant dans la région, pour avoir pris activement parti pour la Russie. Cela servira de prétexte au gouvernement turque pour le déclenchement du génocide arménien.

22 décembre 1914 : en France, les Chambres sont réunies en session extraordinaire. Déclaration du Gouvernement lue à la Chambre des députés par René Viviani, président du Conseil et au Sénat par Aristide Briand, garde des Sceaux. René Viviani, au nom du Gouvernement, proclame à nouveau l'«Union sacrée» et fait mention pour la première fois des buts de guerre de la France : retour de l'Alsace-Lorraine, restauration de la souveraineté de la Belgique, droit à réparation pour les préjudices subis.

22 décembre 1914 : T.E. Lawrenceest affecté au service de renseignements militaires. En outre, T.E. Lawrence est officier de liaison auprès du service de cartographie.

23 décembre 1914 : la Chambre des députés en France adopte l'ajournement de toutes les élections jusqu'à la fin de la guerre.24 décembre 1914 : pour Noël, le roi Albert de Belgique commande à Amsterdam une boîte de 25 cigares pour chacun de ses soldats. La boîte porte l'inscription : «Yser 1914».

25 décembre 1914 : la trêve de Noël. Au matin du 25 décembre, les Britanniques qui tenaient les tranchées autour de la ville d'Ypres entendirent des chants de Noël provenant des positions ennemies, puis découvrirent que des sapins de Noël étaient placés le long des tranchées allemandes. Lentement, des groupes de soldats allemands sortirent de leurs tranchées et avancèrent jusqu'au milieu du «no man's land», où ils appelèrent les Britanniques à venir les rejoindre. Les deux camps se rencontrèrent au milieu d'un paysage dévasté par les obus, échangèrent des cadeaux et jouèrent au football. Ce genre de trêve fut courant là où les troupes britanniques et allemandes se faisaient face et se poursuivit encore par endroits pendant une semaine jusqu'à ce que les autorités militaires y missent fin. Il n'y eut cependant pas de trêve dans le secteur où les Français et les Allemands s'affrontaient.

25 décembre 1914 : après s’être opposés à la guerre, les chefs politiques hongrois soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. 3.800.000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661.000 seront tués, plus de 700.000 blessés et autant faits prisonniers.

27 décembre 1914 : rapport Kouropatkine. Ancien ministre de la guerre, le général Alexeï Nikolaïevitch Kouropatkine rédige un rapport alarmant sur l'état de l'armée russe.

29 décembre 1914 : guerre de positions sur le Front de l’Est. Après la bataille de Limanowa, Russes et Austro-Hongrois sont forcés de s'enterrer sur leurs positions.

30 décembre 1914 : l’année 1914 termine avec des victoires des Alliés. Les troupes franco-anglaises prennent le hameau de Saint-Georges dans la région de l'Yser. Les Français sont victorieux à Steinbach en Alsace et ont progressé  en Champagne. Cependant, le bilan de la 1ère année de la guerre est lourd. Depuis le 4 août 1914, plus de 300.000 hommes tués et 600.000 blessés du côté français. Les Britanniques auraient perdu près des deux tiers de leurs effectifs engagés.

 

Dr. Angel ANGELIDIS

Ex-Conseiller au Parlement Européen

Bruxelles, juillet 2015



Notes de bas de page

[1] Les mobilisations, les ultimatums, les déclarations de guerre et de neutralité, les capitulations, les trêves, les cessez-le-feu, les armistices et les traités de paix sont signalés en caractères gras.

[2] Le seul point de l'ultimatum refusé par Belgrade voulait que la police autrichienne soit autorisée à enquêter  de façon indépendante sur le sol serbe.

[3] La mobilisation russe est partielle. Finseptembre 1914, les germano-austro-hongrois disposent de 52 divisions à opposer aux 90 divisions déployées par les Russes sur le Front de l’Est. La supériorité numérique russe oblige le Reich à étoffer sans cesse ce front en prélevant des unités de l'armée impériale allemande sur le front français. En décembre 1914, la Triplice oppose 101 divisions à l’armée impériale russe (dont 40 allemandes), et 97 à la France. En août 1915, les effectifs sont montés à 65 divisions allemandes sur le front russe contre 73 sur le front français. En janvier 1917, c’est 187 divisions que la Triplice engage contre la Russie (49 % du total) contre 131 contre la France (34 %).  Après la prise de pouvoir par les Bolcheviks et la fin des combats fin 1917 sur le front de l'Est, l'armée allemande dispose en février 1918, de 192 divisions en ligne à l’ouest soi vingt de plus que les Alliés. À cette date, 53 divisions allemandes sont encore à l’est.

[4] L’infanterie russe constitue en 1914 une masse d'hommes peu ou mal formée, utilisée par le commandement russe sans égards pour les pertes. La cavalerie, nombreuse et formée, est impuissante face aux dispositifs des puissances centrales, basés sur le feu et la fortification. L’artillerie est prédominée par des canons légers (seulement 240 canons lourds). De plus, l’armée russe est marquée par les carences de l'encadrement, par la faiblesse des moyens d'information, par l'emploi de méthodes de combat totalement inadaptées à la guerre moderne ou par la corruption et l'incompétence des responsables des approvisionnements des armées. À cette carence de l'encadrement s'ajoute une stratégie militaire héritée des guerres napoléoniennes, une retraite vers l'intérieur de l'empire devant l’avancée de l’ennemi, mais l'un des proches conseillers de Hindenburg, Hoffmann, constate l'inadaptation de cette tactique de combat devant les moyens modernes de communication.

[5] La Belgique dispose d’une force théorique de 350.000 hommes grâce au service militaire obligatoire instauré depuis peu, mais ne peut opposer à l'armée allemande, dans l'immédiat, qu'une armée de campagne de 140.000 hommes appuyée sur des lignes de fortifications autour de Liège, Namur et, surtout, d'Anvers, énorme place-forte constituée de trois lignes de forteresses autour du port. C'est le réduit national considéré comme la plus importante place-forte du monde, mais qui n'est pas encore achevé. La résistance belge a cependant permis de rendre l’invasion de la France impossible par la route «Escaut-Oise».

[6] L’Allemagne est bien plus peuplée que la France, 67 millions d’habitants contre 39 millions. Au début de la guerre, l’Allemagne, contrairement à la France, n’a pas rappelé les classes d’âge élevé et dispose donc encore d’importantes réserves humaines. L’équipement du soldat allemand est généralement meilleur que celui du soldat français, il est soutenu par de nombreuses mitrailleuses et par la meilleure artillerie lourde du monde. En dehors de certains anachronismes, comme le casque à pointe, il tient généralement compte de l’expérience acquise dans les conflits de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle.

