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L’HISTOIRE RACONTÉE AUTREMENT...
" Ἔχειν ὑπεραρίθμους ἡγέτας ἄνευ ἀξίας ἐστίν : Εἶς μόνον
ἡγέτης, Εἶς μόνον Βασιλεύς ". " Avoir trop de chefs ne vaut rien : qu'un seul soit chef, qu'un seul soit roi ". "
Having too many chiefs is worth nothing : let one be Chief, let one be King ". " Tener muchos jefes
no vale nada : uno debe ser jefe, uno debe ser rey ". Ὅμηρος
(Homère, Homer, Homero) |
TRAHISONS POLITIQUES
Le Roi Constantin II des Hellènes (1964-1967).
LE ROI CONSTANTIN DE GRÈCE, CIBLE DE HAUTE TRAHISON POLITIQUE SOMMAIRE 1. Mort prématurée du Roi Paul Ier des Hellènes le 6 mars 1964. 2. Constantin II, un Roi trop jeune et inexpérimenté... 3. Le jeune Roi Constantin victime des "vieux loups" politiciens... 4. Le coup d'état
des colonels du 21 avril 1967. 5. L'erreur du Roi de faire jurer un gouvernement imposé
par les putschistes. 6. Le contrecoup raté du Roi du 13 décembre 1967.
7. Le Roi Constantin II en exil (1967-1973). 8. Le Roi Constantin II aurait dû se méfier des fausses promesses de Karamanlis et retourner en Grèce aussitôt après
la chute de la Junte par sa propre initiative, conformément à la constitution de 1952. 9. Le Roi Constantin victime de la vengeance d'Andréas Papandréou. 10.
Épilogue: depuis le départ du Roi et en conséquence des fallacieuses politiques menées par les politiciens, la Grèce a plongé dans une crise économique, sociale
et morale sans précédent qui met en péril l’existence même de la nation; Quelle solution ? ANNEXE : Images
La cérémonie d'enterrement du Roi Paul à Athènes, le 11 mars 1964.
LE ROI CONSTANTIN DE GRÈCE, CIBLE DE HAUTE TRAHISON POLITIQUE
1. Mort prématurée du Roi Paul Ier des Hellènes le 6 mars 1964 Troisième et dernier fils de Constantin Ier de Grèce, il devient diadoque (c'est-à-dire héritier du trône de Grèce) suite à la restauration de son frère, le roi Georges II (qui n'a pas eu d'enfant), sur
le trône de Grèce fin 1935. Fiancé à la princesse Frederika de Hanovre en 1936, il l'épousera deux ans plus tard. Lors de l'invasion de la Grèce par l'Italie de Moussolini en octobre 1940, le diadoque sert sur le
front épirote en 1940-1941, et ensuite il quitte la Grèce avec sa famille lors de l’invasion de son pays par les forces de l’Allemagne-nazie (Opération "Marita"). Soutenant le gouvernement grec en exil (présidé
par le Roi Georges II), Paul passe la guerre entre Londres et l’Égypte (où des troupes grecques se battent à côté des alliés, notamment à la bataille d'El Alamein), tandis que son épouse
et ses enfants trouvent refuge en Afrique du Sud. À la fin de la guerre, la Grèce connaît des divisions politiques qui entraînent une terrible confrontation entre les nationalistes et les communistes (en quête de prendre le
pouvoir par les armes, contrairement aux accords de Yalta)[1], empêchant la famille royale de rentrer dans son pays avant 1946. Le 1er avril 1947, Georges II s’éteint et son frère monte sur le trône sous le nom de Paul Ier Roi des Hellènes) [2].
Le Roi Paul Ier meurt d’un cancer de l’estomac en 1964, à l'âge de 63 ans, non sans avoir eu auparavant la joie de voir son
fils Constantin sacré champion olympique en voile (1960) et de marier sa fille aînée Sofía avec le futur Roi Juan-Carlos Ier d’Espagne (1962). Paul Ier est succédé par son fils diadoque, Constantin, devenu Roi Constantin IIe des Hellènes [3]. Il règnera de 1964 à 1967. Cependant
le Roi Paul Ier est mort sans avoir eu le temps de préparer suffisamment son fils Constantin au trône, alors que l’opposition de gauche reprenait des forces au début des années 60, que la reine Frederika était critiquée
à tout propos (c’était certes une femme de caractère, qui à l’occasion exerçait une certaine influence politique, mais certainement pas l’éminence grise qu’en a fait la propagande antimonarchiste),
et que le train de vie de la famille royale était présenté par des parties de gauche comme somptueux (alors qu’il était moindre que celui de la plupart des monarchies occidentales à la même époque). [4] Notes de bas de page [1] Une fois la Seconde
Guerre mondiale terminée, la situation politique reste très tendue en Grèce, où des violences opposent communistes, royalistes et forces britanniques commandées par le général Ronald Scobie. Après
plusieurs mois d'instabilité, des élections libres finissent tout de même par être organisées, le 3 mars 1946, sous l'égide d'observateurs britanniques, français et américains. Le Parti populaire royaliste
obtient alors une nette majorité au parlement et un référendum sur la monarchie est programmé par le nouveau gouvernement de Konstantinos Tsaldaris. Entre-temps, les registres électoraux sont contrôlés sous la
supervision des Alliés. Le référendum est organisé pour le 1er septembre suivant, et les résultats officiels indiquent que 90 % des électeurs ont voté et que, parmi ceux-ci, 69 % ont
exprimé leur désir de voir le roi revenir à la tête de l'État. Quatre jours plus tard, Tsaldaris se rend à Londres afin d'y inviter Georges II à revenir en Grèce. Le souverain quitte le Royaume-Uni à
bord d'un avion, le 27 septembre et arrive le jour même près d'Éleusis, où il retrouve le diadoque Paul et son épouse Frederika. De là, la famille Royale gagne Phalère puis Athènes, où elle
est reçue par une foule en liesse; un Te Deum est célébré par l'archevêque Damaskinos. Le parti Communiste (KKE), première force politique du pays à la libération, n'a pas réussi de prendre officiellement le pouvoir en décembre 1944.
Dès lors, son bras armé (EAM-ELAS) refusa de se dissoudre et se tourna contre les troupes Alliées (grecques royalistes et britanniques) venues de l’Afrique du nord suite au départ des Allemands (novembre 1944).
L'accord de Várkiza (février 1945) proclama un cessez-le-feu et des élections. Mais ces élections se tinrent dans un climat de terreur mené par les milices opposées, au point que les partis démocrates boycottèrent
cette consultation. C'est ainsi que le commandant de l'EAM-ELAS Márkos Vafiádis (dit "Márkos") partit avec ses partisans dans les montagnes. Ils sont bien armés car ils ont reçu l'armement lourd laissé sur place par les Allemands suite à un accord passé avec eux
en échange de laisser la voie libre à leur retraite. Ils bénéficient en outre du soutien des pays communistes voisins, en particulier du gouvernement de Tito, qui leur fournit des armes et du ravitaillement.
Ayant définitivement rompu avec le gouvernement royaliste d'Athènes et acculées dans les montagnes, les milices de gauche créèrent en décembre 1947 l’Armée démocratique de la Grèce, conduite
par d'anciens résistants de l'EAM-ELAS, avec un Gouvernement Révolutionnaire communiste. Pendant près de trois ans, l'Épire (sauf la côte) et la majeure partie de la Macédoine-Occidentale, ainsi que des zones de la
Thessalie et de la Macédoine centrale, furent le territoire de la dite «République de Konitza» (communiste), tandis que le reste de la Grèce forma le "Royaume de Grèce". Dans les zones frontalières
de la République de Konitza, un véritable front se mit en place, avec des offensives et contre-offensives des forces impliquées, communistes et royalistes. Des dizaines de villages changèrent de mains plusieurs fois et furent finalement
abandonnés par leurs habitants, sommés de choisir un camp et accusés de trahison par l'autre. Le rapport de force fut tout d'abord favorable à l'EAM-ELAS, du fait de la connaissance du terrain, de son armement et de l'expérience
de ses 50.000 hommes. De plus, les communistes grecs bénéficiaient du soutien logistique et politique des pays voisins du nord, devenus communistes à l’issue de la 2e Guerre mondiale (Albanie, Yougoslavie, Bulgarie). Dès
lors, les tentatives des forces royalistes pour reprendre le contrôle des régions du nord se soldèrent par des échecs. La confrontation (appelée «Συμμοριτοπόλεμος»
ou «Ἀνταρτοπόλεμος», et plus tard «Ἐμφύλιος Πόλεμος») prit une dimension internationale avec
les enjeux de la guerre froide. C'est à ce moment que le président Truman marqua sa volonté d'«aider la Grèce à sauvegarder son régime démocratique», en prenant le relais des Britanniques. C'est
alors que Márkos, en voulant profiter de son avantage, prit une décision qui allait se révéler être une faute tactique. En effet, d'une guérilla défensive il décida de faire une armée offensive
contre les forces régulières nationalistes, chose à laquelle les rebelles n'étaient pas préparés. Or, il fallait s'attirer le soutien de toute une partie de la population pour s'assurer de solides bases arrière
et de ravitaillement. Mais les communistes firent pratiquer le rançonnement et l'aide forcée sur des civils, en éliminant brtalement les non obéissants, ce qui eut pour conséquence de baisser leur cote de popularité.
De plus, Britanniques et Américains, désireux de ne pas voir la Grèce tomber dans l'orbite de Moscou, décidèrent d'aider militairement le gouvernement royaliste d'Athènes. Mieux formée et avec un moral plus
élevé, l'armée nationaliste parvint progressivement à reprendre le contrôle des zones perdues. Plus grave encore pour Márkos, en 1948, Staline exclut Tito du Kominform. Conséquence collatérale, le
chef communiste grec perdit ses deux soutiens: Tito, parce que Márkos restait fidèle à la ligne de Moscou; Staline, parce que ce dernier, respectant les accords de Yalta concernant la Grèce, ferma la frontière bulgare. Il
ne lui restait que l'appui (insuffisant) du parti communiste de l'Albanie. Ainsi, privé de bases arrière et de logistique, Márkos se trouva seul face à une armée gouvernementale redynamisée. En 1949, celle-ci sous
le commandement du maréchal Papagos (vétéran de la guerre gréco-italienne de 1940-41) infligea une défaite définitive à l'armée communiste aux monts Gràmmos-Vitsi en Macédoine du nord en
1948-49. Márkos dut par conséquent s'exiler en Bulgarie. Il reviendra en Grèce après la victoire d’Andréas Papandréou aux élections de 1981 et il sera même élu député
du PASOK ! Beaucoup moins connue que celle d'Espagne, mais proportionnellement aussi tragique, la guerre civile grecque
aurait fait 150.000 morts et des dizaines de milliers de réfugiés dans les pays communistes (de 80 à 100.000 selon les estimations). De nombreuses familles furent déchirées par le conflit, des milliers d'enfants se trouvèrent
orphelins ou enlevés à leurs familles. Une diaspora communiste grecque s'implanta dans des pays d'Europe de l'Est (Yougoslavie, Hongrie, RDA...) et de l'Asie (Ouzbekistan, Kazakhstan...), où elle se trouva rapidement marginalisée
en raison de la barrière de la langue et de l'hostilité des populations locales voyant dans ces étrangers ravitaillés gratuitement par le Parti, des privilégiés et des alliés de leurs oppresseurs. À partir
de 1981 et grâce aux lois d'amnistie promulguées par le Gouvernement de PASOK d'Andréas Papandréou, beaucoup de ces familles de "Koukoués" (communistes, mot issu des initiales du parti communiste grec, KKE) désenchantés
rentrèrent en Grèce, malgré les difficultés d'intégration (certains sont entre-temps passés au russe, au roumain, au serbe… perdant l'usage du grec, et la plupart n'étaient pas familiers de l'économie
de marché). Une autre conséquence du soulèvement communiste fut la destruction totale de l'économie du pays, déjà gravement endommagée par les occupants allemands et bulgares. Cela a fait retarder
la reconstruction du pays et son développement économique, contrairement à d'autres pays européens qui ont pu entamer leur relance économique dès le lendemain de la fin de la guerre. [2] En grec: Παῦλος A΄, Βασιλεὺς τῶν Ἑλλήνων,
(Pávlos I, Vasiléfs ton Ellínon). [3] En grec: Κωνσταντίνος
Β΄, Βασιλεὺς τῶν Ἑλλήνων, (Constantinos II, Vasiléfs ton Ellínon). [4] Les dépenses du mariage de Sofía avec Juan-Carlos d’Espagne (14 mai 1962) ont donné lieu à des critiques
sur le coût de la cérémonie et la tradition de la dote non imposable de $ 300.000 pour Sofía à charge du budget de l’Etat grec. Les partis d'opposition du Parlement grec se sont abstenus de voter sur la proposition de
la dote faite par le gouvernement de Constantin Karamanlis. La robe de mariage fut commanditée auprès de Jean Desses, le designer basé à Paris. Plus tard, Desses a fait remarquer que la robe n'était pas particulièrement
coûteuse vu que la famille royale grecque lui a été signalée à être plus pauvre par rapport à leurs homologues royaux d’Europe.
