LE CROISEUR CUIRASSÉ «Georgios Averoff»

Blason du croiseur cuirassé grec «Georgios Averoff».

 L'épopée du croiseur cuirassé grec «Georgios Averoff»

 

     Le «Georgios Averoff» (en grec : ΠΝ Θ/Κ "Γεώργιος βέρωφ") était un cuirassé de classe Pisa de la marine royale grecque qui a servi comme navire amiral durant les guerres balkaniques (1912-13) et la 1e Guerre Mondiale (1914-1919). Sa construction a commencé dans les chantiers navals Orlando de Livourne, Italie, en 1907 et il a été lancé le 12 mars 1910. Le capitaine Ioannis Damianos en prit le premier commandement en mai 1911 pour se rendre en Grande-Bretagne pour les festivités du couronnement du roi George V. Il s'échoua en juin à Spithead et dut être mis en cale sèche pour subir des réparations avant de reprendre la route vers la Grèce avec son nouveau commandant le contre-amiral Pavlos Koundouriotis.

     Le «Georgios Averoff» - avec le "Pisa" et l’"Amalfi" - est l'un des trois croiseurs blindés de la classe "Pisa" construits en Italie, entre 1905 et 1910. Il diffère cependant des autres Pisa avec ses deux mâts en tripode, ses trois cheminées, son blindage et son armement. Lorsque le gouvernement italien a annulé la commande du troisième navire de la classe Pisa pour des raisons budgétaires, le gouvernement grec est intervenu immédiatement et acquis le bateau avec un rabais de 1/3 (ca. 300.000 livres sterling-or), payé à l'aide d'un riche bienfaiteur grec, George Averoff, dont il a reçu en conséquence le nom. Lorsque le gouvernement turc a appris que les grecs avaient acheté le navire, ils ont offert aux italiens un montant de 250.000 livres sterling-or au-dessus du montant payé par les grecs pour annuler la vente; la réponse italienne (correcte) fut que le navire a déjà été vendu...

     Son blindage consiste en une ceinture continue de 2,50 mètres de haut ayant au centre 203 mm et aux extrémités 82 mm d'épaisseur. Le centre du navire est en outre séparé de la poupe et de la proue par une paroi au pied des tourelles de 177 mm d'épaisseur. Les tourelles sont blindées : 165 mm au masque, 177 mm au fixe, blockhaus de 177 mm ; les petites tourelles ont 150 mm de blindage. Le pont est cuirassé de 50 mm.

     En ce qui concerne son armement, deux tourelles de deux fois 234 mm sont placées aux extrémités avec une tourelle de 76 mm au sommet. Quatre tourelles de deux fois 190 mm en rectangle au centre sont elles aussi surmontées d'une tourelle de 76 mm. Dix autres tourelles de 76 mm sont ainsi réparties : deux sous chaque château et six au centre. Enfin, quatre tourelles de 47 mm sont placées sous la passerelle avant plus deux sous le château arrière. Deux tubes sous-marins sont installés en latérale, tournés vers l'avant et un est sous la poupe, en retrait.

 

Caractéristiques techniques :

- Longueur: 130 mètres.

- Maître-bau: 21,10 mètres.

- Tirant d'eau: 7,46 mètres.

- Déplacement: 10.100 tonnes.

- Propulsion: 2 machines alternatives à vapeur (chaudières Belleville).

- Puissance: 21 500 ch.

- Vitesse: 23,9 nœuds (max) ; 20,0 (opérationnelle).

- Rayon d’action: 2.480 milles marins (4.590 km) à 17,5 nœuds (32 km/h).

- Équipage: 670 à 1.200 (officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots).

 

     Le «Georgios Averoff» était considéré comme le plus rapide et le plus puissant des navires de guerre de la «Ligue balkanique» (Grèce, Bulgarie, Serbie, Monténégro) contre l'Empire ottoman (1912-1913). Pour contrer l'acquisition du Georgios Averoff par les Grecs, les ottomans tentèrent d'acheter le nouveau croiseur allemand SMS "Blücher" ou même le croiseur de bataille SMS "Moltke". Face au coût exorbitant d'un tel achat, la marine ottomane choisit d'acheter deux vieux pré-dreadnoughts (cf. note en bas de page [1]) de la classe Brandenburg, qui devinrent les "Barbaros Hayreddin" (ex-SMS "Kurfürst Friedrich Wilhelm") et "Turgut Reis" (ex-SMS-"Weissenburg"). Avec les croiseurs "Hamidiye" et "Mecidye", ces navires formaient le cœur de la flotte ottomane au début de la 1ère Guerre des Balcans. Postérieurement, les vœux des ottomans d’acquérir le SMS «Moltke» seront exaucés moyennant la cession par l’Allemagne à la Turquie d’un autre navire de guerre allemand de classe Moltke, le croiseur de bataille «Goeben» (cf. infra).

     Durant la Première Guerre des Balcans (1912-1913), le "Georgios Averoff" devient le navire amiral de la marine royale hellénique et participe à la libération des îles grecques de la mer Égée, sous le commandement de l’amiral expérimenté Pavlos Koundouriotis.

     Lors des batailles navales d'Elli (03.12.1912) et de Lemnos (05.01.1913), Koundouriotis - frustré par la lenteur des trois antiques cuirassés à coque en fer de la classe Hydra («Hydra», «Spetsai » et «Psara») - hisse le drapeau de signal portant la lettre Z (qui signifie «Action indépendante»), et le "Georgios Averoff" part en avant seul à 20 nœuds. Il réussit la traversée la flotte turque par une manœuvre «Barrer le T» et concentre son feu sur le navire amiral ottoman "Barbaros Hayreddin". La flotte turque essuie le tir des puissants canons de "Georgios Averoff" et bat en retraite dans le désordre, en se réfugiant dans le Detroit des Dardanelles où la couvrent les canons des forteresses de l'entrée. Pour ces exploits le "Georgios Averoff" et son commandant Pavlos Koundouriotis deviennent légendaires en Grèce. Le «Georgios Averoff» ne subit que des dégâts légers durant ces deux batailles, alors qu’il inflige des dégâts sévères à plusieurs navires turcs. Pour ses effets destructeurs il a acquis auprès de ses ennemis la réputation du «navire-diable» (en turc : «sheitan papor»). Le «Georgios Averoff» a assuré la suprématie navale de la Grèce dans la mer Egée durent le conflit.

