L'INTRODUCTION DE L'EURO EN GRÈCE: UNE GRAVE ERREUR ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE
La candidature de la Grèce pour adhérar à la zone Euro est officialisée le 9 mars 2000 par la voix de son Premier ministre, Konstantínos Simítis
qui présente des chiffres officiels conformes aux critères de convergence du Pacte de stabilité et de croissance signé par les États membres participant à l'Union économique et monétaire.
Trois mois plus tard, les chefs d’État et de gouvernement réunis dans la ville portugaise de Santa Maria da Feira valident l'entrée du pays dans la zone Euro. Le 17 décembre 1999, le Conseil européen valide la
décision sur base du constat que le déficit public excessif de la Grèce a été corrigé (cf.: Décision du Conseil, 2000/33/CE, du 17 décembre 1999, abrogeant la décision constatant
l'existence d'un déficit excessif en Grèce, JOCE n° L 012 du 18/01/2000 p. 0024 - 0025).
L'introduction de l'Euro en Grèce est officiellement effectif depuis le 1er janvier 2001, soit deux ans après les onze autres pays utilisateurs de l'euro qui utilisent l'Euro en tant que monnaie
commune et sous forme scripturale dès le 1er janvier 1999. L'utilisation des billets et pièces entre en vigueur en même temps que les autres pays, au 1er
janvier 2002. A posteriori, les instances européennes apprennent que les données comptables de la Grèce sont falsifiés ; la correction du déficit déficit fut manipulé par des règles comptables non
harmonisés de certains postes des dépenses publiques notamment par la collecte de fonds hors bilan et par le biais d'instruments financiers mis au point par la banque d'investissement Goldman Sachs.
A son introduction, la monnaie unique a eu un impact très différent
selon les pays membres. Dans les Etats périphériques, elle a déclenché une forte baisse des taux d’intérêt et des coûts du crédit, qui se sont rapprochés des niveaux allemands. Une formidable
opportunité qui s’est transformée en bombe à retardement lorsqu’elle n’a pas été utilisée à bon escient. C’est ce qui s’est passé dans le cas grec. La baisse des coûts d’emprunt a alimenté l’augmentation des dépenses
publiques, tandis que la consommation a été soutenue par une hausse des salaires supérieure à celle des gains de productivité et par un recours massif au crédit. Les politiques nationales fallacieueses stimulant l'ouverture
aux importations bon marché et la contraction des secteurs productifs du pays ont conduit à un affablissement structurel de l'économie et à l'accumulation d'importants déficits public et extérieur. La conséquence
fut que le PIB par habitant est retombé à son niveau de 1999, ce qui signifie que la grèce a perdu toute sa richesse gagnée depuis son passage à l'Euro.