LES GRECS DE LA CRIMÉE

LES GRECS DE LA CRIMÉE ET DE L’UKRAINE

 

     La présence des Grecs dans la péninsule de Crimée a une longue histoire, qui remonte dès le VIIIème siècle av. J.-C., début de la colonisation grecque des côtes de la mer Noire. Les ruines des cités grecques antiques Sébastoúpolis (Sébastopol), Sympheroúpolis (Simferopol), Chersónisos (Chersonèse, Kherson), Eupatoria (Kerkinitis), Theodosia (Théodosie, Féodosie ou Feodossia), Pantikapaion, Fanagoreia,  etc. témoignent de l'ancienne gloire des Grecs. La Grèce antique appelait la Crimée Tauride (plus tard Taurica), sous le nom de ses habitants, appelés les Taureaux. Parmi les colonisateurs grecs il y avait des Doriens de Heraclea Pontica et des Ioniens de Milet qui se sont accostés à Theodosia et Pantikapaion.

     La Chersonèse, comme on l’appelle dans la géographie antique et médiévale, est le lieu de rencontre entre les Rhôs (ou Rous’) scandinaves, les Khazars et les Grecs de l’Empire byzantin. Les traités byzantino-russes interdisent aux Rhôs de s’en emparer (911-971). Au cours des XIe-XIIe siècles, les Génois s’installent dans le port de Caffa qu’ils conserveront entre leurs mains jusqu’en 1475. Le reste de la Crimée est intégré, à partir des années 1240, dans la Horde d’Or, la partie occidentale de l’Empire mongol. Parmi les formations qui sont issues de l’éclatement de la Horde d’Or, on voit se former, vers 1430-1440, le puissant khanat tatar de Crimée. Tenu par la dynastie des Giray, il prospère grâce au commerce et au trafic d’esclaves. Il jouit aussi de la protection de l’Empire ottoman dont il est vassal. Caffa est devenue Kefe, place-forte turque. Après la chute du Constantinople, la Crimée passa sous le contrôle de l’Empire ottoman pour une période de trois cent ans.

     Ce n’est qu’en 1774, après la signature de la Traitée de Kutchuk-Kainardji mettant fin à la guerre russo-turque qu'elle devint partie intégrante de l’Empire de Russie. À la fin du XVIIIème siècle (1777) les Grecs de Crimée furent transférés sur les rives de la mer d’Azov sur ordre de Catherine la grande et de ce fait ils sont devenus connus comme grecs d'Azov (priazovskie Greki). Avec le décret du 21 mai 1779, Catherine la grande libera les migrants grecs des taxes pour une période de dix ans et du service militaire pour une période de cent ans, et leur accorda des terre sur les rives de la mer d’Azov. A leur arrivée, les migrants grecs fondèrent la ville de Mariupol, ainsi que vingt villages auxquels ils donnèrent les noms qu’avaient leurs villages d’origine en Crimée. Deux cents ans plus tard, ils habitent toujours le même contrée d’où leur dénomination «Grecs de Mariupol» ou «Grecs de la région de la mer d’Azov». Ils constituent aujourd’hui 85% des Grecs d’Ukraine.

     Les grecs d’Ukraine sont répartis en deux groupes : les hellénophones (rumeï) et les turcophones (urumy). Cette division linguistique s'est produite au XVème siècle en Crimée au temps de l'Empire ottoman. Les habitants des villages grecs situés à proximité de grandes villes auraient adopté la langue de la ville, le turc parlé par les Tatars de Crimée, tandis que dans les villages de l'arrière-pays, on aurait continué à se servir des parlers hellènes, plus proches du grec. Les urumy sont aussi des chrétiens orthodoxes.

     La Filikí Etería (en grec : Φιλική Εταιρεία), Société amicale, Société des Amis, Société des Compagnons ou encore Hétairie des amis fut fondée en 1814 à Odessa. C'était la plus importante des sociétés secrètes inspirée des idées de la Révolution américaine et de la Révolution française dont le but était la libération des Grecs de l'Empire Ottoman.

     La neuvième guerre russo-turque se déroula de 1828 à 1829 lorsque la Russie décida de soutenir la révolte des Grecs contre l'Empire ottoman. Dès le 20 octobre 1827, la flotte russe participe à la bataille de Navarin pendante laquelle la flotte ottomane est anéantie. Le 2 juillet 1829, les russes lancent une offensive à travers les Balkans, et le 28 août, sont à soixante-huit kilomètres de Constantinople, ce qui déclenche la panique dans la capitale turque. Le sultan se voit alors contraint de demander la paix, qui est conclue à Adrinople (aujourd'hui Edirne), le 14 septembre 1829. L’Empire ottoman est obligé d'accepter le Protocole de Londres (1829) établissant l'autonomie grecque au sud de la ligne Arta-Volos. Le retrait des troupes russes des Balkans, a contraint un grand nombre de grecs résidant dans les régions occupées par les turcs à suivre l'armée russe, par crainte de représailles.

     La guerre de Crimée a opposé de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l'Empire français de Napoléon III et le royaume de Sardaigne. Relativement coûteuse en hommes, principalement à cause des maladies qui furent plus meurtrières que les combats, elle s'acheva par une défaite russe. De 1917 à 1991, la Crimée a fait partie de l'Union des républiques socialistes soviétiques. Un décret de Staline de 1937 a déclenché la persécution voire le nettoyage ethnique du petit peuple grec d'Azov. Des milliers d'ouvriers, d'agriculteurs et d’intellectuels d'origine grecque ont été exécutés et les lieux de l'exécution et l'inhumation restent inconnus jusqu'à ce jour.

     Les grecs représentent en Ukraine une communauté importante, forte de plus de 100.000 personnes La mémoire collective des Grecs de la région de la mer d’Azov se fonde sur une croyance d’origine commune, le fait d’appartenir à un peuple dont la patrie historique est la Grèce, mais qui est venu s’installer en Crimée au temps de grandes migrations dans l’Antiquité, et qui à la fin du XVIIIème siècle, sur l’ordre de Catherine la Grande, a été transféré de Crimée sur les rives de la mer d’Azov.

     Parmi les principaux emblèmes publics d’identité que l’on trouve chez les Grecs du Donbass, on peut mentionner le drapeau grec et la carte de la Grèce, mais aussi la carte du district de Mariupol faisant apparaître les vingt villages grecs fondés par les ressortissants de Crimée en 1779-1780 que l’on trouve souvent dans les bâtiments publics des villages grecs de la région.

 

Dr. Angel ANGELIDIS

Bruxelles, le 23 mars 2014

 


 Sources :

-         Έλληνες στην Ουκρανία: Από το χρυσόμαλλο δέρας έως την Φιλική Εταιρεία http://einai-adynaton.blogspot.gr/

-         Les Grecs de Mariupol (Ukraine). Réflexions sur une identité en diaspora  http://remi.revues.org/379

-         La Crimée dans la mémoire russe.  http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/crimee-memoire-russe-20-03-2014-87830

-          wikipedia

LES GRECS DE LA CRIMÉE

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Commentaires

21.04 | 19:00

trop top..... on va dans la region cet été… merci à vous...

13.01 | 15:03

God save the queen

08.01 | 17:39

Grand merci pour la leçon d'histoire.
Nguyen Van Kiet

29.09 | 15:00

remarquable de précisions et donne l'idée générale de la ruse de guerre pour mieux répartir ses forces.