     Soucieuse de récupérer la suprématie en mer, la Turquie s’est lance dans la course d’acquisition de navires de guerre plus grands et plus puissants que le «Georgios Averoff».  A cette fin, elle commande deux dreadnoughts [1], le «Reşadiye» et le «Sultân Osmân-ı Evvel», qui ne lui seront pas livrés - et ce, en dépit du fait que leur construction fut terminée en Grande Bretagne - à cause de son engagement en tant qu’allié de l’Allemagne à la 1ère Guerre Mondiale.

     En novembre 1914, l’Allemagne transfère à la Turquie le croiseur de bataille «Goeben» (de la classe «Moltke») – postérieurement renommé «Yavuz Sultan Selim» et le croiseur léger «Breslau» (de la classe «Magdeburg») – postérieurement renommé «Midilli» (nom turc pour l’ile grecque de Lesbos/Mytilène)!!!. Ces navires seront principalement engagés à des opérations navales contre la flotte russe bloquée en Mer noire durant la 1ère Guerre Mondiale. Le commandement des navires reste sous l'amiral allemand Wilhelm Anton Souchon, qui a également été nommé amiral de la marine ottomane. Par ailleurs, leurs équipages allemands enfilent fez et uniformes Ottomans.

     Le «Yavuz Sultan Selim» (ex «Goeben») était plus puissant et mieux armé que le «Georgios Averoff». Cependant ces deux navires ne se sont pas affrontés, la Grèce ayant été neutre durant les premières années de la 1ère Guerre Mondiale. Aux termes du traité de Sèvres (1920), le «Yavuz Sultan Selim» devait avoir été remis à la «Royal Navy» comme réparations de guerre. Mais, en vertu du traité de Lausanne (1923), la Turquie a repris possession de certains de ses navires y compris le «Yavuz Sultan Selim». Le «Midilli» (ex «Breslau») donne dans un champ de mines au large de l’ile d'Imvros et il est coulé le 20 janvier 1918.

     Durant la Première Guerre mondiale, la Grèce étant au départ neutre, le "Georgios Averoff"  ne participe pas au conflit. Mais, en 1916, après les dites "vêpres grecques", le bâtiment est capturé par la flotte anglo-française. Il est rendu à la marine grecque en 1917 quand la Grèce entre officiellement en guerre et navigue avec les navires alliés à Constantinople (1918) occupée par des forces alliées après la défaite des Puissances centrale et de l'Empire ottoman, leur allié. Il a été réparé en 1919 au chantier naval de HM à Malte.

     Durant la guerre gréco-turque de 1919 à 1922, lorsque l’armée grecque débarque en Asie mineure pour occuper les territoires qui lui sont rendus par le Traité de Sèvres (10.08.1920), le "Georgios Averoff" participe à l'attaque des côtes turques puis à l'évacuation vers la Grèce des réfugiés après la défaite de l'armée grecque.

     Entre 1925 et 1927, il est refondu dans le chantier naval français "Forges et Chantiers de la Méditerranée" à La Seyne. Sa refonte a comporté le changement des chaudières, la révision des machines, l'installation d'une hune de direction de tir sur le tripode avant, le remplacement des projecteurs et il Ia reçu un équipement moderne de lutte contre les incendies. De plus, un armement antiaérien a remplacé une partie des 76mm d'origine, remplacés par 2 x 76 mm AA, 4 x 40 mm AA, 2 mitrailleuses; aussi ses équipements obsolètes de torpille ont été retirées.

     Après l'attaque allemande contre la Grèce en avril 1941 ("Opération Marita") et l'effondrement du front, l'équipage refuse de se saborder et se réfugie dans la baie de Souda, en Crète, puis rejoint le port d'Alexandrie. le "Georgios Averoff" est affecté à l'escorte des convois et des patrouilles dans l'océan Indien et est basé à Bombay jusqu'en 1942. Il revient à Port-Saïd en 1944 en étant le fleuron de la marine grecque en exil et participe à la libération d'Athènes (1945).

     Il continue à servir de quartier général de la flotte grecque au Pirée jusqu'à son désarmement en 1952 au port de Salamine. Puis il est remorqué à Poros où il reste de 1956 à 1983. En 1984, la Marine grecque décide d'en faire un navire musée et il est remorqué au port de Phalère, dans le Golfe Saronique, et fonctionne désormais en musée flottant. Il porte néanmoins toujours à sa poupe, le pavillon de la marine de guerre grecque. C’est le seul navire de guerre à flot existant encore dans cette catégorie.

 

Dr. Angel ANGELIDIS

Ex-Conseiller au Parlement Européen chargé des Affaires Agro-alimentaires et Forestières

Bruxelles, octobre 2013

 


[1] Le dreadnought est le type prédominant de cuirassé du XXe siècle. Il tire son nom du navire de guerre britannique HMS "Dreadnought", lancé en 1906, qui présentait deux caractéristiques nouvelles pour l'époque : son artillerie principale n'était que d'un seul calibre («all-big-gun», ce qui signifie littéralement «tout en gros canons») et il était propulsé par un système révolutionnaire de turbine à vapeur. Son impact fut si grand que, les cuirassés construits après lui reprirent ces caractéristiques et furent appelés des «dreadnoughts» (ceux construits avant, des pré-dreadnoughts). Le terme dreadnought pouvait aussi inclure les "croiseurs de bataille", type de navire alliant la vitesse, mais aussi la légèreté de blindage des croiseurs à l'armement principal des révolutionnaires dreadnoughts. Les développements techniques continuèrent rapidement pendant l'ère des dreadnoughts, avec des changements dans l'armement, le blindage et la propulsion. Côté armement, après le HMS Dreadnought, on chercha à multiplier les canons des 12 pouces (305 mm), puis on a franchi le pas des 13,5 pouces (343 mm), puis au début du premier conflit mondial, on a adopté les 15 pouces (381 mm). À partir de là, ces navires furent dénommés «super-dreadnoughts». La plupart des dreadnoughts furent mis à la casse après la fin de la Première Guerre mondiale, certains des super-dreadnoughts les plus avancés restant en service jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

 


  

"Georgios Averoff".