King Constantine II of Greece swears his oath in the Greek Parliament; Photo Credit – http://www.greekroyalfamily.gr
2. Constantin II, un Roi trop jeune et inexpérimenté...
Constantin est né dans la résidence de Psychiko, près d'Athènes, le 2 juin 1940. Dès 1941, suite à l'invasion de la Grèce par l'Allemagne nazie et la chute d'Athènes
fin avril 1941, Constantin suit la famille royale qui préfère de s'expatrier plutôt que de collaborer avec les occupants. Il ne revient dans son pays qu'en 1946. Avec le décès de son oncle, le roi Georges II, le 1er avril
1947, et la montée de son père Paul Ier sur le trône, le prince Constantin devient diadoque. Il n'a alors que six ans. Constantin a eu une éducation soignée et digne d'un diadoque. Après avoir suivi des études à l'école d'Anavryta jusqu'en 1958, il reçoit
une formation militaire dans les différents corps d'armée en Grèce et à l'étranger. Il suit ensuite un programme spécial de sciences constitutionnelles et politiques à la Faculté de Droit de l'Université
d'Athènes. C'est durant cette période qu'il rencontre pour la première fois, la princesse Anne-Marie de Danemark, fille du roi Frédéric IX et sœur de l'actuelle reine Margrethe II. Il l'épousera le 18.09.1964.
Pendant sa jeunesse, le prince Constantin est un sportif passionné. En 1960, alors
qu'il n'a que vingt ans, il participe aux Jeux olympiques de Rome en étant le porte-drapeau de la délégation hellène. Il concourt en voile dans la baie de Naples, et obtient la médaille d'or à l'épreuve de Dragon.
Constantin est aussi, entre autres, un très bon nageur et une ceinture noire de karaté. Il fut le chef des scouts grecs et présida à l'ouverture du XIe Jamboree mondial de 1963 en Grèce.
Lorsque le prince héritier Constantin est intronisé en tant que Roi, il n’a que 24 ans. Il manque d'expérience et il est donc influencé par les conseillers et courtisans de la Cour et notamment de sa mère, la
reine Frederika (Frederika de Hanovre, duchesse de Brunswick-Lunebourg, petite-fille de Guillaume II d'Allemagne et de son épouse Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg, née le 18 avril 1917 à Blankenburg,
en Allemagne, et devenue par mariage reine des Hellènes et princesse de Danemark). La reine Frederika était réputée pour être une dame de caractère.
Le Roi Constantin serre la main du Premier-ministre Geórgios Papandréou, 1964.
3. Le jeune Roi victime des "vieux loups" politiciens... Très vite le jeune Roi se heurta au
centriste Geórgios Papandréou nommé au poste de Premier-ministre en février 1964, qui mettait fin à onze ans de gouvernement du parti de l'Union Nationale Radicale (ERE) de Constantin Karamanlis (conservateur) [1].
Lorsqu'en 1965 Geórgios Papandréou décide la démobilisation de certains officiers de l'armée, le jeune souverain décide de résister à tout renvoi d'officiers, en particulier de ceux restés
proches de la couronne. La citation en 1965 du propre fils de Geórgios Papandréou, Andréas Papandréou [2], dans le scandale de l'ASPIDA [3] donne raison aux craintes du roi sur une tentative de déstabilisation de l'armée
de la part des partis de gauche. En voulant étouffer l'affaire en se nommant lui-même ministre de la défense, Geórgios Papandréou provoque un casus belli avec Constantin II. En juillet 1965, sous la pression de l'armée,
le jeune roi Constantin II destitue Geórgios Papandréou. Cela fut rendu
possible parce qu'un membre important du parti de Geórgios Georges Papandréou (Union du Centre, EK), le politicien crétois Constantinos Mitsotakis, fit sécession
avec un nombre considérable des nouveaux élus qui cherchaient à exercer le pouvoir pour leur propre compte. C'est le début de «l'apostasie». Ce même Mitsotakis devint Premier ministre en 1989.
Par la suite, le Roi Constantin II tente de former de gouvernements s'appuyant sur les dissidents
du parti de l'Union du Centre et les députés conservateurs, qui échouent les uns après les autres. Selon des critiques, la nomination par le Roi de ces gouvernements éphémères successifs, au lieu de la
proclamation immédiate de nouvelles élections, a porté atteinte à l'image de la monarchie et causé une crise constitutionnelle et une instabilité politique, qui a duré plus de deux ans et
a conduit à la dictature des colonels de 1967-1974. En
1966, le Roi Constantin a dépêché son envoyé, Dimitrios Bitsios, à Paris pour une mission de persuader l'ancien Premier ministre Constantin Karamanlis pour retourner en Grèce et reprendre son rôle antérieur
à la vie politique. Selon les affirmations de l'ancien monarque, Karamanlis a répondu à Bitsios qu'il reviendrait seulement si le roi imposait la loi martiale, qu'il considérait comme sa prérogative constitutionnelle.
Selon le correspondant du New York Times Cyrus L. Sulzberger, Karamanlis s'est ensuite envolé pour New York pour rencontrer le général de l’USAF Lauris Norstad afin de faire pression pour un coup d'État conservateur qui aurait
pour but de l'établir comme chef de l'état en Grèce. Sulzberger allègue que Norstad a refusé de s’impliquer dans ces affaires. Quand en 1997, le Roi Constantin a réitéré les allégations
de Sulzberger, Karamanlis a déclaré "qu'il ne traiterait pas avec des déclarations de l'ex-roi, car tant leur contenu que ses attitudes sont indignes de commentaire"... Notes de bas de page [1] L'Union Nationale Radicale (ERE) de Constantin Karamanlis remporta les élections du 29 octobre 1961 avec 50,80 % des voix. Le 31 octobre, Geórgios Papandréou affirma que les résultats étaient truqués. Karamanlís rétorqua que, si fraude
il y avait, elle avait été organisée par le palais! La tension politique augmenta quand Papandréou refusa de reconnaître le gouvernement Karamanlís. Le 14
novembre 1961, il lança une "lutte persistante" (ἀνένδοτο ἀγώνα) contre Karamanlís.
La tension entre le Premier-ministre et le palais augmente encore lorsque Karamanlís mit son veto à une initiative
de collecte de fonds par la reine Frederika. En juillet 1963, Karamanlís démissionna de son poste de Premier-ministre après un nouveau désaccord avec le roi Paul et partit quatre mois à l'étranger. Le pays était
alors en ébullition à cause de l'assassinat du député du parti de la Gauche Démocratique Unie (EDA) Grigorios Lambrakis, par des agents de l'extrême-droite pendant une manifestation pour la paix à Thessalonique.
En novembre 1963, Karamanlis et son parti perdirent les élections législatives au profit du parti de l'Union du Centre (Ένωσις
Κέντρου) de Geórgios Papandréou. Déçu par le résultat Karamanlís quitta la Grèce sous le nom de Triantafyllidis et passa les onze années suivantes en un exil à
Paris en France, où il devint un ami de Valéry Giscard d'Estaing (le 20e président de la République française du 27.05.1974
au 21.05.1981). Karamanlis fut remplacé à la tête de l'ERE par Panagiotis Kanellópoulos, qui fut battu lors des élections de février
1964 gagnées par Papandréou avec un score inégalé de 53 % des suffrages. Pour
rappel, Constantin Karamanlis un politicien inconnu originaire du nord de la Grèce, apparaît sur la scène politique grecque au début du règne de Paul Ier. Pour s'assurer
d'une ascencion rapide, il entra dans les bonnes grâces de la reine Frederika, dont il devint un ami très proche. Quand le Premier-ministre en exercice maréchal Papágos mourut en 1955, le roi Paul Ier
le nomma contre toute attente Premier ministre. Le roi le fit ainsi passer devant Stephanos Stephanópoulos et Panagiotis Kanellópoulos qui étaient considérés comme les favoris pour succéder à Papágos.
Karamanlis considéra la couronne responsable de la perte de son poste de Premier-ministre. Il se vengera plus tard, à son retour en Grèce après la chute du régime des colonels le 24.07.1974 (cf. infra).
[2] Andréas est le fils de
Geórgios Papandréou et de Sophía Mineyko. Durant ses études de droit à l'université d'Athènes, il fréquente les milieux trotskistes, ce qui lui vaut d'être arrêté et emprisonné
en 1939, sous la regime de Metaxás. À sa sortie de prison il part s'exiler aux États-Unis d'Amérique. Il se marie à une Américaine et poursuit ses études à Harvard, où il obtient un doctorat en
économie en 1943. En 1944, il acquiert la citoyenneté américain et fait carrière comme professeur d'économie dans de prestigieuses universités américaines: Harvard où il enseigne jusqu'en 1947, Université
du Minnesota, Northwestern puis Berkeley où il dirige le Département d'Économie. Il est ensuite nommé Professeur d'Économie à l'Université de Stockholm puis à celle de Toronto au Canada. Il revient en
Grèce en 1961 pour diriger le Centre de planification économique, à la demande du Premier ministre Konstantínos Karamanlís. Il entre aussi en politique et est élu député d'Achaïe (la région
d'où son père était originaire) pour l'Union du Centre aux élections législatives grecques de 1964. Il est ministre à la Présidence du gouvernement, puis ministre de la Coordination du gouvernement de
son père[, à un poste qui fait de lui le premier conseiller du Premier ministre. À l'inverse de son père qui défend une ligne centriste et libérale,
Andréas mise sur la gauche pro-communiste pour atteindre le pouvoir. Au sein du parti de son père - l'Union du Centre- il anime la tendance la plus structurée et qui représente l'aile centre-gauche. Il se trouve
mêlé en 1965 à l'affaire ASPIDA (bouclier), une conspiration menée par de jeunes officiers de gauche. Le scandale qui s'ensuit provoque la chute du gouvernement de Geórgios Papandréou.
[3] En grec: « Ἀξιωματικοί Σώσατε Πατρίδα Ἰδανικά
Δημοκρατία Ἀξιοκρατία". L’acronyme forme le mot ASPIDA, “bouclier” en grec. C'était, essentiellement,
un groupe d'officiers de l'armée relativement subalternes (capitaines ou commandants). De manière générale, ils étaient pro-centre et anti-droite, bien qu'il ne semble pas qu’ils aient beaucoup de sympathie pour les
communistes. Le but de cette organisation secrète semble avoir été, d'une part, de s'opposer à la domination (réelle ou supposée) de l'armée grecque par la droite et aussi d’aider ses membres à
obtenir des positions favorables, etc.
Les auteurs du coup d'état désastreux du 21.04.1967. De gauche à droite: Stylianós Pattakós, général de brigade; Geórgios Papadópoulos, colonel au «Bureau d'études militaires»; Nikólaos Makarezos, colonel, ancien attaché militaire de l'ambassade grecque à Rome.
4. Le coup d'état des colonels du 21 avril 1967 En décembre 1966, pour sortir de la crise, un accord fut passé entre Papandréou et Panagiotis Kanellópoulos (dirigeant de l’ERE suite au départ
de Karamanlis en (auto)exile à Paris), pour envisager l’organisation de nouvelles élections. Le gouvernement Paraskevópoulos fut nommé et chargé de préparer des élections anticipées. Mais des désaccords
entre les politiciens entraînèrent sa démission. Le Roi nomma alors Kanellópoulos chef du gouvernement le 03.04 .1967. Ne disposant pas de majorité, Kanellópoulos annonça la dissolution de la
chambre et fixa les nouvelles élections au 28.05.1967.
Les analystes politiques s'attendaient à ce que le parti de l’Union de Centre de Geórgios Papandréou émerge comme le plus grand parti, mais sans atteindre la majorité absolue, et Papandréou serait donc contraint
à passer une alliance avec le parti de la Gauche Démocratique Unie (EDA), qui était soupçonnée d'être un proxy pour le parti communiste grec (KKE) interdit depuis la défaite des rebelles communistes en 1949.
Cette possibilité a été utilisée comme prétexte pour le coup d'État auquel l'ambassade des USA à Athènes et même celle d'Israël se trouvèrent mêlées. Les Américains craignaient en effet qu'en raison de l'âge avancé de Geórgios Papandréou (79 ans), son fils Andréas
Papandréou (déjà impliqué dans l'affaire "ASPIDA") n'ait un rôle très important dans le nouveau gouvernement. Le 21 avril 1967, un groupe d'officiers menés par le Général de brigade Stylianós Pattakós et les colonels Geórgios Papadópoulos
et Nikólaos Makarezos renversent le pouvoir par un coup d'état soigneusement préparé. Les colonels justifièrent leur coup d’état par l’existence d’une menace communiste, d’un coup de force qui
serait survenu à l’occasion du premier discours électoral de Geórgios Papandréou planifié pour le 23.04.1967 à Thessalonique. Tous ces officiers n'avaient que des postes secondaires au sein de l'armée.
Pour éviter la résistance du Roi, des chars sont aussitôt envoyés à Tatoï pour encercler la résidence royale. Toutes les communications téléphoniques ayant été coupées, le
Roi ne dispose d'aucune marge de manœuvre, les putschistes avaient déjà falsifié sa signature sur les ordres émis. Résigné, Constantin II se rend le lendemain au Ministère de la Défense où
sont rassemblés les putschistes et le Premier-ministre déchu Panagiotis Kanellópoulos.