[7] La Vème Armée allemande (en allemand: 5. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale, puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. À l'ouverture des hostilités sur le front de l'Ouest, la Vème Armée du prince héritier, ainsi que sa voisine la IVème Armée (commandée par Albrecht, duc de Wurtemberg), agissent au centre de l'attaque du «plan Schlieffen» en Belgique et en France. Le 21 août 1914, dans ce qui est connu comme la "bataille des Frontières", section Ardennes, la IVème et la Vème Armée interviennent dans les Ardennes pour contrer une attaque des IIIème et IVème armées françaises. Au cours des deux jours suivants, la Vème Armée allemande joue un rôle majeur dans l'arrêt des forces françaises. Le 23 août, après de lourdes pertes, les deux armées françaises sont contraintes à la retraite. Après sa victoire lors de la Bataille des Ardennes, la Vème Armée allemande est positionnée face à Verdun. Elle y reste jusqu'en 1918. Le 21 février 1916, la Vème Armée lance l'opération «Gericht», c'est le début de l'offensive allemande sur Verdun, une des batailles les plus sanglantes et longues dans l'histoire. Vers la fin de 1916, le général Max von Gallwitz est nommé à la tête de la Vème Armée. En septembre 1918, la Vème Armée est impliquée dans la bataille de Saint-Mihiel, quand elle est défaite par le corps expéditionnaire américain (American Expeditionary Force ou AEF) sous les ordres de John J. Pershing. La Vème Armée allemande continue de s'opposer aux forces de l'AEF pendant l'offensive Meuse-Argonne jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918.

[8] La France, malgré une population d’environ 39 millions d’habitants, peut disposer immédiatement de près de 800.000 soldats d’active depuis l’adoption de la loi (août 1913) qui augmente à trois ans la durée du service militaire. La mobilisation est terminée vers le 15 août et complète les effectifs. Les uniformes portés par les soldats français ressemblent singulièrement à ceux portés lors de la guerre de 1870 avec le fameux pantalon garance. Il est porté non seulement par tradition, mais aussi pour être vu de loin par l’artillerie, et donc pour éviter les pertes par tirs amis. En effet, la doctrine française de l’offensive s’appuyait sur le canon à tir rapide de 75, devant accompagner l’infanterie pour réduire les troupes adverses avant l’assaut. Il faut attendre 1915 pour que soit distribué l'uniforme bleu horizon.

[9] En 1914, quand la Première Guerre mondiale éclate, l'Union de l'Afrique du Sud est un Dominion britannique. Un dominion était un État indépendant membre de l'Empire britannique, mais pas totalement souverain (la diplomatie était sous la souveraineté de la couronne britannique).

[10] Les Boers (du néerlandais «boer», signifiant «paysan», pluriel «Boeren», ou «Boere» en afrikaans) sont les pionniers blancs d'Afrique du Sud, originaires, pour la plupart, des régions néerlandophones d'Europe, tant des provinces indépendantes du nord, alors appelées Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), que des provinces du sud sous domination espagnole, dénommées Pays-Bas espagnols, mais venant aussi d'Allemagne et de France. Au XXème siècle, le terme de Boers, désignant souvent les habitants des zones rurales de langue afrikaans, a été supplanté par celui d'Afrikaners, englobant tous les Sud-Africains blancs, urbains ou ruraux, de langue maternelle néerlandaise ou afrikaans.

[11] Lorsque le gouvernement sud-africain propose au début du conflit d'envahir les colonies allemandes voisines, le général Christiaan Frederick Beyers, commandant en chef de l'Union Defence Force, démissionne soutenu par un sénateur, le général Koos de la Rey du Parti National. Le 15 septembre, les généraux de la Rey, Beyers, Bezuidenhout, Kemp et De Wet, ainsi que le lieutenant-colonel Salomon 'Manie' Maritz, montent un complot armé (dit «rébellion Maritz») contre le gouvernement de Luis Botha. 'Manie' Maritz proclame le pays libre et indépendant du Royaume-Uni et se joint aux Allemands. Le gouvernement sud-africain proclame la loi martiale le 14 octobre et les forces gouvernementales sous le commandement du général Jan Smuts vaincront les rebelles le 28 octobre.  'Manie' Maritz trouvera refuge en Afrique de l’est allemande.

[12] L'Afrique orientale allemande recouvrait un territoire correspondant aux futurs Tanganyika (partie continentale de l'actuelle Tanzanie), Burundi et Rwanda. C'est une superficie vaste de plus de 994.000 km2 à la géographie complexe. Un recensement effectué en 1913 comptabilise les habitants à 5.336 Européens et 7.645.000 Africains. La zone côtière, qui est la plus peuplée, est occupée par les peuples swahilis et des commerçants arabes faisant commerce avec le protectorat britannique de Zanzibar et les ports de l'Afrique orientale britannique et de l'Afrique de l'Est portugaise. Une ligne de chemin de fer («Tanganjikabahn»), longue de 1.252 km, traverse la colonie entre Ujiji sur le lac Tanganyika et Dar es Salam sur la côte de l'océan Indien. Le 4 août 1914, une communication télégraphique annonçant la déclaration de guerre du Royaume-Uni à l'Allemagne parvient à Heinrich Schnee gouverneur de la colonie allemande, qui ordonne qu'aucune action hostile ne soit prise. Cependant le lieutenant-colonel Paul Emil von Lettow-Vorbeck, commandant en chef des troupes stationnées en Afrique orientale allemande, ignore les ordres de Schnee et prépare son armée au combat. Le conflit en Afrique de l'Est débute le 5 août 1914 par une escarmouche entre des militaires britanniques et des postes avancés allemands le long de la rivière Kagera sur la frontière avec le Protectorat britannique d'Ouganda.

[13] Paul Emil von Lettow-Vorbeck, né à Sarrelouis le 20.03.1870 et mort à Hambourg le 09.03.1964, est un général allemand, commandant des troupes allemandes en Afrique orientale allemande pendant la 1ère Guerre mondiale. Ce fut la seule campagne coloniale de la guerre où l'Allemagne est restée militairement active jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918. Lorsque la guerre éclate, les forces de la troupe de protection de l'Afrique orientale allemande sont de 260 Allemands et de 2.500 Askaris (engagés volontaires indigènes) ; elles vont se renforcer jusqu'à compter, au 31.12.1915, 2.700 Allemands, 11.400 Askaris, 2.600 auxiliaires Ruga-Ruga et 45.000 porteurs. Conscient de son infériorité numérique, von Lettow-Vorbeck mènera habilement des actions de guérilla en envahissant et ravageant les possessions britanniques, belges et portugaises voisines. Lorsque ses troupes engageaient des forces alliés, c'était là où lui l'avait décidé et ce toujours avec des conséquences humiliantes pour ses adversaires. La triple-Entente a mobilisé 400.000 militaires et 600.000 porteurs, soit 1.000.000 d'hommes, mais sans pouvoir venir à bout de von Lettow-Vorbeck et de sa minuscule armée. Von Lettow-Vorbeck écrasa les Britanniques lors des batailles de Tanga (03-05.11.1914) et de Jassin (18.01.1915). Cependant, en 1916, des troupes britanniques et belges sont arrivées en renfort et la flotte fluviale allemande du lac Tanganyika fut anéantie par des bateaux démontables avec l'appui de quelques hydravions belges, nouveauté en Afrique. Von Lettow-Vorbeck, fut ensuite attaqué par les Britanniques au sud du Kilimandjaro et à Mombasa et battu par les Belges à Tabora (19.09.1916), puis à Mahengé (09.10.1917). Il se retira alors pour recomposer ses forces d’abord en Mozambique (où il vaincra les Portugais à la bataille de Negomano, le 28.11.1917), puis en Rhodésie du Nord (où il prend et brûle la ville de Kasama, évacuée par les Britanniques, le 13.11.1918, soit deux jours après la signature de l’armistice à Rethondes). Apprenant (par la capture d’un télégramme britannique porteur de la nouvelle), la défaite allemande en Europe, il accepta de rendre les armes au général sud-africain Jan Smuts, à Abicom (anciennement Abercorn, aujourd’hui Mbala au nord de la Zambie), le 25 novembre 1918, soit quatorze jours après l’armistice du 11 novembre 1918. Von Lettow-Vorbeck retourna en Allemagne en janvier 1919. Accueilli comme un héros, il reçut le grade de major-général (général de division). Il fut le dernier officier général à recevoir une promotion signée par le Kaiser en personne. Les 155 soldats allemands survivants de la «Schutztruppe» et leur chef eurent même droit à une parade sous la  porte de Brandebourg, le 02.03.1919.