ANNEXES

 

A. L’île de Lemnos

 

     Lemnos ou Límnos (en grec Λῆμνος) est une île grecque du nord-est de la mer Égée, située entre la péninsule du Mont Athos à l’ouest, les îles grecques de Thassos et de Samothrace au nord, l’île de Ténédos (cédée à la Turquie par le traité de Lausanne en 1922) à l’est, l’île grecque de Lesbos au sud-est, les îles grecques d’Agios Efstrátios et des Sporades au sud-ouest. L’île est d’origine volcanique et culmine à 470 m d’altitude. Sa superficie est de 478 km2 étant l’8ième plus grande île du pays, et sa population d’environ 18.000 habitants. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale grecque.

     Le port et principale ville de l’île est Myrina (Μύρινα, 5.100 h.), sur la côte ouest. Le commerce avec le continent se fait à partir de ce port. Les principales ressources de l’île proviennent de l’agriculture (fruits : vigne, amandes, figues, melons, pastèques, tomates, courges et olives, ainsi que des céréales : blé, orge, sésame). Les collines offrent de bons pâturages pour les moutons et l’île est également réputée pour sa production de fromage (feta notamment) et de yogourts. Durant l’époque byzantine, Lemnos était le grenier de Constantinople.

     L’île offre une baie naturelle protégée, la baie de Moudros, qui fut utilisée comme une base de protection et de ravitaillement des navires de guerre durant la longue histoire de l’île.

     Durant la guerre russo-turque de 1806-1812, l’amiral russe Dmitri Seniavine gagne la bataille d’Athos contre la flotte ottomane au large des côtes de l’île. Cette dernière est libérée par la flotte grecque et rattachée à la Grèce en 1912 durant la première guerre balkanique. Une nouvelle bataille navale, la Bataille de Lemnos, a lieu durant cette guerre au large des côtes de l’île : la flotte grecque, commandée par l’amiral Pavlos Koundouriotis, remporte une victoire décisive contre la flotte ottomane, qui doit se replier dans les Dardanelles dont elle ne ressortira plus pendant la guerre.

     Durant la Première Guerre mondiale, les Alliés utilisent l’île au début de 1915 pour essayer de prendre les détroits des Dardanelles, à quelque 50 kilomètres de là. Ces opérations sont effectuées principalement par les troupes britanniques et le port de Moudros est placé sous le contrôle de l’amiral Rosslyn Wemyss, qui le fait agrandir. Le port est alors assez grand pour accueillir les navires de guerre britanniques, mais l’île manque des infrastructures nécessaires aux soldats. Les troupes qui sont envoyées à Gallipoli - aussi connue sous son nom antique grec de "Καλλίπολις" (Kallipolis) - doivent s’entraîner en Égypte. Un terme est mis à cette campagne à la fin de l’année 1915, après que son échec est devenu évident. L’importance de Moudros décroît, mais il reste une base alliée pendant la guerre pour le blocage des Dardanelles, les français l’utilisent comme base arrière pour la flotte de Méditerranée, comme lieu d’hospitalisation et comme base aérienne; le général Baumann en est le commandant français. À la fin du mois d’octobre 1918, l’armistice entre les Alliés vainquers et l’Empire ottoman vaincu est signé à Moudros.

     Après la victoire de l’Armée rouge sur l’armée Wrangel lors de la guerre civile russe, 35.000 Cosaques du Kouban et du Don fuient le pays. Plus de 21.000 d’entre eux sont internés à Lemnos par l’armée française à partir de novembre 1920, dans plusieurs camps autour de Moudros. Ils sont dispersés au cours de l’année 1921 vers la Serbie, la Bulgarie, la Grèce et la France. Plusieurs milliers choisissent de retourner en Russie soviétique. Le dernier camp de réfugiés cosaques de Lemnos ferme en juin 1921 [1].

     Entre avril 1941 et septembre 1944, Lemnos est occupée par les Allemands.

 


 

[1] Bruno Bagni, «Lemnos, l’île aux Cosaques», Cahiers du monde russe, n° 50/1, janvier-mars 2009.

 


 

B. La bataille navale des Dardanelles (11 mai 1807) et la bataille navale d'Athos ou de Lemnos (16 juin 1807)

 

     En 1806, forte du soutien de Napoléon Ier (!), la Turquie ouvrit les hostilités contre la Russie (Guerre russo-turque de 1806-1812). L’escadre de l'amiral russe Dimitri Nikolaïevitch Seniavine (1763-1831) reçut l'ordre de mettre le cap sur la mer Égée afin de mener une attaque sur Constantinople. Le 24.02.1807, le vice-amiral Alexis Samouïlovitch Greig atteignit le détroit des Dardanelles et, en mars 1807, il prit l'île de Ténédos. En utilisant cette île comme position militaire, l’amiral Seniavine instaura un blocus dans le détroit et coupa l'approvisionnement de Constantinople. Le blocus mis en place par les Russes mit les Turcs dans un état de précarité extrême. Le manque de nourriture provoqua des émeutes, le sultan Selim III (1761-1808) fut remplacé par Mustapha IV (1779-1808); ce dernier ordonna à la flotte ottomane de briser le blocus russe.

     Les navires de la flotte turque affrontèrent l'escadre russe aux abords du détroit des Dardanelles (bataille des Dardanelles, du 11 mai 1807 et la bataille d'Athos ou de Lemnos, du 16 juin 1807). La marine impériale de Russie sortit victorieuse de ces deux engagements navals et assura ainsi à l'Empire russe la suprématie en mer Égée pour le reste de la guerre. Au cours de ces batailles

     Dans la bataille navale d'Athos, livrée entre la péninsule du Mont Athos et l’ile de Lemnos, la flotte turque opérant sous le commandement du Kapudan Pasha (amiral ottoman) Seyit-Ali a essuyé une défaite écrasante et subi des lourdes pertes (20 navires). Le vaisseau amiral "Mesudiye" ou "Messoudié" (l’Heureux en français) - de conception française (issu des plans du réputé 118 canons français) et construit par un français (l’ingénieur naval Brun de Sainte-Catherine) -  fut très lourdement touché durant les combats. Dès lors, la Turquie fut contrainte de signer l’armistice le 12 août 1807.