Les échanges sont vifs: dans un premier temps, Kanellópoulos (qui est arrêté dès les premières heures du putsch) exhorte le roi à user de son statut de commandant en chef de l'armée pour commander les
officiers loyaux et écraser le coup d'État. Kanellópoulos avait raison car les putschistes ne sont que des officiers de second rang inconnus et le Roi aurait eu toutes les chances de l'emporter s’il avait choisi la voie du choc
frontal. Cependant Constantin refuse pour, dit-il, «éviter un bain de sang». D'un autre côté, Constantin refuse aussi toute collaboration avec les putschistes, à moins que dans l'hypothétique futur gouvernement,
des civils occupent certains ministères et que ce même gouvernement soit dirigé par un civil royaliste. Pour Constantin II cette apparente "collaboration" n'était qu'une tactique qui lui permettrait (il l'espérait) d'organiser
un contrecoup. Il obtint satisfaction: le royaliste Constantin Kollias fut admis comme Premier-ministre.
Lors du putsch des colonels, Andréas Papandréou est arrêté, mais il parvient à quitter la Grèce avec l'aide de l’ambassade des États-Unis (dont il a la citoyenneté), tandis que son père
Geórgios Papandréou meurt en résidence surveillée en 1968. Andréas Papandréou s’installa à Stockholm où il fonde le «Mouvement panhellénique de Libération» (PAK).
Quelle fut la responsabilité des États-Unis dans le coup d’état du
21.04.1967 ? Selon le journal français "Le Monde", les États-Unis ne se sont pas opposés au coup d’état des colonels, mais ils s'en ont accommodés: «L’armée grecque entièrement dépendante
des fournitures américaines ne paraît pas se heurter à des difficultés de ravitaillement» [1]. Il en est de même du régime qui: «[…] ne semble pas rencontrer l’hostilité
[des Américains] […] ». Car, pour "Le Monde": «[…] la Grèce est un élément non négligeable dans le dispositif de l’OTAN […] s’ils furent surpris par le coup d’État,
les [États-Unis] n’ont rien voulu tenter pour empêcher sa réussite […]». [2] Pour le journal français l'"Humanité", le coup d’état du 21.04.1967 résulte clairement de l’application d’un plan américain «[…]
préparé sous l’égide de l’OTAN et des services secrets US […] [ce plan] Prométhée préparé en cas de guerre avec un pays voisin […] prévoyait l’arrestation de
dirigeants de gauche afin de prévenir une subversion […]». [3] [4]
Compte tenu des documents déclassés depuis lors, il résulte que le coup d’Etat des colonels du 21.04.1967 fut soigneusement préparé et somptueusement exécuté, les putschistes ayant réussi dans moins
de 20 minutes d’occuper les points stratégiques de la capitale, de neutraliser les autorités légitimes et d’arrêter toutes les personnalités politiques se trouvant sur leur liste. Il semblerait même qu’une
partie des conspirateurs avait conçu un plan d’assassiner le Roi Constantin en provoquant un incident lors de la prise du pouvoir, ce plan ayant été écarté par Papadópoulos qui craignait une réaction massive
des officiers royalistes. Il convient de signaler que
le général israélien Moshé Dayan se trouvait à Athènes au cours de la période du 20 au 24 avril 1967, sous le prétexte de rendre visite à sa fille Yaël Dayan qui travaillait comme assistant-réalisateur
avec le cinéaste Michalis Kakogiannis pour le tournage du film "Les poisson sont sortis à terre" ("Τα ψάρια βγήκαν στη στεριά"). Cependant,
il semblerait que la vraie raison de sa présence était qu'il voulait superviser personnellement le bon déroulement du putsch du 21.04.1967. Moshé Dayan comptait avec l’appui de certains conspirateurs grecs qui étaient
des agents ou des collaborateurs de la Mossad, ainsi que des sionistes et massons locaux. Le succès du putsch des colonels permettra aux israéliens d’utiliser sans encombre les ports et aéroports grecs, ainsi que les bases américaines
sur le territoire grec, durant la guerre de six-jours qui s’est déclenchée le 05.06.1967 pour mener des opérations militaires israéliennes contre l’Egypte et la Syrie. [5] Notes de bas de page [1] Le
Monde, le 26 avril 1967, p. 1. [2] Le Monde, le 27 avril
1967, p. 2. [3] L’Humanité, le 4 mai 1967, p. 3.
[4] Le plan «Prométhée», fut un programme conçu par l’OTAN qui
devait être mis en œuvre en cas d’insurrection communiste. À cause de l’implication de forces secrètes anticommunistes, le coup d’État militaire en Grèce fut qualifié de «coup Gladio» ;
(cf. http://www.voltairenet.org/article179911.html). [5] Cf. http://rthodoxiapatridavasileia.blogspot.be/2013/05/21-3.html
5. L'erreur du Roi de faire jurer un gouvernement imposé par les putschistes Constantin
II a commis l'erreur de faire jurer le nouveau gouvernement imposé par les putschistes (contre l'avis de son Premier-ministre Kanellópoulos). Cet acte légitima le régime des colonels aux yeux de l'opinion publique
grecque et internationale et endommagea l'image de la monarchie irréparablement.
Sur la photographie de groupe avec les colonels lors de l'investiture officielle du gouvernement imposé par la Junte, on peut interpréter
la moue de Constantin II comme l'expression de son insatisfaction à l'égard du nouveau régime. On l'y voit en effet, entouré (à sa droite) du colonel Geórgios Papadópoulos et du Premier Ministre Konstantinos
Kollias et à sa gauche du Général de brigade Stylianós
Pattakós. Le Roi semble la seule personne présente à être soucieuse.
King & Queen 14.12.1967 King Constantine II of the Hellenes and his wife, Queen Anne Marie, arriving in Rome after the Kings attempt to restore democracy in Greece failed. The colonels who had seized power in April 1967 were finally toppled in 1974, but the Kings efforts were not rewarded. he was forced to stay in exile. The Queen, who was pregnant in December, lost her child soon after the arrival in Rome.
6. Le contre-coup raté du Roi du 13 décembre 1967 Le Roi Constantin avait l'espoir que bientôt les putschistes
retourneraient à leurs fonctions militaires, mais il a très vite réalisé que par contre ils consolidaient progressivement leur domination de l'État, en particulier dans l'armée. Les putschistes savaient
aussi que le Roi ne voulait pas de régime non parlementaire tel qu'ils cherchaient à établir. Pour cette raison, ils avaient piégé les télécommunications du palais par des punaises, ils surveillaient
étroitement les mouvements du Roi, ils sapaient systématiquement la position des officiers supérieurs royalistes, tout en se préparant fiévreusement pour la nouvelle confrontation avec la monarchie qui semblait
imminente. Dès le début, les relations entre
le jeune roi et les colonels sont exécrables. Au début de l'automne 1967, alors qu'il est en visite officielle à Washington, le président Johnson fait remarquer à Constantin II qu'il pourrait changer de gouvernement,
ce dernier lui rétorque que ce n'est pas son gouvernement. Cependant la remarque du président est vue par le Roi comme un signe d'encouragement à organiser un contre-coup d'état même si aucune aide directe des États-Unis
n'était à venir. Il se trompe, car les américains l’ont déjà lâché… Selon certaines sources [1], en octobre 1967 le Roi Constantin avait envoyé à Paris secrètement
son secrétaire personnel le major Michel Arnaoutis pour informer Constantin Karamanlis de son intention de renverser la Junte. L’ex Premier-ministre ne s’est pas montré particulièrement enthousiaste et lui a répondu
qu’il connaissait une autre voie beaucoup plus efficace qui se réaliserait bientôt et qui passerait par un renversement du régime des colonels suite à une péripétie extérieure, pour la gestion de laquelle
il serait appelé de rentre au pays. La trahison de Chypre était déjà en voie de préparation… Le 13 décembre de la même année, le Roi Constantin II tente un contre-coup d'état pour renverser la dictature des colonels. Constantin
avait déjà commencé des consultations avec des officiers fidèles à lui à partir de l'été 1967. Son but était de mobiliser les unités de l'armée fidèles au Roi et
de rétablir la légitimité parlementaire. La conception du plan fut confiée au Lieutenant-général Konstantinos Dovas, héros de la guerre gréco-italienne de 1940-41 et chef de la maison militaire
royale. L'action a rejoint l'ensemble de la direction suprême de l'armée de l'air (Lieutenant-Général Antonakos) et de la marine militaire (Vice-amiral Dedes). Concernant l'armée de terre, ont adhéré au mouvement
du Roi le Lieutenant-général Peridis commandant du 3ème Corps d'armée à Thessalonique, le Lieutenant-général Kollias commandant de l'armée à Larisa, le Major-général Kehagiás
commandant de Division à Kavala, le Major-général Manettas, les généraux de brigade Erselman (commandant de la 20ème Division blindée à Komotini) le Major-général Zalochoris, commandant
de la 9ème Division à Evros, ainsi que de nombreux autres officiers supérieurs.
La tension croissante dans les relations gréco-turques [2] a apporté des changements dans les plans du Roi. Tandis qu'il avait été prévu initialement qu'il irait à Thessalonique, il a été obligé
de commencer à partir de Kavala comme toutes les unités fidèles à lui étaient été déplacées vers la Thrace. Le matin du 13 décembre 1967, toute la famille royale a volé par l'avion
Royal vers Kavala avec une change de vêtements, abandonnant la résidence royale de Tatoï pour toujours, comme il sera prouvé par la suite. L'accompagnait le premier ministre Konstantinos Kollias, qui venait d'être informé
sur le déclenchement de l'opération. À 11h30, Constantin et sa famille sont arrivés à Kavala. Les citoyens de Kavala lui ont réservé un accueil enthousiaste et la 11ème Division sous le commandement
du Major-général Kehagias a immédiatement rejoint le mouvement royaliste.
Le plan prévoyait la capture de Thessalonique par des unités militaires loyales au Roi, la fermeture du défilé de Tempi et la défense de Lamia par l'armée à Larissa, tandis que le nouveau gouvernement installé
par le Roi serait assermenté par l'archevêque Hiéronyme, ami du Roi et confident personnel du palais.
Cependant rien n'est allé selon le plan. Tout d'abord, le Major-général Manettas se présente une heure plus tôt que prévu au Pentagone à
Athènes pour remettre l'ordre du Roi au Chef du quartier général de l'Armée Ulysse Angelis l'ordonnant de lui céder le commandement. Angelis, un fidèle des putschistes, fait aussitôt arrêter Manettas
et previent toutes les unités de l'armée sur le contre-coup du Roi en leur précisant qu'elles ne doivent obéir qu'aux ordres donnés directement par lui- même. Tout élément de surprise fut donc perdu.
A midi, toutes les bases aériennes en dehors d'Athènes avaient rejoint le mouvement
du Roi, mais le plan ne prévoyait rien d'autre pour leur utilisation sauf de laisser tomber des tracts avec le message du Roi au-dessus d'Athènes. Le Vice-amiral Dedes, obéissant le roi, a ordonné l'ensemble de la
flotte de guerre de naviguer à Kavala, mais cela fut sans importance pour l'issue des évènements. Le résultat final du contre-coup du Roi serait jugé en Thrace. Si le Roi réussissait à mettre rapidement en mouvement les unités fidèles à lui et pour
rejoindre les unités de Thessalonique en 24 heures, il aurait prévalu. Mais le major Liarakos a échoué à sa tentative de s'emparer de la station de radio à Thessalonique pour diffuser l'annonce royale. La ville était
contrôlée par les unités LOK [3] du Général de brigade Patilis fidèle aux putschistes.
Le général de brigade Erselman donne l'ordre aux chars de
la 20ème Division blindée à Komotini de marcher sur Thessalonique, mais il est arrêté par le major Sofikitis et des officiers moyens fidèles à Pattakós. Les chars changent de direction et se dirigent contre
le Lieutenant-général G. Peridis commandant du 3ème Corps d'armée à Thessalonique, fidèle au Roi. Peridis demande désespérément au Major-général Zalochoris à
Evros d'aller le renforcer avec toutes ses unités. Les chars de la 9ème Division blindée démarrent, mais la boue de la pluie battante ne leur permettait pas d'avancer rapidement. Par ailleurs certaines unités commandées
par des officiers fidèles aux putschistes ont délibérément enregistré des retards. Dans l'après-midi, une compagnie de chars sous Sofikitis arrêtera le Lieutenant-général Peridis et son
adjudant le Brigadier Vidalis à Komotini. Le Lieutenant-général
Konstantinos Kollias à Larisa donne des ordres à ses unités de marcher sur le défilé de Tempi, mais ses officiers retardent pour exécuter les ordres, lorsqu'ils réalisent leur but. Par ailleurs, toutes
les unités déployées par Kollias de Lamia à Larisa ont été rendues aux officiers loyaux des putschistes d'Athènes et fin de l'après-midi Kollias lui-même fut arrêté.