[14] Le «Dreadnought» est le type prédominant de cuirassé du XXe siècle. Il tire son nom du navire de guerre britannique HMS «Dreadnought», lancé en 1906, qui présentait deux caractéristiques nouvelles pour l'époque : son artillerie principale n'était que d'un seul calibre (all-big-gun) et il était propulsé par un système révolutionnaire de turbine à vapeur. Son impact fut si grand que les cuirassés construits après lui reprirent ces caractéristiques et furent appelés des «dreadnoughts» (sans peur). Ceux construits avant, furent appelés pré-dreadnoughts.Le terme dreadnought pouvait aussi inclure les croiseurs de bataille, type de navire alliant la vitesse mais aussi la légèreté de blindage des croiseurs à l'armement principal des révolutionnaires dreadnoughts. Les développements techniques continuèrent rapidement pendant l'ère des dreadnoughts, avec des changements dans l'armement, le blindage et la propulsion. Côté armement, les Américains et les Anglais franchirent le pas des canons de 12 pouces (305 mm), puis de 13,5 pouces (343 mm), puis au début du premier conflit mondial, ils adoptèrent le calibre  de 15 pouces (381 mm). À partir de là, ces navires de guerre furent dénommés «Super-dreadnoughts». Le terme «Dreadnought» fut progressivement abandonné après la Première Guerre mondiale, quand tous les cuirassés en partagèrent les caractéristiques.

[15] Le «plan Schlieffen» est le surnom d'un plan militaire datant de 1905, qui a été appliqué sous une forme modifiée par les armées allemandes au tout début de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au général et stratège prussien Alfred von Schlieffen qui fut le chef d'état-major de l'armée allemande de 1891 à 1905 ; mais c'est le général von Moltke qui a adapté le plan à partir de 1906 et l'a fait appliquer en 1914 (d'où l'autre nom de «Plan Schlieffen-Moltke»). La France et la Russie étant alliées, le Reich ne peut espérer mener victorieusement une guerre simultanée contre ces deux puissances. Il est donc indispensable de vaincre les deux armées ennemies l’une après l’autre. Les idées maîtresses du plan «plan Schlieffen» sont d’éviter le combat sur deux fronts en attaquant d'abord avec le gros des forces la France pour obtenir une victoire rapide et ensuite se retourner contre les Russes pour les écraser. Le «plan Schlieffen» prévoit concentrer le gros des armées allemandes le long des frontières occidentales du Reich en n'assurant qu'une protection minimale à l'est face au danger russe en comptant sur une mobilisation lente des Russes. Pour les stratèges de Guillaume II, la lenteur de la mobilisation russe offre un répit de six semaines sur le front de l’Est, qu’il faut mettre à profit pour régler définitivement la question française. Le «plan Schlieffen» prévoit donc de surprendre la France et de la vaincre vite. Pour ce faire, l’état-major allemand compte traverser la Belgique (quitte à violer sa neutralité) pour former une gigantesque manœuvre d’encerclement de l’armée française par le nord et l’ouest. Ensuite d'attaquer la France à travers le Luxembourg et la Belgique pour contourner par le nord toutes les forces françaises massées le long de la frontière franco-allemande, puis de faire pivoter l'aile droite marchante allemande vers le sud pour prendre Paris et enfin encercler les troupes françaises placées en face de la frontière avec l’Allemagne. Le «plan Schlieffen» implique l'obtention d'un droit de passage par la Belgique ou, à défaut, le passage en force avec violation de la neutralité belge. Les Allemands espéraient ainsi contourner les zones françaises «à risque» et éviter un combat frontal. 30 ans plus tard, le «plan Schlieffen» inspirera Adolphe Hitler lors de la bataille de France (1940).

[16] La 1ère Armée allemande (en allemand: 1. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale, puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. La 1ère armée allemande combat pendant la Première Guerre mondiale sur le front occidental. Elle prend part à l’offensive allemande contre la France et la Belgique en août 1914. Commandée par le général Alexander von Kluck, la 1ère Armée se situe à l'extrême droite des positions allemandes et fait face au flanc gauche de l'armée française. La 1ère Armée allemande capture Bruxelles le 20 août 1914. Elle contourne ensuite Paris par l'est, quand elle est arrêtée à une vingtaine de kilomètres de la capitale, durant la première bataille de la Marne. Alexander von Kluck est remplacé en 1915, après une grave blessure à la jambe.

[17] Un Dominion est un pays issus de la colonisation britannique pouvant s'occuper lui-même de ses finances, de sa politique intérieure (à part quelques «règles éthiques de base» imposées par l'entité dominante) et de son commerce (ici aussi à l'exception des exigences de la métropole). Toutefois, à l'origine, le gouvernement d’un Dominion ne peut gérer les affaires étrangères, cette fonction étant assurée par le gouvernement du Royaume-Uni. Il a droit à une force armée se rapportant en dernier lieu à l'entité dominante, donc, par exemple, l'armée canadienne était partie intégrante de l'armée britannique jusqu'en 1917. Le Canada fut le premier pays issu de la colonisation britannique à acquérir le statut de dominion, le 1er juillet 1867. Il fut suivi par l'Australie le 1er janvier 1901, la Nouvelle-Zélande le 26 septembre1907, la Terre-Neuve la même année et l'Afrique du Sud le 31 mai 1910. Après la fin de la Grande Guerre, d’autres colonies britanniques accéderont au statut du Dominion.

[18] La politique officielle de stricte neutralité des Etats-Unis est contestée par un certain nombre de citoyens américains qui désirent manifester leur sympathie pour la France et ses alliés et les idées pour lesquelles ils combattent. La colonie américaine de Paris lance un appel à l'engagement volontaire dans l'armée française. Mais répondre à cet appel n'était pas aussi simple. Les États-Unis n'étaient pas en guerre contre l'Empire allemand, et tout citoyen américain se mettant au service d'une puissance étrangère perdait ses droits et sa nationalité. L'ambassadeur des États-Unis à Paris leur souffla la solution : ils devaient soit s'engager comme combattants dans la Légion étrangère, soit comme non-combattants dans les services ambulanciers volontaires. Des volontaires américains sont donc engagés au régiment de marche du 2ème régiment étranger, qui est regroupé le 11 novembre 1915 avec le régiment de marche du 1er régiment étranger pour former le régiment de marche de la Légion étrangère, l'un des deux régiments les plus décorés de France. Au début du mois d’octobre 1914, ils furent envoyés en campagne dans le secteur de Reims et en novembre ils comptaient leur premier tué. Participant à l'offensive de septembre 1915 en Champagne, ils y essuient de lourdes pertes. Par la suite certains quittent la Légion étrangère pour être incorporés dans un régiment français.