 


  

C. La bataille navale d’Elli

(16.12.2012)

 

     La bataille d'Elli (en grec: Ναυμαχία της Έλλης) ou bataille navale des Dardanelles est livrée le 16 décembre 1912, durant la Première Guerre balkanique (1912-1913), au large du cap Elli (ou Hellès), à l'entrée des Dardanelles. Elle oppose la marine royale hellénique, commandée par le contre-amiral Pavlos Koundouriotis, à la flotte ottomane, commandée par le Capitaine Ramiz Bey, qui qui est battue. Elle est la plus grande (en termes de forces engagées) bataille navale de cette guerre : 1 croiseur cuirassé, 3 navires de ligne (pré-dreadnoughts), 7 contre-torpilleurs (destroyers) pour les grecs ; 1 croiseur, 4 navires de ligne (pré-dreadnoughts), 4 contre-torpilleurs (destroyers) pour les turcs.

     Au départ, il s'agissait d'une tentative ottomane de briser le blocus grec à la sortie des Dardanelles. Dans la flotte ottomane se trouvaient les vieux cuirassés de la classe Brandenburg (achetés à l'Allemagne en 1910) "Barbaros Hayreddin"  (ex-Kurfürst Friedrich Wilhelm) et "Turgut Reis" (ex-Weissenburg), ainsi que le cuirassé à coque en fer "Mesudiye" qui venaient de participer à la défense turque sur la ligne de Chataldzha. Ils avaient bombardé les forces bulgares depuis la mer de Marmara et avaient ainsi aidé à les repousser. A Elli, les navires ottomans furent appuyés par l'artillerie de leurs forts qui gardaient l'entrée du détroit.

     Excédé par la lenteur de trois vieux cuirassés de son escadre, l’Hydra, le Spetsai et le Psara, l’amiral Koundouriotis, qui commande à bord du croiseur cuirassé moderne "Georgios Averoff", fait hisser le signal "Z", qui signifie action indépendante, et navigue seul à la rencontre de l'ennemi. Il effectue une majestueuse manœuvre «Barrer le T» traversant la ligne turque dans un nuage de fumée, engage le navire-amiral turc "Barbaros Hayreddin" et contraint ses adversaires à une retraite qui s'effectue dans le plus grand désordre.

     Les Ottomans ont eu 7 morts et 14 blessés sur le "Barbaros Hayreddin", 8 morts et 20 blessés sur le "Turgut Reis" et 3 morts et 7 blessés sur le "Mesudiye". Les pertes turques totalisent 18 morts et 40 blessés. Les grecs n’ont eu que deux morts et 5 blessés. Cette victoire était très importante car la marine ottomane se retira dans le détroit et a laissé la mer Egée aux Grecs qui étaient maintenant libres de libérer les îles de Lesbos, Chios, Lemnos et Samos. Elle a également empêché tout transfert de renforts des troupes ottomanes sur le continent européen par la mer et a ainsi effectivement contribué à la défaite ottomane sur terre.

     Finalement, la flotte ottomane concéda qu'elle ne pouvait rompre le blocus et rentra dans les Dardanelles. Deux jours plus tard, une nouvelle tentative de sortie se solda par un nouvel échec. La flotte grecque, y compris les contre-torpilleurs Aetos, Ierax et Panthir, a poursuivi la flotte ottomane jusqu’au 26 décembre 1912.

     Le croiseur-mouilleur de mines grec "Elli" - acheté par la Grèce aux USA en 1914 dans le cadre de son programme d'expansion navale après les Guerres balkaniques - a été nommé pour commémorer la victoire grecque dans cette bataille. Ancré dans le port de l'île de Tinos, en escorte un bateau de pèlerins qui participent à la fête de la Dormition de la Vierge, Elli a été lâchement torpillé et coulé en temps de paix, par le sous-marin italien "Delfino", le 15 août 1940. A l'explosion du navire, neuf marins et officiers sont tués et 24 autres sont blessés. Après la guerre, l'Italie remet à la Grèce le croiseur "Eugenio di Savoia" en guise de compensation pour la destruction de l’Elli en 1940. Le navire italien est alors renommé "Elli" et sert l'armée grecque jusqu'en 1973. Depuis 1982, un nouveau navire, de classe "Elli", porte le nom du croiseur.

 


 

D. La bataille navale de Lemnos

(18.01.1913)

 

     Suite à la perte d'un certain nombre d'îles de la mer Égée à la Grèce au cours de la première phase de la guerre en 1912 et sa défaite à la bataille d'Elli, la marine ottomane a cherché à freiner les succès grecs en détruisant la flotte grecque amarrée dans le port de Moudros, Lemnos. Cependant, elle doit faire face au problème de rencontrer le fleuron grec, le croiseur cuirasser "Georgios Averoff", qui par sa rapidité et puissance de feu avait semé la terreur parmi les équipages turcs. Des lors, les ottomans ont mis au point le plan de glisser un croiseur rapide à travers les patrouilles grecques pour une mission de raid en mer Égée, dans l'espoir de retirer certains navires grecs, peut-être même le "Georgios Averoff" lui-même, en poursuite, laissant le reste de la flotte affaiblie et proie facile à une attaque ottomane. En effet, dans la nuit du 13/14 janvier 1913 le croiseur turc "Hamidiye" déguisé en navire de guerre russe se glisse à la mer Egée, élude la surveillance des navires patrouilleurs grecs, se rend à l'île de Syros où il coule le navire de transport auxiliaire «Macédoine» et bombarde le port de l'île. Le gouvernement grec dans un état de panique ordonne Koundouriotis à «naviguer immédiatement dans la poursuite du navire ennemi». Cependant l’Amiral Koundouriotis ne tombe pas au piège et il n’obéit pas aux ordres reçus des hommes politiques d'Athènes.  Sa réaction est digne d'un amiral expérimenté: il élimine la menace du navire turque "Hamidiye" en bloquant le port de Smyrne ce qui l’oblige de se ravitailler en Egypte et il se prépare pour affronter l’imminente sortie de la flotte turque des détroits de Dardanelles.