Les mauvaises nouvelles arrivent l'une
après l'autre au Roi à Kavala qui comprend que tout est perdu. Seulement avec la force aérienne, la flotte de guerre et de la Division de Kavala il ne pouvaient pas réussir son contre-coup. Le coup de grâce lui fut donné
par l'archevêque Hiéronyme qui sacre le 14.12.1967 la prestation de serment d'un nouveau gouvernement instauré
par les putschistes sous l'autorité du général Zoïtakis comme régent à Athènes. Dans son désespoir et pour ne pas être capturé par les putschistes, le Roi avec toute sa famille et le Premier-ministre Kollias, s'envolent à bord de l'avion
Royal, au milieu d'une pluie battante, sans plan de vol et sans suffisamment de carburant, de Kavala vers l'Italie. Selon certaines sources, Papadópoulos n'autorisa pas ses forces abattre l'avion Royal permettant ainsi au Roi de s'échapper. À
04h00 tôt le matin du 14 décembre, l'avion Royal touche le sol de l'aéroport de Rome. La famille Royale de Grèce très bouleversée par la péripétie du contre-coup raté et le voyage difficile, mais
toujours décente, est reçue par des dizaines de photo-journalistes qui immortalisent la scène. Constantin avait perdu son trône, la reine Anne-Marie enceinte perdra son enfant... L'échec du contre-coup du Roi est dû à une combinaison de plusieurs
facteurs. Le premier est que le plan fut mal préparé et coordonné. Le deuxième est le départ simultané de toute la famille royale accompagnée du Premier-ministre, ce qui a réveillé des soupçons
dans les rangs des putschistes qu’une réaction majeure du Roi serait imminente. Le troisième est le changement du plan et l’atterrissage du Roi à Kavala, une petite ville de Macédoine de l’est, au lieu de Thessalonique,
la deuxième plus grande ville du pays. Le quatrième est que les officiers supérieurs fidèles au Roi ne contrôlaient pas réellement leurs unités et ne savaient pas lesquels de leurs officiers
subalternes avaient déjà adhéré aux putschistes afin de les éliminer à temps. Le cinquième est l'indéniable capacité politique et militaire des conspirateurs du 21 avril 1967. Pour commencer,
ils étaient bien au courant des intentions et mouvements du Roi. Leurs réactions aussi furent rapides, précises et efficaces. Le 13.12. 1967 et quand tout de même ils avaient perdu le contrôle de la marine de guerre
et l'armée de l'air, ils n'ont pas perdu leur sang-froid, mais ils ont réussi à isoler le Roi Constantin à Kavala, ils ont empêché ses partisans d'administrer leurs unités, tandis que, en fin de compte, ils ont
même réussi à s'emparer de la bénédiction de l'archevêque Hiéronyme supposé ami du Roi.
Notes de bas de page [1] Cf.
http://rthodoxiapatridavasileia.blogspot.be/2013_08_01_archive.html [2]
En novembre 1967, le général Grivas, farouche partisan de l’Enosis et membre de l’EOKA, responsable de la garde nationale chypriote du président Makarios attaqua deux villages turcs. Cet événement entraîna
la mobilisation des troupes turques, de fortes tensions entre les deux communautés de l’île, mais aussi entre la Grèce et la Turquie. Le conflit se résolut par le départ du général Grivas pour Athènes
et le retrait de la Division renforcée grecque de l’île (qui a débilité la capacité de défense de l'île, erreur qui sera prouvée fatale lors de l'invasion turque de Chypre en juillet 1974). L’indépendance
de l’île fut réaffirmée. Toutefois, la réaffirmation de l’indépendance de l’île a marqué la fin de l’Enosis. [3] Brigade Montagnarde Grecque, Force d’Intervention Hellénique ou LOK, son acronyme en grec «Λόχος Ὀρεινῶν
Καταδρομῶν, Lochos Oreinon Katadromon». Actuellement: ΛΟ.Κ. (ΛΟΧΟΣ ΚΡΟΥΣΕΩΣ, BRIGADE DE CHOC).
Le général de brigade Dimitrios Ioannidis (4ème à partir de gauche). Lorsque le coup d'état des colonels a eu lieu à Athènes le 21 avril 1967, il fut nommé commandant de la police militaire (ESA) et de l'organisation chargée de la sécurité nationale (OSA). Ioannidis a supervisé la création de l’EAT/ESA, la section d'interrogation spéciale de la police militaire, au siège duquel les opposants au régime, tant civils que militaires, ont été systématiquement torturés. Après le contre- coup d'état raté du Roi Constantin en décembre 1967, la majorité du Conseil révolutionnaire composé de13 membres a démissionné de leurs charges militaires afin de prendre des postes-clés dans une administration civile avec Papadopoulos comme premier ministre. Cependant Ioannidis a refusé de quitter l'armée. Papadopoulos, qui l’évoquait sous le surnom de «Mimis» faisait initialement confiance en lui, mais son attitude est devenue plus méfiante au fil des années, lorsque l’attitude d’Ioannidis est devenue de plus en plus perturbatrice. En septembre 1973, il lui a offert la promotion au grade de brigadier et l’transféré à la tête de la 8e division à Ioannina, où la famille d’Ioannidis avait ses origines. Ioannidis ayant refusé, il a été placé sur congé obligatoire pendant deux mois, au cours desquels il continua néanmoins à diriger son bureau de l'ESA. En 1973, Papadopoulos a tenté d'introduire une démocratie guidée par une constitution restrictive, avec des nouveaux partis consistant de civils et militaires à la retraite loyaux aux colonels,. Lorsque l'armée a été appelée le 17 novembre pour réprimer une manifestation d'étudiants contre la junte à l'école Polytechnique d'Athènes, causant des dizaines de morts et de blessés, Ioannidis décide d’évincer Papadopoulos. Le 25 novembre 1973, les troupes fidèles à lui arrêtent Papadopoulos et installent un miilitaire, Phédon Gizikis, en tant que président. Une administration de marionnettes a été établie et Adamantios Androutsópoulos, un avocat gréco-américain, a été nommé comme premier ministre, mais il n'y avait aucun doute qu’Ioannidis, désormais connu comme «le dictateur invisible», était vraiment en charge. Ioannidis a gouverné la Grèce de l'ombre pendant huit mois et a provoqué un coup d'état ultérieur à Chypre qui a incité l'invasion turque et l'occupation de la partie nord de l’île. Cette spectaculaire catastrophe nationale a rebondi sur Ioannidis, qui a été presque immédiatement mis à l'écart par l'establishment militaire en faveur d'un gouvernement de tous les partis politiques sous le vétéran de la politique le conservateur Constantin Karamanlis, qui est retourné à la Grèce de son (auto) exil à Paris le 24.07.1974. Lors de son procès en 1975, Ioannidis a admis qu'il avait passé un accord avec la CIA pour permettre le débarquement de 6.000 soldats turcs sur Chypre, dont l’intervention se limiterait à créer une petite enclave ethnique turque en échange du rattachement du reste de l'île avec la Grèce (Enosis). Ioannidis a réclamé par ce moyen d’avoir été «abusé» par les américains (Kissinger) en n'ordonnant pas une formelle résistance militaire grecque au débarquement turc. Ioannidis a été condamné à la peine de mort, qui a été immédiatement commuée en emprisonnement à vie, exécuté dans l'aile de haute sécurité de la prison de Korydallos, à l'ouest d'Athènes. Connu comme un ascète pendant ses années dans l'armée, en 2003 Ioannidis aurait été marié à la veuve d'un ancien camarade de classe de l’école militaire, qui lui avait rendu visite régulièrement. En 2005, sa santé a commencé à se détériorer et il a demandé la libération conditionnelle. Elle a été refusée et il a passé les trois derniers mois de sa vie sous bonne garde dans un hôpital de Nikaia.
7. Le Roi Constantin II en exil (1967-1973)
Constantin II part en exil à Rome après sa tentative de contre-coup d'état et reste en dehors de la Grèce pendant
toute la période de la dictature des colonels. En Grèce, c'est le général Geórgios Zoitákis qui remplace le Roi sur le trône le 14 décembre 1967 avec le titre de régent du royaume. Quelques années
plus tard, il est démis de sa fonction et remplacé, le 21 mars 1972, par Geórgios Papadópoulos. Le 1er juin 1973, après un plébiscite controversé, Papadópoulos
dépose officiellement le souverain, l'accusant d'avoir fomenté une insurrection dans la marine depuis son exil romain. Une république parlementaire présidentielle est instaurée et Geórgios Papadópoulos, seul
candidat, est élu président de la République le 29 juillet 1973 pour une période de huit ans. Pendant cette période, la famille royale vit pendant deux mois dans l'ambassade de Grèce à Rome, puis pendant les cinq années suivantes dans une maison de la banlieue de Rome.
En 1973, ils déménagent en Angleterre, d'abord à Chobham dans le Surrey, puis dans la banlieue de Londres à Hampstead, où ils continuent de vivre actuellement. Officiellement donc, Constantin II cesse d'être roi de son pays le 1er
juin 1973. Le 7 octobre 1973, le gouvernement de Papadopoulos lui verse 120 millions de drachmes (environ 3 millions d'Euros) pour les biens expropriés de la famille royale. Pour les analystes, il résulte indéniable que le régime de Papadópoulos a pu se maintenir au pouvoir grâce
aux USA: Selon le journal français «Le Monde»: «Les rapports gréco-américains [se sont] notablement renforcés depuis le coup d’État du 21 avril 1967 […] appui militaire, économique
et politique des États-Unis […] le régime ne paraît nullement menacé […]. La junte serait depuis longtemps renversée si elle ne bénéficiait pas de l’aide américaine» [1].
«Indéniablement les Américains sont partout […] grosses sociétés (Litton, Ford...), les investissements américains […] et les grandes banques ouvrent de nouvelles succursales […].
À cette aide indirecte s’ajouterait un soutien financier impossible à évaluer […] pas inférieur à 200 millions de dollars […] Il manquait une somme de cet ordre au gouvernement pour enrayer
la crise économique dans les villes et soutenir le secteur agricole […]» [2].
Le refus de Papadópoulos de se montrer compréhensif à l’égard de Washington au cours de la crise du Proche-Orient (guerre du Kippour, octobre 1973) et d’accorder la moindre facilité au ravitaillement d‘Israël
semble avoir vivement indisposé les américains à son égard qui ont alors donné le feu vert à son éviction. Le 25 novembre 1973,
Papadópoulos est renversé par des éléments intransigeants de l'armée agissant sous le commandement du brigadier Dimitrios Ioannidis, chef de la police militaire ESA. Ioannidis installe son ami et proche Phédon
Guizikis comme Président de la République. Papadópoulos est arrêté et la Grèce redevient alors une dictature militaire au sens pure du terme. Totalement inexpérimenté en politique, Ioannidis tombe au piège de Kissinger et soutient le coup d'État de
la seconde EOKA chypriote du 15 juillet 1974 qui affiche comme objectif l'union de Chypre avec la Grèce (Enosis). Makarios est renversé et remplacé
par Nicos Samson. Mais, au lieu de déclarer immédiatement l'union depuis longtemps réclamée par la population majoritairement grecque de l'île, Samson s'enlise dans des pourparlers improductifs avec l'ONU. Les turcs saisissent
alors l'occasion et envahissent rapidement le nord de Chypre avec l'appui des américains. La mobilisation générale est décrétée par le régime d'Athènes. Ne pouvant ni négocier ni obtenir une victoire sur les turcs appuyés par les américains,
la junte grecque est dans l'impasse. Le secrétaire d'Etat américain aux Affaires Etrangères Henry Kissinger laisse publier certains commentaires sur un changement prochain de gouvernement en Grèce. Le
journal français "Le Monde" reprend ses déclarations, faites
le 22 juillet à Washington, dans un éditorial intitulé «Dear Henry» : « nous ne pouvons pas formuler un jugement clair sur les forces qui vont d’emparer du gouvernement». Ces propos appellent
le commentaire suivant : «volontiers désinvolte avec ses alliés […], mais jamais encore le chef de la diplomatie américaine n’avait annoncé un coup d’État dans une capitale amie […]
il vient de le faire implicitement […]». En conséquence, pour le journal : «on sait que la forme actuelle du pouvoir va changer […] on parlait beaucoup du retour du Roi […] [de] M. Caramanlis»
[3].
La Junte fit alors appel à Constantin Karamanlis (auto)exilé à Paris, qui ne posa aucune condition à son retour d'exil. Caramanlis se montre au début relativement tolérant à l'égard des putschistes. Mais
dès qu'il eut le pouvoir bien en mains, il fit arrêter tous les putschistes de 1967, ainsi que leurs acolytes. ls seront jugés en août 1975 et condamnés
à mort pour haute trahison (Papadópoulos, Pattakós, Makarezos et Ioannidis). Ces peines seront ensuite commuées à la réclusion à perpétuité. Notes de bas de page [1] Le Monde, le 20 avril 1968, pp. 1 et 4. [2] Le Monde, le 20 avril 1968, p. 4. [3] Le Monde, le 24 juillet 1974, p. 1.
Retour de Constantin Karamanlis à Athènes, le 24.07.1974, accompagné de son neveu Mixalis Liapis (débout à la porte de l'avion). Liapis fut chef de cabine de son oncle lorsque celui-ci fut Premier-ministre, puis Président de la république. Il a ensuite occupé plusieurs postes ministériels lors des gouvernements de Costas Karamanlis (un autre neveu de Constantin Karamanlis). Le 17 décembre 2013, Liapis a été arrêté à Athènes après que qu'il a été retrouvé à conduire une jeep de luxe avec des fausses plaques d'immatriculation et sans assurance. La police a effectué une vérification de son véhicule après qu'il avait omis de s'arrêter devant un feu rouge. Il est apparu par la suite que Liapis avait remis les plaques d'immatriculation réelles au Bureau de l'impôt en août de la même année pour éviter de payer un montant de € 1.320 en taxes routières. Liapis a été immédiatement condamné à une amende de 780 € pour la conduite d'un véhicule non assuré et autres infractions. Il devait subir son procès sous l'inculpation de délit le 19 décembre 2013...
