El General Emiliano Zapata, comandante en jefe del Ejército Libertador del Sur.
Général Emiliano Zapata
(08.08.1879 - 10.04.1919)
10.04.2011: 72ème Anniversaire de la mort à Chinameca, le 10.04.1919, du Général Emiliano Zapata, héro de la Révolution Mexicaine. Issu d'une famille paysanne, Zapata fut un redoutable combattant
rebelle et le plus farouche défenseur des droits des indiens mexicains et de la Réforme Agraire promise par le Président (assassiné) Francisco Madero.
Emiliano Zapata Salazar dit “El Caudillo del Sur“ (08.08.1879 - 10.04.1919) fut l'un des principaux acteurs de la révolution mexicaine de 1910 contre le
président Porfirio Díaz, puis de la guerre civile qui suivit le départ en exil de celui-ci en 1911. Il est né à San Miguel Anenecuilco, (Morelos); il fut l'avant dernier enfant de Gabriel Zapata
et de Cléofas Salazar; il avait neuf frères et sœurs. Son père mourut lorsqu'il avait 17 ans.
Zapata a toujours été un homme bien habillé. Il veilla toujours à ne jamais être vêtu qu'en "charro". Il n'existe aucune photographie de lui habillé autrement. Il portait deux gros revolvers, une carabine Winchester
30-30 et une machette. Emiliano Zapata se "maria" au moins 27 fois, son dernier mariage étant le seul qui prit des apparences de légalité. Il eut au moins 15 enfants recensés officiellement et cela de neuf femmes différentes.
En tant qu'homme il aima les femmes, le jeu de cartes, les coqs de combat, la cuisine française, le cognac et les cigares. Il était aussi grand connaisseur des chevaux. Il avait pour maxime : «Es mejor morir de pie que vivir toda una
vida arrodillado» (« Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux »). Zapata - comme ses troupes dont les soldats arboraient des médailles bénites sur leurs chapeaux - était aussi
un fervent catholique, il avait pour bannière une image de la "Vírgen de Guadalupe". Dans les territoires qu'il contrôlait, il fit respecter les croyants, les prêtres et les Églises. Quand les armées de Villa y Zapata
entrèrent à México (06.12.1912) précédés des images de la Vierge de Guadalupe les cloches des églises sonnèrent en leur honneur.
Emiliano Zapata fut conscrit le 11 février 1910 au 9e régiment de cavalerie à Cuernavaca et placé sous les ordres
du colonel Bouquet. Le premier acte politique de Zapata se situe en 1909, année où il appuya le candidat de l'opposition Patricio Leyva au poste de gouverneur du Morelos. Durant de nombreuses années, il milita avec persévérance
pour les droits des paysans sur des terrains objets de disputes. En 1910, Zapata s'allia à Francisco Madero (un démocrate libéral) qui promettait un changement profond au Mexique et il fut nommé
par lui général d'une armée du Morelos (Ejército Libertador del Sur, Armée libératrice du Sud). Díaz fut renversé en 1911. Cependant, la position de Madero sur la réforme foncière
ne satisfit pas Zapata. Il a promu en 1911 le "Plan d'Ayala", rédigé par son conseiller le maître d'école (Zapata était illétré) et Général Otilio E. Montaño, dont le mot d'ordre était
«Reforma, libertad, justicia y ley». Suite au manque de gestes encourageants en termes de politique foncière de Madero, Zapata remobilisa l'Ejército Libertador del Sur. Madero, effrayé, demanda à Zapata de désarmer
et démobiliser ses troupes. Devant la négative de Zapata, Madero envoya l'armée fédérale et plusieurs généraux, dont le brigadier général Victoriano Huerta, afin d'essayer de neutraliser Zapata,
mais sans succès. Peu après, le président Madero, ainsi que le vice-président Pino Suárez, furent démis et assassinés par ordre de Victoriano Huerta. Pendant que l'armée fédérale
continua de combattre les partisans de Zapata, une nouvelle force apparut dans le Nord, les Villistas du Général de brigade Francisco (Pancho) Villa, composée principalement des partisans de Madero et encadrés par
des anciens militaires de carrière de l'armée fédérale formés dans les meilleures écoles européennes, parmi eux le célèbre artilleur Général Felipe Angeles. L'opposition à
Huerta connut son apogée avec Venustiano Carranza qui s'était proclamé "primer jefe" et qui dirigeait une faction constitutionnaliste à laquelle Zapata et Villa adhérèrent. Huerta, qui n'avait
pas le soutien des États-Unis, fut rapidement renversé par ces forces militairement puissantes. Suite à sa défaite, les constitutionnalistes mirent en place une convention chargée de constituer le nouveau gouvernement à
laquelle Zapata refusa d'y assister. Peu après, Carranza prit la tête du nouveau gouvernement révolutionnaire dit "gobierno constitucionalista". En désaccord avec les zapatistes ce gouvernement, bien qu'issu de la révolution,
mena alors une guerre à outrance contre eux. Entretemps, Carranza avec son fidèle Álvaro Obregón, ont réussi à vaincre Pancho Villa, à qui les approvisionnements en armes et munitions n'étaient
plus assurés par les USA.
Finalement le gouvernement constitutionnaliste de Carranza
ne trouva pas d'autre moyen que la trahison pour éliminer Zapata. En avril 1919, le colonel Guajardo complota une embuscade contre Zapata avec son supérieur le Général Pablo González, un
proche de Carranza. Pour gagner la confiance de Zapata, il simula de la sympathie pour lui et fit attaquer une colonne de soldats fédéraux (ses propres hommes), en tuant 57. Il obtint ainsi de lui parler de son prétendu ralliement, lui
promettant des hommes et des armes. Ils prirent rendez-vous à l'hacienda de San Juan Chinameca, Zapata tomba dans le piège: des hommes armés l'y attendaient embusqués; dès qu’il a franchi l’entrée de l’hacienda
des rafales de tirs ont éclaté et il fut abattu à bout portant.
Dr. Angel ANGELIDIS
Conseiller au Parlement
Européen chargé des Affaires Agro-alimentaires et Forestières
Bruxelles,
le 10 avril 2011