     Les ottomans se sont efforcés de rehausser le moral des équipages, ils ont même hissé la bannière originale du grand corsaire Hayreddin Barbarossa sur le navire amiral turc, "Barbaros Hayreddin", qui a été nommé d'après lui. La flotte grecque, commandée par le contre-amiral Pavlos Koundouriotis, était composée de 11 navires comprenant le croiseur cuirassé "Georgios Averoff", les trois vieux cuirassés (pré-dreadnoughts) [1] "Hydra", "Spetsai" et "Psara" et sept contre-torpilleurs (destroyers) [2], tandis que la flotte ottomane, sous le commandement du Capitaine Ramiz Bey, était composée de 17 navires comprenant les cuirassés (pré-dreadnoughts) "Barbaros Hayreddin", "Turgut Reis et "Mesûdiye", le croiseur "Mecidiye" et cinq contre-torpilleurs (destroyers). Le cuirassé "Âsâr Tevfik" est resté en tant que réserve dans le détroit des Dardanelles, mais il n'a pas eu le temps de participer à la bataille.

     À 08h20 le matin du 18 janvier, les patrouilles grecques ont signalé que la flotte ottomane était apparue. À 09:45, la flotte grecque appareilla de la baie de Moudros. Les deux flottes se rencontrèrent à 19,3 kilomètres (12 milles) au sud-est de Lemnos, en navigant en colonnes convergentes, avec leurs navires amiraux à l'avant. L'échange de tirs d’obus a commencé à 11:34, quand les deux flottes étaient à une distance de 8.400 mètres (9.186,4 yards). Immédiatement la colonne grecque a viré à gauche pour diminuer plus rapidement la distance et accroitre l’efficacité de son artillerie. Les marins grecs se sont battus courageusement et efficacement et ont causé des dégâts importants aux navires ennemis.

     Peu après l’engagement des hostilités, le "Mecidiye" et les destroyers d’accompagnement changèrent de cap vers le nord-est en s’enfuyant vers le détroit des Dardanelles, suivis du "Mesûdiye" à 11:50, qui a subi de lourds dégâts par le feu combiné de "Hydra" et de "Psara". À 11:54, une salve réussie de "Georgios Averof" a touché le "Barbaros Hayreddin", détruisant sa tour centrale, et le forçant à se retirer aussi vers le détroit des Dardanelles, suivi du "Turgut Reis" également gravement endommagé à 12:00. La bataille a  à peine duré 30 min. Comme à Elli, le "Georgios Averoff" a commencé une action indépendante, à l'aide de sa vitesse supérieure et de ses capacités de manœuvres élevées, afin qu'il puisse utiliser l'artillerie des deux côtés, dans l'engagement et la poursuite des navires ottomans, tandis que les vieux cuirassés grecs le suivait aussi vite qu'ils le pouvaient. La poursuite s'est enfin terminée à 14:30, lorsque la flotte ottomane est rentrée dans le détroit des Dardanelles protegée par les canons côtiers (installés par des allemands) protégeant l’entrée du détroit.

     Tout au long de la bataille, les navires Ottomans ont tiré environ 800 obus, mais avec une précision lamentable. Le fétiche drapeau du pirate Hayreddin Barabarossa  n’a pas été de grande utilité, ne pouvant pas se substituer au manque d’efficacité au tir des marins turcs. Seulement deux coups ont été enregistrés sur le "Georgios Averoff", causant un blessé et des dommages mineurs, tandis que les autres cuirassés grecs sortirent indemnes. Par contre, la flotte ottomane a eu beaucoup de dégâts. "Barbaros Hayreddin" a été frappé par plus de 20 obus qui ont détruit une grande partie de son artillerie et ont fait 32 morts et 45 blessés. "Turgut Reis" a été frappé par 17 obus qui ont provoqué une fuite importante et autres dommages mineurs, tandis que son équipage a eu 9 morts et 49 blessés. "Mesûdiye" a également essuyé plusieurs coups, mais le principal dommage a été causé par un obus de 270mm qui a détruit la plate-forme centrale d’artillerie de 150mm et a fait 68 victimes. Au total, la flotte turque a eu 190 tués et blessés et 2 navires sérieusement endommagés, alors que la flotte grecque n’a eu qu’un seul blessé et ses navires sortirent intacts de la bataille.

     La bataille de Lemnos (en grec: Ναυμαχία τῆς Λήμνου) fut, l’ultime bataille navale de la première guerre balkanique, qui a contraint la marine ottomane de se replier sur son refuge dans le détroit des Dardanelles, d'où elle n’osera plus sortir pour le reste de la guerre, assurant ainsi la domination de la mer Egée par la Grèce.

     La retraite de la flotte ottomane donne l'occasion au lieutenant Michel Moutoussis et à l'enseigne Aristeides Moraitinis d'effectuer la première mission de reconnaissance aérienne de l'histoire de l'aéronautique navale à bord d'un hydravion "Maurice Farman". Lors d'un raid effectué le 24 janvier 1913, ils confirment que les bâtiments turcs ont trouvé refuge dans la base de Nagara (l'ancienne Abydos, ἀρχαία βυδος) et relèvent avec précision leurs positions, puis ils larguent sur eux quatre bombes qui n'atteignent cependant pas leurs objectifs. Moutoussis et Moraitinis ont parcouru plus de 180 kilomètres (111.8 miles) et ont eu besoin de 140 minutes pour accomplir leur mission, qui a été largement rapportée dans la presse grecque et internationale.