8. Le Roi Constantin II aurait dû se méfier des (fausses) promesses
de Karamanlis et retourner au pays aussitôt après la chute de la Junte par sa propre initiative et ce, conformément à la constitution de 1952 Suite à l’invasion de Chypre par les turcs, les dirigeants militaires de la Junte (sauf Ioannidis) décident de remettre le pouvoir aux civils. Le 23 juillet 1974, le Président
Phédon Guizikis convoque une réunion de la vieille garde politicienne, qui comprend des personnalités comme Panagiotis Kanelópoulos, Spiros Markezinis, Stephanos Stephanópoulos, Evangelos Averoff et autres. Les chefs des
forces armées participent également à la réunion. L'ordre du jour est de nommer un gouvernement d'unité nationale qui conduirait le pays à des élections. Panagiotis Kanellópoulos a été originellement
proposé comme la tête du nouveau gouvernement intérimaire. Il a été le Premier-ministre déposé initialement par la dictature en 1967 et un homme politique éminent qui avait critiqué à plusieurs
reprises Papadópoulos et son successeur Ioannidis. Toutefois, vangelos Averoff, un proche de Karamanlis, contrepropose Constantin Karamanlis, mais Guizikis, et les chefs des forces armées expriment certaines réserves.
Finalement, Guizikis décide d'inviter Karamanlis à assumer la fonction de Premier-ministre. Karamanlis rentre au pays le 24.07.1974. Conformément à la Loi, après la chute de la dictature, la Constitution monarchique de 1952 devrait entrer en vigueur. Ce qui est arrivé est contraire
à l'ordre constitutionnel. Durant le temps de la
dictature et à partir de son exile, le Roi Constantin a eu des contacts avec des hommes politiques grecs, en Grèce et hors de la Grèce. Dans ce contexte, il a avait aussi parlé avec Karamanlis par téléphone
et ils ont convenu qu'ils reviendraient ensemble après la chute de la junte. Cependant, lorsque Karamanlís est retourné, lui a dit «ne venez pas jusqu'à ce que je vous le dis quand à venir, puisque les choses sont difficiles
et il peut y avoir plusieurs conspirations en cours». Et le Roi Constantin attend encore sur le téléphone... Dans la soirée du 17.11.1973, le Roi Constantin a diné avec le ministre Britannique des Affaires Etrangères Sir Douglas-Home qui lui a demandé des informations et son avis
sur les évolutions politiques en Grèce. Le Roi lui a dit qu’il ne fallait pas soutenir les attaques de la junte contre les étudiants révoltés de l’Université Polytechnique et l’a prévenu
que – si Papadópoulos tombait, Ioannidis aurait pris le pouvoir. Cependant le Premier-ministre Britannique ne l’a pas cru, assumant que Papadópoulos était assez fort et qu’Ioannidis n’était qu’un inconnu.
Il convient de rappeler que le 13.06.1973, le Royaume-Uni avait reconnu le régime de la république instauré par Papadopoulos. En septembre 1974, le Roi Constantin s’est réuni avec le Premier-ministre Britannique Harold Wilson et l’a informé qu’il avait été contacté
mi-août par des Chefs des états-majors des armées pour retourner en Grèce et qu’il leur avait dit qu’il attendait une invitation de la part de Karamanlis. Suite
au renversement de la Junte illégale, la constitution de 1952 n'a pas été rétablie. Ce qui est arrivé fut contraire à l'ordre constitutionnel. Au lieu de rappeler
le Roi, Karamanlis organise précipitamment des élections législatives tenues le 17 novembre 1974, qui sont remportées par son parti de la «Nouvelle Démocratie» avec 54,4 % des voix (220 députés
sur 300 au total). Fort de cette écrasante majorité, Karamanlis décide de devenir lui-même le monarque au lieu de rappeler le vrai Monarque ; il pense qu'il n’a pas besoin d’un jeune Roi par-dessus de sa tête
pour le contrôler. De plus, il tient la monarchie comme responsable de son échec électoral suivi de son (auto)exil au début des années 60. Bien qu'il ait été le leader de la droite monarchiste traditionnelle et qu’il avait servi comme premier ministre sous un Roi pendant huit ans (de
1955 à 1963), Karamanlis ne fera donc aucune tentative pour restaurer la monarchie. Il s’abstiendra aussi, et ce, contrairement à ses promesses, de tout contact avec le Roi Constantin. Dans la foulée des élections du 17.11.1974,
il appellera pour un référendum tenu le 8 décembre 1974 et portant sur la question si la Grèce verrait la restauration de la monarchie ou resterait une République, sans référence à la République
illégale encore en place nommée par la Junte militaire. Le Roi n'a pas été autorisé à revenir à la Grèce pour faire campagne au nom des avantages pour la Grèce de la monarchie constitutionnelle.
Il fut seulement autorisé à diffuser au peuple grec des messages télévisés à partir de Londres. Indubitablement, il s’agissait d’un acte délibéré du gouvernement de Karamanlis de saper
toute chance de rétablir la monarchie en Grèce. Le référendum
envisageait deux questions: au niveau institutionnel, la façon d'élire le chef de l'Etat (élu, non héréditaire) et au niveau politique, empêcher le retour du Roi Constantine. La campagne électorale a été
principalement livrée moyennant des discours et débats à la télévision. Les partis politiques se sont abstenus de la campagne référendaire et donc les discours/débats télévisés ont
été faits entre individus représentant l'une ou l'autre perception, plutôt qu'entre les représentants des partis. Officiellement, Karamanlis s’est abstenu de donner de consigne de vote aux électeurs de son parti
«Nouvelle Démocratie» issu de la droite traditionnellement pro-monarchiste, ce qui a encouragé l’abstention voire favorisé le vote antiroyaliste. Cependant, les partis de l'Union de Centre, le PASOK d'Andréas Papandréou et
les partis de la gauche Communiste ne cachaient pas leurs convictions antiroyalistes. Des personnalités de gauche connues pour leurs sentiments antiroyalistes - tels que Costas Simitis, un des fondateurs du PASOK et ensuite Premier-ministre
(1996-2004) - ont mené une campagne virulente contre la monarchie. Finalement,
1.443.804 de grecs (30,8 % des votants) ont soutenu la monarchie, tandis que 3.236.345 (69,2 %) ont rejeté l'idée d'une «démocratie couronnée», que le roi avait appelé son concept d'une monarchie grecque renouvelée.
Le taux de participation était de 75,6 %, 1.328.665 de grecs (24.4% de l’électorat), n'ayant pas mis leur vote dans les urnes. La grande majorité des jeunes, séduits par des slogans gauchistes largement diffusés après la révolte de l’Ecole Polytechnique et la chute de la junte, ont voté
contre la monarchie. Le résultat a été aussi conséquence du fait que presque tous les grands partis, y compris le parti au pouvoir «Nouvelle Démocratie» du Premier-ministre Constantin Karamanlis, étaient
en faveur de que la Grèce devienne une République. Des groupes de gauchistes aveuglés par leur haine contre la monarchie ont jubilé dans les rues d’Athènes dès l’annonce des résultats du référendum.
Ils avaient oubliés que c’était sous le régime de Royaume que la Grèce a plus que doublé son territoire et sa population [1]. Ils avaient aussi oublié que la monarchie n’a pas collaboré avec les
fascistes, mais est partie en exile avec les forces armées grecques qui sont parvenues à joindre le Moyen-Orient et que c’est grâce à son engagement aux côtés des alliés que la Grèce fut parmi les
vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale [2]. Avec l'annonce des résultats,
Constantin Karamanlis a commenté : «aujourd'hui un cancer a été enlevé du corps de la nation» ! Cette déclaration est au moins surprenante compte tenu du fait que l'ascension politique
de Constantin Karamanlis dans les années cinquante a été due en grande partie à l'appui donné par le Roi Paul et la Reine Frederika, parents du Roi Constantin. De sa part, le Roi Constantin a accepté avec dignité le résultat du référendum arec la déclaration suivante :
"Hommes et femmes de Grèce, fidèle à mon manifeste, je réitère l'importance de l'unité nationale dans un souci de normalité, de progrès et de prospérité du pays et j'espère sincèrement
que les développements justifieront le résultat obtenu par le vote d'hier».
Afin d’estomper les critiques pour son comportement ambivalent durant la campagne du référendum, Caramanlis lance via ses proches une campagne visant à discréditer le Roi Constantin aux yeux de l’opinion publique. En
octobre 1976, le secrétaire d’Etat à l’intérieur Georges Rallis (devenu Premier-ministre en 1980 à la place de Caramanlis qui est passé à la Présidence de la République) a accusé le
Roi de comploter pour renverser le gouvernement de Karamanlis. Le Roi a réfuté énergiquement ces accusations durant des réunions qu’il a eu (à sa demande) avec la reine Elisabeth d’Angleterre et le Premier-ministre
Callaghan, les 6 et 8 novembre 1976, respectivement. Une partie de la presse hellénique a aussi mené une campagne diffamatoire soutenue contre le Roi et la monarchie. Quatorze ans plus tard, en février 1988, dans une interview à Londres, Constantin Mitsotakis (premier ministre de Grèce, de 1990 à 1993)
- bien qu'il se définit lui-même comme un antiroyaliste - décrit la manière dont le référendum a été organisé avec la désignation d’ «injuste». Notes de bas de page [1] 1863 : les îles ioniennes ; 1881 : la Thessalie ;
1897 : la Crète, 1912-13 : l’Epire du sud avec Ioannina et la Macédoine occidentale, central et orientale avec Thessalonique ; 1918-1920 : la Thrace occidentale ; 1947 : les îles du Dodécanèse.
[2] En octobre 1940, la Grèce est envahie par l'Italie
fasciste. La contre-attaque grecque est victorieuse mais entraîne une invasion du pays par l'Allemagne nazie (avec la collaboration de la Bulgarie) le 9 avril 1941 (opération «Marita». La Grèce est alors occupée par l'Italie,
l'Allemagne et la Bulgarie, et un gouvernement collaborateur, qui supprime toute référence à la monarchie, voit le jour à Athènes. Le roi Georges II anime un gouvernement en exil. Une partie des forces armées grecques
parvient à rejoindre le Moyen-Orient alors dominé par les Britanniques. Réarmées et encadrées par les Britanniques, placées sous l'autorité du gouvernement grec en exil, et renforcée par des volontaires
issus des communautés grecques expatriées, les troupes grecques forment en Palestine mandataire l'Armée hellénique royale du Moyen-Orient (Βασιλικός Ἑλληνικός
Στρατός Μέσης Ἀνατολῆς, ou ΒΕΣΜΑ), qui participe aux combats aux côtés des Alliés, notamment lors des campagnes d'Afrique
et du Moyen-Orient, où elles contribuent à la seconde bataille d'El Alamein. La 3ème brigade de montage des forces grecques libres participe ensuite à la campagne d'Italie et prend part à l'offensive contre la «ligne
gothique». Rimini se rend aux forces grecques le 21 septembre 1944. Le protocole de reddition est rédigé en anglais, en italien et en grec. Les actions de la brigade grecque au cours de la bataille lui a valu le titre honorifique de «Brigade
de Rimini» ("Ταξιαρχία Ρίμινι").
Retour d'Andréas Papandréou à Athènes
9. Le Roi Constantin victime de la vengéance d'Andréas Papandréou De retour en Grèce à la chute des militaires en (1974),
Andréas quitte l'Union du Centre (parti fonder par son père) pour fonder son propre parti: le PASOK [1]. Le PASOK est destiné à rassembler toute la gauche non-communiste et même des communistes repentis en combinant les thèmes du nationalisme et ceux du socialisme. Il réclame ainsi la fin de la soumission de la Grèce aux États-Unis («La Grèce
aux Grecs !»), et promet d'importantes réformes économiques et sociales. Le PASOK connaît une ascension fulgurante en obtenant 14 % des voix en 1974, 25 % en 1977 et 48 % aux élections législatives
grecques de 1981, ce qui lui permet d'écraser la droite (ERE) de G. Rallis en obtenant la majorité absolue des sièges au Parlement grec (173 députés sur 300). Les
cris de ralliement d’Andréas Papandréou lors des élections étaient «hors de l'OTAN : 'éxo apó to NATO» et «hors de la CEE : ''éxo apó tin Evrópi».