[19] Construit par les chantiers «Blohm & Voss», le SMS «Goeben» est mis à l'eau le 28 mars 1911. Il est baptisé du nom du général prussien August Karl von Goeben (1816-1880). C'est un dreadnought qui, avec le SMS «Moltke» forment la «classe Moltke». Par rapport au SMS «Von der Tann», mis en service précédemment, les «grands croiseurs» allemands SMS «Goeben» et «Moltke» et étaient légèrement plus grands, plus rapides et mieux armés. Leurs machines, avec vingt-quatre chaudières au lieu de dix-huit, développaient 52.000 CV, et la vitesse maximale s'en trouvait accrue d'un nœud (28 nœuds maxi). Ils étaient moins rapides, moins puissants, et avaient un déplacement moindre que les croiseurs de bataille britanniques dont ils étaient contemporains, mais conformément au concept retenu par la Marine Impériale allemande  pour ses «grands croiseurs», qui devaient pouvoir être incorporés dans la ligne de bataille des cuirassés, l'épaisseur de la ceinture blindée, à hauteur des soutes d'artillerie principale et des machines, se trouvait portée à 270 mm, soit une épaisseur de 120 mm supérieure à celle de la «classe Indefatigable» et 50 mm supérieure à celle de la «classe Lion» de la «Royal Navy». Longueur : 186,50 m. Largeur (Maître-bau) 29,50 m. Déplacement : 25.400 tonnes (pleine charge). Propulsion : 24 chaudières à charbon, 2 turbines, 4 hélices. Vitesse : 25,5 nœuds (28 nœuds maxi). Armement : 10 (5 × II) x 28 cm SK L/50, 12 × 150 mm (cal.45), 12 puis 10 × 88 mm (cal.45), remplacés par 4 × 88 mm (anti-aériens) après 1916 × 37 mm (DCA), 4 tubes lance-torpilles (500 mm). Équipage : 1.050 hommes (1.350 en tenue de combat). Rayon d'action : 4.120 miles nautiques (nmi) à 14 nœuds (combustible requis : 3.100 tonnes de charbon et 200 tonnes de mazout).

[20] Le SMS «Breslau» est un croiseur léger de la Marine impériale allemande, appartenant à la «classe Magdeburg», mis sur cale en 1910 et lancé le 16 mai 1911.Le navire est construit par le chantier naval de la compagnie «AG Vulcan de Stettin» et baptisé du nom de la ville de Breslau. Il est lancé le 16 mai 1911.Longueur : 136 m. Largeur : 14 m. Blindage : 60 mm. Déplacement : 5.500 tonnes à pleine charge. Mode de propulsion : à turbines. Vitesse : 27,6 nœuds. Armement : 12 × 105 mm. Équipage : 370 hommes. Rayon d’action : 5.820 nmi (10.780 km; 6.700 mi) à 12 nœuds (22 km/h; 14 mph).

[21] Cf. l’ouvrage du Dr. Angel ANGELIDIS : «À LA POURSUITE DES SMS "GOEBEN" ET "BRESLAU (04-10.08.1914)", www.angelidis.be

[22] Du 1er octobre au9 novembre 1914 la flottille allemande du Pacifique Sud a coulé 18 navires marchands, 1 croiseur japonais, et 1 destroyer australien.

[23] Le «plan XVII» est un plan militaire de l'armée française préparé en 1913, applicable à partir du 15 avril 1914 et appliqué en août de la même année, au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au fait d'être le 17ème depuis la fin de la guerre franco-allemande de 1870. Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises. Il prévoit l'augmentation massive des effectifs grâce à l'arrivée des réservistes (la mobilisation), puis le transport par chemin de fer des troupes (la concentration), sous la protection des unités frontalières (la couverture). La majeure partie du corps de bataille est envoyée le long des frontières franco-belge et franco-allemande (de Givet à Belfort), avec une variante pour faire face à une invasion de la Belgique par les armées allemandes. Le plan est mis en œuvre à partir du 2 août 1914 sous les ordres du commandant en chef français, le général Joffre. Il entraîne les offensives françaises en Haute-Alsace (à partir du 7 août), sur le plateau lorrain (à partir du 14 août) et dans l'Ardenne belge (à partir du 21 août), qui échouent toutes lors de la «Bataille des Frontières».

[24] Ce nom est emprunté à la couleur des casques des cuirassiers allemands abandonnés sur le champ de bataille.En 1937, le célèbre général allemand Heinz Guderian y consacra un chapitre entier de son livre «Achtung : Panzer» à montrer que même la cavalerie la plus audacieuse est condamnée à échouer si l'ennemi s'y oppose avec des armes à feu modernes.

[25] La Gette (ou encore Gète, en néerlandais Gète) est une rivière de Belgique, sous-affluent de l'Escaut par la Dyle et affluent du Demer, faisant partie du bassin versant de l'Escaut, qui naît de la confluence de la Grande Gette et de la Petite Gette à Budingen en Région flamande. De Budingen la rivière continue pour 12 km jusqu’à Halen où elle se joint à Demer.

[26] Carranza, assuma la présidence du Mexique le 1er mai 1915 et son gouvernement fut reconnu par les États-Unis en octobre 1915. En septembre 1916, il vit le besoin d'une nouvelle constitution et appela une convention constitutionnelle. La constitution de Querétaro fut adoptée le 5 février 1917 et le 1er mai 1917, Carranza fut élu le premier président sous la nouvelle constitution. Carranza autorisa l’expédition punitive américaine contre Villa, qui a eu lieu du 3 mars 1916 au 7 février 1917 sur le propre sol mexicain, en espérant de se débarrasser de Villa, mais l’expédition tourne à l’échec et les américains repartiront sans pouvoir éliminer Villa.La haine que Villa vouait désormais à Carranza, le pousse à continuer une lutte désespérée avec quelques centaines d'hommes. En juillet 1917, il conçut le projet de se rendre dans le plus grand secret à Mexico, de kidnapper Carranza et de l'emmener en territoire zapatiste, pour le faire juger. Le plan n'était pas aussi fou qu'il pouvait le paraître. Villa espérait que la disparition de Carranza entraînerait la chute du régime carranciste, mais l'affaire tourna au désastre. Carranza réussit à éliminer le 10.04.1919 le chef de l'armée du Sud, Emiliano Zapata, en le faisant assassiner. En juin 1919, à l'approche des élections présidentielles, Álvaro Obregón, son ancien ministre de la guerre, qui s'était retiré dans son état natal de Sonora, présente sa candidature. En août 1919, Obregón conclut un pacte secret avec la Confederación Regional Obrera Mexicana (CROM), dont l'émanation politique, le Partido Laborista, œuvre pour son élection. Carranza tente de lui barrer la route. Comme la constitution ne lui permet pas de se représenter, il appuie la candidature d'un homme de paille, Ignacio Bonillas (ambassadeur du Mexique à Washington), qu'il pourra manœuvrer. Obregón accusé de trahison se réfugie à l'état de Guerrero. Le 23 avril 1920, les «Sonoriens» - Adolfo de la Huerta et Plutarco Elías Calles, tous deux natifs de l'état de Sonora, comme Obregón, auquel ils sont très liés - proclament le plan d'Agua Prieta» appelant à renverser Carranza. Obregón se joint à eux dans une révolte contre Carranza, qui tente de fuir Mexico pour rejoindre Veracruz où il compte établir sa capitale, à bord d'un train composé de 60 wagons, dans lequel est embarqué entre autres le numéraire en or de l'État. Le 21 mai, il est rattrapé à Tlaxcalantongo dans l'État de Puebla et assassiné par les troupes du général Rodolfo Herrera, un carranciste traitre agissant sous les ordres de Plutarco Elías Calles, ami d’Obregon...