 


[1] Cuirassé pré-Dreadnought est le terme utilisé pour désigner les cuirassés construits entre le milieu des années 1890 et 1905 pour remplacer les cuirassés à coque en fer des années 1870-1880. Construits en acier et protégés par un blindage en acier renforcé, les cuirassés pré-Dreadnought embarquaient deux calibres d'artillerie : l'artillerie principale composée de pièces de gros calibre en tourelles et l'artillerie secondaire d'un calibre plus faible sous tourelles également, mais aussi en casemates de chaque côté de la coque. Ils étaient propulsés par une machine à vapeur à triple expansion chauffant au charbon.

[2] Le destroyer (en France contre-torpilleur, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale) est un navire de guerre capable de défendre un groupe de bâtiments (militaires ou civils) contre toute menace, comme d'attaquer un groupe de navires moyennement défendus. Il possède des moyens de lutte antiaérienne, anti-sous-marine et antinavire. À l'origine, le terme désignait un bâtiment qui devait attaquer au moyen de torpilles, tout en défendant à l'aide d'une artillerie de moyen calibre une escadre ou un convoi attaqué par des bâtiments du même type.

 


 

E. ΣΧΟΛΙΑ ΕΠΙ ΤΗΣ ΕΛΛΗΝΙΚΗΣ ΝΑΥΤΙΚΗΣ ΤΑΚΤΙΚΗΣ

COMMENTAIRES SUR LA STRATÉGIE NAVALE HELLÉNIQUE

 

     Ἡ ἀντιμετώπισις αὐτή ἀπό τόν Παῦλον Κουντουριώτην τῆς τουρκικῆς ναυτικῆς ἀπειλῆς εἰς τό Αἰγαῖον ἀποτελεῖ ἐφαρμογήν τῆς Ναυτικῆς Τακτικῆς, ἡ ὁποία ἐδιδάσκετο εἰς τήν Σχολήν Ναυτικῶν Δοκίμων τό ἀκαδημαϊκόν ἔτος 1910-1911, ἀπό τόν ὑποπλοίαρχον Πελοπίδα Τσουκαλά. Συγκεκριμένως, ὁ Τσουκαλάς ὑπεστήριζεν ὅτι ἐάν ὁ Ἀβέρωφ ἤθελεν ὁπωσδήποτε νά ναυμαχήσῃ, θά ἔπρεπε νά  πλησιάσῃ «…εἰς τήν ἀπόστασιν εἰς ἧν ἡ βολή θά εἶναι ἀποτελεσματική κατά τοῦ θώρακος το Τουρκικοῦ. Θά εἰσέλθῃ δηλαδή εἰς τήν ἐπικίνδυνον δι’αὐτόν ἀκτίναν τοῦ ντιπάλου, πρίν ἤ τό Τουρκικόν εἰσέλθῃ εἰς τήν ἐπικίνδυνον ἀκτίνα τοῦ βέρωφ. Ἡ μεγάλη ἑπομένως ἀπόστασις εἶναι μειονεκτική διά τόν Ἀβέρωφ καί πρέπει ὅσον τό δυνατόν ταχύτερον νά τήν ἐλαττώσῃ. Ὁσονδήποτε παράδοξος κι’ἄν  φαίνεται ὁ τρόπος οὗτος, εἶναι ὁ μόνος παρουσιάζων πιθανότητας ἐπιτυχίας διότι εἶναι ὁ μόνος ἐπιτρέπων τήν πλεονεκτικήν χρησιμοποίησιν τοῦ καλυτέρου του πυροβολικοῦ. Ὅπως συχνότατα συμβαίνει εἰς τόν πόλεμον, ἡ θαραλλέα αὐτή λύσις εἶναι καί ἡ φρονιμοτέρα, διότι ἡ ἔντασις τοῦ πυρός εἶναι πραγματική προστασία. Διά ταύτης παύει τό ἐχθρικόν πῦρ, ἐνῷ ὁ θώραξ ἐν μέρει μόνον μᾶς προφυλάσσει, ἀφοῦ δέν είναι δυνατόν νά ὑπάρχῃ παντοῦ. Προφανῶς ἡ ὑπεροχή τοῦ πυροβολικοῦ τοῦ  Ἀβέρωφ δέν θά θέσῃ στιγμιαίως ἐκτός μάχης τά πυροβόλα τοῦ Τουρκικοῦ, ἀπό σχετικῶς ὅμως μικρᾶς ἀποστάσεως τά πλεῖστα τῶν βλημάτων του θά εἶναι ἐπιτυχῆ καί θά παραγάγουν τό ἀποτέλεσμα δρακός ἄμμου ἧν δέχεται τις εἰς τό πρόσωπον. Οἱ Τοῦρκοι σκοπευταί θά ἐκθαμβωθῶσι καί ἡ βολή των θά γίνῃ ἀβεβαία, πρίνἤ προφθάσουν νά ἀναλάβουν τήν ψυχραιμίαν των, τό πῦρ θά ἔχει ἐπιτελέσει το ἔργον του. Οὕτω ἡ ὑπεροχή τοῦ πυρός θά γίνεται ἔτι μᾶλλον καί μᾶλλον καταφανής διά νά ἐπιφέρῃ τήν ὁλοτελήν διακοπήν τοῦ ἐχθρικοῦ πυρός… Διά τήν εἰδικήν περίπτωσιν τοῦ Ἀβέρωφ, ὑπάρχει εἷς ἐπιπλέον σοβαρός λόγος ἐκλογής μικρῶν ἀποστάσεων, ὁ ὁπλισμός του διά πυροβόλων τῶν 19 ἑκατοστών ἅτινα μόνον ἀπό μικρᾶς ἀποστάσεως δύνανται νά ἔχωσιν ἀποτελεσματικήν βολήν κατά πλοίου ἰσχυρῶς τεθωρακισμένου». (Υποπλοίαρχος Τσουκαλάς, Πελοπίδας, Μαθήματα Ναυτικῆς Τακτικῆς, Σχολή Ναυτικῶν Δοκίμων: Πειραιεύς, 1910-1911, σελ. 128-129). [1]      