Toutefois, Papandréou changea par la suite ses relations avec ces deux organisations. La victoire écrasante d’Andréas Papandréou avec des slogans anti-européens en octobre 1981, à peine quelques mois après
l’entrée en vigueur du Traité d’adhésion de la Grèce à la CEE (01.01.1981), est considérée comme une gifle à l’ancien Premier-ministre Karamanlis qui a initié le processus d’adhésion
de la Grèce à la CEE en juin 1975. Andréas
Papandréou forme alors le premier gouvernement socialiste de l'histoire de la Grèce, dans lequel il exerce conjointement les fonctions de Premier-ministre et de ministre de la Défense. Mais contrairement à ce qu'annonçait
le programme du PASOK, Andréas Papandréou mène une politique modérée. La plupart de ses promesses de réformes restent lettre morte, tout juste avance-t-il quelques mesures concernant le droit familial et les rapports
sociaux. Il rouvre par contre le chapitre noir de la guerre civile en réhabilitant les résistants communistes grecs, exilés depuis 35 ans dans les pays de l'Est, et autorise leur retour. Le PASOK bénéficiera ainsi du
droit de vote qui leur est accordé. Aussi Papandréou va à l'encontre de ses discours en menant une politique pro-européenne et pro-atlantique (les bases de l'OTAN ne sont pas démantelées et la Grèce reste dans
la CEE). Quant à Constantin Karamanlis, il quitte la présidence
de son parti «Nouvelle Démocratie» et il est élu président de la République en 1980, quelques mois avant la victoire du PASOK qui modifie le rapport de forces au sein du Parlement. Karamanlis cède son poste au
socialiste Khrístos Sartzetákis[2] en 1985, le PASOK, au pouvoir depuis 1981 lui préférant un candidat issu de ses rangs. Il sera réélu en 1990 lorsque les conservateurs reprennent le pouvoir sous (l’ex-apostat
du parti de l’Union du Centre) Constantin Mitsotakis et terminera son mandat en cohabitation avec le PASOK en 1995. Il meurt en 1998 (à 91 ans). Malgré ses promesses non-tenues, Andréas Papandréou reçoit un second mandat populaire aux élections législatives grecques
de 1985 (victoire du PASOK qui obtient 46 % des voix). Reconduit dans sa fonction de chef du gouvernement, il conduit une politique d'austérité qui touche durement la population. Ce deuxième mandat est marqué par d'importants
problèmes économiques ainsi que par un certain nombre de scandales. La liaison du Premier-ministre avec une jeune hôtesse de l'air, Dimitra Liani fait chuter sa popularité. Cela entraîne sa rupture (familiale et politique)
avec son fils Geórgios Papandréou Jr., alors ministre du PASOK. Malgré tout, le PASOK obtient encore 39 % des voix lors des élections législatives de juin
1989 et 41 % lors de celles de novembre 1989. Le troisième scrutin en moins d'un an en avril 1990 voit le PASOK à 39 %, pas assez pour empêcher la formation d’un gouvernement de la Nouvelle Démocratie sous Constantin
Mitsotakis. Une commission d'enquête parlementaire se penche alors sur les accusations de corruption et d'écoutes téléphoniques illégales portées contre Andréas Papandréou, qui est acquitté en 1992.
Papandréou répond à tous ses détracteurs en remportant les élections
législatives de 1993 et en formant un nouveau gouvernement. Dès lors, il place sa jeune épouse Dimitra Liani à la tête de son cabinet et revient aux affaires, mais devenu malade, délègue la plupart de ses tâches
à ses ministres. Il ne se présente pas, en 1995 à l'élection présidentielle organisée au Parlement. Le 22 janvier 1996, le Premier-ministre, malade, présente au Palais présidentiel d’Athènes
sa démission à Constantin Stephanopoulos. Il quitte le pouvoir le lendemain. Il meurt le 23 juin 1996 (à 77 ans). La reine Frederika meurt le 6 février 1981 à Madrid, d'une crise cardiaque survenue lors d'une opération de la cataracte. Elle est ensuite enterrée à l’ancienne
résidence Royale de Tatoï, dans la banlieue d'Athènes. Andréas Papandréou n’autorise qu’ «exceptionnellement» le Roi Constantin et sa famille à séjourner quelques heures (!)
en Grèce pour assister aux funérailles. En 1988, Constantin Mitsotakis, ancien ministre du gouvernement centriste de Geórgios Papandréou (un des apostats) et nouveau leader du parti de la "Nouvelle Démocratie" (conservateur), remet publiquement
en cause «l'impartialité» du référendum de 1974. En 1990, Constantin Mitsotakis devient Premier-ministre et en 1992 le Roi Constantin conclut un accord avec son gouvernement pour céder la plupart de ses terres
en Grèce, en faveur d’une fondation à but non lucratif en échange de l'ancien palais de Tatoï près d'Athènes et le droit d'exporter un certain nombre de biens mobiliers de la Grèce. En 1994, le deuxième
gouvernement d’Andréas Papandréou revenu au pouvoir adopte une nouvelle loi qui inverse l'accord de 1992 et dépouille le Roi Constantin de toute sa propriété en Grèce y compris le domaine royal de Tatoï
(où sont enterrés 21 membres de la famille royale grecque, dont le roi Paul et la reine Frederika) ; de plus, il lui ôte sa citoyenneté grecque. Le Roi Constantin a poursuivi la Grèce devant la Cour européenne
des droits de l'homme à Strasbourg pour € 500 millions en compensation pour les biens saisis. Il gagne en droit, mais obtient une quantité beaucoup plus petite, recevant une compensation monétaire d’à peine €
12 millions pour tous les objets perdus, avec une somme bien moindre attribuée à sa jeune sœur célibataire, la princesse Irène de Grèce et de Danemark et sa tante la princesse Ekaterini de Grèce et de Danemark.
Le gouvernement grec a choisi de payer ces compensations à charge du Fonds pour «catastrophes
naturelles extraordinaires» (!), mais il n’a pas restitué des terres, la Cour européenne des droits de l'homme n’ayant pas statué à cet égard car elle n’est compétente que pour des indemnisations
monétaires. Le méchant comportement d’Andréas Papandréou vis-à-vis du Roi est révélateur de sa haine viscérale à l’égard de l’ancien monarque et toute la famille Royale
de Grèce. Laissé depuis de longues années à l’abandon, certains des bâtiments de l’ex domaine royal menacent ruine. Une tentative de restauration, sous la houlette de Costas Stamatópoulos historien de l’association
«Tatoï Friends Association», a vu le jour tout récemment visant à permettre la progressive réhabilitation des lieux pour y développer de nouveaux projets comme la création d’un musée, d’un
restaurant pour les visiteurs, etc. [1] Entre
le 9 et le 23 août 1993, Constantin II et sa famille, en exil à Londres, réalisent une visite en Grèce. Il n'était pas revenu dans son pays depuis l'enterrement de sa mère en 1981. En
août 2004, Constantin II revient en Grèce pour les Jeux olympiques d'Athènes en tant que membre du comité international olympique. Le 24 décembre 2004, Constantin II et sa famille visitent le palais présidentiel d'Athènes
(l'ancien palais royal) où ils rencontrent le président Konstantinos Stephanópoulos. En 2008, pendant les Jeux olympiques de 2008 à Pékin, Constantin II, en tant
que membre honoraire du comité international olympique, préside aux remises des médailles de la voile et il est fortement applaudi. Il est également coprésident d'honneur de la Fédération internationale de voile avec le roi Haet il est fortement applaudi rald
V de Norvège, depuis 1994 . Depuis le mariage
de son fils, Nikolaos en août 2010, Constantin et Anne-Marie revinrent en Grèce, résidant actuellement à Porto Cheli, Péloponnèse. Notes de bas de page [1] PASOK (en grec: ΠΑ.ΣΟ.Κ., acronyme de «Πανελλήνιο Σοσιαλιστικό Κίνημα»
/ Panellínio Sosialistikó Kínima, «mouvement socialiste panhellénique»). [2] Juge de Première instance de Thessalonique, il est chargé de l'instruction de l'assassinat du député de la gauche Gregóris Lambrákis, en 1963. [3] Cf. http://www.noblesseetroyautes.com/2011/03/le-domaine-royal-de-tatoi-une-restauration-progressive/
Un faux ethnarque : Constantin Karamanlis en conversation amicale avec Mustafa Bülent Ecevit, Premier-ministre turc qui a ordonné l'invasion de Chypre en juillet 1974.
10. Épilogue : depuis le départ du Roi et en conséquence des fallacieuses
politiques menées par les politiciens incompétents et corrompus, la Grèce a plongé dans une crise économique, sociale et morale sans précédent qui met en péril l’existence même de la nation
- le pays manque de Chef et le Roi doit revenir Le monarque, comme une institution politique placé au-dessus des politiciens et des partis politiques, est un symbole qui unit les citoyens. C'est le rôle joué aujourd'hui par plusieurs
monarques souverains (Grande-Bretagne, Belgique, Danemark, Suède, Pays-Bas, etc.). C'est un rôle fédérateur, garant de l’unité nationale, très important car il agit à la fois sur un plan psychologique
et pragmatique. Depuis que le Roi Constantin est parti, la Grèce
est entrée dans une ère d’instabilité politique, la dictature des colonels ayant été remplacée par la dictature des partis politiques. Le départ du Roi en 1967 a amené à la tragédie
de Chypre en 1974, dont la responsabilité remonte à Constantin Karamanlis – honoré à tort comme ethnarque – puisqu’il abandonne l’Union (Énosis) pour signer le 11.02.1959 les accords de Londres-Zürich
qui reconnaissent à la Turquie le droit d’intervenir comme force garante de l’indépendance de l’île ! En outre, Karamanlis laisse faire les turcs à Chypre ; revenu au pays le 24.07.1974, il ne prend aucune
initiative pour stopper les envahisseurs turcs, qui n’utilisent les cessez-le-feu que pour amplifier leurs attaques et finiront par occuper le 37% de l’île le 20.08.1974. [1] Depuis le référendum
de 1974 et sa nouvelle constitution républicaine de 1975, la Grèce est devenue un pays de misère, de corruption et d’incivilités. Il n'y a rien pour ressembler à la gloire de la Grèce antique. La Grèce
a reculé au lieu de progresser et est devenue un pays du tiers-monde. Cependant les politiciens et les partis politiques en Grèce prospèrent puisqu’ils reçoivent des fonds publics des rémunérations et des
subventions parmi les plus élevés d'Europe. L'année dernière l'Etat grec a distribué aux partis politiques € 54 millions, soit plus de trois fois le montant dépensé à ce titre par l'Allemagne. Cela
représente une moyenne de dix € par vote valide en Grèce, contre trois Euros pour l'Allemagne [2]. Cependant, les dépenses des partis politiques excèdent les financements reçus par l’Etat. Ainsi, le parti de la
«Nouvelle Démocratie» (fondé par Constantin Karamanlis) doit à la Banque ATE € 120 millions et le parti de PASOK (fondé par Andréas Papandréou) doit à la même Banque € 110 millions.
La Banque ATE a dû être sauvée de l'effondrement, et fut reprise par la Banque du Pirée.
Les députés grecs sont payés € 8.000 euros par mois, mais ils bénéficient en plus d’ avantages sociaux énormes qui incluent des voitures luxueuses gratuits [3], des voyages gratuits, des subventions
de loyer, des soins de santé de première classe gratuits, des assurances gratuites et des généreuses pensions en seulement quatre ans de service. Ces avantages font qu’en réalité la rémunération
réelle des députés grecs dépassent le seuil de € 20.000/mois, soit € 700/jour [4] ! De plus ils jouissent de l'immunité, et Dieu seul sait de leurs pots-de-vin et de commissions occultes.