[27] La 1ère Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la Seconde Guerres mondiales. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la mobilisation, en août 1914, elle est composée de cinq corps d'armée : les VIIème, VIIIème, XIIIème, XIVème et XXIème, deux divisions de cavalerie et une division de réserve d'infanterie. Elle est commandée par le général Dubail, réputé comme un géographe éminent pour qui la topographie des Vosges n'avait aucun secret. Elle est massée entre Belfort et la ligne Mirecourt-Lunéville, son Quartier Général se trouvant à Épinal. Sa zone d'action est comprise entre la frontière Suisse, au Sud, et la ligne Bainville-aux-Miroirs, Bayon, Lunéville, Lagarde et Dieuze, au Nord. En août 1914, elle constitue l'armée d'aile droite et doit attaquer dans la direction générale Baccarat-Sarrebourg-Sarreguemines, la droite du gros de ses forces suivant la crête du massif des Vosges et son extrême-droite dans la plaine d'Alsace pour appuyer au Rhin le dispositif général.

[28] La IIème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la mobilisation, en août 1914, la IIème armée est commandée par le général Xavier de Curières de Castelnau, un des principaux collaborateurs du général Joffre dans la préparation à la guerre. Elle comprend cinq corps d'armée actifs, les 9ème, 15ème, 16ème, 18ème et 20ème, un corps de cavalerie, trois divisions de réserve, une brigade d'infanterie coloniale de réserve, deux divisions de cavalerie. Son rôle est majeur dans le plan de campagne, elle est en effet le fer de lance de l'offensive française pour libérer la Lorraine et pénétrer en Allemagne conformément au «plan XVII». Cette armée a pour quartier général Neufchâteau. Elle est massée dans la région de Nancy, son quartier général est à la Mine du Val de Fer et son aile gauche est située vers Nomeny, près de Toul.

[29] La VIème Armée allemande (en allemand: 6. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le commandement de la VIème Armée est confié au Kronprinz Rupprecht de Bavière. La VIème Armée est à l'origine constituée d'unités de l'Armée bavaroise, le Royaume de Bavière ayant conservé son autorité militaire après l'unification allemande ; quelques unités prussiennes complètent la structure. Lors de la mise à exécution du «Plan XVII», la VIème Armée est stationnée en Lorraine, couvrant ainsi le secteur central du front. Elle fait face à la IIème Armée française du général de Castelnau. En août 1914, lors de la bataille de Morhange, la VIème Armée parvient à arrêter l'offensive française, leurrant l'adversaire en feignant d'abord de se replier pour finalement stopper sa progression sur une ligne de défense arrière très bien fortifiée. Une fois que le front de l'ouest se stabilise, la VIème Armée s'installe dans le Nord de la France. La plupart des unités bavaroises sont progressivement éparpillées sous différents commandements, tandis que des unités non bavaroises rejoignent la VIème Armée. Néanmoins, son commandement reste dans les mains de Rupprecht, alors considéré comme l'un des meilleurs généraux dont l'Allemagne dispose. En juillet 1916, Rupprecht est promu Generalfeldmarschall. Le 28 août suivant, il prend le commandement du groupe d'armées «Rupprecht», composé des 1ère, 2ème, 6ème et 7ème armées allemandes. Après la promotion de Rupprecht, le commandement de la VIème Armée est confié au général Ludwig von Falkenhausen. En mars 1917, la VIème Armée se trouve face à l'attaque anglo-canadienne lors de la bataille de la crête de Vimy. La VIème Armée perd environ 20.000 hommes lors des combats et est chassée de la crête par le corps canadien. 

[30] La VIIème Armée allemande (en allemand : 7. Armee) est une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Au début de la guerre, la 7e armée est placée en Alsace, elle participe aux combats dans cette région et repousse les attaques françaises durant les mois d'août et septembre 1914. Le 27 mai 1918, la 7e Armée est le fer de lance dans la bataille de l'Aisne lors de l'offensive Michael (Seconde bataille de la Marne) commandée par le général Max von Boehn composée de 42 divisions.

[31] La IIIème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la première et la seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. La IIIème Armée française de l'armée de terre française était commandée par le Général Ruffey, et comprenait trois Corps d'armée actifs : les 4e, 5e et 6e, une division de cavalerie et trois divisions de réserve.

[32] La IVème Armée française, surnommée «Armée de Fontainebleau», est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914.

[33] La VIIIème Armée allemande (en allemand: 8. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la VIIIème Armée est en poste en Prusse-Orientale en défense contre une attaque attendue russe. Après la bataille de Gumbinnen, le Generaloberst Maximilian von Prittwitz und Gaffron, commandant de la VIIIème Armée, ordonne la retraite. Cette manœuvre entraîne son remplacement par le Generalfeldmarschall Paul von Hindenburg, avec Erich von Ludendorff en tant que chef d'état-major. En vertu de son nouveau commandement, la VIIIème Armée est responsable pour les victoires à la Bataille de Tannenberg et à la Bataille des lacs de Mazurie.

[34] Le Canada était alors Dominion du Royaume-Uni. Un Dominion était un État indépendant membre de l'Empire britannique, mais pas totalement souverain (la diplomatie était sous la souveraineté de la couronne britannique).

[35] Ville située environ 40 km à l’intérieur de la frontière de la Prusse-Orientale, actuellement Goussev (en russe : Гусев).

[36]  La IVème Armée allemande (en allemand: 4. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Au début de la guerre, la IVèmeArmée et la VèmeArmée forment le groupe «Centre» des armées allemandes sur le front occidental. Elles se déplacent à travers le Luxembourg et la Belgique, en l'appui de la grande boucle de l'aile droite destinée à déborder les armées françaises, les encercler, et capturer Paris suivant le Plan Schlieffen. La IVème Armée défait les forces belges sur la frontière, chasse les Français des Ardennes, puis rencontre le Corps expéditionnaire britannique (en anglais : «British Expeditionary Force» ou BEF) dans la "Course à la mer" pendant la première bataille d'Ypres. La IVème Armée reste en face des Britanniques dans la plaine de Flandre durant la grande majorité de la guerre.