    Ἑπηρεασμένος ἀπό τήν ἐπιχειρηματολογίαν τοῦ Πελοπίδα Τσουκαλά,  ὁ Κουντουριώτης, ὅστις εἷχεν ἄλλωστε διατελέσει διοικητής τῆς Σχολῆς Ναυτικῶν Δοκίμων ὀλίγους μόλις μήνας πρίν τήν ἔκδοσιν τοῦ ἐγχειριδίου τοῦ Τσουκαλά (Βλ. Μεζιβίρης, Γ., «Τέσσαρες Δεκαετηρίδες εἰς τήν Υπηρεσίαν τοῦ Βασιλικοῦ Ναυτικοῦ», (Ἀθῆναι, 1971, σελ. 4), τήν ἠκολούθησεν πιστῶς εἰς τήν ναυμαχίαν της Ἕλλης ἀποσπώντας τόν Ἀβέρωφ ἀπό τόν ὑπόλοιπον ἑλληνικόν στόλον καί καταδιώκοντας μόνος του τόν ἀντίπαλον στόλον ἀπό ἐξαιρετικά μικράς ἀποστάσεις, μέχρι τόν ἐπανάπλου τοῦ τελευταίου ὄπισθεν τῶν Στενῶν, εἰς τό ἀσφαλές ὁρμητήριον τοῦ Ναγαρά.

 

 👍 Kείμενον εἰς τήν Άρχαίαν Ἑλληνικήν γλσσαν (Άλεξανδρινς ἐποχῆς).

 


[1] Cf. http://belisarius21.wordpress.com/2013/02/19.

 