De surcroît, le refuge de la cleptocratie sur la place Syntagma d’Athènes
(ancien palais royal) emploie un effectif de deux mille privilégiés des partis politiques. Quatorze cents d’entre eux sont des employés réguliers (huissiers, serveurs de verres d’eau, nettoyeurs…). Six cents autres
sont des personnes supposés de travailler comme des consultants coûteux, puisqu’ils perçoivent des salaires allant jusqu’à € 10.000/mois [5] ! Leur efficacité est loin de correspondre au niveau de
leurs rémunérations. A titre de comparaison, le
salaire moyen net dans le secteur privé grec s'est élevé à € 817 par mois en 2013, soit 20% de moins qu'en 2009, au début de la crise économique et sociale qui a frappé le pays. Selon les données
de l'IKA, qui regroupe la majorité des assurés sociaux du privé, plus de la moitié (53,7%) a touché moins de € 1.000 bruts (environ 820 euros nets). Le salaire minimum, raboté à plusieurs reprises, est
gelé jusqu'en 2016 à € 580 par mois et € 511 pour les moins de 25 ans… [6]
Les principaux efforts des entrepreneurs et hommes d'affaires grecs ne se concentrent pas dans la production de biens produits à des prix compétitif afin d'augmenter leur part du marché et la croissance économique, mais pour soudoyer
les cleptocrates, remplir de dizaines de papiers pour obtenir des licences infinies, détourner des règlements stupides, éviter la bureaucratie tyrannique et échapper à une fiscalité excessive et l’imposition
de 23 % TVA. Afin de faire oublier leur entière responsabilité
pour la dette et regarnir leur blason de soi-disant patriotes, les cleptocrates ont cherché de détourner l’opinion publique vers de boucs émissaires, tels que les allemands auxquels ils réclament maintenant des réparations
de guerre [7]. Cependant le fait de ressusciter cette réclamation 59 ans après la fin de la guerre est une preuve accablante de leur incompétence, car ces mêmes politiciens ont manifestement manqué de régler la question
des réparations de guerre de l’Allemagne dues à la Grèce au moment décisif qui fut l’accord donné par les alliés vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale (parmi lesquels la Grèce) lors de la réunification
de l’Allemagne en 1990. L’invention de boucs émissaires
libère les cleptocrates d’un certain mécontentement interne et leur fournit quelques gratifications narcissiques. Elle permet aussi une décharge justifiée d'agression. Les cleptocrates du PASOK ont ainsi choisi l’ancien
ministre de la défense (un des fondateurs du PASOK et très proche collaborateur d’Andréas Papandréou) Akis Tsochatzópoulos comme bouc émissaire pour leurs péchés, parce que son style de vie correspondait
à celui de la maison royale d'Arabie saoudite. Il est arrêté en avril 2012 pour avoir omis de déclarer sa propriété au fisc. De cette manière, ils espèrent qu’ils pourraient refroidir les grecs
et les faire oublier les innombrables pots-de-vin et scandales financiers durant les gouvernements de la dynastie des Papandréou. Mais à l’évidence, ils sous-estiment l'intelligence des Grecs. L’alliance cleptocratique des mafias de partis politiques [8] a trahi le Roi Constantin et encadré
le pays d'une constitution ridicule qui accorde l'impunité aux membres du gouvernement (!), l’immunité aux députés (!) et le maiestas laesa au Président de la République ! Ces nouvelles autorités
politiques ont reconnu l’impunité cleptocratique, reçu une myriade de pots de vin et de commissions occultes, échangé des sinécures pour des votes, propagé le cancer de la corruption, ruiné l'économie
grecque, volé le Trésor national et les fonds de pension, volé les Banques, endetté le pays [9] et les ménages à des niveaux insoutenables, enchaîné la Grèce à la troïka, condamné
au chômage les travailleurs, poussé les jeunes à s’expatrier pour trouver du travail, ouvert les frontières du pays à l'immigration massive, imposé la justice kangourou, persécuté les vrais patriotes,
remplacé la belle langue classique grecque (qui fut jadis langue universelle) par un artifice loufoque atroce, manipulé l'histoire grecque dans les manuels scolaires pour plaire aux Turcs, cédé le nom de Macédoine à
un pseudo-État slavo-albanais, vendu les intérêts nationaux du pays aux étrangers, transformé le berceau de la démocratie à un berceau de cleptocratie, avili l'âme grecque, détérioré
le sentiment national des Grecs, etc. Tout politicien
ayant accès à des fonds publics les a utilisés pour acheter des amis et électeurs, qui étaient alors redevables à la mafia politique. Pour la Grèce en a résulté une cleptocratie féodale,
où les générations passent, mais les dynasties familiales (Karamanlis, Papandréou…) toujours restent en politique. L'odyssée de la «liste Lagarde» prouve que l'énorme corruption politique grecque
continue bel et bien jusqu'à ce jour. Surtout, elle illustre comment les cleptocrates couvrent leurs arrières. [10] Le gouvernement de la "République de Grèce" torture ses citoyens avec une énorme imposition, un taux de 23 % de TVA, une bureaucratie infinie, des files d'attente infinies, des paperasses
infinies, des licences infinies, des pots-de-vin infinis, une criminalité surdimensionnée, une brutalité policière, une télévision barbare et un sadisme infini. Les gréco-cleptocrates politiques sont fréquemment
critiqués, hués, se voient lancés des œufs pourris et du yogourt par la foule indignée les qualifiant de traîtres! Toutefois, l'immunité des ministres et l'impunité des 300 députés sont leur
abri contre la colère populaire. Puisque les Grecs continuent de voter pour les mêmes escrocs encore et encore, ils méritent ce qu'ils obtiennent ! Jadis, les 300 Spartiates de Léonidas ont marqué l’histoire mondiale avec leur courage et sacrifice aux Thermopyles. Maintenant les
300 députés sur la place Syntagma sont la honte de l’image et de la réputation du pays dans le monde entier. Ayant été manipulés par des politiciens qui se sont présentés comme des ethnarques,
mais qui en réalité étaient des apatrides voire des traitres, les Grecs ont remplacé la monarchie par des dynasties familiales (Karamanlis, Papandréou…) qui se succèdent au pouvoir depuis un
demi-siècle. Conclusion Les politiciens se sont débarrassés du Roi afin de garder à eux-mêmes les privilèges du Roi, mais sans assumer ni ses tâches, non plus ses responsabilités.
Mais la Grèce se porterait beaucoup mieux si la monarchie était restaurée. Le Roi Constantin devient émotionnel lorsqu’il parle du pays qu'il aime tant, celui qui l’a cependant traité si mal. Pour rappel,
la plupart des membres de la royauté des Balkans (Bulgarie, Roumanie, Serbie…) ont eu leurs propriétés retournées et sont traités avec grand respect. Par contre, en Grèce, les propriétés royales
même celles payées avec des fonds propres ont été expropriées sans indemnisation par les cleptocrates. Depuis le départ du Roi et l’instauration de la république, la Grèce n’a connu que des catastrophes : l’invasion turque et l’occupation du nord de Chypre,
la création de la zone grise à Imia, les violations répétées turques de l’espace aérien et maritime grec, le vol du nom de Macédoine, la crise financière, l’endettement massif, le marasme
économique, le chômage, la fuite des jeunes à l’étranger, l’immigration clandestine, les suicides…Une dégénérescence généralisée s’est installée à ce
pays pourtant réputé d’avoir été berceau de civilisation! Cela doit changer. En 1947, les patriotes grecs ont préféré le Royaume à une République dominée par des communistes.
Les patriotes grecs d’aujourd’hui doivent faire de même. Le Roi, chef d’Etat garant de l’unité nationale et hors atteinte de la corruption des partis politiques, doit revenir. Faire perdurer le régime actuel n’amène
nulle part. Les politiciens apatrides, corrompus et cleptocrates responsables doivent être jugés et châtiés. Nettoyer les écuries d'Augias fut l’un des dix exploits d’Héraclès. Il est d’actualité
vu l’actuel état désastreux du pays. Il n’existe pas d’autre voie de salvation pour la Grèce. |
Dr Angel ANGELIDIS Bruxelles, septembre 2014 Notes de bas de page [1]
A la question qui lui avait été posée pourquoi les forces armées grecques ne sont pas intervenus à Chypre, Caramanlis avait alors répondu que «Chypre est trop loin» (!), remarque surprenante
compte tenu du fait que la Grèce avait envoyé en 1951 des troupes à la guerre de Corée, qui est située beaucoup plus loin de la Grèce que Chypre. Selon certaines sources, suite à une conversation téléphonique
de Constantin Caramanlis avec Henry Kissinger, le vice-amiral Pierre Arapakis avait reçu l’instruction d’interdire aux sous-marins grecs d’intervenir pour empêcher le débarquement de troupes turques à Chypre ;
cf. http://www.wikileaks.org / plusd/cables/1975ATHENS00155_b.html
[2] Cf. http://venitism.blogspot.be/2014/10/greek-creative-accounting-budget-for.html [3] Voir Image : La Rolls-Royce de Constantin Karamanlis. [4] “The real
salary of the deputies exceeds 20,000 Euro” - publication du journal «Ethnos» du 16 July 2012 ; cf. http://www.grreporter.info/en/real_salary_deputies_exceeds_20000_euro/7340#sthash.4jnIPf7y.dpuf [5] “What Crisis?
Greek Parliament Employee Earns €10,000 per Month …in Brussels” ; cf. http://www.keeptalkinggreece.com/2012/11/26/what-crisis-greek-parliament-employee-earns-e10000-per-month-in-brussels/ [6] “Grèce: le salaire moyen à 817 euros”, Le Figaro, 27.07.2014 ; cf. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/07/27/97002-20140727FILWWW00067-grece-le-salaire-moyen-a-817-euros.php
[7] Après l’invasion de
la Grèce par les forces de l’Axe en 1940-41, l’Allemagne et l'Italie imposèrent à la Grèce non seulement des coûts d'occupation excessifs, mais aussi un prêt forcé (prêt d'occupation) pour
un total de $ 3,5 milliards. Durant l’occupation, les allemands-nazi ont brûlé de nombreux villages, exécuté des nombreux habitants (des résistants et des civils), saisi les productions agricoles, minières et
industrielles, pillé des trésors archéologiques, etc. Après la fin de la guerre, la Conférence de Paris a adjugé à la Grèce $ 7,1 milliards pour des réparations de guerre, soit environ la moitié
de la revendication grecque ($ 14 milliards). L’Italie et la Bulgarie ont payé à la Grèce des réparations de guerre, mais non pas l'Allemagne, qui a cependant payé des réparations de guerre à la
Pologne en 1956 et à la Yougoslavie en 1971. Suivant des calculs grecs, la valeur actuelle du volume du prêt de l'occupation serait de $ 163,8 et celle des réparations de guerre de $ 332, soit $ 495,8 milliards au total. L'économiste
et conseiller du gouvernement français Jacques Delpla a estimé que les dettes de l'Allemagne vers la Grèce pour des dégâts et autres préjudices subis durant la deuxième guerre mondiale s'élevaient à
$ 575 milliards (Les Echos, samedi 2 juillet 2011). La Grèce a exigé que l’Allemagne lui rembourse le prêt de l'occupation en 1945, 1946, 1947, 1964, 1965, 1966, 1974 et 1987, mais elle a oublié de mettre la question sur table
au moment décisif qui fut la chute du mur de Berlin suivi de la réunification de l’Allemagne (1989-1990). Ce processus culmine avec le traité des 2+4, un traité de paix entre les deux États allemands et les quatre
puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique) signé à Moscou le 12 septembre 1990. La responsabilité de cet «oubli» revient entièrement
au Premier ministre de la Grèce de l’époque qui fut Constantin MITSOTAKIS connu pour son amitié avec le chancelier allemand Helmut Kohl [8] En Grèce, il n'y a pas de vrais partis politiques, mais des mafias politiques ! Il n'y a pas de
dirigeants politiques qui pourraient prétendre au profil, rôle et compétences tels que définis par les dictionnaires des sciences politiques, mais des «parrains» politiques. Les partis politiques ne permettent pas ouvrir
la liste des candidats aux Parlement et permettre aux citoyens de se présenter en dehors des partis politiques aux élections. De plus, tout député ou membre du parti qui n’est pas totalement soumis à l’autorité
du parrain est automatiquement expulsé du parti. [9] La dette grecque diffère de celle des autres nations, parce qu'elle n'est pas été créée uniquement en raison des dépenses démesurées des ménages
réalisées à base de crédit, mais aussi à cause des pots de vin énormes sur des contrats d’achat hors prix d’équipements publics et d’armements. [10] À l'automne 2010, la directrice générale du FMI Christine
Lagarde, qui était le ministre des Finances de France à l'époque, avait donné à son homologue grec George Papaconstantinou une liste de comptes bancaires, avec des informations sur les comptes, des clients grecs à
la Banque HSBC en Suisse. Alors que l'état Français s’en est servi de cette liste pour collecter la moitié un demi-milliard de € de fonds expatriés illégalement du pays, Papaconstantinou a caché la
liste et supprimé les noms des trois membres de sa famille ! Ajoutant l'insulte à l'injure, Papaconstantinou a prétendu qu'il ignorait ce qui s'est passé à la version originale de la liste Lagarde. Papaconstantinou
fut succédé par Evángelos Venizélos, le leader actuel du PASOK, qui fait partie de la coalition gouvernementale. Venizélos a servi comme ministre des finances pendant neuf mois. Il est tristement célèbre pour
avoir introduit l'impunité des cleptocrates il y a vingt ans. Venizélos n'a donné aucune information à ce propos et il n’a pas chargé non plus l’Escadre de Crimes financiers (SDOE) pour mener des enquêtes.
Tout le monde pensait donc que la liste avait disparu. C'est seulement quand l'actuel ministre des Finances John Stournaras, qui avait entendu parler de la «liste Lagarde» et a voulu demander à Paris pour la version originale, que Venizélos
s’est souvenu qu’il gardait la liste trafiquée par son prédécesseur dans son tiroir !
Le Roi Constantin avec le président Johnson lors de sa visite officielle aux USA le 11.09.1967. Le jeune roi a entrepris ce voyage notamment dans le but de chercher l'appui de la diplomatie américaine à son coup déjà planifié de renverser la junte des colonels. Le président Johnson lui a fait croire qu'il pourrait compter sur son soutien, il s'agissait cependant d'une ruse car la CIA (avec la complicité de Mossad) était derrière le coup d'état des colonels du 21.07.1967. Il n'est même pas exclu que les américains eux-mêmes aient prévenu les colonels sur le coup projeté du roi Constantin pour décembre de la même année.
(L to R) : Victor Garcia de la Concha, Carlos de Borbon Dos Sicilias, Constantine II of Greece, France's President Nicolas Sarkozy, Spain's King Juan Carlos, Spain's Prince Felipe King Simeon of Bulgaria and Javier Solana pose for the photographers after receiving France's President Nicolas Sarkozy one of Spain's highest honours, the Order of the Golden Fleece, at the Royal Palace on January 16, 2012 in Madrid, Spain.
Constantin Karamanlis signe la nouvelle constitution convertissant le Royaume de Grèce en République de Grèce, en 1975.
Constantin Karamanlis fut critiqué d’avoir mené une vie de luxe en tant que Premier-ministre et Président de la République. Sur la photo, Karamanlis en sortant de son véhicule «Rolls-Royce».