[37] Cf. http://www.horizon14-18.eu/charleroi.html

[38] La IIème Armée allemande (en allemand: 2. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. La IIème Armée combat sur le front occidental. Elle fait partie intégrante du «plan Schlieffen» contre la France et la Belgique en août 1914. Commandée par le général Karl von Bülow, la mission de la IIème Armée est de soutenir la 1ère Armée allemande de passer autour du flanc gauche de l'armée française et de l'encercler contre le centre allemand apportant une conclusion rapide à la guerre. La IIème Armée a assiégé et prend les forteresses belges autour de Namur, et combat la Vème Armée française du général Charles Lanrezac à la bataille de Charleroi, du 23 au 24 août 1914, et à nouveau à Saint-Quentin le 29 août 1914. Une grande partie de la IIème Armée allemande sera anéantie pendant l'offensive conjointe anglo-française sur la Somme.

[39] La Vème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la mobilisation, en août 1914, cette armée comprenait les 1er, 2ème, 3ème, 10ème et 11ème Corps d'armée, quatre divisions de cavalerie et trois divisions de réserve. Le 1er Corps d’armée fut commande par le général Franchet d’Espèrey.

[40]La première bataille de Tannenberg, en 1410, vit la victoire complète des Polonais et des Lituaniens contre les chevaliers Teutoniques. Ces deux batailles, à cinq siècles d'intervalle, confirment l'importance stratégique de cette localité (Grunwald pour l'historiographie polonaise).

[41] Le SMS «Magdeburg» est un croiseur léger de la marine impériale allemande. Il doit son nom à la ville de Magdebourg (Magdeburg en allemand). Il est le navire de tête d'une classe portant son nom avec pour sister-ships les SMS «Stralsund», «Straßburg» et «Breslau».Au début de la guerre, le navire va en mer Baltique. Dans les premières semaines, il accompagne les poses de mines et bombarde les côtes de Libau. Le 25 août 1914, il est présent dans le golfe de Finlande. Le lendemain, il coule à cause du brouillard près de l'île d'Odensholm, au large de l'actuelle Estonie. Toutes les tentatives de remise à flot échouent. Lorsque les croiseurs russes «Bogatyr» et «Pallada» s'approchent du «Magdeburg», l'équipage dynamite son navire. Le torpilleur V26 et le croiseur «Amazone» récupèrent les marins allemands survivants. Le commandant Habenicht et son adjudant, ainsi que 56 marins restés à bord, sont faits prisonniers par les Russes. Les Russes récupèrent dix canons et les reposent sur quatre de leurs navires dont la canonnière «Krasnoï Snamja». Le capitaine Nepenine, chef des services d'écoute et de renseignements de la flotte de la Baltique russe, mis au courant, envoie rapidement une équipe inspecter l'épave, qui met la main sur le code secret de la Marine allemande. En prime, elle récupère des cartes, le code des signaux, etc., documents qui avaient été conservés pour communiquer avec les navires de secours attendus. Transmis à la «Room 40» de la marine britannique, ces documents allaient permettre aux Alliés de percer complètement les codes allemands leur offrant ainsi un avantage décisif sur leurs adversaires. Les Allemands, ignorant la trouvaille des Russes, ne changèrent pas leur système de codage. Les messages radios de la marine allemande peuvent être décryptés. On découvrira ainsi le «télégramme Zimmermann» (cf. infra).

[42] Heligoland, en allemand Helgoland, du bas allemand ancien signifiant «terre sacrée» en français, est un archipel d'Allemagne situé dans le Sud-est de la mer du Nord. Il a appartenu successivement au Danemark puis au Royaume-Uni qui le cède à l'Allemagne en 1890 en vertu du traité «Heligoland-Zanzibar». Composé de deux îles, Heligoland et Düne, il est habité par 1.150 personnes. Bien que constituant une commune d'Allemagne de l'arrondissement de Pinneberg du Land de Schleswig-Holstein, Heligoland n'est soumis ni au régime fiscal allemand, ni au droit de douane de l'Union européenne. Malgré sa petite taille, l’île d’Heligoland a une importance primordiale en termes de stratégie navale en mer du Nord. Sa proximité avec l’Allemagne accroît son rôle potentiel. Alors que l’île est à 470 kilomètres de la côte est britannique, elle n’est qu’à 25 kilomètres des embouchures de l’Elbe, Jade et Weser. Cela signifie donc qu’elle est la porte d’entrée donnant sur les eaux territoriales allemandes, et consécutivement, qu’elle permet d’accéder aux ports allemands majeurs. Heligoland est à 55 kilomètres au nord-ouest du port de Cuxhaven, et à 70 kilomètres du port de Wilhelmshaven.

[43] La IIIème Armée allemande (en allemand : 3. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la «Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Dès la mobilisation, Max von Hausen reçoit le commandement de la IIIème Armée principalement composée de Saxons. La IIIème Armée participe à la bataille des frontières, principalement dans les combats de Dinant et de Charleroi. La IIIème Armée est responsable de la destruction de Reims en septembre 1914. Après la retraite de la IIème armée après la première bataille de la Marne, von Hausen voit son propre flanc exposé et ordonne la retraite. Lors de la stabilisation du front sur la rivière Aisne, von Hausen est relevé de son commandement et remplacé par le général Karl von Einem.

[44] Célèbre télégraphe de Foch à Joffre : «Pressé fortement sur la droite, mon centre cède. Impossible de me mouvoir. Situation excellente, j'attaque» !

[45] La paternité de la victoire de la Marne est complexe. À la base elle a été permise grâce au général Lanrezac qui, par sa victoire à Guise dans l’Aisne (29 août - 2 septembre 1914), a neutralisé en partie l'armée de von Bülow qui devait rejoindre von Klück sur Paris. Bien entendu, elle a découlé des conceptions de l'État-Major général, à la base de la création des VIème et IXème armées qui ont eu un rôle majeur, mais elle n'a pas suivi la tactique d'enveloppement de départ préparée par Joffre. Les généraux Gallieni et Maunoury, véritables artisans sur le terrain de la victoire, ont obligé l'ennemi à découvrir son centre droit, où une brèche s'est ouverte pour les hommes de Franchet d'Espèrey.

[46] Il y eut plusieurs «batailles de l’Aisne» au cours de la Première Guerre mondiale :

- La Première bataille de l’Aisne, en septembre 1914, liée à la «Course à la mer».

- La «Bataille du Chemin des Dames», ou «Seconde bataille de l'Aisne» ou «Offensive Nivelle», d’avril à octobre 1917.

- La Troisième bataille de l'Aisne, de mai à juin 1918, liée a  l’offensive allemande «Blücher et Yorc».

[47] Le «Chemin des Dames» est un plateau calcaire, orienté Est-Ouest, situé entre la vallée de l'Aisne, au sud, et la vallée de l'Ailette, au nord. Ce plateau est un bel observatoire, tant vers le nord et la plaine située à l'est entre Reims et Laon, que celle située au sud depuis Soissons.

[48]  La cathédrale de Reims a reçu 288 obus pendant la Grande Guerre dans une ville détruite à 85 %.

[49] Cf. A. DEMAR-LATOUR «La Cathédrale de Reims, bombardée et incendiée par les Allemands en septembre 1914»,édité par Les Éditions Pratiques et Documentaires, 56 Rue d’Aboukir, Paris.