"La bataille de Lemnos", 1807. Par Alexey Bogolyubov (1824 – 1896). La bataille fut un nouveau désastre pour la marine ottomane.
Le "Georgios Averoff" a été lancé le 12 mars 1910.
L'homme d'affaires grec et philanthrope Georges Averoff participa à son financement.
L'amiral Pavlos Koundouriotis, commandant du "Georgios Averoff".
Message de l'amiral Pavlos Koundouriotis aux navires de guerre grecs au déclenchement de l'offensive contre la flotte turque.
L’état-major du "Georgios Averoff". Au milieu, l’amiral Pavlos Koundouriotis.
La chapelle du "Georgios Averoff".
Le "Georgios Averoff" en 1912 tirant sur la flotte turque, accompagné par les vieux cuirassés "Hydra", "Spetsai" et "Psara".
The light battleship "Hydra", built in France 1889-91, in her prime around 1901. In 1885, the government of Charilaos Trikoupis bought the Battleships "Hydra", "Spetsai" and "Psara" from France, as part of an effort to modernise the naval armed forces that had proved inadequate during the Cretan Revolt of 1866-1869 and the Russo-Turkish War of 1877-1878. "Hydra" was the lead ship of a class of three, all of which had entered service by 1892. The three ships were named after three islands that had been strongholds of resistance to Ottoman rule during the Greek War of Independence: Hydra, Spetsai and Psara. Protection was the Hydra class's weakest spot; while they had a thick belt of Creusot steel below water, the armor above the waterline was only 3" in width and narrow in coverage. The boilers and engines thus were vulnerable. The ships made 17 kts on trials, but by the time they came to action against the Turks, they could only give 12-plus.
The Greek battleship "Spetsai".
The Greek battleship "Psara", the only sister with three-mast rig.
The Greek battleship "Lemnos" (ex-Idaho), one of the two Mississippi class dreadnoughts sold by USA to Greece at a knockdown price in 1914, at Constantinople during the Greek intervention (1918-19). The "Lemnos" sister ship was "Kilkis" (ex-Mississippi). The Mississippis disappointed because of their poor seakeeping qualities. With a length-to-beam ratio of 4:1 (versus 5:1 for the Connecticuts), top-heavy by reason of their weighty guns and armor, they had a sickening, sluggish roll. When steaming through a cross sea, they also pitched viciously. Their firepower was often wasted in the open sea, for they lacked the stability that makes a good battleship: a steady gun platform. Diminished bunker space meant more frequent absences to refuel. Due to their stability problems they could only deliver their designed speed in calm seas, making them poor partners for the larger, more seaworthy vessels with which they were expected to cooperate. In all, they disproved the Moderate Proportions Theory and discredited the outdated concept of the second-class battleship.
Painting of SMS "Kurfürst Friedrich Wilhelm" (renamed "Barbaros Hayreddin") in 1902.
Le navire amiral ottoman "Barbaros Hayreddin" (ex-"Kurfürst Friedrich Wilhelm") et son sister-ship, le "Turgut Reis" (ex-Weissenburg) étaient mieux armés et blindés que le Georgios Averoff, mais ils étaient moins rapides de cinq nœuds.
Painting of "Weissenburg" (renamed "Torgud Reis") in 1902.
The turkish warship "Torgud Reis" (ex-"Weissenburg") in the Bosporus, 1912.
The turkish battleship "Mesudiye" was ordered from the Thames Iron Works (Britain) in 1871, laid down in 1872, and launched in 1874. Designed by Edward Reed, she was the largest casement warship ever constructed and had wrought-iron belt and battery armour up to 12" (300 mm) thick. She was commissioned in December 1875 following completion of her trials, and at the time was considered one of the most powerful warships in the world. in 1903 "Mesudiye" was sent to the Ansaldo shipyards in Genoa, Italy, for a complete rebuild. Following the rebuild, the 28-year-old ship was 3 knots faster than when she had been new.
Built 1902-3 at the legendary Elswick Works of Armstrong-Whitworth in Northumberland, England, "Hamidiye" was one of Turkey's outstanding warships. However, she was not the equal of the Averof and did not have the speed to outrun her. During the First Balkan War the cruiser "Hamidiye" made an eight-month raiding voyage against Greek commerce and fortifications. This operation was skillfully commanded by Capt. Yüzbashi Hüseyin Rauf. In this time of widespread incompetence in the turkish service, Capt. Rauf was given command of the turkish battle fleet four days after the fiasco at Elli, but was unable to break the Greek blockade. His naval forces invariably turned away from combat and, in effect, passively accepted the Greek blockade of the Dardanelles, the Gulf of Smyrne and the Mediterranean turkish ports.
The turkish warship "Mejidiye" on her arrival from the U.S., in 1903. Built at Cramps' in Philadelphia for political reasons, she was outwardly almost identical to her sister "Hamidiye" but in fact greatly inferior in performance.
Le croiseur de bataille allemand (Panzercreuzer) "Goeben" suivi du croiseur léger "Breslau" se dirigeant vers la Turquie, ou ils prendront des leur arrivée les noms respectivement de "Yavuz Sultan Selim" et de "Midilli".
The German crews of "Goeben" and "Breslau" remained with the ships and donned Ottoman uniforms and fezzes. The command of the ships remained under viceadmiral Wilhelm Anton Souchon (Kaiserliche Marine-Mittelmeerdivision), who was given the honor of becoming Ottoman Navy’s Admiral.
Kaiser Wilhelm II visiting le "Yavuz Sultan Selim" (ex-Goeben)during his stay in Constantinople in October 1917 as a guest of Sultan Mehmed V, his ally in WWI.
The "Yavuz Sultan Selim" (ex-Goeben) at Constantinople in December 1918, after the defeat of Turkey by the Central Powers.
The Nemesis of the Brandenburg class turkish warships, the Greek armored cruiser "Georgios Averoff". As flagship, "Georgios Averoff" (known as "Uncle Georgi" to her crew) played a leading role in this campaign. Armed with four 9.2" guns and eight 7.5" guns in twin turrets in a hex disposition, Averof expressed a sensible compromise between speed and protection. She had a top speed of 23.5 kts and an 8" belt, making her the most formidable "battleship" east of Otranto in 1910. Commanding admiral Paulos Kountouriotis drilled his crew in gunnery, using advanced fire-control techniques as practiced in the British fleet (note tripod masts, essential for spotting the fall of shot).
Opérations grecques lors de la Première Guerre balkanique (les frontières sont celles issues de la Seconde Guerre balkanique).
"Georgios Averoff" in action.
"Georgios Averoff".
«Ἡ ναυμαχία τῆς Ἔλλης, 16 Δεκεμβρίου 1912», Ἐλαιογραφία τοῦ Β. Χατζῆ, Ναυτικόν Μουσεῖον Ἑλλάδος.
La bataille d'Elli (16.12.1912).
The Hydras' finest hour: the line of battle at Lemnos, Averof leading, January 1913.
La bataille de Lemnos (18.01.1913).
La fuite de la flotte turque, poursuivie par le "Georgios Averoff", dans le détroit des Dardanelles.
L’apothéose: Le «Georgios Averoff» avec le Roi Alexandre de Grèce à bord devant Sainte Sophie à Constantinople, 1918.
Battleship "Georgios Averoff" in Constantinople,1919. Oil painting by Aimilios Prosalentis.
"Georgios Averoff" steams up the Bosporus behind the taffrail of the Kilkis in this triumphalist tableau. The dome and turkish minarets of "Hagia Sophia" are just visible on the skyline of this spectacular view, dating this scene to the Allied occupation of Constantinople, 1918-22. The defeat of Turkey and the Allies' initial advantageous position seduced Venizelos into dreams of a "greater Greece" constituted by reconquering substantial territory from Turkey. This was to come from the central Turkish Aegean coast around Smyrna, which had a large ethnic Greek minority, having been an Ionian settlement in ancient times. This operation began with Greek troop landings at Smyrna. After a brisk start, the campaign was beset with political interference from Athens after the Venizelos government was ousted. The royalist faction proceeded to purge the military leadership of Venizelos loyalists replaced by inexperienced and incompetent officers. At the same time, Greece's former allies, France, Italy and Russia allies changed side and supported or even armed the Turks. This occurring in the middle of a major Greek offensive towards Ankara, the Turks took advantage of their adversary's discomfiture to deal him a couple of thumping defeats. The war ended with all Greek troops being expelled by a powerful, grass-roots Turkish resistance. This movement was ably led by Mustafa Kemal Pasha, the hero of Gallipoli. As a retaliation against the Greek invasion, much of the ethnic Greek population was massacred or expelled from Turkey after 1922. The Greek quarter of Smyrna was burnt to the ground in vengeance. This drama ended a more than 3.000 years Greek presence and civilization in Minor Asia.
"Georgios Averoff".
When the Balkan wars ended in victory for Greece and its allies, the triumphant "Georgios Averoff" was a primary object of national pride. This popular lithograph pulls out all the stops: the flag-draped ship backlighted by a doubtless rising sun; portraits in the corners of (clockwise from the upper left) King Constantine I, late benefactor Geórgios Avérof, Admiral Pávlos Koundouriótis, and Prime Minister Elefthérios Venizélos; a border of olive leaves (symbolizing victory) bearing the names of the islands and seaside towns the navy had liberated, and at the top two shields bearing the dates (pre-Gregorian calendar) of the battles of Élli and Lémnos.
Le "Georgios Averoff" et son équipage à la veille de la 2ème Guerre Mondiale.
"Georgios Averoff" (Diagramme - caractéristiques techniques).
"Georgios Averoff" (maquette).
"Georgios Averoff" (maquette).
"Georgios Averoff": Right elevation and deck plan as depicted in Brassey's Naval Annual 1923.
The main turret and guns of the "Georgios Averoff".
The main guns of the "Georgios Averoff".
In 1984, the Hellenic Navy decided to restore the "Georgios Averoff" as a museum, and in the same year she was towed to Faliron Bay, where she is anchored to this day and functioning as a floating museum. The ship is regarded as in active service. Every Hellenic Navy ship entering or sailing in Faliron Bay honours the "Georgios Averoff" while passing.

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Commentaires

21.04 | 19:00

trop top..... on va dans la region cet été… merci à vous...

13.01 | 15:03

God save the queen

08.01 | 17:39

Grand merci pour la leçon d'histoire.
Nguyen Van Kiet

29.09 | 15:00

remarquable de précisions et donne l'idée générale de la ruse de guerre pour mieux répartir ses forces.