La connivence entre Constantin Karamanlis (président de la République) et Andréas Papandréou (Premier-ministre) est patente...
La dynastie «Papandréou»: trois générations des Premiers-ministres : Sur la photo à gauche Geórgios Papandréou, à sa gauche son fils Andréas Papandréou qui fume la pipe. Le jeune garçon est Geórgios Papandréou Jr, fils d’Andréas Papandréou. Geórgios Papandréou Jr sera Premier-ministre du 06.10.2009 au 11.11.2011. Il démissionnera en conséquence de sa manifeste incompétence pour gérer la crise financière grecque. Photo prise à Kastrí, au nord d'Athènes en 1960
Deux générations de la Dynastie «Karamanlis»: Constantin Karamanlis Jr, ou Kóstas Karamanlis, fut le neveu de Constantin Karamanlis et Premier-ministre du 10.03.2004 au 06.10.2009. Des scandales politico-financiers, ainsi que la transmission des données statistiques truquées ä la Commission européenne ont entaché l'image de son gouvernement. Il fut aussi critiqué pour son incapacité de gérer les incendies forestiers dévastateurs qui frappèrent le pays en 2007 et 2009. Sur la photo: Kóstas Karamanlis en entente cordiale avec Geórgios Papandréou Jr, qui l'a succédé en 2009 en tant que Premier-ministre.
Costas Simitis, ex-PM de la Grèce (PASOK), fut parmi les protagonistes d'une campagne virulente contre le Roi Constantin lors du referendum de 1974.
Geórgios Papandréou Jr. est le fils d'Andréas Papandréou (1919-1996), Premier ministre de 1981 à 1989 puis de 1993 à 1996, et de Margaret Chant, de nationalité américaine. Il a promis de parfaire ce que son père a contribué à créer, à savoir un système dans lequel les grecs pourraient travailler moins, prendre leur retraite plus tôt et vivre moyennant de prêts et subsides de l’Union Européenne! Les grecs l'ont cru et l'ont voté massivement aux élections de 2009. Onze jours après son arrivée au pouvoir, il annonce que l'état réel des finances grecques avait été caché par le précédent gouvernement de Kostas Karamanlis. Il décide donc renoncer à son programme de campagne et il mène une politique d'austérité. Les mesures qu'il fera adopter comprennent une diminution des investissements publics, ainsi qu'une baisse des primes accordées aux fonctionnaires et des pensions accordées aux retraités, avec un recul de cinq ans de l'âge légal de départ en retraite (65 ans). Les mesures prévoient également la création de nouveaux impôts et l'augmentation de deux points de la TVA (23%). Le 15 juin 2011, la Grèce est fortement touchée par une vague de protestation qui s'étend dans tout le pays, en particulier à Athènes. Les Grecs manifestent alors contre les différents plans d'austérité du gouvernement Papandréou. Il décide, le 31 octobre 2011, d'organiser un référendum sur le plan de sortie de crise approuvé cinq jours plus tôt par l'Eurogroupe et qui prévoit notamment une diminution de 50 % du montant de la dette grecque détenue par le secteur bancaire privé. Devant la pression des dirigeants européens, il renonce à la tenue du référendum. Il plaide alors pour un gouvernement d'unité nationale. Il remet sa démission au président Károlos Papoúlias le 9 novembre 2011, sans que le nom de son successeur ne soit connu. C'est finalement l'ancien vice-président de la Banque centrale européenne et ex-gouverneur de la Banque de Grèce, Loukás Papadímos, qui lui succède deux jours plus tard. Après avoir quitté la villa "Maximos", il se rend au siège du PASOK, où une fête est donnée pour lui rendre hommage! Remplacé, le 18 mars 2012, à la présidence du PASOK par Evángelos Venizélos ministre des Finances et son principal opposant interne, il parvient d'être réélu (!) député dans la circonscription d'Achaïe lors des élections législatives du 6 mai suivant. À partir d'octobre 2012, il quitte le pays pour effectuer une série de séminaires sur la crise politico-économique grecque à l'université de Harvard (USA). Sa fuite de la Grèce plongée dans la crise et le montant de son salaire, 46.000 Euros par mois, suscitent de multiples commentaires dans la presse et la population hellénique. Il fait son retour en politique près de trois ans plus tard, en décembre 2014. Il annonce alors la création d'un nouveau parti progressiste situé au centre-gauche baptisé «Mouvement des socialistes démocrates» (en grec moderne : Κίνημα Δημοκρατών Σοσιαλιστών, Kinima Dimokraton Sosialiston). En réaction, son ancien parti le PASOK qualifie sa décision d'acte politique «immoral et insensé» destiné à «créer son propre parti, privé et personnel». Il semblerait que Geórgios Papandréou continuerait à bénéficier du soutien de nombreux politiciens et citoyens grecs, ce qui est étonnant compte tenu de son comportement fort critiqué dans le passé.
The "moutza", an insulting gesture in Greek culture, is extensively used in the protests against the deputies in front of the Parliament.
Le Roi Constantin fut un athlète Le Roi Constantin est une une "ceinture noire de karaté". Sur la photo pratiquant avec le futur Roi Juan Carlos d'Espagne (photo datant de 1966). En 1963, lors de la visite du Général Charles de Gaulle à Athènes, Constantin
fut enthousiasmé quand il a vu les gardes du corps du Président Français à pratiquer dans une sorte d'auto-défense, impliquant les arts martiaux du Judo et du karaté. Dès lors il a prit des cours et iI
a même fait envoyer en France des hommes de sa garde pour entrainement.
Theódoros Pángalos : "Mazí ta fágame"; (FR → "nous les avons bouffé tous ensemble" (les fonds de l'UE) !!! Une déclaration qui lui a échappé dans l'embarras d'une question posée par un journaliste... Bλέπε παροιμίαν τῆς ἀρχαίας Ἑλλάδος: "Βὴξ ἀντὶ πορδῆς". Ἐπὶ τῶν ἐν ἀπορία
προσποιουμένων ἕτερόν τι πράττειν. Οἱ γὰρ περδόμενοι διὰ τὸ λανθάσειν βήττειν προσποιοῦνται. (FR → cf. proverbe de la Grèce antique: "Il tousse pour péter". Pour ceux qui font croire qu’ils font autre chose, lorsqu’ils se trouvent dans l’embarras. Parce que ceux qui pètent font croire qu’ils toussent pour qu'on ne les identifie pas)...
La décadence incessante de la Grèce républicaine suite au départ du Roi
Sur la photo Theódoros Pángalos, ministre des Affaires étrangères
entre 1996 et 1999, vice-président du gouvernement (chargé du Conseil de gouvernement des Affaires étrangères et de la défense, ainsi que du Conseil économique et social) dans le gouvernement Papandréou I. Il
a démissionné en 1999, à la suite de la capture, par des agents turcs, du dirigeant nationaliste kurde Abdullah Öcalan, après qu'il ait quitté l'ambassade de
Grèce à Nairobi, ce qui fut une gifle, voire un sérieux revers international pour la dipolmatie grecque. Lorsque dans le cadre de la crise financière de 2007-2010, l'État grec est devenu incapable de rembourser ses dettes, Pangalos
a exigé à l'Allemagne des réparations pour les destructions, extorions et atrocités commises par les nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, comme une alternative à l'austérité des mesures exigées
par les créanciers étrangers. Cette exigence (trop tardive) ne fut qu'une manœuvre
politique destinée à detourner l'attention de l'opinion publique grecque des vrais coupables de la création de la dette. En 2010, il a irrité les Grecs quand, en réponse aux revendications que c’est
à cause du détournement de fonds publics par des politiciens que le pays fut condamné à l'insolvabilité, il s'est prononcé en faveur de mesures d'austérité et accusé tous les citoyens grecs avec
les mots "Mazí ta fágame" ("nous avons bouffé tous ensemble" [c.-à-d., nous avons tous détourné des fonds donc nous sommes tous responsables de la dette]). La célèbre phrase de Pangalos, très provocative compte tenu de son obésité
excessive, a porté grave préjudice à l’image du pays et de son régime politique dans le monde entier… L’image d'un politicien engraissé frauduleusement et dont le ventre dépasse son siège
au parlement (cependant il a été très maigre avant la prise de pouvoir par Andréas Papandréou !), contraste franchement avec l’image d’un Roi sportif qui montait sur le cheval et qui pratiquait le karaté.
See article: "My Big Fat Greek Minister", by Greg Palast, of 5/20/2013, website http://www.opednews.com/articles/My-Big-Fat-Greek-Minister-by-Greg-Palast-130520-122.html
EN → The new Greek PM Alexis Tsipras with his partner in government Panos Kammenos, leader of the Independent Greeks, nicknamed "New Pangalos". FR → Le nouveau PM grec Tsipras avec son partenaire Panos Kammenos, chef des Grecs indépendants, surnommé «Nouvelle Pangalos». ES → Tsipras con su socio de gobierno Panos Kammenos, líder de los griegos independientes, apodado «Nuevo Pangalos».
GR → Η ΖΩH ΚΩΝΣΤΑΝΤΟΠΟΛΟΥ, ΜΙΑ ΝEΑ ΕΛΛΗΝΙΣ ΠΟΛΙΤΙΚOΣ (ΑΚΡΑ ΑΡΙΣΤΕΡA) ΠΡΩΗΝ ΠΡOΕΔΡΟΣ ΤΗΣ ΒOYΛΗΣ, ΕΞEΦΡΑΣΘH ΒAΝΑΥΣΩΣ ΕΝAΝΤΙON TΟY ΒΑΣΙΛEΩΣ ΚΩΝΣΤΑΝΤIΝΟY. «Δέν εἶναι βασιλεύς τῆς Ἑλλάδας ὁ κύριος Κωνσταντίνος» - Η Ζωή Κωνσταντοπούλου στήν τηλεόραση τοῦ TPP; https://www.youtube.com/watch?v=uWL7PxdA8oQ#Coming from 1080.plus.
FR → ZOE CONSTANTOPOULOU, UNE NOUVELLE POLITICIENNE GRECQUE (GAUCHE RADICALE) EX-PRÉSIDENTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE, S’EXPRIME BRUTALEMENT CONTRE LE ROI CONSTANTIN. Zoé Konstantopoúlou (grec moderne : Ζωή Κωνσταντοπούλου), née le 8 décembre 1976 à Athènes1, est une avocate et femme politique grecque, membre du SYRIZA puis d'Unité populaire. Elle fut la présidente du Parlement hellénique du 6 février au 3 octobre 2015. Elle est la fille de Níkos Konstantópoulos, Mentor d'Alexis Tsipras et dirigeant du Synaspismós, l'ancêtre de SYRIZA. À la fin du mois d'août 2015, elle quitte SYRIZA et rejoint Unité populaire, pour lequel elle se porte candidate lors des élections législatives anticipées de septembre 2015. Son nouveau parti n'ayant pas réuni le minimum exigé pour être représenté à la Voulí (3 %), elle n'est pas réélue.
Caricature humoristique de Zoé Konstantopoulou dans la presse hellénique, à l'image de l'acteur mexicain Danny Trejo ("El Machete" ).
El lunes 19 de septiembre 2016, en el edificio Zappeion de Atenas, Grecia, se celebró una recepción para los deportistas olímpicos griegos de Río, que sirvió también para homenajear a los atletas olímpicos de otras épocas (tal como fue el caso del entonces principe Constantino en los Juegos Olímpicos de Roma en 1960). La ceremonia se inició con el himno olímpico, a continuación comenzó la entrega de premios por parte del Rey Constantino. El Rey quiso decir unas palabras de reconocimiento, pero se emocionó, trató de reprimir las lágrimas y terminar su discurso. Viendo que le resultaba imposible prefirió abreviarlo. El Rey no hizo ninguna reflexión con caracter político ante el publico y a las autoridades allá presentes. Véanse : http://blog_real.blogs.sapo.pt/2016/09/21/ & http://www.cotilleando.com/threads/el-rey-constantino-entrega-premios-muy-emocionado.109287/
Le monde politique grec, la presse et les média, notamment de gauche, se sont montrés extrêmement
hostiles à l'égard du Roi Constantin, qui fut injustement privé de sa nationalité grecque, alors que son patrimoine familial fut saisi par l'état grec, le Roi et sa famille ayant été forcés
à un long exile à l'étranger particulièrement douloureux (cf. image). Les politiciens et les journalistes grecs notamment de gauche ont diffusé auprès du peuple grec une image du Roi Constantin extrêmement négative reflétée dans la dénomination
utilisée «l'Ancien» (en grec ὁ Τέως / o Téos) ou, de manière plus hostile, «Monsieur Glücksbourg» ou «le Glücksbourg» (en grec ὁ Γκλύξμπουργκ) nom censé rappeler ses origines étrangères. Le nom «Constantino de Grecia», en espagnol,
est une référence à son passeport danois qu'il est obligé de porter en raison de la querelle qui l'oppose à l'État grec. Pour rappel, Constantin, né le 2 juin 1940, fut le sixième et dernier roi des Hellènes du 6 mars 1964 au 1er juin 1973, date à laquelle il fut déposé
(sans abdiquer) et la République proclamée. Cette déposition fut confirmée par le référendum de novembre 1974 organisé par le PM Constantin Karamanlis (ancien protégé du palais !), au déroulement
controversé.
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