[50] Il y eut plusieurs "batailles de Picardie" au cours de la Première Guerre mondiale, à ne pas confondre avec la bataille de la Somme :

- Première bataille de Picardie, en septembre 1914, liée à la «Course à la mer» comprenant la Bataille d'Albert (1914).

- Seconde bataille de Picardie, du 21 au 31 mars 1918, liée à l'«offensive Michael» dans le secteur de Montdidier jusqu'à Arras.

- Troisième bataille de Picardie, du 8 août au 14 septembre 1918, liée à l'«offensive des Cent-Jours», comprenant la Bataille d'Amiens (1918).

[51] «Poilu», est le surnom donné aux soldats français de la Première Guerre mondiale. Le mot «poilu» désignait aussi à l’époque dans le langage familier ou argotique quelqu’un de courageux, de viril (cf. par exemple l’expression plus ancienne «un brave à trois poils», que l’on trouve chez Molière, de même les expressions «avoir du poil» et avoir du poil aux yeux»[]) ou l’admiration portée à quelqu’un «qui a du poil au ventre». Une version populaire de la signification prétend que le surnom fut donné pendant la Grande Guerre, du fait des conditions de vie des soldats dans les tranchées. Ils laissaient pousser barbe et moustache et, de retour à l’arrière, paraissaient tous «poilus». Cette version ne peut trouver de fondements que dans les débuts de la guerre, car dès lors que les gaz eurent fait leur apparition, les masques à gaz bannirent la barbe des visages des soldats ainsi que du règlement militaire. En septembre 1914, lorsque la mobilisation est déclarée, les soldats se rendent à la guerre dans leur uniforme bleu (pour la veste longue, dite «capote») et rouge (pour le pantalon). Ils n’ont pas de casque, mais une simple casquette rouge et bleu. Ils portent sur eux 30 kg de matériel, ainsi qu’une gamelle, une musette (sac de toile) et un bidon pour la nourriture et le vin. Cette tenue colorée, qui fait d’eux des cibles idéales, n’est pas adaptée à la guerre qui se prépare, une guerre moderne. Après les premières blessures par éclats d’obus, on équipe les «poilus» d’une calotte d’acier qu’ils portent sous leur casquette. Le commandement français, averti sur la nécessité pour ses soldats d'arborer des couleurs discrètes, ne choisissent pas le kaki, mais le bleu horizon. On pense en effet qu'un soldat se voit d'abord de loin, donc près de la ligne bleu du ciel. Ces uniformes sont produits dès 1914, et distribués à partir de fin 14 /début 1915. Le bleu horizon devient rapidement le symbole du "poilu" de la Première Guerre mondiale. Au fil du temps, l’armée française se modernise. Le «poilu» de 1918 a appris à se protéger des gaz, à lutter contre les grenades ou les obus et à utiliser de nouvelles techniques : radio, chars, aviation, etc. Le poilu attaque à la baïonnette et creuse des tranchées, qu’il doit parfois quitter très rapidement, si la ligne de front se déplace dans un sens ou dans l’autre. Pendant la guerre le «poilu» vit dans les tranchées. Si la bataille a lieu pendant l'hiver, il doit y supporter la boue, si elle tombe pendant l'été il doit vivre dans la poussière au milieu des cadavres abandonnés. Il se bat contre les rats, les poux, les puces et les maladies (pneumonie, typhus, tuberculose, grippe…). Il lui est interdit de faire du feu pour ne pas être repéré. Il ne peut donc pas faire sécher ses vêtements lorsqu’ils sont trempés par la pluie. La ration alimentaire quotidienne du «poilu» est de 750 g de pain, 500 g de viande, 100 g de légumes secs ou de riz, 30 g de lard, ainsi que du sucre et de l’eau de vie à volonté ou presque. Les repas sont préparés par des cuisines roulantes situées à l’arrière des lignes, et sont souvent livrés froids. Sur 8 millions de soldats français mobilisés, 1,4 million sont morts, 4 soldats sur 10 ont été blessés au moins une fois, et 2,3 millions d’hommes sont restés mutilés ou invalides.  Parmi ces invalides, beaucoup ont été rendus aveugles par les gaz de combat. D’autres sont des «gueules cassées», des blessés de la face, défigurés par les éclats d’obus. Un très grand nombre de familles françaises ont été touchées par la Première Guerre mondiale.

Cf. https://scribium.com/leon-martin-mbembo/a/qui-etaient-les-poilus-pendant-la-premiere-guerre-mondiale/

[52] L’île de Pâques est l'une des terres les plus isolées au monde. Elle se trouve à 3.700 kilomètres des côtes chiliennes et à 4.000 km de Tahiti

[53] En mars 1913, l’armée grecque, en guerre contre l’Empire ottoman dans le cadre du premier conflit balkanique, fait une brèche dans les fortifications turques d'Épire à la bataille de Bizani, puis conquiert la ville d’Ioannina avant de se diriger plus au nord. Quelques mois auparavant, le 5 novembre 1912, la ville d’Himara, sur la mer Ionienne, est passée sous domination grecque après qu’un natif de la région, l’officier de gendarmerie Spyros Spyromilios, y a débarqué et s’en est emparé après une courte bataille. À la fin de la guerre, les forces hellènes contrôlent la majeure partie de l’Épire historique, atteignant une ligne allant des montagnes cérauniennes, au-dessus d’Himara, jusqu’au lac Prespa, plus à l’est. Après la Première Guerre balkanique, l’idée d’un État albanais indépendant est soutenue par les grandes puissances européennes, et surtout par l’Autriche-Hongrie et l’Italie, qui cherchent en réalité à contrôler l’Albanie. L’annexion de Shkodër par la Serbie et la possibilité que la frontière grecque passe à quelques kilomètres seulement de Vlora déplaisent donc fortement à ces puissances. Le protocole de Florence du 17 décembre 1913 attribue la possession de l'intégralité de l’Épire du Nord à la principauté d’Albanie. Peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’Albanie connaît une période d’instabilité politique et de chaos. Les grandes puissances autorisent alors la Grèce d’envoyer son armée en Épire du Nord, ce qu’elle fait le 27 octobre 1914. En août 1915, Elefthérios Venizélos a proclamé que «seule une faute colossale» pourrait séparer cette région du reste de la Grèce. Dans les premiers mois de l’année 1916, la population de l’Épire du Nord participe aux élections législatives grecques et envoie 16 représentants à l’Assemblée, à Athènes. En mars 1916, l’union de la région de l’Epire du Nord au royaume de Grèce (énosis) est proclamée officiellement et le territoire est divisé en deux préfectures : Argyrokastron et Korytsa. À la fin du premier conflit mondial, l'«accord Tittoni-Venizélos» prévoit le rattachement de la région à la Grèce. Le 14 janvier 1920, la session de la Conférence de la Paix, présidée par Georges Clemenceau, entérine l'«accord Tittoni-Venizélos». Le changement de gouvernement à Rome et les difficultés militaires de la Grèce face à la Turquie de Mustafa Kemal profitent toutefois à l’Albanie, qui reçoit finalement la région le 09.11.1920. L’Épire du Nord fut à nouveau libérée lors de la contre-offensive victorieuse de l’armée grecque de l’hiver 1940 contre les forces italiennes de Mussolini qui avaient attaqué par surprise le pays le 28.10.1940. Malheureusement, l’insurrection des communistes grecs en 1946-49, qui ont utilisé l’Albanie comme arrière base d’appui à leurs attaques contre les forces du gouvernement d’Athènes afin de s’emparer du pouvoir par les armes, a empêché que cette région soit incorporée à la Grèce à la fin de la 2ème guerre mondiale.

[54] L'Yser est un petit fleuve côtier de 78 km de long qui prend sa source en France, qui entre en Belgique après quelque 30 km et qui y décrit un arc de cercle avant de se jeter dans la mer du Nord à Nieuport. A Fort Knokke (ancien fort), il reçoit, venant d'Ypres, son affluent canalisé l'Yperlée. Sur le plan militaire, l'Yser ne constitue pas un obstacle important car la rivière n'est ni large,  ni encaissée. C'est plutôt l'ensemble de la région qui n'est guère favorable aux opérations militaires, car il s'agit d'une plaine sillonnée par de nombreux canaux d'irrigation et ne comportant que de rares couverts: quelques petits villages et des fermes isolées. Tout le long de la côte, un cordon de dunes, renforcé le long de la plage d'une digue datant du XIVe siècle, empêche l'envahissement de la mer car, lors des marées hautes, la plaine se situe sous son niveau; il s'agit de polders. Les centres urbains sont Nieuport et Dixmude sur l'Yser et Furnes en arrière. Un remblai supportant le chemin de fer entre Nieuport et Dixmude aura, pour la bataille, une importance capitale. A Nieuport, un système complexe d'écluses et de déversoirs sert à réguler les niveaux des eaux intérieures. Il permettra également de tendre des inondations.

[55] Bataille d’Ypres : homonymie afférente aux batailles suivantes de la 1ère Guerre mondiale.

- Première bataille d'Ypres (du 20 octobre au 24 novembre 1914) ; aussi appelée bataille des Flandres.

- Deuxième bataille d'Ypres (du 20 avril au 24 mai 1915).

- Troisième bataille d'Ypres (du 31 juillet au 6 novembre 1917), aussi appelée bataille de Passchendaele.

- Quatrième bataille d'Ypres (du 9 avril au 29 avril 1918), aussi appelée bataille de la Lys.

[56] Le SMS «Emden» est un croiseur léger de classe «Dresden», construit par le Chantier naval «Kaiserliche Werft Danzig» et lancé en 1908 par la «Kaiserliche Marine». L'«Emden» est le dernier navire de combat allemand à posséder des machines à vapeur. Le 1er avril 1910, il est affecté à l'Escadre d'Extrême-Orient, basée à Tsingtao. Une fois arrivé, il gagne du fait de ses lignes élégantes le surnom de Cygne de l'orient. En mai 1913, il est confié à celui qui devait être son dernier capitaine, Karl von Müller, et quelques mois plus tard, en août, il rejoint une force multinationale composée d'Anglais et de Chinois qui réprime une révolte chinoise sur le fleuve Chang Jiang. Von Müller, soucieux de la proximité des forces bientôt ennemies, décida de quitter Tsingtao le 31 juillet 1914. Von Müller rejoint donc l'escadre de l'amiral Maximilian von Spee, le 8 août 1914 à l'île de Pagan dans les Mariannes. Il convainc l'amiral de lui laisser tenter sa chance en solitaire, contre le commerce britannique dans l'océan Indien. Ce terrain rempli de gibier, lui est rapidement profitable, car il coule une trentaine de navires de juillet à novembre 1914. L’action de l’«Emden» sème la panique dans la navigation alliée, les primes d'assurance s'envolent et le trafic marchand britannique est très réduit. De nombreux navires de guerre britanniques, français, australiens, japonais… se joignent à la chasse. Le 9 novembre 1914, il est coulé par le croiseur australien HMAS «Sydney» lors du combat naval des îles Cocos (09.11.1914, cf. infra).

[57] Tanga est une ville côtière située à l'époque en Afrique orientale allemande (dorénavant en Tanzanie), à 80 kilomètres au sud de la frontière avec l'Afrique orientale britannique (devenue depuis le Kenya actuel). Ce port actif était d'une grande importance stratégique en tant que point de départ du chemin de fer d'Usambara qui assurait la liaison à l'intérieur des terres jusqu'au pied du Kilimandjaro.

[58] En 1915, pour attirer la Grèce à ses côtés, la Grande-Bretagne avait offert Chypre au gouvernement Zaimis. Venizélos réclame l'île en 1917, mais les britanniques ne rempliront pas leur promesse. Cela conduira à la révolte grecque contre l’occupation britannique (1955), l’abandon d’Enosis (rattachement à la Grèce) et l’indépendance (1960), le coup d’état contre Makarios (inspiré par H. Kissinger), l’invasion turque (1974) appuyée par les anglo-américains et la partition de facto de l’île, la partie nord étant toujours occupée par un contingent permanent de 40.000 soldats turcs qui surpassent les effectifs de la Garde nationale chypriote, même renforcée par un petit contingent grec. 200.000 Grecs vivant dans le nord furent chassés de leurs foyers et remplaces par des colons turcs venus d’Anatolie. Les immigrants turcs d’Anatolie (120.000) sont plus nombreux aujourd’hui que les Chypriotes turcs «de souche» (100.000), dont beaucoup sont partis à l’étranger. Avec la division de Chypre, les Britanniques ont ainsi réussi à perpétuer la présence de leurs bases militaires dans le sud de l’île.

[59] Cet échec permit toutefois de démontrer à l’Etat-major français que les alliés, se reposant trop sur le canon de 75, avaient omis de s’équiper d’artillerie lourde. Ce retard technologique sur l’armée allemande ne fut rattrapé qu’en début d’année 1916. Cf. http://www.histoire-fr.com/troisieme_republique_premiere_guerre_mondiale_3.htm#_ftn3

[60] Corps d'armée australien et néo-zélandais («Australian and New Zealand Army Corps», populairement appelé ANZAC). Il sera distingué lors de l’expédition de Gallipoli (1915-1916), (cf. infra).

 


 

La Guerre en Europe.
Capacités de mobilisation des belligérants.
Population des belligérants. On note la faible population de l'Empire ottoman, dont un quart est constitué par des peuples non-turcs (Arméniens, Grecs, Syriaques, Kurdes...). 100 ans plus tard, grâce à une croissance démographique vigoureuse qui a suivi l'élimination systématique (génocides) des populations non-turques, la Turquie d'aujourd'hui a quadruplé sa population (environ 75 millions en 2013) par rapport à 1914. Cela la place au même rang que la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne, dont la croissance démographique fut décimée par les hécatombes des deux guerres mondiales.

Commentaires

21.04 | 19:00

trop top..... on va dans la region cet été… merci à vous...

13.01 | 15:03

God save the queen

08.01 | 17:39

Grand merci pour la leçon d'histoire.
Nguyen Van Kiet

29.09 | 15:00

remarquable de précisions et donne l'idée générale de la ruse de guerre pour mieux répartir ses forces.